Très bonne critique, comme d'habitude !
Au cours de la bataille contre Etemon, Tai et Agumon ont été aspirés dans une faille les ramenant dans le monde des humains. Notre héros y découvre alors un monde perturbé où les Digimon apparaissent de manière éphémère.
Ah, le fameux épisode réalisé par Mamoru Hosoda. Cet épisode a quelque chose de particulier qui fait qu'on sent que c'est un moment charnière dans la série, celui où Taichi cesse d'être l'enfant qui cherchait à rentrer chez lui mais évolue davantage comme un meneur qui refuse de laisser ses alliés derrière lui et qui retourne dans le monde digital pour les sauver. Et effectivement, cela relance incroyablement l'intrigue car les enjeux ne sont plus du tout les mêmes: en son absence, le groupe s'est fracturé, chacun est parti de son côté, et Taichi va se retrouver à devoir les réunir et à ressouder leurs liens en vue de l'affrontement avec Myotismon.
A chaque arc son ennemi, et le nouvel antagoniste présenté est Myostismon qui écrase les précédents adversaires de par son charisme. Influent, puissant et mystérieux, il est présenté d'entrée de jeu comme un Digimon mégalo au design réussi, faisant de lui l'adversaire le plus apprécié de cette saison par une grande partie des fans.
Ah, Myotismon ! C'est clair que c'est de loin le plus fascinant de tous. Sombre, mystérieux et inquiétant, c'est un adversaire charismatique qui est très différent de pas mal d'autres adversaires. En plus, comme tu le soulignes, son design est particulièrement réussi et sérieux, ce qui fait qu'on sent nettement moins chez lui l'aspect "série de combat de monstres" que chez d'autres méchants. C'est un ennemi sérieux et qui ne prête à rire en aucune circonstance (du moins en ce qui concerne la première saison).
Il y a aussi un autre personnage qui m'a énormément marqué dans cet arc: Tailmon. Débutant comme un adversaire à la mentalité particulièrement négative pour finir comme gardienne protectrice du huitième enfant, je trouve la manière dont ce personnage est abordé absolument remarquable. Le temps de cet arc, Tailmon a une psychologie nettement plus fouillée que les autres digimons principaux et son évolution est menée de manière crédible. Elle ne passe pas du coq à l'âne par le biais de rebondissements "forcés", il y a vraiment une évolution qui s'opère progressivement et on partage les doutes du personnage à mesure qu'il se redécouvre.
Et ce soin de l'écriture se retrouve aussi chez le personnage de Wizarmon, pourtant plus secondaire, mais dont l'importance dans l'intrigue est majeure. Si Tailmon est plus ou moins le personnage central de cet arc (avec le huitième enfant), Wizarmon fait office de guide spirituel, celui qui amène la jeune héroïne à découvrir son destin et à se rebeller contre son véritable adversaire (ça parait étonnant dit comme ça mais, aussi cruel et sadique qu'il soit, Vamdemon était une sorte de figure paternelle pour Tailmon, et on retrouve ce concept oedipien du "fils qui tue le père" dans leur relation).
On apprécie néanmoins toujours une version française de qualité et des comédiens de doublage qui ont su s'investir dans leurs personnages, permettant d'apprécier ceux-ci. Notion spéciale à Michel Prud'homme qui incarne Myotismon. Son jeu était déjà remarquable pour Devimon mais ici, il sait rendre son personnage encore plus terrifiant !
Un gros
! C'est d'autant plus regrettable qu'on leur ait refilé la version américaine à doubler parce que, du côté de la distribution et du jeu des comédiens, le travail a été fait sérieusement (et ils donnent l'impression de s'être bien amusés en même temps) et le résultat est au rendez-vous.
Le doublage est excellent (pour une version américaine d'animé), les dialogues gardent leur sérieux et les nouvelles musiques collent bien avec l'ambiance fun de la série.
Ce n'est pas ça qui va sauver la série, au mieux ça sera un dernier tour d'honneur avant la fin de la franchise (avant son éventuel retour d'ici quelques années).
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