Année: 2007
Durée: 86 minutes
Editeur DVD: Kaze
Après plusieurs films (dont seul le premier est bon), une série en six saisons, la saga Highlander revient mais cette fois sous forme de long métrage animé ! Qui plus est pas entre les mains de n’importe qui puisque c’est le célèbre studio Madhouse qui le produit, et qu’il est réalisé par Yoshiaki Kawajiri, déjà responsable de Ninja Scroll et de Vampire Hunter : Bloodlust !
Pour ceux qui l’ignorent, Highlander raconte l’histoire d’une lutte entre immortel à travers les ages, où il ne peut en rester qu’un, qui pour vaincre leurs adversaires doivent leur trancher la tête pour s’approprier leur puissance mais aussi leurs savoirs. A l’origine le héros était un guerrier écossais du clan McLeod et toutes les suites et adaptations ont respectés cela, après Connor MacLeod, Duncan McLeod, voici venir Colin McLeod !
Ce guerrier celte, en lutte contre l’armée romaine, voit son village massacré et son aimée crucifiée…après une lutte à mort contre le responsable, il se révèle immortel ! Mais son ennemi, Marcus, l’est également ! Pendant deux mille ans Colin va chercher à assouvir sa vengeance…
Ce film est un mélange parfait de deux univers, celui de la saga Highlander dont on retrouve les codes (combats à l’arme blanche, décapitation, évolution des personnages à travers l’histoire, les lieux et les époques, respect des règles tel que la trêve sur un lieu sacré, énergie libérée après décapitation…), et celui de Kawajiri avec ses créatures étranges, son ambiance malsaine et envoûtante, mélancolique et tragique…et c’est donc un vrai plaisir de voir ces deux univers se mélanger. Si le scénario a bel et bien été écrit par le créateur de la série (et donc les codes des immortels, il les connaît), Kawajiri arrive parfaitement à s’emparer de cet univers, à tel point qu’après visionnage, il paraît impossible que ce film n’ait pas été écrit pour lui.
Un des éléments forts de ce film étant, comme le veut la tradition dans la saga, de retrouver les personnages dans différentes époques, dans les guerres de l’empire Romain, dans le Japon Médiéval, en Europe au moyen age, pendant le seconde guerre mondiale…jusqu’à l’époque du film, c’est à dire le futur. Et c’est là que cela pose un problème ! Dans ce futur, le monde est ravagé, les villes sont dirigés par des empereurs de fortune, des épidémies dévastent le monde…Pourquoi ne pas avoir situé l’histoire à notre époque, ou même dans le passé ? Au final, le film n’étant pas excessivement long, tout le temps passé à développer ce monde et lui donner une cohérence est du temps perdu pour s’attarder sur les personnages. On se retrouve avec des personnages secondaires creux dont on ne sait absolument rien, et qui au final ne servent à rien non plus, tel la compagne de Marcus, immortelle de 400 ans qui aurait pu servir d’amuse gueule pour Colin, mais en fait non !
Ce monde futuriste est assez particulier, il n’y aurait rien d’étonnant d’y croiser D. Au début du film apparaissent des personnages n’ayant plus grand chose d’humains, on est bien dans le monde de Kawajiri, mais si ce choix à été fait pourquoi ne pas aller jusqu’au bout ? Une fois rentré dans la ville de Marcus, on ne retrouve plus ses étranges créatures ? Sans doute est ce pour marquer la différence entre l’extérieur et l’intérieur…mais on y reviendra.
Donc il ne reste que deux personnages vraiment exploités, qui sont présents partout, et si Colin est intéressant bien qu’assez monomaniaque (il n’a que sa vengeance en tête pendant 2000 ans !!), Marcus lui est vraiment une trouvaille exceptionnelle. Il s’agit ni plus ni moins de Marcus Aurelius alias Marc Aurèle ! L’empereur Romain ayant marqué son époque par sa philosophie. Et on retrouve justement cela dans le film, où l’objectif de Marcus est de créer la cité idéale, la Rome parfaite, quelque soit les sacrifices ! Et qu’importe si Rome s’effondre une première fois, il a l’éternité devant lui pour recommencer avec de nouvelles fondations…et c’est là qu’entre en jeu la cité futuriste tellement différente, supérieur à l’extérieur. C’est pour cela que la saga Highlander peut se montrer exceptionnel, quand les auteurs arrivent à jouer habilement avec l’histoire, et dans les mains de Kawajiri, cela donne forcément quelque chose d’unique !
Graphiquement, le film est superbe, on y revient, mais c’est normal, on le doit à Kawajiri. La réalisation est de grande qualité, bref le film est beau. Les thèmes musicaux sont sympathiques, mais rien qui marque réellement les esprits.
Le doublage est de qualité, mais pas de bonus pour un film qui l’aurait mérité (ne serait ce qu’une rétrospective de la saga).
Un film vraiment intéressant, intrigant mais qui au final se révèle bien court et qui par conséquent nous apparaît pas suffisamment développé…vraiment dommage !
