![Image](http://www.bedetheque.com/Couvertures/Couv_140387.jpg)
Année : 2010
Pays : Japon
A l’origine, Gantz est un seinen dirigé par Hiroya Oku et toujours en cours de publication au Japon à l’heure actuelle avec trente trois volumes à son actif. C’est bien connu, les adaptations de manga en film sont très souvent négatives, ne rendant pas hommage à leurs œuvres d’origine : Dragon Ball Evolution et Priest en sont les parfaits exemples. L’adaptation de Gantz arrivera-t’elle à changer la donne?
Kei Kurono est un étudiant sans histoire, ayant une existence relativement classique et sans le moindre embarras. Cette dernière changera brusquement le jour ou il se fera écraser par un train avec son ami d’enfance Masaru Kato, en voulant essayer de sauver une personne mal en point. Les deux amis se retrouveront dans une pièce ou une sphère noire est présente et en compagnie d’autres personnes ayant perdu la vie également. Chaque protagoniste essayera alors de comprendre ce qui est entrain de se passer. C’est à ce moment que la sphère noire leur donnera quelques indications : tuer l’homme poireau.
Point positif : les bases de Gantz sont respectées en tout point dans le film, ce qui est déjà une bonne chose. Les personnages sont pour la plupart anecdotiques, le spectateur retiendra surtout les personnages principaux : à savoir Kei Kurono et Masaru Kato. Les réactions des protagonistes sont hâtives, poussives, illogiques et frisant le ridicule par moments : elles n’ont rien à voir avec celles du manga d’origine. Les sentiments sont également présent au sein du film, ces derniers sont trop exacerbés à mon goût ; et en se positionnant en première ligne, ils entraînent inévitablement des longueurs et ralentit considérablement le rythme de l’œuvre. Ainsi, le spectateur pourra assister aux lamentions d’un personnage pendant de longues minutes alors que ce dernier se trouve dans une situation pour le moins critique.
Évoquons ensuite les principaux ennemis du film. On pourra reprocher un nombre d’adversaires assez minimes, ces derniers s’élevant au nombre de… trois. La partie avec l’homme poireau est plutôt fidèle au manga d’origine, les deux autres sont relativement en dessous de leur prédécesseur. L’action s’avère être molle, en partie à cause des ennemis, trop lourds mais également à cause des personnages mettant un temps indéterminable à se décider. De plus, la quasi-totalité des scènes sont nocturnes, l’action reste visible mais, par moments, le spectateur aura du mal à distinguer ce qu’il se passe à l’écran. Les effets spéciaux sont ne sont ni bons, ni mauvais mais ne cassent pas quatre pattes à un canard. L’aspect gore du manga est légèrement atténué dans le film, sans doute pour que ce dernier soit accessible au plus grand nombre, et les scènes de sexes ont, quant à elles, complètement disparu.
Si nous enlevons par la suite toute l’action présente au sein du film, il ne reste absolument rien. Juste un vide constant avec des longueurs omniprésentes. Les protagonistes retournent dans leur vie réelle, laissant de côté leur tâches d’exterminateurs. Nous pouvons alors suivre leur petit train-train quotidien, qui se révèle être assez ennuyant au final. Le spectateur n’à qu’une hâte : que l’action reprenne au plus vite. La fin du film est prévisible, laissant bon nombre de questions en suspens, questions qui trouveront sans doute leurs réponses respectives dans le second opus de la franchise. Pour terminer, l’édition de Wild Side est, comme à son habitude, satisfaisante. Un making-of de vingt minutes est présent, ce dernier n’étant pas indispensable.
Au final, même si la forme du film est bonne, le reste ne suit pas et est alambiqué. Moins gore, moins violent, longuet par moments : cette adaptation de Gantz ne fait pas honneur au manga d’Hiroya Oku. Les fans de la première hure seront bien évidemment déçus par cette dernière. Néanmoins, le spectateur néophyte à l’univers de Gantz y trouvera peut-être un éventuel intérêt qui pourrait le pousser à commencer la série.
![Image](http://www.mesddl.net/wp-content/uploads/2012/06/telecharger-ulbrripgantz-rvolution_rorgh_0.jpg)
Pays : Japon.
Année : 2011.
« Votre existence antérieure n’est plus. Pour repartir, il faut d’abord éliminer ce type ».
Après un premier opus qu’une qualité assez moyenne et bancale, Shinsuke Sato remet le couvert en nous servant Gantz : Revolution (Perfect Answer pour les intimes, qui s’avère être la suite directe de son prédécesseur. Ce film arrivera-t-il à apporter une conclusion satisfaisante et, par la même occasion, à relever le niveau de l’adaptation du manga d’Hiroya Oku?
