Page 12 sur 13

Re: Gundam la saga!

Posté : 19 avr. 2014, 17:52
par Glass Heart
Mobile Suit Gundam 0083: Stardust Memory

Image

Studio: Sunrise.
Réalisateurs: Mitsuko Kase et Takashi Imanishi.
Année: 1991-1992.
Episodes: 13+1.
Univers: Universal Century 0083.


Casting:

Kou Uraki : Ryo Horikawa
Nina Purpleton : Rei Sakuma
Anavel Gato : Akio Otsuka
Eiphar Synapse : Chikao Otsuka
South Burning : Masashi Sugamura
Chuck Keith : Yoshiharu Yamada
Mora Bascht : Kazue Ikura
Bernard Monsha : Chafurin
Aiguille Delaz : Kiyoshi Kobayashi
Cima Garahau : Mari Mashiba
Alpha Bate : Koji Totani
Chap Adel : Yuji Mikimoto
Kelly Layzner : Tessho Genda
Bask Om : Daisuke Gori
Jamitov Hymem : Tomomichi Nishimura
Haman Karn : Yoshiko Sakakibara



L'Histoire

Universal Century 0083.

Trois années se sont écoulées depuis la fin de la Guerre d'Un qui opposa la Fédération Terrestre au Duché de Zeon, un groupe de colonies de l'espace qui revendiquaient leur indépendance. A l'issue de la guerre, le traité de l'Antarctique fut signé, marquant officiellement la fin du conflit et condamnant le développement de nouvelles armes de destruction massive. En secret toutefois, la fédération poursuit ses recherches sur de nouvelles armes et la société Anaheim Electronics met au point deux nouveaux prototypes de Gundam conçus par la jeune ingénieure Nina Purpleton. Violant le traité, l'un des deux modèles se voit équipé d'une ogive nucléaire à la base fédérale de Torrington en Australie. C'est dans cette base qu'est formé Kou Uraki, un jeune militaire fédéral et pilote novice de Mobile Suits.

Anavel Gato, héros de la Guerre d'Un An, fait alors sa surprenante réapparition pour dérober le Gundam équipé de l'ogive. Surnommé le "Cauchemar de Solomon" par les fédéraux dû à ses exploits au cours de cette bataille, Gato est le bras droit de l'amiral Aiguille Delaz dont la flotte refuse de reconnaître la légitimité de l'armistice et qui souhaite révéler au grand jour le double-jeu de la Fédération. Poursuivant comme principal objectif la renaissance de Zeon, la flotte Delaz se prépare à mener l'Opération Stardust qui marquera le début de leur contre-attaque afin d'honorer la mémoire des nombreux soldats qui ont péri au cours de la guerre. L'état major de l'armée fédérale est divisé sur l'attitude à prendre face aux menaces de Delaz. Si la plupart sont des militaires arrogants convaincus de leur supériorité, d'autres factions au sein de l'armée continuent à entretenir la rancoeur et la haine envers les spacenoïdes pour les événements tragiques de la Guerre d'Un An. Alors qu'une mission secrète se met en place pour récupérer le Gundam dérobé et son ogive nucléaire, Kou Uraki rejoint le vaisseau Albion, chargé de traquer Gato, en tant que pilote du Gundam restant. Démarre alors une longue course-poursuite sur Terre et dans l'espace dont les conséquences dramatiques vont marquer l'avènement d'une nouvelle ère de tyrannie pour les colonies spatiales...



Commentaires

Mobile Suit Gundam 0083: Stardust Memory est la seconde série d'oav de l'Universal Century. Cette série prend place dans la période séparant Mobile Suit Gundam et Mobile Suit Zeta Gundam, faisant office de pont entre les deux séries.

L'histoire se déroule dans un contexte d'entre deux guerres, alors que l'Universal Century est toujours marqué par les événements de la Guerre d'Un An. Les spacenoïdes continuent de supporter les affres d'une défaite humiliante tandis que les fédéraux s'engagent dans une nouvelle course à l'armement. D'une certaine manière, Stardust Memory traite des conséquences directes de la Guerre d'Un An, expliquant comment le monde politique a pu basculer pour mener à l'hégémonie tyrannique des Titans sur les colonies de l'espace qui sert de point de départ à la série Zeta Gundam.

L'ambiance de Stardust Memory rappelle beaucoup la série Mobile Suit Gundam originale mais avec une noirceur et une maturité autrement plus affirmées. Le héros Kou Uraki n'est ainsi non pas un simple adolescent qui se trouvait là un peu "par hasard" (un élément typique des shonens) mais un militaire de formation en plein apprentissage pour piloter des Mobile Suits. Il n'en est pas moins un jeune novice qui a tout à apprendre de la vie, aussi bien en tant que soldat qu'en tant qu'individu. L'évolution personnelle de Kou et les épreuves qu'il doit traverser au cours de son périple pour devenir enfin un pilote digne du Gundam sont marquées par de nombreuses crises de conscience et par des rencontres qui vont peu à peu forger le soldat qu'il est amené à devenir. Quant à l'antagoniste Anavel Gato, c'est à l'inverse un soldat accompli, un véritable héros de guerre marqué par la défaite humiliante de son camp lors de la dernière guerre et qui aspire à venger leurs morts, attendant l'heure de la revanche dans l'ombre. Très fier, c'est un homme de conviction porté par une foi et une loyauté sans faille envers ses idéaux qu'il estime être justice. La rivalité qui oppose Kou à Gato est l'un des moteurs principaux de la série, les deux personnages étant à la fois diamétralement opposés et représentés dans toute leur humanité. Si l'objectif de Gato est de restaurer l'honneur et la fierté de Zeon en menant une contre-attaque humiliante à l'encontre de la Fédération, celui de Kou est d'arriver à atteindre le niveau de cet adversaire formidable qui deviendra son plus grand rival, rappelant la rivalité intense entre Amuro Ray et Char Aznable dans la série originale.

L'autre moteur de la série est la romance que Kou entretient avec la ravissante Nina Purpleton, l'ingénieure qui a conçu les deux prototypes de Gundam. Introduite comme une personne froide, limite tsundere, qui prête plus d'attention à ses machines qu'aux personnes qui l'entourent, elle apparait vite comme une jeune femme blessée qui a dressé une barrière entre elle et les autres afin de fuir des relations humaines qui l'ont bien assez fait souffrir. Dans un environnement incroyablement machiste où les hommes passent leur temps à harceler sexuellement les femmes, Nina noue une relation particulière avec Kou, le pilote de son Gundam et l'un des rares hommes honnêtes à bord, une relation qui finit par éveiller sa nature de femme qu'elle tentait de refouler. Celle-ci est d'autant plus marquée qu'elle se traduit sous toutes ses formes: elle devient à la fois la mère, la confidente et l'amante de Kou. Elle lui apporte le soutien psychologique nécessaire, mais elle le recadre aussi quand celui-ci fait preuve d'arrogance, et elle est tour à tour amusée et agacée de voir l'homme qu'elle aime se comporter parfois comme un enfant. A l'inverse, elle se montre aussi extrêmement inquiète des risques qu'il encoure sur le champ de bataille, telle une jeune femme attendant avec angoisse le retour de son amant parti à la guerre. Un grand soin a donc été apporté sur l'écriture de cette relation afin que celle-ci soit aussi crédible et naturelle que possible. Cette romance est d'autant plus importante qu'elle devient le moteur d'enjeux dramatiques qui ne sont révélés que tardivement dans la série et sur lesquels la fin tire toute sa noirceur. Dans l'ensemble, on peut considérer Stardust Memory comme une série qui parvient à exister vraiment à travers ses personnages principaux et la manière dont ils vivent les événements et dont ils évoluent en fonction. C'est assurément là l'une de ses plus grandes réussites.

La représentation de l'environnement militaire est aussi marqué par sa maturité, dépeint de manière plus réaliste et sombre que d'ordinaire. Les militaires fédéraux sont souvent représentés sous des aspects négatifs: les vétérans sont de véritables brutes dont le passe-temps favori consiste à harceler sexuellement les femmes de l'équipage et à bizuter leurs cadets. Ces derniers ont par ailleurs des difficultés à trouver leur place au sein d'un équipage où leurs aînés font tout ce qu'ils peuvent pour anéantir leur détermination, devant lutter dur pour arriver à faire leurs preuves et s'imposer. Dans l'ensemble, la plupart des militaires sont marqués par leur arrogance, se croyant invulnérables et méprisant ouvertement autrui, illustrant ainsi la chute morale de la Fédération Terrestre qui mènera à l'avènement prochain des Titans. Si les personnages principaux sont représentés sous une lueur plus positive, on sent bien qu'autour d'eux il y a tout un environnement qui bascule clairement du côté obscur. Un des passages les plus marquants de cette série voit par ailleurs Kou être envahi par le doute et en colère contre lui-même suite à ses erreurs et son propre manque d'expérience. Alors que ses compagnons d'armes ne font que l'enfoncer davantage et accentuer sa culpabilité, il retrouve finalement la foi et une détermination renouvelée auprès d'un vétéran de l'armée de Zeon de la guerre précédente. Une amitié improbable et touchante qui souligne une nouvelle fois l'ambiguité des relations humaines dans l'univers de Gundam où les soldats des camps opposés sont capables de parvenir à s'entendre avant d'être rattrapés par la dure réalité de la guerre et sa cruauté. Ainsi, si la série réserve quelques moments un peu plus optimismes, ces éléments connaissent toujours une fin tragique et sombre, ne laissant planer aucun doute sur la manière dont le monde est en train d'évoluer.

