The weathering continent - Le continent du vent :

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Adapté d’une série d’heroic fantasy de Sei Takezawa, the weathering continent est un film de 1992 produit par Production i.G. En 2006, c’est Dybex qui nous propose ce film de cinquante-deux minutes, avec un staff plutôt prometteur : Nobuteru Yuki (Escaflowne, Captain Herlock, Paradise Kiss …) pour le character design et Michiru Ohshima (FMA, Le chevalier d’Eon …) aux musiques. L’histoire est celle d’un groupe d’aventurier progressant sur un continent aux allures désertiques, à la recherche d’eau pour continuer leur périple. Tout commence lorsqu’ils arrivent dans une ville dévastée, et où un enfant perd la vie sous leurs yeux. La prochaine étape de leur voyage les mène à Azec Sistra, une cité-cimetière qui abrite les morts pour leur offrir une vie éternelle dans le luxe et la paix. Mais des brigands avares du soit disant trésor de la ville réveillent la colère des habitants, et précipitent sur eux ainsi que sur nos héros la terrible malédiction de la ville. Comment les aventuriers vont-ils s’en sortir, cette fois ci ? Face à ces étranges masques qui aspirent la vie des fous venus les déranger, leur amitié et leurs dons naturels seront leurs seules armes. Un récit où triomphent ceux qui ne souhaitent pas le mal et qui respectent les morts, mais au final aucune véritable morale n’en ressort, ce qui laisse le récit comme étant un simple divertissement, le temps d’une heure.
Le film démarre sans appréhension, mais très vite on se rend compte de la déception qu’il va nous apporter. Premièrement, on remarquera tous l’énorme cliché qui recouvre le trio d’aventurier. Entre le guerrier bourru, silencieux mais finalement au grand cœur, le/la magicienn(e) androgyne qui ne dit pas grand-chose à part ses formules, montre des signes de faiblesse malgré sa grandeur d’âme et enfin le gamin extraverti, qui ne tient pas en place, apporte l’humour au film et cache en fait un passé qui fait de lui une fille … Rien de bien original. Mais ce n’est pas fini, puisque que l’on ignore tout des raisons du regroupement de trois êtres si différents, ni leur but ou leur motivation. D’où viennent-ils, où vont-ils et pourquoi ? Mystère. D’ailleurs, on ne sait rien sur le monde qui les entoure, si ce n’est les quelques lignes en début de film … Mais, en plus de ne pas comprendre ce qu’ils font ensemble à cet endroit, on ne saisit pas non plus la profondeur des personnages. Le seul qui ait droit à un passé est Lakushi, mais celui ci est si mal expliqué que c’est comme si de rien n’était. Après tout, on n’a le droit qu’à quelques flash backs qui montrent toujours la même scène, où bien rajoutent un discours incompréhensible entre Lakushi est ce qui semble être son frère … Mais pourquoi veut elle se faire passer pour un garçon, pourquoi elle quitte son pays … Mystère, là encore ! Quand à Boïs ou Tieh, rien n’est dit à leur propos, comme s’ils n’existaient pas avant d’arriver à Azec Sistra. Enfin, la conclusion du film n’est qu’un retour au point de départ, ce qui n’est plus frustrant comme le fait de ne rien savoir des personnages, mais tout simplement maladroit. Avec ce final, le spectateur aura l’impression d’avoir perdu son temps …
Au niveau de l’image, on sent que le temps a passé tant le film nous offre de points blancs ou autres taches sur l’écran. De plus, les décors sont très mal rendus. La ville d’Azec Sistra est très brouillonne, on en distingue mal les fondations et les murailles, le tout ressemble plus à une énorme masse posée là par hasard, et les contrastes et autres jeux de lumière sont extrêmement mal rendus. Enfin, les personnages tels que Tieh ou Lakushi sont assez bien réussis, mais Boïs porte vraiment trop de cliché sur ses épaules, et son apparence n’a rien d’assez lisse pour paraitre naturel. La piste sonore japonaise est globalement agréable, les voix sont parfaitement reconnaissables et malgré quelques défauts dans la réalisation (les voix sont parfois très en avant et ont tendance à saturer facilement), on s’en accommode. A ce niveau, la version française est bien plus réussie, harmonisant mieux les musiques et les voix sans cet effet de saturation. Cependant, la voix de Lakushi est tellement minable dans la version française qu’il vaut encore mieux supporter la VO. En effet, cette dernière offre au moins l’avantage d’apporter un peu de nuance à Lakushi en lui prêtant une voix masculine, alors que la VF lui appose d’office un timbre qui conviendrait mieux à une autre série tant elle peut se montrer ici délicate et trop criarde… Malheureusement, les sous titres français sont assez mauvais, divergeant parfois totalement de la traduction française des pistes sonores. Bref, entre VO et VF, il faut faire la part des choses et choisir son camp. Le mieux est encore d’essayer les deux … Le gros point fort du film, c’est son animation qui est assez fluide, malgré quelques passages très déconcertants (où les héros semblent avancer dans un concours de sur place), surtout pour l’âge du film. Autre bon point, les musiques. Celles-ci sont dynamiques, très présentes et portent une narration qui laisse à désirer. Bien adaptées au film, elles s’intègrent parfaitement dans l’univers du scénario et sublime certains passages d’actions, de sentiments ou de révélations. Le DVD en lui-même ne présente pas d’autres bonus que les trailers d’autres séries Dybex, et le menu est toujours le même, ainsi que la musique. Rien de bien original, ni de très esthétique, ce fond fixe qui s’anime au lancement du film … Un peu « cheap » pour vingt euros de DVD … En résumé, ce film est assez médiocre dans son scénario et sa mise en scène, mais se rattrape bien dans l’animation qu’il propose et les musiques variées qui accompagnent la narration. A ne réserver qu’aux curieux ou fanatiques de héroic fantasy, les novices ne s’y plairont sûrement pas !