5 cm per second/Voices of a distant star

Pour nous faire découvrir un animé, un film asiatique ou donner des informations relatives à ces univers.
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Aoede
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5 cm per second/Voices of a distant star

Message non lu par Aoede » 11 juin 2010, 21:08

Hmm... Je ne sais pas ce que vous en pensez mais voilà une info que j'attendais avec la plus grande impatience :

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Kaze.fr a écrit :5 cm par seconde + Voices of the Distance Star (Intégrale)
Prix public: 39.95 €

RESUME :
2 films, un même réalisateur, une palette de couleurs et d'émotions.

5cm par second:

Takaki et Akari sont des élèves de primaire que leur amour de la lecture a rapprochés. Mais un jour, la jeune fille déménage... Les deux amis commencent alors à s'échanger des lettres... Takaki décide alors d'aller rendre visite une dernière fois à son amie, un soir d'hiver...

The voices of a distant star:

2046 sur Terre. Mikako et Noboru sont de proches amis jusqu'à ce que cette dernière parte dans l'espace au sein d'une mission militaire des Nations Unies. Dès lors, ils ne pourront plus communiquer que par e-mails, mais ceux-ci mettent de plus en plus de temps à parvenir à destination...

BONUS :
Un livret de 32 pages +
Bonus vidéo:
  1. 2 interviews de Makoto Shinkai (37 min 25 réalisateur)
  2. interview Kenji Mizuhashi (doubleur de Takaki Tôno – 10 min)
  3. interview Ayaka Onoue (doubleuse de Akari Shinohara – 9 min)
  4. interview Satomi Hanamura (doubleuse de Kanae Sumida - 9 min)
  5. interview Yoshimi Kondo (doubleuse de Akari Shinohara – 9 min)
  6. Album photo du tournage - durée = 5 min
  7. Premier court-métrage de Makoto Shinkai « She and her Cat »
  8. Commentaires de Makoto Shinkai sur la création de Voices of a distant Star
INFORMATIONS TECHNIQUES :
VERSION : Japonais – Français - Allemand
SOUS-TITRES : Français – allemand - Hollandais
FORMAT : Digipack- 62min + 25min-2 disques + 1 livret 20 pages
DUREE : 77 min
ANNEE : 2009
COPYRIGHTS : ©Makoto Shinkai/CoMix Wave Films
Là vraiment, je trépigne d'impatience !!! :D Et pour une fois, j'estime que le prix est tout à fait justifié. Avoir "5cm per second" + "hoshi no koe" + "Kanojo to kanojo no neko" dans le même coffret, si c'est pas la grande classe, ca... 8)
Apprenez bien tout ça par cœur et un jour vous serez prophète...
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Koiwai
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Re: 5 cm per second

Message non lu par Koiwai » 11 juin 2010, 21:43

Pareil, j'attendais d'autres oeuvres de Makoto Shinkai en France depuis longtemps ! Vivement le 23 juin :D
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jojo81
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Re: 5 cm per second

Message non lu par jojo81 » 11 juin 2010, 22:54

+1
Il me faut ce coffret. :mrgreen:
En plus, comme l'a souligné Aoede, pour une fois qu'avec Kaze le prix est raisonnable, on aurait tort de s'en priver
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Re: 5 cm per second

Message non lu par ersim » 18 juin 2010, 13:59

J'ai eu l'occasion de voir 5 cm par seconde, c'était vraiment superbe, j'en ai pris plein les yeux!! L'histoire est lente mais c'est juste et bien vu, mais vraiment l'animation m'a scotchée, je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi beau en japanim, les couleurs, la lumière, le réalisme, c'est vraiment fou!!

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Re: 5 cm per second

Message non lu par damoun » 25 juin 2010, 14:15

Il est sorti il faut absolument que j'aille l'acheter!! Le bonus "She and her cat" me fait vraiment envie, ça a l'air super joli!