La série bénéficie aussi d'un travail d'écriture vraiment remarquable qui donne toute leur consistance aux différents éléments abordés. En l'espace de seulement 13 oav, Stardust Memory parvient à réunir tous les éléments habituels d'une série Gundam longue d'une cinquantaine d'épisodes: des personnages complexes et attachants, la représentation réaliste de la guerre, l'évolution d'un jeune homme en soldat aguerri, un rival marqué par des objectifs forts, une histoire de romance aussi touchante que tragique, un environnement politique complexe, un univers de SF très riche et contemplatif, et bien sûr un certain quota de scènes de batailles spatiales épiques. Ces dernières, toujours aussi grandioses et visuellement somptueuses, sont représentées de manière particulièrement réaliste, avec toutes les contraintes humaines et technologiques qui font l'attrait particulier de l'Universal Century au sein de la franchise. Ici, pas de mécha surpuissant capable de décimer tout un bataillon entier en l'espace de quelques minutes, et cette contrainte est particulièrement illustrée par l'enjeu principal du conflit: l'ogive nucléaire portée par le Gundam de Gato. Cet élément est l'exception qui confirme la règle et qui est par ailleurs traité de manière fort subtile tant du point de vue du scénario que des batailles: l'ogive nucléaire est la seule arme capable de faire des ravages colossaux dans les rangs adverses en l'espace d'à peine quelques secondes, en faisant un objet de terreur, d'autant qu'on ignore de quelle manière Gato compte l'utiliser. Mais la terreur qu'inspire le Gundam avec sa puissance de feu hors norme a donc ses limites: une seule ogive, un seul tir. Celui-ci peut rater et, une fois tiré, le Gundam adverse perdra inévitablement son attrait de terreur, redevenant une arme comme une autre. La série joue là-dessus et réussit à rebondir après coup en illustrant la suite de l'Opération Stardust, réussissant à enchaîner la terreur avec l'horreur pure. Jamais la série ne laisse retomber la tension, renouvelant toujours ses enjeux dramatiques pour qu'ils soient toujours plus intenses qu'auparavant. Un vrai coup de maître !

La réalisation est excellente à tout point de vue, très vivante, très dynamique et s'attardant à représenter le point de vue d'un pilote de Mobile Suit au cours des séquences de batailles par le biais d'un travail de mise en scène impeccable. L'animation est absolument magnifique, assurément l'une des plus belles de la franchise, et un soin énorme a été apporté sur la dimension sonore de manière à créer une véritable ambiance. Saluons aussi un doublage japonais d'excellente qualité avec un casting de seiyus reconnus et très talentueux pour beaucoup. Tous les moyens ont été mis afin d'offrir une vraie immersion du spectateur dans l'univers et pour qu'il se laisse prendre aux enjeux de cette série et à l'intensité dantesque qui se dégage de ses batailles. Le seul réel défaut dans tout ça reste les musiques, souvent anecdotiques si on excepte les génériques. Si les séries Gundam sont souvent marquées par des musiques superbes contribuant à l'aura épique des batailles ou à l'émotion qui se dégage des scènes plus intimistes, ici elles s'avèrent beaucoup trop classiques et manquent cruellement de personnalité. C'est peut-être le seul véritable défaut de cette série qui est, autrement, une immense réussite.

Cette seconde série d'oav de l'Universal Century est donc une réussite presque totale. On retrouve là toute la richesse et la saveur des séries traditionnelles de cet univers avec une histoire solide et remarquablement narrée, portée par un remarquable trio de personnages principaux qui réservent une vraie richesse de développements et d'émotions. S'imposant comme l'une des incarnations les plus sombres, les plus réalistes et les plus abouties de la franchise Gundam, Stardust Memory est une vraie série incontournable pour les fans de la saga, faisant admirablement le pont entre les séries Mobile Suit Gundam et Mobile Suit Zeta Gundam tout en prenant soin de traiter avec sérieux le contexte particulier de cette période, enrichissant la mythologie globale de l'Universal Century et permettant de développer les circonstances dramatiques qui ont abouti à l'émergence des Titans. La conclusion de cette série d'oav riche en rebondissements et en drames humains annonce ainsi directement les événements de la série Zeta Gundam. Pour autant, si Stardust Memory est la suite directe de la série Mobile Suit Gundam et précède donc chronologiquement Zeta Gundam, mieux vaut la visionner après les avoir vu toutes deux afin de profiter pleinement de sa richesse et de l'importance des enjeux politiques qui se jouent en marge de l'intrigue. Je terminerais en citant un coup de coeur personnel: rarement une romance n'aura été aussi bien traitée dans un animé, abordée avec beaucoup de sincérité et tirant le meilleur du contexte de la série et des caractères des deux personnages concernés. On pense là facilement au film Titanic de James Cameron où l'histoire d'amour était indissociable du drame à venir. Cette série fonctionne sur la même dynamique et c'est peut-être ce qui rend son histoire aussi prenante et aussi sincère. A bien des égards, Mobile Suit Gundam 0083: Stardust Memory est un magnifique accomplissement qui s'impose comme une véritable suite spirituelle de la légendaire série Zeta Gundam (avec le film Char contre-attaque). Assurément l'une des meilleures séries de cette franchise et l'une des deux meilleures séries d'oav dérivées de l'Universal Century avec Gundam Unicorn !

Verdict: Excellent (19/20).

Re: Gundam la saga!

Posté : 19 avr. 2014, 22:47
par Glass Heart
Mobile Suit Gundam 0083: Le Crépuscule de Zeon

Image

Studio: Sunrise.
Réalisateur: Takashi Imanishi.
Année: 1992.
Durée: 1h59.
Editeur: Beez.
Univers: Universal Century 0083.


http://www.manga-news.com/index.php/vol ... e-de-Zeon/

tkadU48azlQ

Casting:

Kou Uraki : Ryo Horikawa
Nina Purpleton : Rei Sakuma
Anavel Gato : Akio Otsuka (Anavel Gato)
Aiguille Delaz : Kiyoshi Kobayashi
Kelly Layzner : Tessho Genda
Cima Garahau : Mari Mashiba
Eiphar Synapse : Chikao Otsuka
Chuck Keith : Yoshiharu Yamada
Mora Bascht : Kazue Ikura
South Burning : Masashi Sugamura
Bernard Monsha : Chafurin
Bask Om : Daisuke Gori
Jamitov Hymem : Tomomichi Nishimura



Chronique

Beez continue son travail d'édition des films de Gundam en France avec un nouvel opus de la célèbre franchise: Mobile Suit 0083: Le Crépuscule de Zeon. Ce film est en réalité un résumé de la série d'oav Mobile Suit Gundam 0083: Stardust Memory, constitué quasi-intégralement de séquences de cette dernière. La question se pose alors évidemment de savoir si, à la manière de la trilogie de films adaptant la série originale, on aura droit à une réelle adaptation cinématographique ou tout simplement à un résumé de l'histoire.

Malheureusement, dans le cas présent, on se rend vite compte dès les premières minutes qu'il s'agit d'un résumé sans réelle ambition. Nous sommes en l'an 0083 de l'Universal Century, quelques années après les événements de la trilogie Mobile Suit Gundam. La narratrice, Nina Purpleton, nous explique brièvement comment elle s'est retrouvée à prendre part à une mission secrète de l'armée de la Fédération Terrestre à bord du vaisseau Albion chargé de traquer le terroriste Anavel Gato, un rescapé de la guerre contre le Duché de Zeon, qui vient de dérober un tout nouveau prototype de Gundam armé d'une ogive nucléaire dans une de leurs bases. On découvre rapidement qu'un jeune pilote fédéral, Kou Uraki, prend les commandes d'un autre prototype de Gundam pour tenter de récupérer celui qui leur a été volé et on se retrouve aussitôt à suivre nos héros dans leurs pérégrinations dans l'espace. De là, la narration, déjà totalement décousue, devient de plus en plus incompréhensible, nos héros finissant par se retrouver sur la base lunaire de Von Braun alors qu'ils sont censés poursuivre Gato. Là où la série s'attardait à raconter une véritable course-poursuite de la Terre à l'espace, on ne retrouve rien de tout ça dans le film. Pire: celui-ci ne s'attarde même pas à nous introduire correctement les personnages, ni même à s'attacher à suivre leurs évolutions, et pour une série où l'histoire était vécue à travers ces derniers et la manière dont ils vivaient le conflit, ça devient vite très problématique. Le film y perd toute son âme et sa richesse et cela rend ne fait que rendre sa narration encore plus chaotique. Rien ne fonctionne vraiment dans ce long-métrage: on ne comprend pas les personnages, leurs émotions, leurs réactions, et au final on ne comprend pas l'histoire non plus. Le spectateur est vite largué sans point de repère.

C'est là le gros problème de ce film: plutôt que d'offrir une véritable adaptation cinématographique de la série, il nous en sort un très mauvais résumé, mal conçu et qui ne peut qu'embrouiller ceux qui ne connaitraient pas la série au préalable. Cela n'arrange rien que ce résumé reste axé sur les très grandes lignes de l'histoire, perdant quasiment tout les développements et la profondeur des thématiques qui faisaient la richesse de la série, pour s'attarder davantage sur les scènes de bataille de sa seconde partie, lesquelles sont quasiment intactes étrangement. Pour mieux comprendre ce phénomène, il faut savoir que le film était sorti en salles un mois à peine avant la sortie du dernier oav, ce qui peut amener à se demander si la mise en chantier de ce long-métrage n'était pas au fond qu'une grosse opération promotionnelle axée autour de ce dernier avec une retranscription fidèle de la bataille finale qui aurait été précédée d'un résumé bâclé de toute la première partie de la série durant la première heure. En l'état, ce film ne se destine à personne: ceux qui découvrent Gundam 0083 avec ce long-métrage ne comprendront pas grand chose et passeront complètement à côté de la richesse de l'histoire, et ceux qui ont vu la série ne trouveront aucun intérêt à ce film qui ne fait que résumer de manière très maladroite une oeuvre autrement plus riche, n'ayant pas les qualités de l'adaptation cinématographique de la série Mobile Suit Gundam.

