Ranma 1/2

Pour nous faire découvrir un animé, un film asiatique ou donner des informations relatives à ces univers.
Glass Heart
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Ranma 1/2

Message non lu par Glass Heart » 09 oct. 2013, 00:29

Ranma 1/2 - Les Films

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Studio: Studio Deen.
Editeur: Declic Images.
Années: 1991, 1992.
Durées: 1h15, 1h00.


Casting: Kappei Yamaguchi (Ranma Saotome garçon), Megumi Hayashibara (Ranma Saotome fille), Noriko Hidaka (Akane Tendo), Koichi Yamadera (Ryoga Hibiki),
Rei Sakuma (Shampoo), Hirotaka Suzuoki (Tatewaki Kuno), Kenichi Ogata (Genma Saotome), Ryusuke Obayashi (Soun Tendo), Ichiro Nagai (Happosai),
Minami Takayama (Nabiki Tendo), Kikuko Inoue (Kasumi Tendo), Hiromi Tsuru (Ukyo Kuonji), Miyoko Aso (Cologne), Toshihiko Seki (Mousse),
Sakiko Tamagawa (Lychee), Kaneto Shiozawa (Kirin) et Mitsuaki Madono (Toma).



Film 1: Le Combat de Nekonron en Chine ! Combat pour abolir la loi !

Suite à un malheureux concours de circonstances, Akane Tendo est kidnappée par le prince Kirin, le chef des sept dieux du bonheur, qui désire en faire son épouse. Son fiancé Ranma et ses alliés les poursuivent jusqu'en Chine pour affronter les sept dieux et récupérer Akane.

Film 2: Combat au Paradis Terrestre ! Rendez-nous nos fiancées !

Ranma et ses compagnons s'invitent à une croisière organisée par Tatewaki Kuno à bord de son nouveau voilier. Emportés par une tempête, ils échouent sur une île déserte où ils prennent du bon temps. Du moins, jusqu'à ce que toutes les filles du groupe disparaissent mystérieusement. Ranma et ses compagnons les poursuivent jusqu'à l'île du Paradis Terrestre où toutes les jeunes filles enlevées vont devoir participer à une compétition pour devenir l'épouse du prince Toma. L'intérêt de Ranma est piqué lorsqu'il apprend que Toma est en possession d'une eau sacrée capable de transformer n'importe qui en homme. Pour récupérer l'eau tout autant que pour récupérer leurs chères fiancées, Ranma et ses compagnons vont mener une grande bataille contre les habitants de l'île.


Commentaires

Après nous avoir sorti l'intégrale de la série culte dans des coffrets de grande qualité, l'éditeur Déclic Images poursuit sa collection DVD de Ranma 1/2 en nous proposant les deux films d'époque, réalisés respectivement en 1991 et 1992, alors que la série animée touchait à sa fin.

Le premier de ces films voit Ranma et ses compagnons partir pour la Chine afin de sauver Akane des mains d'un prince qui désire l'épouser (et voilà, un prétendant de plus !). Le deuxième, quant à lui, voit nos héros passer des vacances (presque) paradisiaques sur une ile déserte lorsque l'intégralité des filles du groupe se font kidnapper par... un prince qui souhaite se trouver une charmante épouse (et de deux !). C'est sûr, ces deux films ne respirent pas l'originalité dans les grandes lignes, nous sortant des histoires déjà vues et revues je ne sais combien de fois. Mais plus que les histoires elles-mêmes, ce sont les différentes péripéties que traversent nos héros qui donnent leur saveur à ces aventures, fidèles à l'esprit déjanté de la série.

Si la série animée est déjà bien déjantée, le premier film pousse les choses encore plus loin et vire au véritable grand n'importe quoi. Il suffit de voir la surprenante séquence d'introduction où les penchants pervers du vieux maître Happosai deviennent l'élément déclencheur d'une gigantesque course-poursuite à travers la ville impliquant la totalité des personnages apparus au cours de la série animée. Le ton est donné d'entrée de jeu: le film ne se prend pas une seconde au sérieux et les bêtises du maître pervers sont la cause de tous les soucis qui arrivent à nos héros, pour le plus grand bonheur des fans ! Si l'histoire reste assez superficielle et tient sur un papier de chewing-gum, les péripéties des différents héros, d'Akane qui se fait ambassadrice de la cuisine japonaise devant des chinois médusés au groupe qui tente de la sauver et qui traverse tant bien que mal la mer de Chine, arrivent à la rendre suffisamment prenante et déjantée pour divertir efficacement les fans. Le tout culminant sur une parodie hilarante de Saint Seiya où nos héros doivent affronter un à un les ravisseurs d'Akane, au doux nom de "dieux du bonheur" (rien que ça !), dans leurs maisons respectives. Une séquence originale où les scénaristes s'en sont donnés à coeur joie pour trouver les mille et une manières les plus débiles de vaincre les adversaires.