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Aoede
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Re: 5 cm per second

Message non lu par Aoede » 26 juin 2010, 10:29

damoun a écrit :Le bonus "She and her cat" me fait vraiment envie, ça a l'air super joli!
Et il l'est ;)
"She and her cat" ("Kanojo to kanojo no neko") est un petit clip de 5 minutes absolument génial, un pur concentré de tendresse et de poésie, du Makoto Shinkai tout craché ! Bluffant ! :shock:

Y'a pas à dire... s'il y a bien 1 seul et unique réalisateur qui égale Miyazaki et Takahata, ca ne peut être que Makoto Shinkai. Si les Studios Ghibli le prenait sous son aile, autant dire qu'ils feraient une belle opération.
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Re: 5 cm per second/Voices of a distant star

Message non lu par Koiwai » 02 sept. 2010, 16:54

Alors, que penser de ce coffret collector et de son contenu ? *_____*


Il aura fallu attendre longtemps avant de voir débarquer en France les oeuvres de Makoto Shinkai, pourtant considéré au Japon comme l'un des plus talentueux réalisateurs de ces dernières années. Ainsi, après la Tour au delà des Nuages en 2009 chez Pathé, c'est au tour de Voices of a Distant Star et 5 centimètres par seconde, ses deux oeuvres les plus appréciées du public à ce jour, d'arriver dans nos contrées en cette année 2010, grâce à Kazé.

Mais qui est exactement Makoto Shinkai ? Pour mieux cerner le talent de cet artiste aux multiples facettes, il convient de revenir un peu sur sa carrière ô combien atypique.
C'est, à l'âge de 24 ans, en 1997, et pour s'émanciper de son travail de créateur d'animations dans l'univers des jeux vidéo où il ne se sentait pas totalement à son aise, que Shinkai réalise son premier court métrage, d'une durée de 5 minutes: Kanojo to Kanojo no Neko (She and her Cat), qui connaît un vif succès d'estime et remporte même quelques prix. Face à ce succès, il décide de poursuivre dans cette voie, en sortant en 2001 Voices of a Distant Star (Hoshi no Koe), moyen-métrage de 25 minutes qui a la particularité d'avoir été entièrement conçu par Shinkai: en effet, il y a tenu tout les rôles (sauf la musique), de réalisateur à animateur en passant par character designer, scénariste... La qualité visuelle et narrative de l'ensemble n'en est que plus bluffante. Cette nouvelle oeuvre rencontre à nouveau un succès qui accroît la notoriété de Shinkai, les prix s'enchaînent à nouveau, et les ventes des DVD sont excellentes.
C'est suite à ce succès que le réalisateur décide de concevoir son premier long métrage pour le cinéma. D'une durée d'1h30, La Tour au-delà des Nuages (Kumo no Mukou, Yakusoku no Bacho), projet plus long et pour lequel Shinkai a donc dû s'entourer d'un staff pour l'animation, le character design et les décors, sort sur les écrans en 2004, lui vaut de nouveaux prix au Japon et des sélections dans des festivals étrangers, avec là aussi quelques prix à la clé. Le succès populaire est grandissant, l'édition DVD connaît des ventes records au Japon, et le film est exploité dans un trentaine de pays.
Il faudra ensuite attendre 2007 pour retrouver une nouvelle oeuvre de l'artiste: c'est cette année-là que sort 5cm per second, série de 3 courts-métrages liés les uns aux autres d'une durée totale d'une heure. Une oeuvre sur laquelle il confie à nouveau le chara design, les décors et l'animation, mais aussi la production, à d'autres personnes, mais où il conserve une nouvelle fois tout les autres rôles. Un film pour lequel les prix pleuvent à nouveau. 5cm per second est à ce jour le dernier travail sorti du réalisateur.