Cela étant dit, ce film possède tout de même quelques qualités, même si ces dernières proviennent essentiellement de la série. D'un point de vue purement visuel, le film est absolument magnifique, bénéficiant d'une superbe qualité d'animation, et les séquences de bataille sont dantesques comme toujours. La dernière ligne droite réserve également quelques beaux rebondissements et une fin très noire mais malheureusement le désastre est tel que le spectateur qui découvre Gundam 0083 avec ce film n'y comprendra pas grand chose tant l'ensemble manque de cohérence narrative. Tout au plus, sa curiosité pourrait avoir été saisie par quelques personnages ou certains événements sans toutefois arriver à en faire sens. Le passage où Kou Uraki rencontre un ancien pilote de l'armée de Zeon durant la Guerre d'Un An perd ainsi toute sa symbolique et sa dimension dramatique, au point qu'on finit par se demander en quoi cet événement était nécessaire à l'histoire alors qu'il était en réalité d'une importance cruciale dans l'évolution du jeune pilote. Ou les ultimes révélations tragiques de l'histoire qui avaient été superbement mises en place dans la série, annonçant le drame final, alors qu'elles sortent littéralement de nulle part dans ce film, un rebondissement en or tombant alors comme un cheveu dans la soupe. Enfin, les musiques sont directement reprises de la série dans l'ensemble mais ces compositions restent très classiques, peinant à imposer une véritable dimension émotionnelle ou épique en plus d'être assez mal employées dans le montage. Bref, on ne peut que regretter que davantage d'intentions n'aient pas été mises en oeuvre dans cette adaptation cinématographique qui, à partir d'une excellente série d'oav, aboutit finalement à un film fade et raté. Le potentiel était pourtant bien là et la trilogie Mobile Suit Gundam avait prouvé qu'il était possible de réinventer une série animée en une véritable oeuvre cinématographique pourvu que les intentions et l'inspiration soient présentes. Ici, difficile d'y voir autre chose qu'un échec artistique malheureusement.

Toutefois, on doit saluer l'effort fourni par Beez: techniquement, cette édition DVD est une réussite. L'image est vraiment belle et la qualité de son est superbe. Le film nous est proposé en vostfr (pas de vf). Le doublage japonais est d'excellente qualité et on retrouve avec grand plaisir le talentueux seiyu Ryo Horikawa (l'incontournable voix de Végéta dans la série Dragon Ball Z et de Heiji Hattori dans Détective Conan) dans le rôle du héros Kou Uraki. Le sous-titrage français est également de bonne qualité dans l'ensemble, sans faute notable, mais on pourra lui reprocher certaines abréviations plutôt mal venues pour les Mobiles Suits, les Gundam étant par exemple désignés par des noms de code incompréhensibles au lieu de les définir simplement par leurs numéros de prototypes, ce qui peut là-aussi perdre les non-initiés de cet univers. A noter aussi que cette édition se veut très simple et n'est accompagnée d'aucun bonus, comme le reste des films de Gundam édités chez nous.

Si l'on ne remerciera jamais assez l'éditeur Beez pour avoir permis au public européen de découvrir la franchise Gundam à travers différentes séries modernes (Gundam Wing, Gundam SEED, Gundam SEED Destiny et Gundam 00) et plus particulièrement l'Universal Century à travers ses nombreuses adaptations cinématographiques, on ne peut toutefois que regretter ici que l'éditeur ait voulu limiter les risques et préféré sortir ce long-métrage faisant office de résumé plutôt que les 13 oav qui constituent l'intégrale de cette excellente série. Et pour cause, ce film est un véritable naufrage artistique qui, loin de permettre au spectateur de découvrir l'histoire de Gundam 0083, ne lui en donne qu'un bref aperçu tout en l'égarant dans une narration extrêmement décousue à laquelle il manque la cohérence nécessaire pour qu'il puisse vraiment faire sens de l'histoire, de cet univers et de ces personnages pour en profiter à leur juste valeur. Il s'agit peut-être là du seul véritable raté dans la localisation occidentale de la franchise Gundam par Beez, le reste des films parus chez nous étant bien meilleurs dans l'ensemble.

Verdict: Désastreux (06/20).

Re: Gundam la saga!

Posté : 16 mai 2014, 22:57
par Glass Heart
Pour célébrer la sortie du dernier épisode, l'éditeur Wakanim et le studio Sunrise organisent la projection de l'intégralité de la série Mobile Suit Gundam Unicorn le Vendredi 4 et le Samedi 5 Juillet au cinéma Le Grand Rex à Paris, durant la période de la Japan Expo.

Les épisodes 1 à 4 seront diffusés le Vendredi 4 Juillet. Les quatre films avoisinent une durée de 4h.
Les épisodes 5 à 7 seront diffusés le Samedi 5 Juillet. Les trois films avoisinent une durée de 3h30.

http://www.wakanim.tv/actu/evenement-8/ ... rn-a-paris

Produite de 2010 à 2014, Mobile Suit Gundam Unicorn est l'adaptation sous forme d'oav d'une heure d'une série de romans à succès. La série se déroule dans l'Universal Century, l'univers où se situaient les premières séries Gundam, et sert de conclusion à cette période très populaire auprès des fans de méchas. La série est aussi un énorme succès commercial au niveau des ventes de Blu-ray et de DVD, un succès tel que la franchise Gundam n'en avait plus connu depuis des années.


Les chroniques et les bandes-annonces (sous-titrées) de chacun des films:

Episode 1: Le Jour de la Licorne (17/20, 18/20)

http://www.manga-news.com/index.php/vol ... -Blu-Ray/1

hxB_H6iux1w 6QcpgosE4KE kx_cgW226ko

Episode 2: La Comète Rouge (18/20, 18/20)

http://www.manga-news.com/index.php/vol ... -Blu-Ray/2

20O-6wh_0jU m36bG_IQKnA

Episode 3: Le Spectre de Laplace (19/20)

http://www.manga-news.com/index.php/vol ... -Blu-Ray/3

id2FeA4i0NI

Episode 4: Au Fond du Puits Gravitationnel (20/20)

http://www.manga-news.com/index.php/vol ... -Blu-Ray/4

wq_SN-0Rlsk

Episode 5: La Licorne Noire (20/20)

http://www.manga-news.com/index.php/vol ... -Blu-Ray/5

uifp8PsWKYc

Episode 6: Entre le Ciel et la Terre (17/20)

http://www.manga-news.com/index.php/vol ... -Blu-Ray/6

Il--XNvlusA

Episode 7: Au-Delà de l'Arc-en-Ciel

I0J_HTYx31w

Re: Gundam la saga!

Posté : 17 mai 2014, 08:39
par Takato
Pas très malin de diffuser ces épisodes en plein JE... J'aurais aimé y aller, mais ça me sera du coup impossible. Et je pense que c'est la même chose pour mes confrères de l'AEUG qui tiendront leur stand lors de JE.

J'espère que Wakanim reprendra la distribution des blu-ray à prix un peu plus abordable, pourquoi pas par le nouvel éditeur@Anime !

Re: Gundam la saga!

Posté : 19 mai 2014, 16:23
par Glass Heart
Mobile Suit Gundam Unicorn - Episode 7: Au-Delà de l'Arc-en-Ciel

Image

Studio: Sunrise.
Réalisateur: Kazuhiro Furuhashi.
D'après les romans de Harutoshi Fukui.
Année: 2014.
Durée: 1h31.
Editeur: Honneamise, Bandai Visual.
Univers: Universal Century 0096.


http://www.manga-news.com/index.php/vol ... -Blu-Ray/7

I0J_HTYx31w

Casting:

Banagher Links : Koki Uchiyama
Full Frontal : Shuichi Ikeda
Riddie Marcenas : Daisuke Namikawa
Mineva Lao Zabi : Ayumi Fujimura
Marida Cruz : Yuko Kaida
Angelo Sauper : Tetsuya Kakihara
Otto Mitas : Naoya Uchida
Suberoa Zinnerman : Hideaki Tezuka
Alberto Vist : Wataru Takagi
Martha Vist Carbine : Tomoko Shiota
Ronan Marcenas : Shinji Ogawa
Bright Noa : Ken Narita
Syam Vist : Ichiro Nagai
Takuya Irei : Hiro Shimono
Micott Bartsch : Haruka Tomatsu
Kai Shiden : Toshio Furukawa
Lalah Sune : Keiko Han
Amuro Ray : Toru Furuya



Chronique:

Il y a près d'une centaine d'années, afin de lutter contre la surpopulation de la Terre, la Fédération Terrestre ordonna l'exil de nombreux habitants qui furent forcés d'aller vivre dans de gigantesques colonies spatiales en orbite autour de la Terre. Ce fut l'avènement de l'Universal Century, une nouvelle ère qui devait incarner une promesse d'espoir pour l'avenir de l'humanité. Mais le conservatisme fédéral a transformé ce souhait en malédiction centenaire. La Boîte de Laplace, artefact légendaire datant des origines de l'Universal Century, aurait ainsi le pouvoir de rétablir l'avenir tel qu'il aurait toujours dû être, capable de renverser la Fédération Terrestre.

Universal Century 0096. Alors que cette nouvelle ère arrive à la fin de son centenaire, Syam Vist, fondateur de la Fondation Vist qui a longtemps comploté avec la Fédération pour dissimuler l'existence de la Boîte de Laplace, attend l'arrivée de ceux qui hériteront de son pouvoir et de sa volonté en ouvrant la boîte pour dévoiler au monde la sombre vérité cachée derrière l'histoire de l'Universal Century. Mais son action a engendré un nouveau conflit opposant le Nahel Argama de l'organisation fédérale Londo Bell aux Manchettes, les rescapés de Neo Zeon sous les ordres du colonel Full Frontal, l'homme que l'on dit être la réincarnation de l'ancien leader indépendantiste Char Aznable. Aux alentours de la colonie Industrial 7 débute alors la bataille finale de cette guerre, alors que le premier ministre fédéral Ronan Marcenas et Martha Vist Carbine, l'actuelle présidente de la Fondation Vist et la femme du président d'Anaheim Electronics, observent le conflit depuis le sol terrestre, prêts à utiliser le colony-laser de Gryps 2 afin de détruire Industrial 7 et d'éliminer toute trace de la Boîte de Laplace, assurant ainsi leur légitimité politique.

