Zebraman

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Erkael
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Zebraman

Message non lu par Erkael » 17 mars 2013, 17:02

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« Le film de super-héros revisité par Takashi Miike »
C’est ce qu’on peut lire sur la jaquette du DVD, et pour une fois, une accroche n’a jamais été aussi vraie. Car Zebraman est bel et bien un film de super-héros, à n’en pas douter, mais à la sauce Miike, et ça ce n’est pas rien !
Pour ceux qui ne connaissent pas cet homme, il s’agit d’un réalisateur très controversé qui enchaîne les films à un rythme effréné, qui touche à tous les genres avec une préférence pour le gore, le malsain, et le déjanté. Il peut faire des films très conventionnels (mais réussi tel que « One missed call »), des délires de violence à peine soutenable (« Ichi the killer »), des films de yakuzas plus ou moins traditionnels (mais pas vraiment traditionnels non plus comme la trilogie « Dead or alive), il peut commettre les pires horreurs cinématographiques en réalisant des déchets incroyables (« Yatterman ») ou des petits bijoux comme ce fameux « Zebraman » !

Ce film nous raconte donc comment un instituteur, véritable loser ignoré par sa famille, moqué par ses élèves, va se révéler être un superhéros aux pouvoirs hors du commun. Fan d’une vieille série télé dont personne ne se souvient, il se confectionne le costume ridicule de Zebraman, l’homme zèbre (qui est donc le super héros le plus ridicule qui soit) jusqu’au jour où il découvre, en affrontant un homme crabe (rien que ça) qu’il possède vraiment les pouvoirs de Zebraman…il est Zebraman !

Il faut donc s’attendre à un pur délire avec ce film, et c’est ce qu’on aura. La première partie du film est bourrée de notes d’humour, et plus on avance dans le film plus cela devient déjanté. Le personnage de Shinichi, ce pauvre instituteur, a vraiment quelque chose de pathétique, sa vie est sans intérêt et on ne peut que le prendre en pitié quand on découvre que son seul moyen de s’évader est d’idolâtrer un super héros aussi pathétique que lui. Son seul ami est un de ses élèves, un jeune garçon paraplégique…bref il n’a rien d’un sauveur. Miike va renforcer au maximum ce coté absurde et pathétique, de sorte à ce que cela devienne irrésistiblement drôle. Tout cela correspond à du Miike mais l’évolution du film ne peut trahir à quel réalisateur on a à faire. Plus on avance dans le film et plus cela devient déjanté mais plus cela devient glauque également. Le comique se dispute avec le dérangeant (toute proportions gardées) ce qui apporte au film une touche plus sérieuse sans qu’il ne se prenne au sérieux. D’ailleurs le final est tellement gros, le discours sur la force des rêve est tellement cliché qu’il est alors évident que le réalisateur en joue et insiste lourdement pour se moquer des codes du genre. Et pourtant au final, on ne peut s’empêcher de le trouver classe, voir charismatique ce fameux justicier ridicule.
Ce film est donc à la fois une parodie mais aussi un hommage aux sentais, et à la culture geek en général.

Pour une fois le jeu des acteurs (Japonais, rappelons le) est plutôt correct, ils en font des tonnes, y compris Sho Aikawa (qui lui peut jouer juste quand il le veut), mais cela colle parfaitement avec le délire du film. Le doublage est plus que correct, et s’avère sans faille.

On trouve tout un tas de petit reportage sur le making off en bonus qui nous permettent de prolonger encore un peu l’aventure.

Même si certains d’entre vous ont du mal avec le style névrotique de Miike, Zebraman s’avère être un excellent film que l’on peut prendre au second degré voir d’avantage mais qui passe tout autant en le prenant au premier degré. Un tour de force du réalisateur qui s’est ici surpassé.
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

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