Le second film se veut un poil plus sérieux, tout en restant dans l'esprit déjanté de la série. Si l'idée de base consiste à voir nos héros tenter de secourir leurs fiancées respectives de leurs ravisseurs (les films de Ranma, c'est donc l'histoire de filles qui se font kidnapper et de garçons qui doivent les secourir, encore et toujours ce gros cliché), l'histoire parvient à décoller lors d'une séquence hilarante où Ranma fille déploit ses charmes pour tenter de séduire le petit prince. Pour le reste, ce film reste très convenu et n'a même pas l'effet de surprise du précédent qui, avec son ton absurde, arrivait à nous embarquer dans des aventures toutes plus frappadingues les unes que les autres.

En fait, les deux films partagent un peu le même défaut: ce ne sont au final que des épisodes allongés sur une durée d'une heure ou un peu plus. Alors qu'elles auraient pu faire des épisodes sympathiques, ces histoires sont un peu trop pauvres pour faire de bons films. Même la réalisation et la qualité d'animation sont à peine au dessus de celles à la série, ni plus belles ni plus pauvres, sauf que ce qui passait bien sur un format de série passe déjà moins bien quand il s'agit d'un film, lesquels ont des niveaux d'exigences plus élevés (plus travaillés et plus beaux visuellement). Heureusement, la qualité des musiques rattrape le coup, même si là encore on reste dans le domaine de ce qu'on voyait déjà dans la série (mais qui était d'un sacré bon niveau, il faut le dire).

En ce qui concerne le doublage, l'éditeur n'ayant apparemment pas réussi à acquérir les droits de l'édition française (contrairement à la série), les films ne nous sont proposées ici que dans leur version originale japonaise. Pour compenser, on a heureusement droit à un sous-titrage de qualité, parfaitement lisible et fluide, sans faute apparente. Heureusement aussi que la version japonaise est vraiment excellente, sans être toutefois aussi barrée que son homologue français connu pour pousser les choses encore plus vers l'absurde. Le doublage japonais de Ranma 1/2 reste dans les mémoires pour avoir découvert et contribué à lancer les carrières de jeunes seiyus aujourd'hui très populaires, de l'incontournable Kappei Yamaguchi à l'excellente Minami Takayama, en passant par d'autres grands noms tels que Koichi Yamadera, Kikuko Inoue et Toshihiko Seki. La série a aussi marqué le premier rôle notable d'une jeune seiyu nommée Megumi Hayashibara qui est aujourd'hui une grande star du doublage japonais et qui se démarquait déjà à l'époque par sa prestation exceptionnelle dans le rôle de Ranma fille, éclipsant presque son homologue masculin et ses partenaires par la puissance de son interprétation. Si le personnage de Ranma fille est devenu une des icônes de la série (avec l'incontournable panda), c'est aussi en partie grâce à elle et ce n'était que le premier d'une longue série de rôles qu'elle aura rendu mémorables au cours de sa brillante carrière.

De manière plus générale, l'édition de Déclic Images laisse un peu à désirer, surtout en comparaison du formidable travail qui avait été accompli sur les coffrets de la série. Si on retrouve une qualité d'image superbe et une qualité de son irréprochable pour un animé vieux de 20 ans, traduisant un travail de restauration sérieux, le même ne peut pas être dit pour l'interface. Adieu les menus animés et bonjour les écrans fixes qui ne nous donnent le choix qu'entre deux options: sélection du film ou lancer les deux films à la suite (pas de bonus évidemment). Il est étonnant de ne pas même trouver un menu de chapitres, bien que ceux-ci existent mais ne sont accessibles qu'au cours de la lecture. Enfin, l'édition en elle-même est vraiment très pauvre: une simple boite en carton dont les deux faces représentent les affiches des films (de l'extérieur, aucune information sur les films, ni même leurs synopsis puisque ceux-ci ne sont disponibles qu'à l'intérieur du coffret sous la forme d'un petit dépliant) et un DVD dont la sérigraphie se limite simplement à coller le titre sur un fond rouge. Au final, une édition assez décevante qui nous fait regretter que les films n'aient pas bénéficié du même soin irréprochable que les coffrets de la série.