Tout au long de son histoire, Gundam Unicorn s'est avérée une série des plus ambitieuses. Non seulement elle avait l'intention d'apporter une conclusion définitive à l'Universal Century, l'univers à l'origine de la franchise Gundam qui fête actuellement ses 35 ans d'existence et qui est composé de multiples séries sur différents médias, mais elle avait aussi l'ambition d'en redéfinir complètement la mythologie pour en dévoiler les véritables enjeux politiques et philosophiques cachés derrière l'ensemble de l'oeuvre. Loin de se contenter de faire dans le sensationnalisme traditionnel typique des blockbusters, la série avait abordé les choses de manière intelligente, soulevant des enjeux universels, humains, sociaux et métaphysiques, tout en introduisant une galerie de personnages conçus pour explorer les différents aspects de cette mythologie. Si l'essentiel de l'histoire avait été abordé dans les oav précédents, ce dernier épisode nous apporte la grande conclusion de cette ultime aventure, amenant la quête des personnages à son terme à grand renfort de révélations mythologiques.

Le début de cet oav a de quoi dérouter quelque peu, reprenant très exactement au début de la bataille finale sans trop prendre le temps de resituer le décor. On démarre ainsi quasiment en plein affrontement intense entre Banagher et le sous-lieutenant Riddie, tandis que l'équipage du Nahel Argama doit forcer le chemin jusqu'à Industrial 7 en luttant contre les forces de Neo Zeon. Une première demie-heure dopée à l'action qui, bien que visuellement impressionnante et toujours très épique, manque quelque peu d'enjeux dramatiques en tant que telle pour réellement donner l'impression au spectateur que cette bataille est la dernière du conflit contre Neo Zeon. On ne voit pas des personnages s'entretuer avec un nombre significatif de morts, comme le réalisateur original Yoshiyuki Tomino le faisait si magistralement dans ses séries où ces personnages avaient souvent un visage et un nom, ici on ne voit que des méchas se bastonner entre eux dans un déluge d'effets visuels et d'explosions. Heureusement, à côté de ça, on trouve le personnage de Riddie Marcenas qui a désormais basculé du côté obscur et qui lutte contre ses anciens alliés. Conscient du terrible secret de la Boîte de Laplace, Riddie considère l'apparition des newtypes comme le tournant majeur qui a plongé l'univers dans le chaos, prouvant les fondements de la philosophie "newtype" de Zeon Daikun et légitimisant les revendications indépendantistes prônées autrefois par le Duché de Zeon qui avaient déclenché le début de la Guerre d'Un An. Convaincu que l'existence récente des newtypes est la véritable malédiction de l'Universal Century et que la Boîte de Laplace perdra tout son pouvoir s'ils venaient à disparaître, Riddie est déterminé à les exterminer jusqu'au dernier avec l'aide du Banshee, véritable machine à tuer et jumeau perverti du Gundam Unicorn, prêt à endosser la responsabilité d'un tel génocide si cela permettait d'éviter de nouvelles guerres. Le paradoxe dans tout ça étant que le jeune sous-lieutenant a complètement basculé dans la folie et la paranoïa, ne faisant plus la distinction entre ses alliés et ses ennemis et échouant à réaliser qu'il est lui-même devenu l'un de ces newtypes qu'il maudit tellement. Son histoire est ultimement celle d'un être désespéré, piégé par les erreurs commises par ses parents, qui devient un monstre tout en continuant d'aspirer à une certaine forme de rédemption, s'y prenant juste de la mauvaise manière. Est-il déjà trop tard pour lui ou peut-il encore être remis sur la bonne voie ?

Cette phase d'affrontements permet aussi de mettre un terme aux évolutions des personnages de Marida Cruz et d'Angelo Sauper. La première a enfin cessé d'être une machine pour devenir un être humain à part entière, avec une âme pour faire ses choix et guider ses actions et qui l'amène à prendre des décisions radicales pour assurer le dénouement du conflit. L'un des personnages les plus populaires de la série rencontre ainsi sa finalité, trouvant tout son sens et sa beauté, rappelant d'autres destins tragiques tels que ceux de Lalah Sune ou de Four Murasame. Son évolution fut aussi l'une des plus marquantes et l'une des plus touchantes mais aussi l'une des plus tragiques, son existence ayant été en elle-même une malédiction depuis sa création. Plus que tout autre, elle aura réussi à transformer cette malédiction en une véritable bénédiction, trouvant un sens à son existence et devenant une figure quasi-messianique pour les autres personnages. Angelo Sauper, quant à lui, fut toujours l'un des personnages les plus antipathiques de la série, un être abject et psychopathe doublé d'une groupie agaçante qui voue tout un culte ahurissant à son colonel Full Frontal. Si son existence fut elle-aussi tragique d'un certain point de vue, il aura rempli son rôle de marionnette de Frontal jusqu'au bout, affrontant une dernière fois Banagher pour mettre un terme à leur rivalité et ne pouvant supporter que le colonel ait choisi le jeune newtype pour hériter de sa volonté plutôt que son plus fidèle lieutenant. Mais, à l'inverse de Marida, ce n'est pas un personnage qui nous aura touché plus que ça et on est plutôt soulagé d'en être enfin débarrassé qu'autre chose.

Après cette première demie-heure dopée en action, la dernière heure de l'oav (et de la série dans son ensemble) se focalise sur la découverte de la Boîte de Laplace et sur l'ultime affrontement contre Full Frontal. Loin d'avoir fait les choses à moitié, l'épisode appuie de manière évidente l'importance décisive de ce moment crucial par rapport à la grande histoire de l'Universal Century et la portée universelle de ses répercussions sur l'ensemble de la mythologie. Cela remet littéralement tout en question, posant clairement les enjeux philosophiques et politiques de la franchise Gundam. Quelles sont les conséquences de l'exil des colons vers l'espace ? Quelles sont celles de l'apparition soudaine des newtypes ? Pourquoi la Fédération Terrestre a t-elle tenté de cacher leur existence envers et contre tout ? Que redoutait-elle vraiment en faisant ça ? Quelle est la véritable nature des newtypes et l'impact de leur découverte sur l'ordre mondial ? Toutes ces questions sont brillamment posées, abordées de telle manière qu'on réalise qu'elles ont toujours été au centre des enjeux de la série, englobant l'ensemble des thématiques abordées jusque là, et que tout a toujours reposé là-dessus. En fait de conclusion, Gundam Unicorn était avant tout un postulat sur l'ensemble de l'oeuvre crée autrefois par ce génie de l'animation qu'est Yoshiyuki Tomino et qui a été poursuivie depuis par de nombreux successeurs.

Le temps de trois séries et un film, Tomino nous avait raconté l'histoire d'un univers qui sombrait dans le chaos de la guerre. La "malédiction" de l'Universal Century a longtemps alimenté ce spectre de la guerre, faisant naître des monstres tels que la famille Zabi ou encore Char Aznable, cet être avide de vengeance devenu plus tard un leader indépendantiste implacable. Les responsables de ces atrocités sont tout ceux qui ont veillé depuis tout ce temps à dissimuler l'existence de la Boîte de Laplace au nom de leurs intérêts personnels et seule sa révélation publique pourra mettre un terme définitif à ce centenaire maudit. Après avoir veillé dessus pendant près de cent ans, Syam Vist aspire désormais à confier la boîte à ceux qui auront à coeur de l'ouvrir afin de rétablir la vérité avec l'espérance de poser les fondations d'un avenir meilleur, mais il y a toujours ceux qui continuent de s'opposer à son ouverture, ne voyant pas plus loin que leurs intérêts égoïstes. L'alliance de la Fédération Terrestre et de la Fondation Vist est ainsi prête à commettre un génocide afin d'empêcher la vérité d'être dévoilée, tandis que Full Frontal aspire à s'emparer de la boîte sans en dévoiler le contenu pour faire chanter la fédération afin de servir les intérêts économiques et politiques de Neo Zeon. Ce conflit repose alors en réalité sur la manière dont chacun des camps entend se servir de la Boîte de Laplace: ceux qui souhaitent mettre un terme à la malédiction centenaire de l'Universal Century et ceux qui veulent continuer à perpétuer la même vision du monde à leur propre manière, au risque de répéter tôt ou tard les erreurs du passé et d'amener à une nouvelle Guerre d'Un An.

Full Frontal, antagoniste principal de la série, en est l'illustration la plus parlante. Char Aznable a beau censé avoir péri à l'issu de la Seconde Guerre de Neo Zeon, sa volonté n'en a pas disparu pour autant et son "spectre" continue de hanter l'Universal Century, poursuivant la lutte pour ses idéaux indépendantistes. Full Frontal n'est ainsi plus tellement un homme que l'incarnation même de la malédiction de l'Universal Century dont Char Aznable était le produit. Censé être mort, l'âme de Char n'a jamais réussi à trouver la paix, engendrant ce monstre qu'est aujourd'hui Frontal. En affrontant cet adversaire si formidable et quasiment métaphysique, c'est en réalité contre la malédiction elle-même que doit lutter Banagher afin d'en triompher et de libérer définitivement l'Universal Century en rétablissant sa promesse originelle afin de marquer le commencement d'un nouveau centenaire. S'il était précédemment apparu comme un antagoniste mystérieux et fascinant, Full Frontal se révèle enfin pleinement, dévoilant un personnage plein de richesse et de complexité dont l'existence entière est elle-aussi en elle-même une tragédie, ayant perdu foi en l'humanité et convaincu que cette dernière est vouée à retourner au néant. Son personnage s'inscrit ainsi dans la continuité directe du mythique Char Aznable de Tomino, un être qui était voué à devenir le sauveur de l'humanité mais qui a perdu de vue son rôle en sombrant dans l'amertume et en perdant espoir, devenant de ce fait un tyran. Si Amuro Ray ne lui avait pas enlevé Lalah Sune, s'il avait connu cette chaleur humaine qui lui a tant fait défaut, il serait certainement devenu un tout autre homme. Incapable de réaliser son voeu le plus cher de sauver l'humanité, son âme n'a ainsi jamais pu trouver la paix, continuant de errer jusqu'à se trouver un héritier à qui transmettre sa volonté et son rêve, quelqu'un de suffisamment pur pour devenir le dépositaire de la volonté collective de l'humanité à sa place. Full Frontal est ainsi un adversaire incroyablement ambigu à l'image de son modèle, une figure messianique dont le mauvais rôle a permis l'apparition d'un "sauveur" capable de se dresser contre lui et de devenir l'incarnation même de la philosophie "newtype" prônée autrefois par Zeon Daikun. Tout au long de la série, il aura tenu ce rôle de manière formidable, campant ce personnage magnifique qui ne se sera réellement dévoilé dans sa beauté et sa tragédie que dans les derniers instants de la série, donnant en même temps corps à tous les enjeux philosophiques et humains de l'histoire. Alors que le centenaire de l'Universal Century approche de sa conclusion, le spectre de Char Aznable est voué à disparaître en même temps que la malédiction de l'Universal Century et toutes les tragédies qu'elle a pu engendrer, et cet adversaire légendaire effectue une sortie de scène magistrale et digne de lui, avec la même maestria qui a toujours caractérisé son personnage depuis la série originale. Char Aznable restera à jamais et pour toujours l'un des plus grands personnages de l'animation japonaise !