Les évènements de Gantz : Revolution se situent cinq mois après ceux du premier film, nous suivons donc toujours les péripéties de Kei Kurono et sa bande dans leur chasse aux extra-terrestres, cette dernière étant orchestrée par la mystérieuse sphère noire prénommée Gantz. Le début du film fait office de prologue, le spectateur retrouvant les personnages principaux entrain de vacquer à leurs occupations respectives. Une fois de plus, ces quelques scènes se révèlent trop longues et ennuyeuses, le cinéaste s’appuyant sur des nombreux points, totalement inutiles. Pour combler tout cela, le réalisateur a la bonne idée d’inclure de nouveaux personnages dans ce second film : une jeune fille ayant un lien étrange avec Gantz et un inspecteur de police enquêtant sur les phénomènes étranges provoqués par les gantzers. Rajouter de nouveaux protagonistes aurait pu être une bonne chose en soi, si c’est derniers auraient été développés. En l’occurrence, pour Gantz : Revolution, ce n’est pas le cas. Ils se retrouvent avec un intérêt assez limité, voir même sous exploité par moments : leurs rôles respectifs manquent de profondeur et n’apportent finalement rien au récit. Nous avons donc droit un prologue assez confus, misant en grande partie sur les relations humaines. Une sorte de remise en bouche qui laisse un goût assez amer aux yeux du spectateur.
Il faudra donc attendre une bonne quarantaine de minutes pour avoir le droit à une scène d’action. Et qu’elle scène action…! Le cinéaste étonne beaucoup sur ce coup-là en nous offrant une séquence qui, a défaut de ne pas révolutionner le genre, s’avère être assez impressionnante et immersive : une scène comment on aimerait en voir plus souvent! Son principal atout reste l’environnement dans lequel elle se situe, environnement assez étroit et confiné, qui sera un frein pour les protagonistes. Le tout est très dynamique, porté par des plans judicieux et des adversaires pour le moins coriaces. Cette petite montée d’adrénaline rehausse, un tant soit peu, l’intérêt du film. Malheureusement, le revers de la médaille existe bel et bien : ce modeste souffle d’action ouvre les portes d’une pseudo-vengeance de la part de l’ennemi et le film rebasculera dans le flou le plus total.
Rajoutons à cet enjeu très sommaire des règles encore plus ardues de la part de la sphère noire et nous avons là, une seconde partie très brouillonne. Toutes les règles établies auparavant sont effacées, faisant place à de nouveaux objectifs pour nos compagnons. Le constat sera le même que pour les nouveaux personnages : ce nouveau système aura un effet désordonné sur la suite des évènements. Les retournements de situations insignifiants sont légion : les méchants deviennent gentils et inversement. Les scènes d’actions, sont étonnantes de part leur médiocrité : comment le réalisateur peut-il passer ainsi du coq à l’âne? Combats expéditifs, sans saveur : ils sont bons à jeter aux oubliettes. C’est d’autant plus décevant car le cinéaste avait réussi à nous impressionner juste avant. Pour couronner le tout un aspect « tout le monde il est beau », si j’ôse dire, fera son apparition. Les gentils deviennent méchants et inversement, les grosses ficelles sont utilisées malheureusement : Shinsuke Sato ne cherchant pas à voir plus loin que le bout de son nez et nous offrant un spectacle à la limite de l‘acceptable.
Mais le summum de la médiocrité ne surviendra que dans le dernier quart d’heure du film. Le final arrive, tant bien que mal sous nos yeux et celui-ci est horripilant. C’est l’exemple type du « pan pan boum boum » par excellence. Très statique et sans aucun dynamisme, il achève le spectateur et le cloue littéralement sur place. Les mouvements de caméras n’arrangeant rien et accentuant le côté bordélique, omniprésent dans cette seconde partie de Gantz : Revolution. Il reste ensuite une conclusion niaise et baclée, due principalement au manque de profondeur des personnages.
Du côté de l’édition, Wild Side a fait un travail satisfaisant. La traduction est impeccable et le tout ne manque pas de fluidité. Comme toujours, nous avons le drtoit aux classiques habituels qui sont, encore une fois, anecdotiques.
Avec Gantz : Revolution, Shinsuke Sato a réussi un exploit. Celui de reprendre les tares de son précédent film et de nous offrir une œuvre encore plus imparfaite. Adapter un manga au grand écran n’a jamais été chose aisée, le cinéaste peut se permettre de reprendre les éléments du livre mais en aucun cas dénaturer l’œuvre. Par malheur, c’est-ce qu’il s’est passé avec ce film qui s’avère être raté et bien inférieur à son ainé.