Re: Détective Conan
Posté : 17 oct. 2013, 19:37
Détective Conan Drama 2 - Le Retour de Shinichi Kudo: Confrontation avec l'Organisation Noire
Année: 2007.
Durée: 1h30.
Casting: Shun Oguri (Shinichi Kudo), Tomoka Kurokawa (Ran Mouri), Yu Kashi (Shiho Miyano), Mayuko Iwasa (Sonoko Suzuki),
Ryosei Tayama (Professeur Hiroshi Agasa), Kuranosuke Sasaki (Gin), Masato Ibu (Inspecteur Juzo Megure), Takanori Jinnai (Kogoro Mouri),
Nao Fujisaki (Conan Edogawa), Kyoka Shibata (Ai Haibara), Natsuki (Karen Kotobuki), Kenta Satoi (Daigo Miura), Mari Nishio (Mimi Kotobuki),
Daijiro Kawaoka (Shoichi Amano), Minami Otomo (Sumika Abe), Erika Mine (Kyomi Kawada), Minami Takayama (voix de Conan Edogawa)
et Megumi Hayashibara (voix de Ai Haibara).
L'Histoire
Shinichi Kudo était un célèbre détective lycéen avant qu'il ne disparaisse mystérieusement, victimes des hommes en noir qui lui ont fait ingurgiter un poison rajeunissant. Sous l'identité du jeune Conan Edogawa, il s'installe chez Ran dont le père, Kogoro Mouri, tient une agence de détective. A la suite de nombreuses affaires, il retrouve la trace des hommes en noir. Shiho Miyano, la scientifique qui a crée le poison, a trahi ses anciens complices qui la pourchassent désormais. Endossant l'identité de l'écolière Ai Haibara pour les fuir, elle est recueillie par le professeur Agasa et aide régulièrement Conan à tenter de faire tomber leur organisation. Mais les hommes en noir traquent inlassablement la traîtresse "Sherry" et l'heure des retrouvailles est proche...
A l'occasion de l'élection de Miss Japanesque dans un hôtel financé par le groupe Suzuki, Sonoko invite son amie Ran Mouri à se joindre à la cérémonie, en compagnie du jeune Conan Edogawa. Le détective Kogoro Mouri ne pouvant pas venir, le professeur Agasa et Ai Haibara le remplacent. Mais un problème viennent perturber l'organisation de l'élection: un mystérieux expéditeur anonyme adresse une lettre de menace à l'actuelle tenante du titre, Karen Kotobuki. Ran hésite à faire appel à Shinichi Kudo qu'elle n'a plus revu depuis très longtemps, craignant l'heure de leurs retrouvailles.
Après avoir avalé des pâtisseries un peu trop alcoolisées, Conan et Ai réalisent qu'elles devaient contenir du baigar et qu'ils sont en train de retrouver leur apparence d'origine. Redevenant Shinichi Kudo et Shiho Miyano, les choses ne vont pas en s'arrangeant. Leur état n'est que temporaire, n'ayant aucune idée du temps dont ils disposent, et ils vont devoir faire profil bas pour s'éviter des ennuis supplémentaires. Alors que Shinichi tente d'élucider la disparition soudaine de Karen en évitant Ran pour s'épargner des retrouvailles difficiles, Shiho tente de récupérer un échantillon du baigar pour l'analyser et apparait par inadvertance sur les caméras de l'émission. Voyant cela, les hommes en noir se remettent en chasse. La traîtresse Sherry n'a plus nulle part où s'enfuir, elle est d'ores et déjà condamnée, à moins que le célèbre détective lycéen ne parviennent une nouvelle fois à déjouer leurs plans.
Commentaires
Depuis la catastrophe du premier drama, il y avait des raisons de redouter cette seconde adaptation live de la série Détective Conan. Sans atteindre encore un bon niveau, des efforts ont été faits pour pallier aux défauts du téléfilm précédent.