Voices of a Distant Star nous présente, dans un futur ou l'humanité s'est étendue dans l'espace et doit faire face à des attaques extra-terrestres, deux collégiens débutant une histoire d'amour: Mikako et Noboru. Mais un jour, Mikako, en raison de ses capacités intellectuelles et physiques, est choisie pour partir affronter les extra-terrestres. Ne pouvant se résoudre à cette séparation, la jeune fille et Noboru vont entamer, après le départ de Mikako, des communications régulières par l'envoi de messages. Mais au fil du temps, Mikako est amenée à s'éloigner de plus en plus de la Terre, et les messages des deux jeunes gens mettent de plus en plus de temps à arriver à leur destinataire...
Une histoire simple, sublimée par la réalisation de Shinkai. Ici, si l'on excepte quelques vagues scènes de combat, pas d'action folle contre les aliens ou quoi que ce soit du genre, ce n'est pas le style du réalisateur, qui aborde ici l'un de ses thèmes de prédilection: les difficultés de l'amour à distance, et les conséquences du temps qui passe sur celui-ci. Ici, tout passe avant tout par deux éléments: les dialogues très nombreux, et la beauté des décors.
A travers leurs communications et leurs pensées, le spectateur découvre en Mikako et Noboru deux êtres profondément touchants. Chaque dialogue sonne avec une sincérité bouleversante mettant en exergue l'amour des deux jeunes gens, qui ne parviennent pas à s'oublier malgré le temps qui passent, et malgré l'immensité spatiale qui les sépare.
Une immensité parfaitement rendue par l'aspect visuel de l'ensemble. Pour une oeuvre faite par une seule personne, Voices of à Distant Star est visuellement absolument magnifique. Les vastes décors étoilés ou pas s'enchaînent paisiblement, et ne sont troublés que par des jeux de lumière animés de manière saisissante, ou par une 3D plutôt bien intégrée et présente principalement pour l'animation des éléments de technologie futuriste, comme le vaisseau que pilote Mikako. Il ressort de l'ensemble une infinie poésie contemplative qui nous émerveille et nous touche.
En 25 minutes, Shinkai réalise un véritable tour de force: son récit nous captive, ses personnages en plein doute et non dépourvus d'humanité nous émeuvent au plus haut point.

Dans 5cm per second, exit la science-fiction.
Dans le premier court-métrage, intitulé "Extraits de fleurs de cerisiers", Takaki Tohno et Akari Shinohara se rencontrent alors qu'ils sont encore écoliers. Leur amour pour la lecture les ayant rapprochés, ils deviennent rapidement les meilleurs amis du monde. Ils deviennent très proches au point d'envisager déjà leur vie lycéenne ensemble, jusqu'au jour où Akari doit déménager au nord de Tokyo. La relation entre les deux enfants se poursuit donc à travers l'échange de lettres...
Dans le deuxième court-métrage, "Cosmonaute", Takaki a à présent 17 ans. Mais le récit va plus se focaliser ici sur Kanae, une camarade de classe amoureuse de lui, mais qui ne sait pas comment se déclarer à ce garçon qui semble souvent si distant, si loin... Par tout les moyens, cette jeune fille indécise quant à son avenir tentera de lui faire comprendre indirectement qu'elle tient à lui. Mais les pensées du jeune garçon se trouvent définitivement ailleurs, sont toutes adressées à quelqu'un d'autre...
Dans le troisième et dernier court-métrage, "5cm per second", Takaki est devenu adulte, et il manque toujours quelque chose, ou quelqu'un, dans sa vie. Mais alors qu'il vient de quitter un travail qu'il trouvait morne, il croise sur un chemin de fer celle qui était autrefois son amie d'enfance et qu'il n'a jamais totalement oubliée. Mais le temps de se retourner et de laisser les trains passer, et Akari n'est plus là. Le jeune homme va alors se remémorer tout ce qui a fait sa vie depuis son enfance avec Akari...
On retrouve ici à nouveau ces thèmes si chers à Shinkai que sont la relation à distance, les affres du temps, et le souvenir. Mais 5cm per second s'enrichit d'un sujet que les précédentes oeuvres du réalisateur n'avaient pas forcément: l'impact que peuvent avoir ces héros distants sur leur entourage, ce qui se ressent ici beaucoup à travers Kanae, tout aussi attachante que Takaki et Akari.
Entre chaque court-métrage, l'ellipse est de mise mais ne nuit en rien au récit, bien au contraire, car permettant de se focaliser encore plus sur les évolutions de la relation Takaki/Akari. Une relation qui touche de par son caractère profondément humain. Tout le monde, ou presque, a déjà vécu une séparation d'une personne qu'il aimait, et la perte progressive de tout contact avec cette personne pourtant impossible à oublier. Ici, Makoto Shinkai parvient à mettre cela en valeur avec une simplicité qui dégage pourtant une émotion forte: pas d'esbroufe dans le récit, pas de rebondissements, pas même de fin à proprement parler, juste la vie pure et simple de personnages attachants tant ils nous ressemblent.
Une nouvelle fois, l'aspect visuel apporte beaucoup. On y retrouve ces nombreux plans larges sur un ciel riche en jeux de lumière saisissants et en mettant plein la vue, ces décors calmes ultra-réalistes finissant d'apporter une ambiance paisible hypnotisante. Le récit joue la carte de la lenteur, et pourtant, en dehors de quelques petits passages un peu poussifs, on ne voit pas le temps passer, jusqu'à ce que l'heure soit venue de voir Takaki se remémorer tout ses souvenirs avec une émotion certaine chez le lecteur, émotion rendue plus vive encore par l'excellente gestion de la musique.
Magnifique aussi bien dans son fond que dans sa forme, le dernier travail en date de Makoto Shinkai est également le plus abouti.