Bien sûr, pour conclure l'histoire de l'Universal Century et rendre un ultime hommage au chef d'oeuvre légendaire de Tomino, Gundam Unicorn n'hésite pas non plus à placer de nombreux clins d'oeil aux séries qui l'ont précédé, ainsi que de nombreuses surprises qui feront pleurer de joie le coeur des fans les plus nostalgiques. L'oav revisite ainsi à sa manière quelques uns des passages les plus marquants qui ont ponctué la longue histoire de la saga tout en faisant revenir certains personnages emblématiques dont le retour avait longtemps été espéré par les fans afin de boucler la boucle dans un dernier sursaut d'émotion. Pour autant, ces hommages ne sombrent presque jamais dans le fan-service facile et ne nuisent en aucun cas à la cohérence de l'histoire, servant même bien au contraire ses enjeux dramatiques tout en respectant scrupuleusement l'intrigue de Gundam Unicorn et son propre casting de personnages. Rarement on aura eu la sensation de voir une oeuvre aussi homogène, où tous les éléments finissent par entrer en cohérence totale afin de créer l'une des histoires les plus formidables jamais contées, d'une richesse impressionnante.

Du point de vue de la réalisation, Sunrise a mis une nouvelle fois les moyens afin d'offrir un spectacle visuel magnifique et dynamique, aussi bien dans les (longues) séquences d'affrontements que dans les scènes plus narratives où la mise rappelle les ambitions plus esthétiques de Tomino à la fin de la série originale, avec une réalisation lorgnant parfois vers l'expérimental alimentée par une imagerie visuelle des plus magnifiques (la séquence cultissime de la mort de Lalah Sune). On sent ici encore la volonté de boucler la boucle, de rappeler au spectateur que derrière le potentiel commercial énorme de la franchise Gundam, il y avait aussi de véritables intentions auteuristes et artistiques affichées par Tomino qui avait l'intention d'en faire un véritable chef d'oeuvre. On ne peut qu'applaudir ce genre d'intentions rendant là un bel hommage au travail du maître. Du point de vue des musiques, c'est une nouvelle fois une réussite et force est de reconnaître que Hiroyuki Sawano s'est une nouvelle fois surpassé afin de nous livrer son meilleur (et il y a du niveau !). Il est ici à son apogée avec un véritable concert des thèmes les plus grandioses de la série accompagnés de nouvelles compositions tout aussi anthologiques. Sawano y va également de son hommage personnel avec une reprise émouvante et magistrale de "Encounters in Space", le thème mémorable de Lalah Sune dans le troisième film de la trilogie Mobile Suit Gundam. Ce grand artiste livre ici la bande originale la plus virtuose, la plus intense, la plus épique et la plus émouvante de sa brillante carrière, signant la fin de son travail sur Gundam Unicorn avec un véritable bouquet final et une superbe déclaration d'amour à cet univers. Son travail musical est un chef d'oeuvre à lui seul (comme souvent) et cet oav suffit à prendre la pleine mesure de son talent unique.

Du côté du doublage, la version japonaise est à nouveau excellente. Tous les seiyus campent superbement leurs rôles avec toujours l'émotion nécessaire et on retient en particulier les prestations de Daisuke Namikawa, formidable Riddie Marcenas réminiscent de son rôle d'Anakin Skywalker dans le doublage japonais des films de Star Wars, de Yuko Kaida qui y livre l'une de ses plus belles prestations dans son rôle de Marida Cruz, plus attachante que jamais, et enfin le légendaire Shuichi Ikeda qui transcende à nouveau tout dans son rôle de Full Frontal / Char Aznable, créant un personnage d'une extraordinaire complexité jusque dans sa prestation vocale. On retient aussi l'une des toutes dernières prestations du regretté Ichiro Nagai, seiyu qui était présent depuis la série originale (parmi un nombre impressionnant d'autres oeuvres animées majeures) et qui tient ici pour la dernière fois le rôle de Syam Vist, le patriarche de l'Universal Century. Enfin, quelques belles surprises sont présentes au casting, dont un caméo vocal très émouvant d'un personnage qu'on ne s'attendait pas forcément à retrouver et qui tient pourtant un rôle crucial lors d'une scène importante.

Gundam Unicorn incarne ainsi la quintessence de la franchise Gundam et s'affiche sans problème parmi les meilleures incarnations de l'Universal Century (et de la saga entière) avec la série Zeta Gundam et le film Char contre-attaque. On trouve dans cette série tout ce que les fans pouvaient en attendre et même bien davantage, prenant plaisir à manipuler la mythologie de l'Universal Century avec brio tout en lui rendant un hommage sublime. Cependant, il y a un aspect qui, bien que très spectaculaire, pourrait rebuter certains fans historiques: en effet, si les séries Gundam de Tomino se démarquaient généralement par leur réalisme appuyé, ayant introduit le concept du real-robot qui est devenu plus tard une catégorie à part entière du genre mécha, ce dernier oav de Gundam Unicorn n'hésite pas à prendre d'énormes distances par rapport à ce concept. Un choix narratif et esthétique qui ne plaira pas tout le monde mais qui sert pourtant pleinement le propos "mythologique" de la série, permettant de bien définir l'importance colossale de ses enjeux, et qui illustre aussi brillamment la thématique des newtypes qui a toujours été au coeur de l'Universal Century. Car si le sujet principal de Gundam Unicorn est le potentiel infini de l'humanité et l'avenir riche en possibilités qu'elle est capable de se créer, cela passe notamment par la démonstration des pouvoirs de Banagher, le newtype ultime (sorte de Kira Yamato de l'Universal Century, en beaucoup plus puissant), et du Gundam Unicorn qui lui permet de dévoiler l'ampleur de sa puissance, ainsi que par l'étonnant pouvoir du Mobile Suit de Full Frontal qui semble avoir mixé son appareil avec le Tardis du Doctor Who. Désormais, il n'est plus question de limites ou de contraintes technologiques, on a affaire au contraire à des personnages et à des Mobiles Suits qui sont capables de défier les lois universelles et d'acquérir une puissance comparable à celle des dieux, capables de réaliser l'impossible. Et si certains fans de la saga avaient déjà été déroutés par la puissance disproportionnée des méchas et de certains personnages dans des séries telles que Gundam Wing, Gundam Seed ou Gundam Seed Destiny, jamais encore les choses n'avaient été poussées aussi loin. Si, encore une fois, cela entre en parfaite cohérence avec le propos de la série, l'illustrant brillamment, cela va à l'opposé total d'une certaine conception de la franchise à laquelle restent attachés de nombreux fans. Les immenses qualités et l'aura poétique de Gundam Unicorn suffiront-elles à leur faire oublier ces à-priori, là est toute la question, et cela n'est pas forcément évident tant ça pourrait passer pour une trahison aux yeux de certains vis à vis de l'esprit original des séries du maître Tomino.

Dans l'ensemble, Gundam Unicorn s'est avérée une oeuvre aussi réussie qu'ambitieuse, redéfinissant complètement la mythologie de l'Universal Century tout en lui rendant un brillant hommage et en en racontant la grande conclusion épique. La série a accompli l'exploit d'être toujours à la hauteur des attentes les plus folles et même bien souvent de les dépasser, s'imposant comme l'un des grands chefs d'oeuvre de la franchise Gundam tout en trouvant sa place légitime au sein de la longue histoire de l'Universal Century qu'elle enrichit encore considérablement, lui donnant même une toute nouvelle compréhension afin d'appréhender encore mieux cet univers dans son ensemble. Une grande aventure humaine, épique et lyrique telle qu'on n'en avait plus revu depuis les séries de Tomino et campée par une galerie de personnages très convaincants qui apporte ainsi une splendide conclusion à cette ère mythique avec une nouvelle histoire pleine de sens et riche en émotions comme la saga Gundam sait si bien nous les raconter. Un chef d'oeuvre d'anthologie et une série incontournable pour les fans de cette franchise qui célèbre décidément un 35ème anniversaire des plus réussis ! La grande histoire de l'Universal Century se conclut ainsi sur un chapitre final des plus passionnants !

Verdict: Excellent (18/20).

Re: Gundam la saga!

Posté : 30 mai 2014, 12:32
par Glass Heart
Mobile Suit Gundam: The 08th MS Team

Image

Studio: Sunrise.
Réalisateurs: Takeyuki Kanda, Umanosuke Iida.
Années: 1996-1999, 2013.
Episodes: 12+1.
Univers: Universal Century 0079.


Casting:

Shiro Amada : Nobuyuki Hiyama
Aina Sahalin : Kikuko Inoue
Karen Joshua : Mami Koyama
Terry Sanders : Tessho Genda
Michel Ninorich : Hiro Yuuki
Eledore Massis : Keiji Fujiwara
Kiki Rosita : Chinami Nishimura
Ginias Sahalin : Sho Hayami
Norris Packard : Osamu Ichikawa
Jidan Nickard : Ichiro Nagai
Isan Ryer : Ichiro Nagai
Yuri Kellarne : Kyonosuke Kami
Kojima : Yuzuru Fujimoto
Gihren Zabi : Banjo Ginga



L'Histoire

Universal Century 0079.