Contrairement à la plupart des adaptations live qui sont des préquels à la série Détective Conan, ce deuxième drama se déroule quelque part après les événements du tome 24 alors que les hommes en noir sont sur les traces de la traîtresse Sherry, désormais connue sous le nom d'Ai Haibara. De ce fait, il sera très difficile aux néophytes de se plonger dans le contexte très particulier dans lequel se déroule ce téléfilm, d'autant qu'il ne s'attarde guère à faire un résumé de tous les événements qui ont amené à cette situation.
Ce drama s'adresse donc tout particulièrement aux fans de la série qui seront heureux de retrouver de nombreux personnages du manga en live. L'accent a été mis en grande partie sur le fan-service afin d'espérer satisfaire un public qui s'est senti délaissé par la première adaptation. De ce fait, on se retrouve assez vite avec une galerie assez conséquente de personnages tirés du mangas, lesquels n'ont cependant pas tous forcément de grands rôles (Kogoro Mouri et le professeur Agasa sont totalement secondaires). Histoire de satisfaire les fans, on introduit d'entrée de jeu les personnages de Conan Edogawa et d'Ai Haibara dont les voix sont assurées par les seiyus de l'animé, avant d'utiliser une astuce pour les faire disparaître et les remplacer par les vraies vedettes du téléfilm, Shun Oguri (Shinichi Kudo) et Yu Kashi (Shiho Miyano). Un joli tour de passe-passe pour dissimuler le fait qu'on est à nouveau en présence d'une aventure de Shinichi Kudo, tout en donnant l'illusion de vouloir se rapprocher de la série originale. Enfin, le téléfilm a aussi été vendu sur la présence des hommes en noir, lesquels demeurent assez secondaires avant le dernier acte du drama, et c'est d'ailleurs là l'un des problèmes.
Le gros travers de ce drama, c'est d'avoir voulu conjuguer plusieurs aspects du manga en un seul téléfilm sans pour autant travailler suffisamment le traitement. On trouve ainsi pas moins de trois intrigues: l'affaire autour de la disparition et du meurtre de Karen (qui est l'intrigue principale), la réunion entre Shinichi et Ran, et enfin les hommes en noir. Les deux premières se chevauchent durant la plus grande partie du drama et, je le dis franchement, c'est l'une des rares fois où j'en viens à vouloir que les scènes traitant des relations entre les personnages virent purement et simplement tellement elles sont insupportables. C'est là qu'on réalise que l'auteur du manga, Gosho Aoyama, sait magnifiquement écrire ces scènes, leur donnant toute leur importance et leur poésie tout en donnant une vraie profondeur à ses personnages, et il est vraiment rare qu'il en fasse trop. Dans le cas de ce téléfilm, c'est tout l'inverse, ces scènes sont écrites de manière à passer par tous les clichés possibles et imaginables et ça passe en permanence pour des scènes lourdes et forcées. La prestation médiocre de la comédienne incarnant Ran n'aidant pas non plus bien sûr, et la musique romantique venant encore appuyer davantage par dessus tant et si bien que ça en devient franchement risible. Ces scènes sont juste une horreur qui viennent massacrer le rythme du téléfilm.
Parce que, pour le reste, c'est pas encore trop mal. De gros efforts ont été faits sur l'intrigue du meurtre afin de se rapprocher des affaires conçues par Gosho Aoyama, à la fois dans leur conception et dans la narration de l'enquête, et le résultat est totalement dans l'esprit de la série. L'affaire n'est de plus pas si évidente et on peut facilement se laisser surprendre par le dénouement (bien qu'il n'ait rien d'exceptionnel en soi), ce qui plaira assurément aussi aux fans. Les personnages des suspects sont aussi une réussite et, à travers eux, les scénaristes nous dressent le portrait d'un milieu si perverti qu'il en ressemble à une mafia, les êtres se laissant facilement corrompre par leur amour du prestige, de l'argent et du sexe.