Artiste dans tout ce que ce mot peut signifier, Makoto Shinkai est une valeur sûre de l'animation japonaise de ces dernières années, et ce coffret de Kazé vient enfin nous le confirmer dans une édition française. Une édition par ailleurs excellente. Si l'on ne peut que saluer l'impeccable qualité visuelle et sonore des DVD, ainsi que l'appréciable présence de pistes sonores françaises, notre attention se focalisera grandement sur le principal intérêt de ce coffret collector: un DVD bonus d'une grande richesse, contenant l'excellent premier court-métrage du réalisateur, She and her Cat, deux entretiens très intéressants avec Shinkai lui-même, d'autres entretiens avec les principaux comédiens de doublage de "5cm per second", et un album photo du tournage. Des éditions de cette envergure, on en redemande, surtout pour des oeuvres de cette qualité.
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NiDNiM
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5 cm par seconde

Message non lu par NiDNiM » 24 janv. 2011, 16:35

5 cm per second :
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[Bon, j'ai essayé de ne pas trop en dire, juste assez pour inciter ceux qui ne l'auraient pas encore vu à se jeter dessus. Simplement, à éviter un soir où l'on est fatigué parce que même si j'ai beaucoup apprécié le visionnage, c'est quand même ... lent. Superbe, mais lent. Magnifique cependant, à voir sans aucune hésitation.]

Ce film d’une heure propose trois courts-métrages se suivant mais ne se ressemblant pas, avec pour personnages principaux Tohno Takaki, qu’on suivra plus particulièrement, et Akari Shinohara. Le premier chapitre de l’histoire de leur vie racontera comment un amour de jeunesse peut être violemment brisé par l’espace et la distance que la vie amène parfois à mettre entre certaines personnes. Takaki, avant de déménager trop loin de la nouvelle ville de son amie, va se décider à aller la voir une dernière fois. Récit d’un voyage périlleux, seul un jour de neige. La suite reprendra Takaki à l’ère du lycée, où il vit une existence tranquille avant de partir à Tokyo étudier en université. Le destin place sur ses pas une jeune fille dynamique et très intéressée, mais la pauvre Kanae sent bien que le regard de celui qu’elle aime est attiré bien ailleurs, dans un monde qu’elle n’appréhende même pas. Enfin, le dernier et plus court chapitre nous fait faire un dernier bond dans le temps, alors que Takaki a bien grandit et qu’il est à présent un homme, même s’il n’a jamais totalement oublié un amour de jeunesse qu’il semble impossible de retrouver. Voilà, c’est le seul scénario de ce film, de tendres sentiments unissant deux enfants grandissant loin l’un de l’autre. C’est l’histoire de l’amour, du temps, des souvenirs, surtout. Et de tout un symbole, puisque 5 cm par seconde c’est le temps que met un pétale de cerisier pour s’écraser à terre. Ou un flocon de neige, au choix. Après tout, les deux se ressemblent tellement ... C’est avant tout un film sur les changements de la vie, sur le temps qui passe et qu’on ne peut rattraper, pas plus que la chute ne peut s’arrêter pour un pétale de fleur. La lenteur de la vie passée séparés mais également le lointain souvenir d’une relation chérie à jamais.

Les émotions passent particulièrement bien, et ce dans chaque histoire mais surtout la première. Rien que les voyageurs de trains comprendront aisément la détresse de Takaki d’être en retard sans moyen de prévenir celle qui l’attend peut être encore. Les heures passent, longues, sans qu’il ne puisse rien faire pour avancer le temps ou faire aller le train plus rapidement. Il n’y a qu’à attendre, et c’est sans doute l’un des sentiments humains les plus insupportables. Dans la deuxième partie, on appréciera plus particulièrement le point de vue extérieur que l’histoire se donne, grâce à l’introduction d’une Kanae bienvenue. C’est par elle que l’on apprendra à connaitre et comprendre une facette supplémentaire du personnage de Takaki, c’est par son intermédiaire seulement que le spectateur peut se faire une idée plus précise de la maturité et du détachement du jeune homme, qui regarde bien au-delà des préoccupations de sa camarade de classe. Une partie extrêmement intéressante, par la tristesse qu’elle amène et, en même temps, le message plein d’espoir qu’elle sait procurer. De par son courage et sa force de caractère, Kanae expose également ses faiblesses, son désir de fuite et la grande clarté de jugement qu’elle pose sur Takaki.

