Le vent se lève

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Wang Tianjun
Roi céleste
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Le vent se lève

Message non lu par Wang Tianjun » 14 janv. 2014, 14:08

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Le vent se lève
Kaze Tachinu

A quelques jours de sa sortie officielle, j'ai eu l'occasion de voir hier soir le dernier Miyazaki, précédé par un concert magistral de The Neko Light Orchestra, dans le cadre des Echos de la vallée du vent. Marseillais, Toulousains, Bordelais, je vous invite à tenter de décrocher une place, même si je doute qu'il en reste beaucoup !

Mais bref, venons-en au film avec un petit avis. Je me suis dit que j'allais pas perdre ça dans le topic ciné ^^"


Clairement, pour son dernier film, Hayao Miyazaki a décidé de se faire plaisir et de nous présenter frontalement sa passion pour l'aéronautique des années 20/30 (ce qui était déjà plus ou moins fait avec Porco Rosso), via la biographie de Jiro Horikoshi, le concepteur du chasseur "Zéro". Dans la forme, il en ressort un film beaucoup plus sérieux et adulte que dans la plupart de ses productions, avec très peu d'envie féérique. En même temps, difficile de faire rêver avec des histoires d'aérodynamisme, de clapets et de boulons.

Les fans de Miyazaki et les plus petits pourront donc être gênés par cette sobriété (même s'il y a tout de même une grand part onirique) et ressortir déçus. Pour ma part, c'est tout le contraire : n'étant pas adepte de la patte Miyazaki (pas taper !), j'ai trouvé le film très agréable, bien qu'un peu long. Par son réalisme et son ambiance milieu vingtième, il rappelle aussi La colline aux coquelicots, précédent film du studio Ghibli par Miyazaki fils (mais où le père a pas mal contribué quand même). Et le contexte historique fait évidemment penser à une préquelle du Tombeau des Lucioles. Ce serait intéressant de les regarder chronologiquement en étudiant le rapport à la guerre, tiens ! ^^

La guerre, puisque j'en parle, reste un sujet en parallèle, souvent évoqué, mais qui ne rentre jamais sur le devant de la scène. Le film a d'ailleurs été critiqué à ce sujet (je ne voudrais pas m'avancer ce qui a été reproché exactement), mais une phrase du film exprime la distance qu'a voulu prendre Miyazaki, dite par le héros : "On est pas des marchands de guerre, on veut juste créer de bons avions."

Reste que la thématique est quand même très poussée, dans un domaine qui n'attirera pas forcément tout le monde. La romance construite dans la seconde moitié du film apporte un nouveau souffle (de vent, ha ha) avec une histoire très touchante, mais une fois encore on est loin de l'émerveillement. Le reproche que je ferais tout de même, c'est l'aspect élogieux du travail biographique, Jiro étant vraiment le héros parfait à tout point de vue : sérieux et passionné au point d'être un geek avant l'heure, soucieux de son aimée malgré le travail envahissant, ne se plant jamais, etc...

Mais, au final, le film nous en dit moins sur ce personnage que sur le réalisateur lui-même ! Le sujet de la "retraite artistique" est même évoquée explicitement, comme si Miyazaki nous adressait un dernier salut avant de passer à autre chose.

Bref, un Miyazaki très différent de tous les autres, et donc déroutant en ce sens, pas le meilleur, mais loin d'être le plus mauvais. Un film sur un passionné par un autre passionné.
"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
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