L'intrigue sur les hommes en noir, quant à elle, est clairement gardée pour la fin, afin de réserver un final explosif. A la manière de certaines intrigues du manga, les hommes en noir restent dans l'ombre des événements, n'étant qu'une présence qui attend son heure pour frapper. Mais là où Gosho Aoyama joue habilement la carte du suspense pour créer la tension, ici c'est tellement mal foutu qu'on reste ainsi indifférent à la menace qui plane sur la tête de Sherry. Il faut alors attendre le début du troisième acte pour que cette intrigue démarre vraiment avec une course-poursuite entre nos héros et les hommes en noir, alors que Shinichi et Shiho sont considérablement affaiblis et semblent sur le point de redevenir des enfants à tout instant (et sous les yeux de Ran pour ne rien arranger).
Il y a eu quelques progrès aussi au niveau de la réalisation, même si ça demeure assez pauvre et que ça ressemble souvent plus à un fan-film qu'à une production digne de ce nom, même pour la télé. Sans atteindre le niveau lamentable du premier téléfilm (qui ne ressemblait à rien), on sent le manque de moyens et de talent derrière. On pourra noter toutefois que le montage et l'emploi des musiques (encore une fois tirées de la série) sont plus travaillés que dans le téléfilm précédent, ce qui le rend déjà plus agréable à suivre sans ce sentiment de lassitude et d'ennui.
Au niveau du casting, la distribution reprend de nombreux comédiens du précédent drama auxquels s'ajoutent de nouvelles têtes. Shun Oguri reprend le rôle de Shinichi Kudo et sa prestation comble les manques de sa précédente interprétation, rendant le personnage beaucoup plus sympathique et attachant, même si l'histoire prend aussi place dans un contexte qui justifie ce changement de personnalité (Shinichi a désormais d'autres problèmes en tête que son ego démesuré). Si on ne reconnait toujours pas vraiment le Shinichi du manga et de la série animée, c'est néanmoins un personnage qui arrive à porter efficacement cette histoire et il faut bien reconnaître qu'Oguri a du talent et du charisme (on voit bien ce qu'il est devenu aujourd'hui, l'un des acteurs les plus brillants et populaires de sa génération). A ses côtés, on trouve Yu Kashi qui interprète fidèlement Shiho Miyano, avec cette prestance froide et ces sarcasmes qui rendent le personnage d'Ai Haibara si terriblement attachante dans le manga. Si Tomoka Kurokawa ne parvient toujours pas à tirer quelque chose du personnage de Ran, pas aidée non plus par le scénario, le reste de la distribution semble bien plus investis par leurs rôles que dans la première adaptation, même leurs prestations restent de l'ordre de l'honorable sans jamais vraiment parvenir à s'imposer avec force et conviction comme le feront les comédiens des dramas suivants. On doit cependant saluer le fait d'avoir changé l'interprète de l'inspecteur Megure, atroce dans le téléfilm précédent, pour le remplacer par un comédien qui jouait déjà dans ce téléfilm (dans un autre rôle) et qui campe un Megure beaucoup plus convaincant.
Que dire au final de cette deuxième tentative d'une adaptation live de Détective Conan ? Ce téléfilm avait clairement du potentiel mais, à trop vouloir en faire sans que ce soit maîtrisé derrière, il aurait mieux valu faire quelque chose de plus simple et de plus maîtrisé. Ici, l'histoire ratisse large mais, si la dimension enquête est assez réussie, les éléments tirés du manga ne bénéficient quant à eux pas du traitement qu'ils auraient mérités. Si on reste assurément loin de la catastrophe du premier drama, ce téléfilm ne brille pas vraiment non plus pour autant. Il est presque ironique que ce fan-service qu'il met tellement en avant pour attirer les fans devienne finalement la cause d'un des défauts principaux tellement il est mal employé et pour de mauvaises raisons. Ce drama reprend certes fidèlement l'univers du manga de Gosho Aoyama mais sans jamais tenter de lui faire vraiment honneur, d'où une autre adaptation sans éclat.
