Année: 2006
Nombre d'épisodes: 52
Edité en DVD chez Kaze
Série de l’excellent studio Madhouse et comptant 51 épisodes, Kiba peut passer pour du déjà vu, ce qui est effectivement le cas, mais il serait dommage de s’arrêter à ce premier constat.
Découvrons ce nouveau monde que nous propose Kaze avec ce premier coffret comprenant les treize premiers épisodes.
On suit les aventures de Zedd, un jeune garçon perdu dans une cité futuriste totalitaire, qui se retrouve emmené dans un monde parallèle peuplé de mages et de génies obéissant aux ordres de leurs maîtres.
Le départ est donc très classique, c’est loin d’être la première fois que l’on voit un jeune garçon qui ne se sent pas en phase avec son monde qui se retrouve emmené dans un monde magique qui lui correspond mieux. Très vite on découvre les spécificités de ce nouvel univers, à savoir la magie élémentaire et l’invocation de puissantes créatures les Spirits ; eux aussi liées aux éléments. Il y a du bon et du moins bon dans cette première partie. Pour le positif, on a un grand nombre de personnages au design très travaillés et aux personnalités intéressantes, une action intense, des affrontements dynamiques, un scénario alléchant qui nous tient en haleine et dont on devine très vite un grand potentiel : au delà du concept mis en avant tel que la magie, très vite on rentre dans des conflits entre différentes puissances, on découvre des complots, on se rend compte que de nombreux personnages cachent leur jeu ce qui rend l’intrigue encore plus passionnante car permettant plusieurs retournements de situations inattendus.
Pour l’aspect négatif il y a cet impression de déjà vu, ce grand classicisme, et même une certaine redondance. On retrouve les vieux sages, les pouvoirs élémentaux qui n’ont rien d’originaux, les adversaires sombres et manipulateurs et surtout même le concept des « Spirit », les esprits donc, qui accompagnent les personnages est du réchauffé…ils renvoient aux Stands de Jojo, aux fantômes de Shaman King, aux démons de Zatchbell, aux marionnettes de Karakuri Circus…aux Pokemon…c’est triste à dire mais c’est vrai. On ira même jusqu’à remarquer la grande ressemblance entre l’esprit que possède Zedd à la fin de cette première partie avec « Magician’s red », le Stand de Avdol dans Jojo. Pour ce qui est de la redondance, les personnages, Zedd le premier, passe leur temps à se faire capturer et à s’échapper ou attendre qu’on vienne le libérer…quatre fois en treize épisodes c’est pas mal…et il n’est pas le seul dans ce cas là…ça finit par devenir lassant.
Cependant la magie fonctionne, on se laisse happé par cet univers envoûtant, très coloré contrastant grandement avec la cité du début, si en soi les Spirits n’ont rien de révolutionnaire, il n’en demeure pas moins très réussis, tous ou presque possédant des design vraiment intéressants, classes et travaillés.
La série étant récente, elle bénéfice d’une production de qualité, qu’il s’agisse du graphisme ou de l’animation, sans oublier les thèmes musicaux qui sont vraiment très bons.
Le doublage est de très bonne facture et n’a pas à rougir de la VO, fait suffisamment rare pour être signalé.
Si cette série n’a rien de révolutionnaire, cela ne gâche rien à son charme et si les idées ne sont pas forcément neuves, il n’en reste pas moins qu’on trouve un scénario solide et prenant qui vous donnera immanquablement envie de découvrir la suite !
Si les premiers épisodes étaient réellement passionnants du fait d’une intrigue travaillée et captivante, c’est moins le cas ici, ces treize épisodes ne contiennent que des courtes histoires sur deux ou trois épisodes qui n’apportent pas grand chose à la série. Alors telle histoire permet de développer un peu l’univers et de présenter un nouveau peuple, telle autre nous en apprend un peu plus sur l’origine d’un des personnages, Roya précisément, mais au final on se demande si cela aura un quelconque intérêt pour la suite ; la façon dont les évènements sont présentés nous donnent l’impression que ces épisodes sont là pour occuper l’espace, pour combler des vides.
Il faut savoir que la série est une commande de Upper Deck Japan, un fabricant de cartes à collectionner…on comprend mieux la ressemblance à Pokemon ! La série ne serait-elle qu’un prétexte pour vendre des cartes de Spirits ? Après la première partie on était rassuré, la qualité était là, il y avait une unité dans la trame…mais on ne la ressent plus dans cette seconde partie. Les histoires sont intéressantes cependant mais treize épisodes qui s’enchaînent comme ça…avec uniquement un fil conducteur en fond mais alors très profond…
Les deux derniers semblent cependant nous orienter vers une trame à plus long terme, un grand tournoi est organisé où chaque nation va envoyer ses champions… (c’est très cliché c’est vrai, presque navrant mais si il faut en passer par là pour redynamiser le tout…)
Le plus triste c’est que fil conducteur présent en fond semble cacher un gros potentiel, et cela vient augmenter la frustration de devoir passer par des petites histoires secondaires.
Tout ça vient apporter une certaine cohérence à l’univers de la série, le rend plus vaste, mais c’est traité de façon très maladroite. Tous les deux épisodes le pays de Templar envoie des gamins (ce sont les personnages principaux certes, mais ils restent des gamins…) en missions officielles, les pontes savent que ça va mal se passer, mais ils n’envoient pas de renfort pour autant…et on retrouve ce même point de départ en boucle.
Malgré tout, on passe un agréable moment à suivre cette série, on ne s’ennuie pas, la curiosité demeure mais maintenant que la moitié de la série est derrière, il faut passer à la vitesse supérieure.
La qualité de la production demeure inchangée, c’est toujours aussi beau, mais on regrette de retrouver des plans fixes en travelling lors des batailles. Les musiques sont toujours aussi efficaces, à l’inverse de la version Française, qui est tout juste correct…on sent un manque de conviction par moment.
La magie de la découverte a quelque peu disparu, et l’intrigue n’a pas encore relancée l’intérêt suffisamment, mais la suite s’annonce malgré tout plus intéressante.
