Princesse Mononoke

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Erkael
Entité Démoniaque
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Princesse Mononoke

Message non lu par Erkael » 17 mars 2013, 16:23

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« C’est un humain qui doit la lui rendre »

Princesse Mononoké place son histoire dans un Japon médiéval, où Ashitaka, jeune prince de son village, nous emmène découvrir un monde peuplé de Dieux et de démons, où la guerre fait rage pour ou contre la survie de la Nature. En effet le héros, blessé au bras puis maudit par un démon qu’il chassa du corps d’un sanglier géant menaçant son village, se doit de partir à la recherche des anciens Dieux, afin de le guérir. Au cours de son périple, Ashitaka sera pris dans le danger que représente cette guerre entre les serviteurs de la Nature et les hommes, femmes, menés par Dame Eboshi, à la tête d’une communauté de forgerons. C’est dans cette opposition qu’il rencontrera San, la « princesse Mononoké », qui a juré la perte de ses ennemis les humains. Miyazaki, en nous présentant Princesse Mononoké, nous prouve une fois de plus son attachement au problème de l’écologie et de la protection de notre environnement. Ainsi, ce film n’est pas sans rappeler Nausicaä de la vallée du vent, par les thèmes abordés. On y retrouve l’aventure épique du héros, l’écologie, le mystère, une jeune héroïne forte et courageuse, la rébellion d’entités immatérielles et fantastiques … Pourtant, il faut avouer que le niveau technique et artistique n’est pas comparable, et qu’après tout, les deux films sont tous les deux excellents sans être redondants ou superflus.

La morale de Miyazaki baigne littéralement dans un univers de verdure et de nature personnifiée. Les anciennes croyances du Japon médiéval sont omniprésentes : esprits de la nature, Dieu de la forêt métamorphe, sylvains et autres démons en tous genres dominent le monde naturel et verdoyant. Au-delà d’une présence simplement physique et passive, Miyazaki l’incarne en chaque animal, voyant la Nature comme consciente partout et sans distinction. S’opposent alors deux clans rivaux depuis les temps immémoriaux. Les hommes face à l’absence de toute industrie. Cependant, Miyazaki prend soin de ne pas donner raison à l’un ou l’autre, montrant chaque faction comme complexes, chacune ayant ses raisons pour agir de la sorte. Le réalisateur et auteur a beau clamer la bêtise et la violence humaine, son ennemie n’est pas pour autant pacifique, calme et plus justifiable. L’exemple s'incarne alors dans le village d’Ashitaka qui, innocent, se voit attaqué. De même, Dame Eboshi n’est pas simplement la méchante de service, mais bien plus. C’est là que les héros interviennent. Entre deux mondes, la fille louve est aussi humaine, et le héros aide les deux parties sans s’imposer dans une plutôt que l’autre. Cette absence de prise de parti permet d’apporter un message simple et surtout authentique, auquel on peut adhérer ou non mais apprécier tout de même le film. Et au milieu des animaux devenant aussi violents que les humains, des plans de guerre élaborés par ces mêmes animaux humanisés, l’amour règne. Lueur d’espoir, ce sentiment donne aux héros une force inhabituelle, qui permet de calmer les conflits et d’entendre la voix du monde. Alors si cette fois ci pas d’engins volants dans un film de Miyazaki, il faut reconnaître que Princesse Mononoké a effectivement bien les pieds sur terre. Ce qui n’empêche pas le rêve d’avoir toute sa place au milieu de la violente épopée que Miyazaki nous propose, à travers des décors époustouflants et des sentiments purs, parfois naïfs, dont ses personnages sont dotés.

Après ce bref aperçu de la richesse de ce film d’animation, passons aux graphismes. Princesse Mononoké nous offre une image quasi parfaite, surtout pour tout ce qui concerne la nature. Les décors sont absolument superbes, jusqu’à l’eau qui coule délicieusement naturellement. La narration en est sublimée, puisque tout repose sur l’importance et la dangerosité de cette nature. Pourtant, elle est si belle que les personnages semblent parfois un peu effacés au milieu d’elle, au même titre que leurs sentiments, qui se devinent à leurs paroles plus qu’à leurs visages. Dans la lignée des petits défauts : la difficulté de faire parler des animaux a sans doute été un pari dur à surmonter, et malheureusement il n’est pas franchi avec brio. Leurs paroles sont en décalage avec leurs mimiques et les mouvements de leurs babines (notamment pour les loups, ce qui est flagrant). Mais en même temps, il fallait le faire ! Et la qualité de la bande son rattrape le tout. Même si la version japonaise sublime les bruitages couvrant les voix et certains sons, l’adaptation est remarquable. Certaines voix françaises sont bien plus convaincantes que les japonaises, même si les sous titres français ne sont jamais très satisfaisants … De plus, de très belles musiques viennent compléter cette magnifique œuvre du maître de l’animation japonaise, portant le message de l’auteur de manière touchante et efficace. Un grand classique d’authenticité et de rêve, à conseiller et à voir.

« Porter sur le monde un regard sans haine. »

CRITIQUE DE NIDNIM
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

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