Verdict: Passable (10/20).
Année: 2007.
Durée: 1h30.
Casting: Shun Oguri (Shinichi Kudo), Tomoka Kurokawa (Ran Mouri), Yu Kashi (Shiho Miyano), Mayuko Iwasa (Sonoko Suzuki),
Ryosei Tayama (Professeur Hiroshi Agasa), Kuranosuke Sasaki (Gin), Masato Ibu (Inspecteur Juzo Megure), Takanori Jinnai (Kogoro Mouri),
Nao Fujisaki (Conan Edogawa), Kyoka Shibata (Ai Haibara), Natsuki (Karen Kotobuki), Kenta Satoi (Daigo Miura), Mari Nishio (Mimi Kotobuki),
Daijiro Kawaoka (Shoichi Amano), Minami Otomo (Sumika Abe), Erika Mine (Kyomi Kawada), Minami Takayama (voix de Conan Edogawa)
et Megumi Hayashibara (voix de Ai Haibara).
L'Histoire
Shinichi Kudo était un célèbre détective lycéen avant qu'il ne disparaisse mystérieusement, victimes des hommes en noir qui lui ont fait ingurgiter un poison rajeunissant. Sous l'identité du jeune Conan Edogawa, il s'installe chez Ran dont le père, Kogoro Mouri, tient une agence de détective. A la suite de nombreuses affaires, il retrouve la trace des hommes en noir. Shiho Miyano, la scientifique qui a crée le poison, a trahi ses anciens complices qui la pourchassent désormais. Endossant l'identité de l'écolière Ai Haibara pour les fuir, elle est recueillie par le professeur Agasa et aide régulièrement Conan à tenter de faire tomber leur organisation. Mais les hommes en noir traquent inlassablement la traîtresse "Sherry" et l'heure des retrouvailles est proche...
A l'occasion de l'élection de Miss Japanesque dans un hôtel financé par le groupe Suzuki, Sonoko invite son amie Ran Mouri à se joindre à la cérémonie, en compagnie du jeune Conan Edogawa. Le détective Kogoro Mouri ne pouvant pas venir, le professeur Agasa et Ai Haibara le remplacent. Mais un problème viennent perturber l'organisation de l'élection: un mystérieux expéditeur anonyme adresse une lettre de menace à l'actuelle tenante du titre, Karen Kotobuki. Ran hésite à faire appel à Shinichi Kudo qu'elle n'a plus revu depuis très longtemps, craignant l'heure de leurs retrouvailles.
Après avoir avalé des pâtisseries un peu trop alcoolisées, Conan et Ai réalisent qu'elles devaient contenir du baigar et qu'ils sont en train de retrouver leur apparence d'origine. Redevenant Shinichi Kudo et Shiho Miyano, les choses ne vont pas en s'arrangeant. Leur état n'est que temporaire, n'ayant aucune idée du temps dont ils disposent, et ils vont devoir faire profil bas pour s'éviter des ennuis supplémentaires. Alors que Shinichi tente d'élucider la disparition soudaine de Karen en évitant Ran pour s'épargner des retrouvailles difficiles, Shiho tente de récupérer un échantillon du baigar pour l'analyser et apparait par inadvertance sur les caméras de l'émission. Voyant cela, les hommes en noir se remettent en chasse. La traîtresse Sherry n'a plus nulle part où s'enfuir, elle est d'ores et déjà condamnée, à moins que le célèbre détective lycéen ne parviennent une nouvelle fois à déjouer leurs plans.
Commentaires
Depuis la catastrophe du premier drama, il y avait des raisons de redouter cette seconde adaptation live de la série Détective Conan. Sans atteindre encore un bon niveau, des efforts ont été faits pour pallier aux défauts du téléfilm précédent.