Quelque part dans le sud-est de l'Asie, le jeune lieutenant Shiro Amada débarque sur Terre pour prendre le commandement du huitième escadron de Mobile Suits. L'armée de Zeon mène des activités suspectes dans la région où la guérilla locale est particulièrement active, et les forces de la Fédération Terrestre traquent l'emplacement de leur base. Menant ses hommes sur le front et ralliant la guérilla locale à sa cause, Shiro rencontre sur le champ de bataille la jeune Aina Sahalin, une aristocrate du Duché de Zeon se battant dans le camp adverse. Aina est venue soutenir son frère Ginias dans ses recherches sur l'élaboration d'une nouvelle arme qui sonnerait la défaite finale de la Fédération, mais les deux soldats tombent amoureux et cachent leur relation. Quand celle-ci est découverte, leur loyauté est remise en cause et toutes leurs convictions s'effondrent. L'ennemi est-il vraiment celui qu'on leur désigne ?



Commentaires

Après le succès colossal de Mobile Suit Gundam 0083: Stardust Memory, Sunrise tente de réitérer l'exploit avec une nouvelle série d'oav se déroulant dans l'Universal Century, durant la Guerre d'Un An entre le Duché de Zeon et la Fédération Terrestre. Un retour aux sources d'autant plus attendu que le studio avait alors délaissé l'univers original de la franchise après l'échec commercial de la série Mobile Suit Victory Gundam afin de s'attarder sur différents univers parallèles et indépendants les uns des autres. Si les années 90 furent une période transitoire difficile pour la franchise Gundam, en plein déclin dans les audiences, The 08th MS Team devait marquer le grand retour à l'esprit originel de la franchise et la réconcilier ainsi avec les fans de la première heure, dévastés par les massacres successifs des dernières séries en date. Malheureusement, la réalité de l'époque allait bien vite rattraper les bonnes intentions initiales.

The 08th MS Team se déroule en parallèle de la série Mobile Suit Gundam originale, déplaçant cette fois le conflit sur Terre, en pleine jungle vietnamienne. C'est là que Shiro Amada, un jeune lieutenant fédéral qui a passé sa vie dans l'espace, prend le commandement d'un groupe de bras cassés de l'armée avec pour mission de débusquer la base secrète de Zeon dans la région. Mais le jeune militaire n'est pas encore habitué à la gravité terrestre et son manque d'expérience lui vaut l'insubordination de ses hommes. Il lui faut donc dans un premier temps faire ses preuves et s'adapter aux conditions de combat sur le sol terrestre, accomplissant ses premiers exploits et apprenant à connaître les camarades qui se battent sous ses ordres. Là-dessus, la série tombe en plein dans les gros clichés: la femme-soldat baraquée qui cache une grande sensibilité derrière sa dureté apparente, le militaire atteint d'un syndrome du survivant qu'on surnomme le "shinigami", le mec cool qui rêve de devenir une rock star et qui a malheureusement été réquisitionné par l'armée, et enfin le jeune bleu agaçant, français de surcroit, qui fait ses premières armes sur le champ de bataille mais qui semble plus préoccupé par sa correspondance avec sa copine B.B. (Brigitte Bardot ?) qui attend son retour au pays. Shiro, quant à lui, fait figure de leader idéal, celui qui tient ses camarades en très haute estime et qui veut accéder à la victoire sans avoir à déplorer de perte dans ses rangs. Une vision idéaliste et naïve qui ne colle pas du tout avec l'esprit beaucoup plus tragique et mélancolique de l'Universal Century... et malheureusement ce sont bien là les intentions annoncées.

L'histoire nous raconte le quotidien d'un escadron de l'armée durant la Guerre d'Un An avec, en toile de fond, les histoires personnelles de chacun des soldats. Vu la belle bande de bras-cassés, on s'imagine que leurs histoires vont converger d'une manière ou d'une autre et que leurs interactions vont guider leurs évolutions au cours de la série. Eh bien non, même pas ! Chacune de ces histoires n'est vaguement abordée que le temps d'un épisode sans prendre vraiment le temps de développer correctement les personnages concernés. Plutôt que de nous servir un casting de personnages forts aux psychologies fouillées, la série se contente de nous donner une vague idée de ce qu'elle aurait pu devenir s'il y avait eu davantage d'ambitions. En l'état, on nous raconte des petites chroniques de guerre sympathiques sur le quotidien de la huitième compagnie mais qui n'ont en elles-mêmes rien de particulier à nous raconter. Un début de série qui pâtit d'un manque flagrant d'ambitions mais néanmoins sympathique, divertissant le spectateur sans néanmoins arriver à le transporter vraiment.

Le point fort de cette première partie de la série reste cependant les batailles, toujours prenantes, les moments forts de chaque épisode. La série a l'intention claire de nous montrer des batailles réalistes fonctionnant sur la dimension tactique et qui prend en compte la réalité du terrain, les limitations techniques des appareils et la réaction des populations environnantes. C'est l'un des rares points que la série a réussi à aborder avec justesse, donnant lieu à des séquences de batailles rythmées et portées par une animation de très bonne qualité, bien que nettement inférieure à celle de Gundam 0083 sortie cinq ans plus tôt. Mais on ne va pas faire la fine bouche tant une animation de qualité était une chose rare pour une série Gundam des années 90 et que c'est aussi l'une des seules vraies qualités de cette série.

Si on en était resté là, The 08th MS Team n'aurait été qu'une série anecdotique mais sympathique au demeurant, proposant une alternative divertissante aux autres séries de l'Universal Century. Malgré un scénario sans grand intérêt et des personnages sans réelle profondeur, on aurait au moins eu un animé pas trop mauvais à regarder, juste très moyen et sans réelle saveur. Ca aurait été le cas si on en était resté à ces six premiers épisodes. Malheureusement, passé ce stade, c'est justement là que l'intrigue principale de la série (car il y en a bien une finalement) démarre vraiment et que les choses vont commencer à se gâter sérieusement.

Passés certains rebondissements, Shiro retrouve Aina Sahalin, une jeune militaire de l'armée de Zeon qu'il avait rencontré durant le premier épisode. Bien qu'étant dans des camps opposés et malgré la propagande qui pousse les soldats des deux camps à se haïr, ils ont sympathisé à cette occasion, luttant ensemble pour leur survie. A présent qu'ils se retrouvent en marge des zones de combat, c'est l'occasion pour eux de renouer leur relation et de devenir amants, un rêve d'une nuit loin des champs de bataille. Un abandon qui finit par leur coûter cher lorsque leur liaison est découverte par leurs camps respectifs et qu'ils sont soupçonnés de trahison. Eux qui se battaient depuis le début pour la victoire de leur camp vont alors changer leur fusil d'épaule et se rebeller contre la façon de penser de leurs armées respectives, rejetant la réalité imposée par les champs de bataille où l'autre devient "l'ennemi" pour prôner la possibilité d'une entente mutuelle entre les soldats des deux camps, convaincus que les gens ne sont pas faits pour se haïr. Bien traitée, cette histoire aurait pu devenir une interprétation moderne sympathique de l'histoire de Roméo et Juliette. Malheureusement, cet élément modificateur tardif ne va avoir pour effet que d'éloigner la série de ses intentions initiales pour s'engouffrer à pieds joints dans la faille de la niaiserie la plus totale.

Après une première partie sympathique sans plus, la deuxième moitié de la série entame ainsi un tournant majeur pour le pire. L'intrigue principale prend place et, avec elle, tout un festival de séquences plus clichées les unes que les autres. Alors qu'elles devraient apporter une nouvelle dynamique et des enjeux renouvelés à la série, cela se fait dans la confusion la plus totale, avec une réalisation plutôt jolie à regarder mais totalement dénuée d'âme, avec un travail de mise en scène qui appuie de manière poussive et ultra-caricaturale des idées narratives déjà bien gratinées, et surtout avec des dialogues indigérables tellement ils sont mal écrits et pataugent en plein dans la niaiserie. Si la première partie de la série avait réussi à construire quelques trucs malgré un bilan global très (trop) moyen, ici on vire tout droit à la catastrophe. Plus rien ne fonctionne: la romance est forcée comme pas possible, on n'y croit pas ! Les deux protagonistes, sérieux en temps normal, semblent soudain passer sous l'emprise d'un état second "pacifiste" dès que leurs regards se croisent, passant de faire la guerre aux grandes embrassades, ce qui ne manque pas de suscités des rires non-réprimés en lieu et place de l'émotion voulue. A l'opposé complet d'un Gundam 0083 qui reste la référence de la franchise en terme de romance, ici on a affaire à toutes les caricatures possibles et imaginables: les grands discours pseudo-philosophiques débordant de niaiserie, les grands méchants militaires de l'état-major qui ricanent, les héros qui tentent d'épargner leurs ennemis sur le champ de bataille (Kira Yamato, sors de ce corps !)... Tant dans l'écriture que dans la réalisation, le traitement est tel qu'on peut parler de massacre général.

Au niveau des conséquences de cette intrigue, ce n'est guère mieux. Si jusque là la dynamique était plus ou moins axée sur le rapport vague qu'entretenait Shiro avec ses hommes, ces relations perdent toute leur saveur, se contentant désormais de remplir des "fonctions" selon les besoins du scénario sans pour autant laisser le temps aux personnages de vivre et d'exister par eux-mêmes. Et du côté d'Aina, ce n'est guère mieux: si on sentait jusque là une relation fraternelle sincère avec son frère Ginias, lui prêtant main forte dans l'accomplissement de son rêve de concevoir l'arme ultime car sa maladie l'empêche de procéder aux tests lui-même, on bascule directement dans la caricature la plus totale ! Le frangin devient complètement cinglé et la manière dont Aina en vient à s'opposer à lui est beaucoup trop téléphonée. Surtout, les développements de ces deux personnages ont subitement disparus, si bien qu'on n'arrive plus du tout à cerner leur relation. Ils sont amenés à devenir ennemis et ce qui devrait avoir un grand impact émotionnel et tourmenter les personnages... ne tente rien de la sorte. Surtout, d'un élément plutôt prometteur, on finit par arriver sur des séquences d'une débilité inouïe qui achèvent définitivement la patience déjà bien éprouvée du spectateur. Non seulement la romance entre Shiro et Aina ne fonctionne pas, mais en plus le frangin, qui est l'adversaire principal de la série, ne manque pas une occasion de se couvrir de ridicule avec une caricature unidimensionnelle abrutissante du grand méchant agacé par la bonté de sa gentille et pure petite soeur, sans la moindre once de développement ou d'ambiguité.