Sur la troisième partie, c’est un peu triste de voir que la fatalité reprend le dessus, que puisqu’ils se sont éloignés alors c’est fini, malgré les nombreux moyens que nous, on peut envisager pour les faire se retrouver. De ne le faire que par hasard alors qu’il est évident que l’un et l’autre ont désiré le faire plus d’une fois, c’est une facilité un peu surprenante, d’autant plus que cela ne fait que raviver souvenirs et mélancolie. Que personne ne combat. Le destin s’est enfin décidé à les réunir, et pourtant l’on est bien triste pour ces deux personnes qui pensent tant l’un à l’autre, sans avoir fait le nécessaire, d’avoir vécu dans le passé avec complaisance dans leurs souvenirs. C’est probablement inévitable mais un poil fataliste. Il suffirait peut-être d’un rien pour renverser toute cette histoire ... peut-être. Message d’espoir mais aussi d’une résignation quant à la séparation, à la loi du temps et à la soumission humaine qui ne peut lutter contre l’évidence d’un adieu, 5 cm par second est un chef d’œuvre graphique soutenu par une émotion constante et pertinente.

Visuellement, c’est un véritable enchantement. A plusieurs reprises, on a vraiment l’impression de suivre une caméra tant les mouvements sont fluides et les plans mobiles. Toutefois, on se résonne lorsque l’on prend conscience qu’il est absolument impossible que le monde soit aussi beau. L’animation, les décors, les détails sont alors d’une magnificence évidente, et le monde peint dans un simple film touche à lui seul les cœurs des spectateurs, comme une toile particulièrement soignée nous émouvrait de la même façon. C’est alors plus affaire de douce contemplation que de mélancolie, les paysages aidant fortement, dans leur luminosité et leur force, à ne pas tomber dans les travers du film que seraient la tristesse et la mélancolie profonde. Toutefois, on pourra noter quelques défauts graphiques comme la fusée qui monte dans la deuxième partie, scindant l’image en deux de façon un peu brutale et peu agréable, l’exagération étant trop portée sur ce passage-là. Le seul regret se porte alors sur les personnages, un peu simplistes dans leur élaboration, avec des traits peu soignés par endroits. Les décors sont bien plus pertinents que les personnages et ce sont eux qui donnent la profondeur au film, ne l'oublions pas !

La musique et les effets sonores accompagnent merveilleusement bien les sentiments imposés au spectateur, en douceur toutefois et comme une plate évidence. Le son est également d’excellente qualité, avec une netteté appréciée des bruitages tels que le vent, les ailes d’oiseaux, la tombée de la pluie ou un simple carillon d’horloge. Au niveau du doublage, les voix françaises ont quelque chose de bien plus dynamique, alors que les originales suivent peut-être un peu trop le ton de la narration : une qualité, mais à double tranchant puisque leur timbre parait trop plein de tristesse et que l’on ne ressent plus alors avec autant de force le simple message des images.

En une phrase comme en cent, le temps évolue, les amours demeurent-ils ?
[Définir, c'est limiter.]
[Le critique est celui qui peut transposer d'une autre manière ou traduire en éléments nouveaux, son impression de la beauté.]

Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray

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Re: 5 cm par seconde

Message non lu par hdix » 24 janv. 2011, 16:42

En une phrase comme en cent, le temps évolue, les amours demeurent-ils ?
c'est beau !! :love:

sinon rien qu'à lire ton texte oui ca à l'air lent effectivement..
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NiDNiM
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Re: 5 cm par seconde

Message non lu par NiDNiM » 24 janv. 2011, 17:09

C'EST BIEN.
C'est plus que ça. Et là je suis sur le point de poster une autre (trois en deux jours \o/) chronique de film, toujours excellent voire plus.

Je vois que des merveilles en ce moment, il est temps que je déterre un ou deux DVD à chroniquer, dans le genre bieeeeeeen mauvais.
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