Contrairement à la plupart des adaptations live qui sont des préquels à la série Détective Conan, ce deuxième drama se déroule quelque part après les événements du tome 24 alors que les hommes en noir sont sur les traces de la traîtresse Sherry, désormais connue sous le nom d'Ai Haibara. De ce fait, il sera très difficile aux néophytes de se plonger dans le contexte très particulier dans lequel se déroule ce téléfilm, d'autant qu'il ne s'attarde guère à faire un résumé de tous les événements qui ont amené à cette situation.
Ce drama s'adresse donc tout particulièrement aux fans de la série qui seront heureux de retrouver de nombreux personnages du manga en live. L'accent a été mis en grande partie sur le fan-service afin d'espérer satisfaire un public qui s'est senti délaissé par la première adaptation. De ce fait, on se retrouve assez vite avec une galerie assez conséquente de personnages tirés du mangas, lesquels n'ont cependant pas tous forcément de grands rôles (Kogoro Mouri et le professeur Agasa sont totalement secondaires). Histoire de satisfaire les fans, on introduit d'entrée de jeu les personnages de Conan Edogawa et d'Ai Haibara dont les voix sont assurées par les seiyus de l'animé, avant d'utiliser une astuce pour les faire disparaître et les remplacer par les vraies vedettes du téléfilm, Shun Oguri (Shinichi Kudo) et Yu Kashi (Shiho Miyano). Un joli tour de passe-passe pour dissimuler le fait qu'on est à nouveau en présence d'une aventure de Shinichi Kudo, tout en donnant l'illusion de vouloir se rapprocher de la série originale. Enfin, le téléfilm a aussi été vendu sur la présence des hommes en noir, lesquels demeurent assez secondaires avant le dernier acte du drama, et c'est d'ailleurs là l'un des problèmes.
Le gros travers de ce drama, c'est d'avoir voulu conjuguer plusieurs aspects du manga en un seul téléfilm sans pour autant travailler suffisamment le traitement. On trouve ainsi pas moins de trois intrigues: l'affaire autour de la disparition et du meurtre de Karen (qui est l'intrigue principale), la réunion entre Shinichi et Ran, et enfin les hommes en noir. Les deux premières se chevauchent durant la plus grande partie du drama et, je le dis franchement, c'est l'une des rares fois où j'en viens à vouloir que les scènes traitant des relations entre les personnages virent purement et simplement tellement elles sont insupportables. C'est là qu'on réalise que l'auteur du manga, Gosho Aoyama, sait magnifiquement écrire ces scènes, leur donnant toute leur importance et leur poésie tout en donnant une vraie profondeur à ses personnages, et il est vraiment rare qu'il en fasse trop. Dans le cas de ce téléfilm, c'est tout l'inverse, ces scènes sont écrites de manière à passer par tous les clichés possibles et imaginables et ça passe en permanence pour des scènes lourdes et forcées. La prestation médiocre de la comédienne incarnant Ran n'aidant pas non plus bien sûr, et la musique romantique venant encore appuyer davantage par dessus tant et si bien que ça en devient franchement risible. Ces scènes sont juste une horreur qui viennent massacrer le rythme du téléfilm.
Parce que, pour le reste, c'est pas encore trop mal. De gros efforts ont été faits sur l'intrigue du meurtre afin de se rapprocher des affaires conçues par Gosho Aoyama, à la fois dans leur conception et dans la narration de l'enquête, et le résultat est totalement dans l'esprit de la série. L'affaire n'est de plus pas si évidente et on peut facilement se laisser surprendre par le dénouement (bien qu'il n'ait rien d'exceptionnel en soi), ce qui plaira assurément aussi aux fans. Les personnages des suspects sont aussi une réussite et, à travers eux, les scénaristes nous dressent le portrait d'un milieu si perverti qu'il en ressemble à une mafia, les êtres se laissant facilement corrompre par leur amour du prestige, de l'argent et du sexe.
