Sakuyaki western Django

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Erkael
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Sakuyaki western Django

Message non lu par Erkael » 16 oct. 2010, 17:53

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Pays: Japon
Réalisteur: Takashi Miike
Année: 2007
Durée: 1h30 (2h pour la version longue)
Edité en DVD chez We prod



On savait que les Coréens étaient capables de produire des westerns avec l’excellent « Le bon, la brute et le cinglé », rendant hommage à « Le bon, la brute et le truand » (mais tout le monde l’avait compris), maintenant c’est au tour des Japonais de s’essayer au western avec Sakuyaki western Django.
Rien que dans le titre on perçoit déjà les hommages et les références : le sakuyaki étant un plat typique Japonais, l’idée est donc de faire des westerns Japonais à l’instar des westerns spaghettis, qui se sont emparés bien avant l’Asie de l’histoire de la construction de l’Amérique. Quant au nom « Django », il fait référence à l’un de ses films Italiens, de 1966, qui a connu un énorme succès au Japon notamment (plus discret en France, on lui préfère souvent les classiques de Sergio Leone).

Pour ce film hommage on retrouve Takshi Miike aux commandes et la présence remarquée de Quentin Tarentino pour une collaboration qui a fait du bruit !

Et voilà, vous savez à peu prés tout ! La collaboration suffisant en elle même pour attirer le public, pourquoi s’ennuyer à écrire un scénario ?
L’histoire de Django (le film de 1966) raconte celle d’un homme débarquant dans une petite ville où deux clans se déchirent au détriment des habitants qui sont terrorisés. Cet homme mystérieux va devenir un justicier… Et bien dans le film de Miike c’est la même chose : deux clans se partagent une ville, les rouges et les blancs, et un cowboy aux motivations obscurs, débarque pour se retrouver au milieu. La même chose on vous dit !
Rien que la distinction rouge / blanc fait atrocement simpliste, on dirait un mauvais manga.
Les personnages sont hyper caricaturaux, (et la manière qu’ont les Japonais de surjouer n’arrange rien) et du début à la fin, en toute honnêteté on ne se passionne en rien à ce qui se passe sous nos yeux. Les quelques révélations qui sont censés être choquantes, voir au moins surprenantes, sont trop prévisibles, reste la mise en scène de Miike.
On peut lui trouver des tonnes de défauts, comme son goût du mauvais goût (sans jeu de mot), son affection pour les scènes glauques et malsaines (qui sont globalement absentes ici, si ce n’est des scènes dures comme celle ou une femme se fait violer en regardant son fils pleurer devant le cadavre de son mari…très peu réjouissant), on peut lui reprocher son humour ridicule qu’il vient glisser dans certaines scènes qui n’en ont pas besoin, (d’ailleurs le film dans son ensemble n’en a pas besoin), mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas savoir tenir une caméra ! La mise en scène reste le point fort du film.

Les effets spéciaux sont plutôt cheap, et si ils sont assumés bien souvent (que dire de la scène d’ouverture qui se joue devant un décor où est peint un couché de soleil), mais la construction entière du village reste quelque chose d’impressionnant. Mais soyons honnêtes, Quantin Tarantino ou pas, Miike ou pas, à notre époque, avec les moyens dont disposent ces deux hommes, faire des scène devant un décor en carton pâte est tout simplement honteux, et il n’y a aucun « hommage » qui tienne !

L’éditeur nous propose sur le second DVD la version longue avec trente minutes de rajout…c’est long, c’est très long…Deux heures dont on ne voit pas le bout, et certaines scènes ne servent vraiment à rien…maintenant en toute franchise je serai incapable de dire si les scènes en question ont été rajoutés ou si elles sont sur la version classique…j’ai regardé la version longue, je n’ai pas voulu m’infliger une seconde vision, même en version courte.

Pour en revenir au jeu des acteurs, c’est sans surprises qu’on a du « jeu Japonais » ! Autrement dit ils jouent mal…ou plutôt dirons nous qu’ils n’ont pas la même culture de jeu que nous, voir carrément pas la même que le reste du monde !
Seul l’acteur principal s’en sort bien…et c’est assez amusant car dans les bonus, Miike parle de lui en disant qu’il ne joue pas comme les autres, que son jeu est plus léger, plus sobre, mais que cela passe quand même… Je n’ai pu m’empêcher de me faire cette remarque : « et oui Takeshi, il joue normalement quoi ! »

Enfin, autre supplice : la VO ! Cela paraît étonnant, mais on préférera sans doute la VF, car la VO est en Anglais ! Pourquoi ? Au début, naïvement, on retourne dans les bonus pour vérifier ce qui se passe…et bien non, le film a bel et bien été tourné en Anglais. Du coup des Japonais qui s’expriment en Anglais sur deux heures, certains étant plus doués que d’autres, cela peut paraître assez pénible…et bien ça l’est.

Bref, ce film est une immense déception, et à moins de vouloir regarder un nanar, on préférera l’éviter ! Mais ceux qui aiment les nanars seront par contre ravis.
Ce film est une nouvelle preuve que l’on peut apprécier une partie de l’œuvre d’un réalisateur tout en se lamentant devant un film vendu comme un film culte…mais après tout nombre de nanars sont devenus cultes !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

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