Le Chateau Ambulant

Pour nous faire découvrir un animé, un film asiatique ou donner des informations relatives à ces univers.
Avatar du membre
Blacksheep
Messages : 1787
Enregistré le : 08 avr. 2007, 09:27
Contact :

Le Chateau Ambulant

Message non lu par Blacksheep » 02 févr. 2010, 09:23

Image
Sophie a 18 ans. Elle mène une vie banale dans sa boutique de chapeau. Sophie est une fille quelconque, ni vraiment laide, ni vraiment belle. Au détour d'une ruelle, elle rencontre Hauru, magicien de son état alors poursuivi par de sombres créatures. Et voilà sa vie bouleversée. Au soir de cette aventure, la Sorcière des Landes, aveuglée par sa jalousie vient prendre la jeunesse de Sophie : la voilà devenue une vieille femme ! Sophie n'a plus le choix : elle doit retrouver Hauru et son château ambulant. Cette fois, c'est elle qui va bouleverser sa vie.

Adapté du roman « Le château de Hurle » de Diana Wynne Jones, le Château Ambulant est encore un grand film du réalisateur japonais Hayao Miyazaki. On y retrouve tout ce qui fait le style du monsieur : univers onirique proche de la nature, machines volantes, personnages jamais réellement mauvais et héros simples mais gagnant en charisme au fil des minutes.
Miyazaki met en images un monde imaginaire magnifique où les portes ne mènent jamais aux mêmes endroits. Les décors sont somptueux, les couleurs magnifiques, les personnages sont expressifs à souhait. L'animation traditionnelle fait ici des miracles bien qu'aidée un petit peu par le numérique. Les véhicules sont représentés en images de synthèse, en particulier le château lui-même, véritable personnage à part entière qui s'impose à l'image avec son air pataud. Images de synthèse oui, mais à peine perceptible tant le mélange avec l'animation traditionnelle est réussi.
La musique de Joe Hisaichi se veut pour ce film plus discrète qu'à l'accoutumée. Plus subtile, elle porte cependant à merveille l'émotion du film et celle de Sophie en particulier.

Les personnages sont également une grande réussite. Que ce soit le petit Marco, la Sorcière, le feu Calcifer ou même l'épouvantail, chacun saura vite se rendre attachant, se dévoilant peu à peu sans jamais être inintéressant. Hauru, premier rôle masculin est un peu plus détaché. D'abord porté par sa beauté glaciale, il se dévoile peu à peu et devient lui aussi un personnage plus humain, plus fragile et finit par toucher le spectateur. Mais le plus grand intérêt du film est sans aucun doute le personnage de Sophie. Elle porte la morale du film, celle des faux-semblants, de l'apparence qu'il ne faut pas croire et des sentiments qui naissent là où on ne les cherche pas vraiment. Jeune fille effacée, Sophie va se découvrir un nouveau caractère en devenant une petite vieille. Elle se fait plus vivante, moins soumise au regard des autres. Là, l'animation traditionnelle est excellente : quand Sophie fait face à ses problèmes, se fait violence ou assume ses sentiments, elle rajeunit par petite touche de manière quasi- imperceptible sans choquer le spectateur. Sophie n'en devient que plus crédible, un personnage au caractère « vrai », qui fait preuve d'une grande maturité. Il ne faut pas oublier que sous la vieille dame, c'est bien une jeune fille de 18 ans qui s'y cache ! Tout au long du film, Sophie affrontera ses doutes et ses peurs pour en retirer une grande force : le courage. Le courage d'aimer malgré les apparences, malgré l'âge qui n'est réellement que poudre aux yeux.

Outre un menu pauvre et triste, cette édition collector offre plusieurs bandes-annonces, un story-board, une interview de la romancière mais surtout une rencontre avec les studios Pixar particulièrement intéressante. Des bonus nullement inutiles, c'est rare. La version française est excellente, les voix d'Hauru et de Sophie quelque soit son âge sont crédibles de bout en bout.

Le film ne serait cependant pas à la hauteur du roman original, à ce que l'on m'a dit. Il est vrai que l'on se rend compte que certains détails sont survolés : on nous parle de guerre mais on n'en saura pas plus. On pourra regretter certains passages qui jouent la facilité en jouant la carte de la sensiblerie. Néanmoins, le film en lui-même reste un grand moment d'animation avec son histoire touchante et son émotion magnifiquement transmise.
"Dès qu’on tombe amoureux, on devient des menteurs" Harlan Ellison
"Tout homme normal est tenté à un moment de sa vie de cracher dans ses mains, de hisser le drapeau noir et se mettre à trancher des gorges." H. L. Mencken
Image

Répondre