Le chateau dans le ciel

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Erkael
Entité Démoniaque
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Le chateau dans le ciel

Message non lu par Erkael » 16 mars 2013, 20:21

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Le château dans le ciel est le premier film produit par le studio Ghibli. C’est donc un long métrage très important dans la carrière de Miyazaki, tant au niveau de la période de production que des thématiques abordées. Ce film précède toutes les œuvres magistrales du génie de l’animation mis à part Nausicaa, et pourtant il en supplante certaines. Largement inspiré par la technique renversante de Jules Verne mais également des contes pour enfants les plus touchants, l’auteur nous entraîne loin là haut, dans les nuages qui dissimulent Laputa. Parce que oui, Laputa est un château gigantesque flottant dans le ciel, auquel Pazu croit dur comme fer depuis que son père lui en a parlé. Tranquillement installé dans un petit village plongé au cœur d’une époque pré-industrielle, le jeune orphelin ne vit que dans l’espoir d’apercevoir le château qui hante ses pensées. Et un jour, voilà qu’une fillette de son âge tombe du ciel, flottant grâce au mystérieux pouvoir de sa pierre bleue. Sheetah, puisque c’est son nom, est poursuivie par des pirates et des militaires. Au milieu, son seul soutien : Pazu. La raison de cette chasse à l’homme, un moyen de trouver Laputa, la citée perdue, et ses supposés innombrables trésors. Entre ceux qui convoitent l’or et ceux qui ne vivent que pour le pouvoir, la candeur et la pureté des deux gamins fait figure d’utopique métaphore. Et au final, après une fuite endiablée, Pazu et Sheetah décident eux aussi de se rendre sur Laputa, terre natale de la jeune fille et rêve de son compagnon.

Une belle aventure commence dès lors, entre le mystère du château volant et la violence des affrontements, le récit prend une nouvelle dimension, complètement aérienne. Miyazaki révèle dans toute sa splendeur son amour du vol et du ciel, à travers un voyage merveilleux. On redécouvre les personnages des pirates, on suit avec plaisir la douceur du lien qui unit les enfants, on angoisse devant la détermination à toute épreuve de Muska et ses motivations qui ne sont même pas lucratives, mais bien plus sombres. Devant l’adversité et la violence dont font preuve les militaires, on se surprend à éprouver pour Laputa une sorte d’inquiétude mêlée d’affection. Cette entité vivante lourdement renforcée par un matériel de pointe n’est pourtant en aucun cas prévue pour l’attaque, ni même une réelle défense. A peine quelques moyens d’ultime contre attaque : Laputa est une cité pacifique, un réel paradis pour robots et oiseaux. La cité incarne la magnificence, la grandeur de l’Homme mais aussi ce qu’il est prêt à faire pour le pouvoir. Sa fonction, la raison même de son existence restent très mystérieuses, et au final on s’aperçoit que Laputa n’est qu’une idée, un but pour tous les personnages qui se croisent dans ce film. Sa complexe structure n’a pas été créée pour détruire, à l’inverse de tout ce qu’on peut trouver sur terre.

En dehors e la thématique évidente de la guerre, du respect de la nature, on a le plaisir de trouver en Sheetah une princesse courageuse et déterminée, à l’image de Nausicaa et suivant le modèle sur lequel toutes les héroïnes préférées de Miyazaki se calqueront. Pazu, de son côté, est tout aussi attendrissant de bravoure. Plus simple, il réagit à l’instinct et tenterait tout pour sauver ce en quoi il croit ou ceux qui comptent pour lui. Altruiste, fidèle et conforme à l’image qu’on se fait d’un garçon rempli de rêves. Toute la force de ce film réside ici, dans les personnages travaillés malgré le scénario un peu simpliste. Ajoutons à cela une bonne dose d’humour, tranchant nettement avec les scènes catastrophiques, et il devient indéniable que Laputa est un chef d’œuvre de finesse et de réalisation. Celle-ci, pourtant vieille de plus de vingt ans, reste toujours aussi efficace. La précision des détails n’a rien à envier à certains travaux actuels, la minutie accordée à l’animation et aux couleurs est remarquable, bref un chef d’œuvre. La qualité et les couleurs des images sont excellentes, le son est pur, le doublage satisfaisants, les bruitages plus que réussis … Seuls les bonus manquent un peu d’attrait dans cette version, mais après tout le film en lui-même justifie plus que de raison l’achat du dvd. Entre émotion pure, poésie, humour et violente réalité, Laputa - le château dans le ciel est une grande réussite dans l’histoire de l’animation. Et même si les qualités esthétiques sont un peu moins efficaces que les nouveautés de Miyazaki, on ne peut s’empêcher d’être envouté par l’histoire, les destins des protagonistes et surtout l’univers si particulier de Laputa et de ses robots, muets mais bien plus éloquents que nombre d’humains. Comme toujours, un moment de détente et de réflexion à partager et à faire connaître.

CRITIQUE DE NIDNIM
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

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