Episode 1:
Alors que la conclusion du manga de Mirai Nikki va arriver en France très bientôt, voici que débarque sur Kzplay l'adaptation animée de l'oeuvre de Sakae Esuno, prévue en 26 épisodes et qui a débuté il y a peu au sein du studio Asread, quasiment inconnu au bataillon. Une adaptation qui est arrivée après la fin du manga au Japon, et pour laquelle on peut sans doute deviner une grande fidélité à l'oeuvre d'origine.
Cette fidélité, on la devine dès ce premier épisode, qui, après une ouverture sur une scène sanglante qui intrigue d'emblée, pose les bases de la série en ne traînant pas. Yukiteru Amano est un lycéen très renfermé, qui, plutôt que de vivre activement dans le monde réel, préfère s'y poser en observateur et rejoindre les amis imaginaires qu'il s'est créés: Deus et Murmure. Son principal passe-temps est de mémoriser tout ce qu'il observe au quotidien dans son téléphone portable, véritable journal intime. Mais un jour, Deus, qu'il croyait imaginaire, lui offre un étrange pouvoir: son téléphone portable est désormais capable de lui révéler à l'avance les évènements qu'il va vivre, et le jeune garçon se retrouve plongé dans un jeu auquel participent 11 autres personnes... et au bout duquel il n'y aura qu'un seul survivant.
Si ce premier épisode d'introduction ne créera aucune surprise chez quiconque a lu le manga, il risque bien de décontenancer un peu les néophytes, la faute à une mise en place un peu laborieuse. En effet, un peu confus dans un premier temps, ce premier épisode fait assez mal ressortir le caractère solitaire de Yukiteru, la faute à un manque d'explications claires quant aux amis imaginaires qu'il s'est créés et qui se révèleront ensuite tout sauf imaginaires. De même, après ça, la réalisation peine à faire ressortir les interrogations de notre héros quant au pouvoir qu'on vient de lui confier, et de ce fait, les révélations sur le jeu qui se prépare, qui arrivent dès la fin de l'épisode, manquent de force. Enfin, difficile de ne pas être un peu déstabilisés par la rapidité avec laquelle les dites informations sont données. Néanmoins, on comprend l'essentiel: les principales ficelles du jeu sont dévoilées, et c'est un survival game qui se profile, dont le vainqueur pourra devenir un dieu et prendre la place de Deus. Chacun des participants est doté d'un téléphone ayant des spécificités et informations propres, semblant liées aux propres obsessions de chacun, et qui devront être utilisées pour éliminer les autres. Enfin, quiconque casse son téléphone est instantanément condamné à mourir.
On se retrouve donc avec une mise en place de l'histoire qui est bel et bien faite, mais de manière assez maladroite. Néanmoins, d'autres éléments sont d'ores et déjà beaucoup plus prometteurs, à commencer par le personnage de Yuno Gasai, déjà véritable moteur du manga, et qui est à nouveau ici ce qu'il y a de plus intrigant dans ce premier épisode. Etrange, difficile à comprendre dans sa façon d'être et ses agissements, la belle est joliment mise en valeur, notamment grâce à quelques passages forts, à commencer par les dernières images de l'épisode. Via des musiques bien choisies et un design capable par moments d'être très bons, on ressent la volonté du studio Asread de faire ressortir tout le folie et le mystère de la demoiselle, et cela suffit amplement pour donner envie de voir la suite.
Du côté de la réalisation, les inégalités sont évidentes. L'animation, correcte lors des passages plus calmes, souffre d'un aspect un peu cheap dès que les mouvements se font plus vifs, à l'image d'une scène où Yukiteru court. De même, si le chara design original de Sakae Esuno est respecté et légèrement affiné, l'ensemble souffre d'expressions faciale tantôt très bonnes, tantôt beaucoup trop relâchées et inégales. Quant au monde de Deus porté par une plus forte présence de la 3D, il manque encore de détails mais possède une animation correcte.
De manière générale, de nombreux passages forts du manga manquent ici de peps et d'ampleur, à l'image de la scène dans l'ascenseur. Et pourtant, quelques brefs moments tirent leur épingle du jeu (citons encore le focus sur le visage torturé de Yuno à la toute fin de l'épisode). Enfin, un autre bon point vient de la musique, omniprésente, souvent discrète en appuyant juste suffisamment ce qui se passe, mais capable de se faire plus présente et pressante, par exemple à la fin de l'épisode, lorsque les différentes participants du jeu s'en vont les uns après les autres.
Inégal, maladroit, ce premier épisode de Mirai Nikki a pourtant des atouts à faire parler et promet malgré tout une série intéressante, qui devra confirmer par la suite.
Pour le coup la scène d'intro met bien dans l'ambiance.