Heureusement, les batailles restent quant à elles plutôt réussies au niveau visuel avec quelques morceaux de bravoure, mais la série ne prend plus le temps d'installer leur contexte et elles vont même jusqu'à perdre la dimension tactique qui faisait leur saveur initiale, détruisant ainsi ce qui avait été bâti au cours des premiers épisodes. Le point de non-retour est atteint par l'avant-dernier épisode qui renonce carrément au réalisme affiché de la série pour nous sortir un Mobile Armor d'une puissance démesurée capable de dévaster la région en à peine quelques secondes. Sans être vraiment réfractaire à l'idée de méchas surpuissants (j'apprécie Gundam Seed et Gundam 00 par exemple), la série avait jusque là clairement affiché son parti-pris de proposer des batailles réalistes pour finalement y renoncer complètement dans sa dernière ligne droite. Cela vient s'ajouter à une longue liste d'autres intentions affichées qui n'ont finalement pas été assumées jusqu'au bout. A se demander si les personnes en charge de l'écriture savaient encore ce qu'elles nous racontaient, renonçant à toutes leurs idées initiales les unes après les autres.

L'une des originalités de la série est d'avoir voulu conclure en nous racontant un épilogue se déroulant quelques années plus tard. L'intention des scénaristes est claire: apporter une fin symbolique autour de l'idée de "renaissance". Malheureusement, encore une fois, de gros soucis d'écriture, tant dans le traitement caricatural des personnages que dans les dialogues clichés et sans saveur, finissent par plomber complètement les intentions initiales, rien ne fonctionnant vraiment. Pire encore: alors que l'émotion est censée être le moteur de cette histoire, celle-ci est aux abonnés absents à cause de la fadeur de la réalisation. A l'image de l'ensemble de la série, si l'animation est bonne, la réalisation manque cruellement d'âme et, à chaque fois qu'elle entreprend quelque chose, elle le fait toujours d'une manière kitsch qui démolit complètement ce qu'elle essayait de construire.

Du point de vue de la réalisation justement, la série se trouve prise dans une sorte d'entre deux. D'un côté, on trouve une mise en scène très dynamique lors des batailles avec une animation de très bonne qualité. De l'autre, la réalisation manque cruellement d'imagination pour toutes les autres scènes, se contentant le plus souvent de transposer bêtement le scénario sans avoir d'idée réelle sur comment mettre en scène ces séquences. Du coup, il manque cruellement une âme à cette série pour arriver à nous faire ressentir son histoire et pour véhiculer les émotions qui étaient nécessaires à la faire fonctionner. On sent que l'équipe en charge de la série ne s'est pas réellement investi personnellement dans la manière de raconter cette histoire et qu'ils se contentaient d'exécuter un travail de commande de manière académique sans vraiment s'attacher à ce qu'ils nous racontaient. Cela nuit considérablement à la série qui pâtit cruellement de son manque de personnalité. Enfin, si le doublage est plutôt correct dans l'ensemble, les musiques sont quant à elle proches du néant musical, ne véhiculant rien et se contentant de faire office de thèmes de fond sans réellement accompagner l'action.

A tout ceci s'ajoute un ultime oav d'une petite dizaine de minutes, produit en 2013 pour accompagner une ressortie de la série dans le commerce. Ce dernier nous raconte une nouvelle petite anecdote de guerre sans grande prétention (dans la veine des six premiers épisodes) qui met en scène une bataille inédite se déroulant vers la moitié de la série et tournant autour du même casting (amoindri) de personnages. Contrairement à la série, cet oav est réalisé avec une animation moderne par ordinateur en lieu et place de l'animation traditionnelle d'antan. Rien de bien inoubliable mais toujours sympathique à regarder.

Au final, on a affaire à un animé qui oscille entre le très moyen et le désastreux. A son meilleur, la série se révèle tout juste divertissante. A son plus bas niveau, c'est une horreur, plus pénible qu'autre chose à regarder. On tombe ici sur une mauvaise pioche, l'une des très rares séries Gundam qui soient réellement ratées, rappelant même par moments le naufrage complet de la série Gundam Wing où il n'y avait carrément rien à sauver. Mais surtout, on parle ici de l'Universal Century, l'univers originel de la franchise dans lequel il n'y a pratiquement que des excellentes séries et pas mal de chefs d'oeuvre dans le lot. Cela renforce encore davantage la portée de cet échec car la série fait vraiment office de vilain petit canard dans un univers qui côtoie souvent l'excellence. Une série que je ne conseille pas vraiment, à part pour compléter la vision de l'Universal Century après avoir vu tout le reste. Mais il y a tellement de séries Gundam bien meilleures que The 08th MS Team, pourquoi donc s'imposer ça quand on trouve à côté des chefs d'oeuvre autrement plus aboutis et nettement plus ambitieux et personnels ?

Verdict: Médiocre (09/20).

Re: Gundam la saga!

Posté : 28 juin 2014, 16:36
par Glass Heart
Mobile Suit Gundam: The 08th MS Team: Miller's Report

Image

Studio: Sunrise.
Réalisateurs: Takeyuki Kanda, Umanosuke Iida.
Année: 1998.
Durée: 52 mins.
Univers: Universal Century 0079.


Casting:

Shiro Amada : Nobuyuki Hiyama
Alice Miller : Gara Takashima
Aina Sahalin : Kikuko Inoue
Karen Joshua : Mami Koyama
Terry Sanders : Tessho Genda
Michel Ninorich : Hiro Yuuki
Kiki Rosita : Chinami Nishimura
Eledore Massis : Keiji Fujiwara
Jidan Nickard : Ichiro Nagai
Isan Ryer : Ichiro Nagai
Kojima : Yuzuru Fujimoto



L'Histoire

Le lieutenant Shiro Amada, capitaine du huitième escadron de Mobile Suits, est mis aux arrêts par l'état-major de l'armée fédérale qui se pose des questions au sujet de sa mystérieuse disparition au cours de laquelle il aurait été en contact avec un pilote ennemi. Faisant l'objet d'une enquête en attendant son procès, Shiro est interrogé par la mystérieuse Alice Miller qui lui fait admettre sa relation avec une femme du camp adverse, Aina Sahalin. Suspendus pendant toute la durée de l'enquête et risquant la cour martiale, Shiro et ses hommes décident néanmoins de mener une opération illégale pour sauver leurs amis de la guérilla dont le village est attaqué par les forces de Zeon. Mais Shiro reste marqué par sa rencontre prédestinée avec cet adversaire qui n'est plus à ses yeux l'ennemi qu'on lui demande d'abattre. Sera t-il encore capable de tirer pour tuer si la situation venait à l'exiger ?


Commentaires

Sorti dans les salles japonaises avant la fin de la série d'oav éponyme, le film de Mobile Suit Gundam: The 08th MS Team n'est pas un simple résumé de la série comme c'est souvent le cas mais davantage la version longue d'un de ses épisodes. Le film commence ainsi alors que le lieutenant Shiro Amada est mis aux arrêts, soupçonné d'être un espion à la solde de Zeon, et qu'une enquête est menée sur son compte. Le lieutenant est rapidement interrogé par l'intrigante Alice Miller des forces fédérales qui comprend qu'il est tombé sous le charme d'une femme du camp ennemi et qui le convainc de lui raconter son histoire, offrant ainsi un résumé de la romance entre Shiro et Aina Sahalin qui occupe la première partie du film, avant d'entrer dans le vif du sujet.

Contrairement à la série qui ne faisait que survoler la dimension psychologique des personnages pour faire avancer rapidement l'intrigue, avec le résultat catastrophique que l'on sait, on remarque vite que le film s'attarde davantage à représenter les doutes qui envahissent Shiro après sa rencontre avec Aina. Jusque là, il avait été habitué à voir les zéonites comme des ennemis, des êtres venus de l'espace pour envahir la Terre et l'ensemble des colonies, des bêtes sauvages assoiffées de sang. Sa rencontre avec Aina a changé sa vision des choses, apprenant à connaître l'autre, et il se refuse désormais à abattre les soldats ennemis de sang froid, convaincu qu'ils sont tout aussi humains qu'eux et qu'ils ne désirent pas non plus avoir à se battre, ce qui n'arrange pas ses affaires lorsqu'il est traduit devant la cour martiale pour suspicions de trahison et d'intelligence avec l'ennemi. Mais ce qui permet de mettre réellement en valeur le changement qui s'opère chez son personnage, c'est son opposition avec Alice Miller.

Ce personnage inédit crée spécialement pour le film est assurément son intérêt principal. Alors que Shiro est envahi par le doute sur sa loyauté en tant que soldat, ne comprenant plus son camp, Miller est une femme qui a vécu une situation similaire, ayant voulu faire confiance à un soldat ennemi à une période plus naïve et idéaliste de sa vie. Sa confiance ayant été trahie, elle est devenue une femme froide qui a cessé de croire en autrui et elle reconnait en Shiro beaucoup de la jeune femme innocente qu'elle était autrefois, convaincu qu'il est à son tour manipulé par Aina. Ce dégoût de l'autre l'a mené à voir l'homme de l'espace comme une race inférieure qui doit être anéantie pour le bien de l'humanité. Tout cela se confronte avec la vision de Shiro qui ne voit plus l'homme de l'espace comme le monstre qu'on lui a si souvent décrit et qui n'est plus sûr de pouvoir tuer l'ennemi qu'on lui désigne. Cette confrontation entre les deux personnages permet finalement à cette intrigue, médiocre dans la série, de trouver une nouvelle cohérence qui la rend bien plus sympathique et un peu plus complexe grâce à l'introduction d'un personnage plus ambigu qui soit le reflet opposé de Shiro, et accessoirement le seul personnage de The 08th MS Team qui ne soit pas traité de manière superficielle mais duquel se dégage une vraie âme qui ne sonne pas "faux".