Ces deux films de Ranma sont donc à l'image de beaucoup d'adaptations cinématographiques dérivées de séries animées: de simples produits dérivés destinés aux seuls fans de la série et qui propose avant tout un gros fan-service. Si vous êtes fans de la série, il y a de bonnes chances que ces films arrivent à divertir pendant un peu plus de deux heures, mais il y a en revanche peu de chance qu'ils laissent un souvenir mémorable, n'étant guère plus intéressants que la plupart des épisodes de la série animée. Si toutefois ce DVD peut être trouvé à moindre prix, cela peut valoir le coup pour compléter sa collection de coffrets de la série Ranma et pour profiter encore un peu plus de cet univers déjanté et de ces personnages si attachants.

Verdict: Bon (12/20).

Glass Heart
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Re: Ranma 1/2

Message non lu par Glass Heart » 13 oct. 2013, 16:29

Ranma 1/2 (Drama)

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Année: 2011.
Durée: 1h35.


Casting: Yui Aragaki (Akane Tendo), Katsuna (Ranma Saotome fille), Kento Kaku (Ranma Saotome garçon), Arata Furuta (Genma Saotome / Panda-chan),
Katsuhisa Namase (Soun Tendo), Maki Nishiyama (Nabiki Tendo), Kyoko Hasegawa (Kasumi Tendo), Shosuke Tanihara (Tofu Ono),
Kento Nagayama (Tatewaki Kuno), Yuta Kanai (Hikaru Gosenkugi) et Ryosei Tayama (Kamoyo Okamada / Madame Camembert).



L'Histoire

Les jeunes Akane Tendo et Ranma Saotome sont fiancés contre leur gré par leurs pères respectifs afin que Ranma puisse assurer la succession du dojo familial. Akane, qui aspirait à prendre elle-même la succession, ne se réjouit pas de ces fiançailles. Elle rencontre Ranma, fraichement revenu d'un long voyage en Chine avec son père, et découvre qu'il est frappé d'une étrange malédiction: au contact de l'eau, il se transforme régulièrement en fille. Son père n'est pas en reste, se présentant au dojo sous la forme d'un panda exubérant. Les Saotome sont venus au dojo afin que Soun Tendo leur confie le secret de la source chaude légendaire qui leur permettra de recouvrir leur état normal, mais un groupe de drag queen se met en travers de leur route avec des projets bien plus sombres.


Commentaires

Inspiré du célèbre manga de Rumiko Takahashi, Ranma 1/2 se révèle une adaptation fidèle de l'oeuvre tout en assurant avec efficacité son rôle de divertissement familial. Bien qu'accusant sa réalisation de téléfilm par une réalisation assez épurée et un manque de moyens évidents par moments, on n'en trouve pas moins un drama dynamique et inspiré qui réussit à transposer fidèlement l'humour du manga, assumant complètement son côté absurde et kitsch.

Le drama suit une histoire originale mais néanmoins fortement inspirée des débuts de la série (l'une des meilleures parties de l'oeuvre assurément) où nos héros se lancent en quête d'une source d'eau chaude légendaire capable de guérir les Saotome père et fils de leurs malédictions respectives. Cette source se cache quelque part dans le lycée Furinkan où étudie Akane et un groupe de Drag Queens mené par l'énigmatique Madame Camembert la recherche aussi, se mettant sur leur route. Cette intrigue demeure toutefois très secondaire, le drama s'intéressant bien davantage à la relation entre Ranma et Akane et à mettre en scène plusieurs des personnages phares de la série dans des séquences humoristiques.

Akane est une jeune fille qui aspire à prendre la relève du dojo familial, mais qui se trouve confrontée au problème d'une société patriarcale: c'est son futur mari qui héritera du dojo. Dégoûtée des hommes de ce fait, elle déclare à qui vaut l'entendre qu'elle refuse de se marier, au grand dam de ses nombreux prétendants qu'elle massacre chaque matin devant l'entrée de l'école. Cette attitude soulève toutefois une contradiction majeure, la jeune fille étant clairement amoureuse du Dr. Tofu Ono, le médecin scolaire. Elle va jusqu'à tenter de ressembler à sa soeur aînée Kasumi, dont le docteur est épris, afin d'attirer son attention, mais sans succès. Incapable d'accepter la personne qu'elle est réellement, l'évolution d'Akane est donc celle d'une quête identitaire.