L'intrigue sur les hommes en noir, quant à elle, est clairement gardée pour la fin, afin de réserver un final explosif. A la manière de certaines intrigues du manga, les hommes en noir restent dans l'ombre des événements, n'étant qu'une présence qui attend son heure pour frapper. Mais là où Gosho Aoyama joue habilement la carte du suspense pour créer la tension, ici c'est tellement mal foutu qu'on reste ainsi indifférent à la menace qui plane sur la tête de Sherry. Il faut alors attendre le début du troisième acte pour que cette intrigue démarre vraiment avec une course-poursuite entre nos héros et les hommes en noir, alors que Shinichi et Shiho sont considérablement affaiblis et semblent sur le point de redevenir des enfants à tout instant (et sous les yeux de Ran pour ne rien arranger).
Il y a eu quelques progrès aussi au niveau de la réalisation, même si ça demeure assez pauvre et que ça ressemble souvent plus à un fan-film qu'à une production digne de ce nom, même pour la télé. Sans atteindre le niveau lamentable du premier téléfilm (qui ne ressemblait à rien), on sent le manque de moyens et de talent derrière. On pourra noter toutefois que le montage et l'emploi des musiques (encore une fois tirées de la série) sont plus travaillés que dans le téléfilm précédent, ce qui le rend déjà plus agréable à suivre sans ce sentiment de lassitude et d'ennui.
Au niveau du casting, la distribution reprend de nombreux comédiens du précédent drama auxquels s'ajoutent de nouvelles têtes. Shun Oguri reprend le rôle de Shinichi Kudo et sa prestation comble les manques de sa précédente interprétation, rendant le personnage beaucoup plus sympathique et attachant, même si l'histoire prend aussi place dans un contexte qui justifie ce changement de personnalité (Shinichi a désormais d'autres problèmes en tête que son ego démesuré). Si on ne reconnait toujours pas vraiment le Shinichi du manga et de la série animée, c'est néanmoins un personnage qui arrive à porter efficacement cette histoire et il faut bien reconnaître qu'Oguri a du talent et du charisme (on voit bien ce qu'il est devenu aujourd'hui, l'un des acteurs les plus brillants et populaires de sa génération). A ses côtés, on trouve Yu Kashi qui interprète fidèlement Shiho Miyano, avec cette prestance froide et ces sarcasmes qui rendent le personnage d'Ai Haibara si terriblement attachante dans le manga. Si Tomoka Kurokawa ne parvient toujours pas à tirer quelque chose du personnage de Ran, pas aidée non plus par le scénario, le reste de la distribution semble bien plus investis par leurs rôles que dans la première adaptation, même leurs prestations restent de l'ordre de l'honorable sans jamais vraiment parvenir à s'imposer avec force et conviction comme le feront les comédiens des dramas suivants. On doit cependant saluer le fait d'avoir changé l'interprète de l'inspecteur Megure, atroce dans le téléfilm précédent, pour le remplacer par un comédien qui jouait déjà dans ce téléfilm (dans un autre rôle) et qui campe un Megure beaucoup plus convaincant.
Que dire au final de cette deuxième tentative d'une adaptation live de Détective Conan ? Ce téléfilm avait clairement du potentiel mais, à trop vouloir en faire sans que ce soit maîtrisé derrière, il aurait mieux valu faire quelque chose de plus simple et de plus maîtrisé. Ici, l'histoire ratisse large mais, si la dimension enquête est assez réussie, les éléments tirés du manga ne bénéficient quant à eux pas du traitement qu'ils auraient mérités. Si on reste assurément loin de la catastrophe du premier drama, ce téléfilm ne brille pas vraiment non plus pour autant. Il est presque ironique que ce fan-service qu'il met tellement en avant pour attirer les fans devienne finalement la cause d'un des défauts principaux tellement il est mal employé et pour de mauvaises raisons. Ce drama reprend certes fidèlement l'univers du manga de Gosho Aoyama mais sans jamais tenter de lui faire vraiment honneur, d'où une autre adaptation sans éclat.
Verdict: Passable (10/20).