
Réalisateur: PINKAEW Prachya
Durée: 100 minutes
Edité chez Europacorp
Véritable phénomène du cinéma d’action, Ong Bak s’est fait remarquer dés sa sortie au cinéma en France, le JT de 20h allant même inviter sur son plateau Tony Jaa, présenté comme le nouveau Bruce Lee…
Le cinéma d’action était en perte de vitesse, ou tout du moins le cinéma d’arts martiaux qui véhiculait trop de stéréotypes éculés…les asiatiques avaient perdus la main sur ce marché qu’ils dominaient largement auparavant, et le public lui même était en perte d’icônes ! Rendez vous compte, les plus jeunes spectateurs s’étaient même mis en tête que Jason Statham était un artiste martial…déplorable !
Et soudain est arrivé Ong Bak ! Venu de Thaïlande, avec un acteur et nouvel artiste martial inconnu, ce film a relancé le genre et a déclenché une nouvelle vague !
La grande originalité de ce film vient du fait qu’il mette en avant un art martial bien peu vu jusqu’alors : le Muay Thai. Cela change radicalement de ce qu’on avait l’habitude de voir, mais bien plus fort et bien plus impressionnant, exit les câbles et chorégraphies non réalistes ! La vraie force du film est la violence qui s’en dégage et l’impression de puissance qui se dégage des coups portés…les combats sont réellement impressionnants et on souffre pour les adversaires de Tony Jaa qui vient nous proposer autre chose avec un style peu connu : violents coups de coude sur le sommet du crane, coup de genou en plein plexus…forcément cela fait sensation et le succès (mérité) est au rendez vous !
Si l’impression de violence d’impact des coups va être encore plus marqué dans les films qui suivront (notamment « L’honneur du dragon » toujours avec Tony Jaa), ce film est une référence qui va relancer le genre et va redonner envie à Donnie Yen en particulier de montrer au monde que le cinéma d’action appartient bel et bien aux Asiatiques, ce qui relancera le genre à Hong Kong qui va alors enchaîner les claques cinématographiques !
Pour ce qui est de la forme du film en lui même, le scénario n’est ici que prétexte : des méchants trafiquants volent la tête d’une statue sacrée de Bouddha…Ting, jeune villageois, décide de partir la chercher, et comme par hasard ce dernier est un maître de Muay Thai !
En quittant sa campagne, le jeune homme va se retrouver mêlé à un trafic qui le dépasse et il sera obligé de casser la gueule à la moitié de Bangkok (ou presque).
Les personnages sont creux, les adversaires grognent au lieu de parler…mais qu’importe !
Si la réalisation hors scène de combats est loin d’être exceptionnel, les affrontements sont par contre filmées comme ils se doivent avec une utilisation des ralentis à bon escient, et là aussi Ong Bak fait office de précurseur, bien qu’il ne s’agisse que d’un retour aux sources ! D’où à bien pu venir cette mode qui veut que les scènes d’actions soient tournées en gros plan ? Cela les rend brouillonnes, illisibles… Quoi que cela permet effectivement de faire passer des acteurs comme Jason Statham pour un véritable artiste martial (non je n’ai rien contre lui). Ici les combats sont filmés en plans larges, ce qui nous permet de savourer les enchaînements et mouvements de Tony Jaa, et du coup on en prend plein la vue !
Les acteurs sont assez mauvais mais on ne regarde pas ce film pour cela, la performance de Tony Jaa est ailleurs, il est athlétique, vif, souple…bref un artiste martial dans la plus pure tradition !
Un film événement qui a fait découvrir Tony Jaa, nouvelle icône martial, qui a montré au monde que le cinéma Thaïlandais pouvait être bluffant (et il le peut vraiment : attardez vous sur Bang Rajan, L’honneur du dragon, Born to fight, Bangkok dangerous, Chocolate, Shutter, Citizen dog ou plus récemment Slice, pour ne citer qu’eux), et surtout il a relancé la cinéma d’action en Asie! Merci Ong Bak !
Et en plus on prend plaisir à le regarder…que demander de plus ?