Face à elle, on trouve Ranma qui est frappé de la malédiction de se transformer régulièrement en fille, une forme qu'il déteste car elle le rend "faible" et contredit ainsi son désir de devenir "un homme fort". Mais derrière ce stéréotype machiste, il faut distinguer "homme" et "fort". Si Ranma associe régulièrement "femme" à "faible" et "home" à "fort", ce n'est qu'une manière maladroite à lui d'exprimer son désir d'être suffisamment fort pour protéger ce qui lui est cher. Akane et Ranma se ressemblent ainsi en ce qu'ils prennent beaucoup sur eux pour protéger ce qui leur est cher, mais tous deux traversent une crise identitaire qui les fait douter. Si pour Akane, il s'agit d'une quête d'acceptation de soi, pour Ranma il s'agit d'aller de trouver la vraie force en lui, car garçon ou fille importe peu et si Ranma s'imagine "faible" quand il est en fille, c'est tout simplement qu'il n'a pas compris la vraie force qui l'anime. La rencontre de ces deux jeunes va leur permettre de se découvrir et de s'accepter, chacun d'eux complétant les lacunes de l'autre par sa vision du monde.

Le reste des personnages n'est là que pour rappeler qu'on est dans l'univers de Ranma et nous livrer quelques séquences hilarantes mais, à l'inverse des deux personnages principaux, ils sont tous unidimensionnels, bien que très fidèles à leurs homologues du manga. On retrouve le panda, les manigances de Nabiki pour soutirer de l'argent (elle n'est toutefois plus lycéenne mais travaille comme hôtesse dans une boîte), les délires mégalos de Tatewaki Kuno... Tout cela en parallèle des éternelles disputes entre Ranma et Akane et des séquences où le jeune homme se débrouille toujours pour passer pour un pervers et provoquer la colère de sa fiancée.

Si l'histoire reste assez simple dans ses grandes lignes, son traitement, lui, se révèle assez travaillé. Loin de se contenter de faire dans le fan-service bête et méchant où on colle n'importe comment des séquences pour contenter les fans, ici le déroulement du scénario est assez poussé pour que chacune de ces séquences ait son importance. Les séquences où Nabiki soutire de l'argent en est un exemple typique, remplissant à la fois sa portée comique tout en faisant progresser l'intrigue. Les gags eux-mêmes ne sont pas traités au petit bonheur la chance, ils sont amenés dans un certain contexte qui les justifie et ils fonctionnent tous dans leur ensemble, même si ça aurait pu avoir une toute autre gueule avec une réalisation qui ne fasse pas aussi "téléfilm".

La réalisation en elle-même n'est cependant pas mauvaise, dotée d'une mise en scène dynamique qui, si elle ne parvient pas toujours à cacher la limite des moyens à disposition (des effets visuels pauvres, un usage des câbles évident...), permet néanmoins de créer suffisamment l'illusion pour nous raconter son histoire en divertissant le spectateur. Les musiques sont aussi une bonne surprise car, si elles ne proviennent pas de la série animée, elles restent totalement dans l'esprit de cette dernière en plus d'être emblématiques.

Le casting est dans l'ensemble assez réussi. Dans le rôle principal d'Akane Tendo, on trouve Yui Aragaki, une jeune actrice surtout connue pour avoir tenu le rôle principal du film Koizora, pour sa prestation remarquée dans la série drama Smile, et pour sa brève carrière de seiyu avec le rôle de Yoshino Fujieda dans la série Digimon Savers. Aussi belle que talentueuse, elle livre une très belle prestation et se révèle largement à la hauteur de son statut de vedette principale. A ses côtés, on trouve l'excellente Natsuna, notamment connue pour le rôle de Kei Kishimoto dans l'adaptation cinématographique de Gantz, qui incarne à la perfection son rôle de Ranma fille avec une belle dérision, éclipsant complètement son partenaire masculin Kento Kaku qui a bien plus de mal à incarner le personnage de manière naturelle. Le reste du casting est généralement à la hauteur des attentes, exception faite de Katsuhisa Namase dans le rôle de Soun Tendo qui se contente de nous faire une succession de grimaces. Ryosei Tayama, quant à lui, assume complètement l'absurdité de son rôle de Madame Camembert, son jeu étant de ce fait totalement décalé.

Au final, un divertissement sympathique et fidèle à l'esprit de l'oeuvre de Rumiko Takahashi qui, sans avoir de vraie valeur cinématographique, est d'un niveau tout à fait honorable pour un téléfilm. Vu le niveau de la plupart des adaptations de mangas "blockbusters", sur le petit écran comme sur le grand, on peut même classer Ranma 1/2 dans le lot des rares adaptations réussies, mais son intérêt ne dépasse pour autant pas celui du divertissement. S'il y a un regret à avoir dans tout ça, c'est que ce téléfilm n'ait pas été suivi d'une série qui aurait pu être des plus sympathiques.

Verdict: Bon (14/20).

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