Pour le reste, le film suit les grandes lignes de l'épisode 8 de la série avec Shiro et son unité qui mènent une opération illégale pour sauver le village de leurs amis de la guérilla. Le long-métrage développe cependant davantage les conséquences de cette action, expliquant comment l'escadron s'est retrouvé ensuite à mener une opération suicide dans l'épisode suivant (la série larguait complètement le spectateur sans plus d'explications) et le retour d'Eledore auprès de ses camarades. On regrettera d'ailleurs que les camarades de Shiro soient toujours autant relégués au second plan, faisant presque office de figurants puisqu'ils n'ont pas de véritable rôle à jouer dans le film.

Du côté de la réalisation, on retrouve bien sûr l'animation assez réussie de la série et la mise en scène très convaincante des scènes de batailles. Mais le gros soucis de la série, c'était sa mise en scène trop impersonnelle dans les moments narratifs. La bonne surprise du film, c'est que les séquences inédites se révèlent beaucoup moins impersonnelles que le reste, faisant bien ressortir la noirceur des séquences où apparait Alice Miller, ce qui relève presque du miracle quand on voit le désastre qu'était la série à ce niveau. Pas de miracle du côté des musiques par contre, toujours aussi impersonnelles.

Au final, ce film se présente comme une version supérieure de l'intrigue d'un des épisodes de la série et permet d'y voir un peu plus clair sur certains aspects du scénario qui avaient été complètement survolés à l'origine, traitant un peu plus en profondeur le personnage de Shiro. Mais l'intérêt principal demeure l'inclusion du personnage inédit d'Alice Miller qui s'impose de loin comme le personnage le plus intéressant et le plus énigmatique de cette série dérivée. Un petit film sympathique pour ceux qui auraient vu la série au préalable et qui y trouveront quelques ajouts dignes d'intérêt, mais rien qui ne justifie pour autant qu'on se donne la peine de regarder une série ratée juste pour le plaisir de voir un film qui lui est légèrement supérieur.

Verdict: Passable (11/20).

Re: Gundam la saga!

Posté : 28 juin 2014, 17:57
par Glass Heart
Mobile Suit Gundam: MS IGLOO

Image

Studio: Sunrise.
Réalisateur: Takashi Imanishi.
Années: 2004-2009.
Episodes: 9.
Univers: Universal Century 0079.


Casting:

Olivier May : Hideo Ishikawa
Monique Cadillac : Miki Nagasawa
Martin Prochnow : Shozo Iizuka
Hideto Washiya : Jun Fukuyama
Ehrlich Kruger : Hiroshi Matsumoto
Albert Schacht : Tamio Oki
Aleksandro Hemme : Katsuhisa Hoki
Demeziere Sonnen : Masuo Amada
Jean Luc Duvall : Takaya Hashi
Werner Holbein : Kenyu Horiuchi
Erwin Cadillac : Sayaka Aida
Herbert von Kuspen : Ikuya Sawaki
Shinigami : Kikuko Inoue
Arleen Nazon : Kikuko Inoue
Michael Colmatta : Hiroki Tochi
Ben Barberry : Masaki Terasoma
Harman Yandell : Tsutomu Isobe
Rayban Surat : Katsuyuki Konishi
Clyde Bettany : Koji Yusa
Gihren Zabi : Banjo Ginga
Kycilia Zabi : Mami Koyama



Critique

Mobile Suit Gundam: MS IGLOO est une compilation de trois mini-séries de 3 oav chacune diffusées dans le cadre d'une exposition spéciale du Bandai Museum afin de célébrer le 25ème anniversaire de la franchise Gundam. Ces séries sont intégralement réalisées en images de synthèse et présentent des chroniques de guerre se déroulant pendant des batailles phares de la Guerre d'Un An, en parallèle des événements de la série Mobile Suit Gundam originale.

Les deux premières mini-séries, "The Hidden One Year War" et "Apocalypse 0079", nous font suivre le quotidien de la 603ème Unité d'Evaluation Technique des forces de Zeon, menant les tests de nouveaux prototypes d'armes depuis le vaisseau Jotunheim. Le lieutenant Olivier May et le lieutenant-commandant Monique Cadillac deviennent ainsi les témoins des exploits menés par divers héros méconnus de la Guerre d'Un An au cours de batailles visant à tester l'efficacité de ces armes. Leurs histoires personnelles et leurs morts héroïques constituent le fil narratif de chaque intrigue qui présente un point de vue différent sur un événement clé de la guerre, allant de la bataille de Loum qui vit le triomphe de Char Aznable et des Mobile Suits récemment inventés (un événement prenant place avant le début de la série originale) jusqu'à la bataille finale d'A Baoa Qu en passant par la bataille d'Odessa.

La troisième mini-série, "The Gravity Front", se situe quant à elle du point de vue des forces fédérales et le seul véritable lien entre toutes ces histoires est la présence d'une entité surnaturelle, personnification de la Mort, qui scelle le destin des protagonistes. Pour le reste, la formule des deux séries précédentes avec des personnages principaux différents à chaque épisode avec leurs histoires tragiques et leurs morts héroïques continue d'être appliquée.

Autant le dire tout de suite, cette compilation n'est pas franchement exceptionnelle. Les histoires sont divertissantes en soi mais l'absence de véritable fil conducteur entre toutes ces chroniques de guerre fait que ce sont des stand-alones qui finissent toujours par répéter un schéma à peu près identique, d'où la sensation que la série ne cesse de se répéter, occasionnant ainsi une certaine lassitude à enchaîner les épisodes. C'est plutôt le type de série dont on regarde un épisode de temps à autres, ce qui correspond plutôt bien à son format initial (des projections dans le cadre d'une exposition dans un musée). Les séquences les plus marquantes sont finalement celles axées sur la propagande des deux camps, bourrées de mauvaise foi et d'un second degré trollesque totalement imbattable, qui montrent finalement que la véritable bataille se joue en partie dans les médias.

La réalisation en images de synthèse est de qualité variable, pas franchement terrible dans les deux premières séries où l'animation des personnages n'est pas du tout convaincante, beaucoup plus réussie pour la troisième qui tente de se rapprocher d'un photo-réalisme à la Final Fantasy: Les Créatures de l'Esprit (en beaucoup moins beau quand même). Les séquences de batailles sont par contre assez réussies et dynamiques et on reconnait bien là l'un des réalisateurs de l'excellente série Mobile Suit Gundam 0083: Stardust Memory. Toutefois, il est clair que la réalisation en image de synthèse perd beaucoup de l'identité et de l'âme des séries Gundam à l'animation plus traditionnelle. Cette compilation était donc un essai expérimental honorable mais qui ne convaincra pas tout le monde.

Au final, quel constat peut-on faire sur une telle série ? Des petits oav sympathiques à regarder à l'occasion pour compléter sa connaissance générale de l'Universal Century, mais rien de franchement indispensable. L'idée de base était intéressante en soi, rappelant le travail de Leiji Matsumoto sur sa compilation d'histoires courtes "The Cockpit" prenant place dans le cadre de la Seconde Guerre Mondiale, mais l'intérêt général de la série reste vraiment très relatif (malgré quelques bonnes idées par-ci par-là), plus de l'ordre de l'oeuvre expérimentale que d'une série au véritable potentiel commercial ou artistique. Une série inclassable à reléguer au rang d'OVNI ou de curiosité au sein de la franchise.

Verdict: Passable (10/20).

Re: Gundam la saga!

Posté : 28 juin 2014, 18:09
par Takato
Je suis content de voir que tu poursuis ton visionnage de l'Universal Century. Je n'ai, de mon côté, pas vu le film Miller's Report, qui est parait-il meilleur que la série d'OAV (que j'avais apprécié).
Pour MS IGLOO, pour le peu de souvenirs que j'en ai, le problème principal est la 3D qui vieillit assez mal. Pour le reste, ça reste des petites histoires sympathiques autour de la Guerre d'Un An, un complément pas indispensable mais toujours agréable pour un passionné de l'UC.

Aussi, je participerai à la fameuse soirée Gundam Unicorn au Grand Rex, je serai donc disposé à donner un avis général sur la série ! :)

Bon, maintenant, je prie pour que Wakanim nous choppe les licences de G no Reconguista et The Origin, ils ont l'air de s'intéresser à Gundam. 8)

Re: Gundam la saga!

Posté : 28 juin 2014, 18:39
par Glass Heart
Je suis content de voir que tu poursuis ton visionnage de l'Universal Century.
Je viens juste d'en terminer avec la partie principale de l'Universal Century avec la guerre entre la Fédération et Zeon. Il me reste encore la partie future de l'U.C. avec le film Gundam F91 et la série Victory Gundam (en cours de visionnage) et j'en aurais terminé avec le coeur de la saga Gundam. :wink: Après ça, il me restera encore Turn A Gundam pour compléter les séries de Tomino.
Je n'ai, de mon côté, pas vu le film Miller's Report, qui est parait-il meilleur que la série d'OAV (que j'avais apprécié).
Ouais, enfin voilà quoi... J'ai trouvé la série médiocre et le film est légèrement mieux mais rien de bien révolutionnaire non plus. Ca reste ma grande déception de l'Universal Century pour l'heure (je ne peux pas vraiment parler de déception pour MS IGLOO tellement cette série sort littéralement de nulle part).
Aussi, je participerai à la fameuse soirée Gundam Unicorn au Grand Rex, je serai donc disposé à donner un avis général sur la série !
Hâte d'avoir ton retour sur cette soirée ! :wink: Pour ma part, je ne pense que le plus grand bien de Gundam Unicorn, une série vraiment grandiose et une magnifique conclusion à l'Universal Century ! :mrgreen: