Mario Golf / Mario Tennis

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Glass Heart
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Mario Golf / Mario Tennis

Message non lu par Glass Heart » 14 nov. 2014, 23:55

Mario Golf (GBC)

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Editeur: Nintendo.
Développeur: Camelot.
Année: 1999, 2014.
Console: 3DS - Console virtuelle.


Chronique:

Bonjour jeune apprenti golfeur et bienvenue dans l'univers de Mario Golf, un jeu développé par Camelot et sorti sur consoles GameBoy Color en 1999, et fraichement ressortie sur la console virtuelle de la 3DS. Pour te donner une idée de l'histoire prestigieuse de notre club, sache qu'il s'agissait de l'un des tout premiers jeux cross-play développés sur les consoles de Nintendo, en binôme avec le jeu éponyme sur Nintendo 64. Grâce à un outil magique appelé le Transfer Pack, inauguré quelques temps auparavant avec le jeu Pokémon Stadium, tu pouvais bénéficier d'une connectivité inédite entre les deux jeux pour jouer sur ton écran de salon avec les personnages que tu auras passé des heures à entraîner sur ta petite portable personnelle. Une grande expérience interactive qui avait pour but de réunir les expériences des joueurs autour de matchs amicaux. C'était l'un des aspects les plus novateurs de ce jeu à l'époque et, bien que n'ayant pas atteint la popularité de Pokémon Stadium, l'un de ses intérêts principaux. Malheureusement, plusieurs générations de consoles se sont écoulées depuis, on ne parle plus de Gameboy aujourd'hui, et la connectivité est complètement passée à la trappe en attendant un éventuel portage de l'opus N64 sur Wii U, sait-on jamais.

Tu es donc un nouvel étudiant au sein du prestigieux club de golf Marion Club et la première chose que tu as à faire est de créer ton personnage parmi quatre avatars possibles. Tu as droit au jeune garçon avec sa casquette (Kid) qu'on nous rabat dans tous les jeux depuis le succès de Pokémon, à l'insupportable gamine de huit ans (Sherry), au jeune garçon poseur qui a l'air de sortir d'une boîte de nuit branchée (Joe) et dont on se demande toujours ce qu'il vient de faire sur un terrain de golf, et enfin la jeune fille plutôt mignonne et sympathique (Azalea) qui remporte clairement les faveurs de nombreux joueurs. Quatre stéréotypes de personnages différents, dont un seul vraiment attachant, et aux designs plutôt moyens, même si c'est tout de même beaucoup plus acceptable que le massacre complet de Mario Golf. Mais pourquoi doit-on créer un personnage, me direz-vous ? Tout simplement parce que ce jeu Mario Golf possède une dimension RPG assez inattendue et ma foi plutôt sympathique, même si tout n'est pas réussi comme on va bientôt le voir.

Le jeu commence alors et l'essentiel du "mode histoire" t'est alors briefé en cinq minutes, chrono en main. Tu es un nouvel arrivant au Marion Club et ton objectif est de gagner le tournoi de la maison, ainsi que des trois club rivaux (Palm Club, Dune Club et Link Club) afin de devenir le champion de tous les golfeurs. Tu auras alors peut-être la chance d'affronter l'illustre Mario, l'idole de tous les golfeurs, ancien plombier et sauveur de princesse reconverti en sportif de haut niveau. Voilà, c'est tout pour le scénario du jeu qui tient sur une feuille de papier toilettes (mêmes les premiers jeux Pokémon avaient un scénario un peu plus développé que d'aller simplement dans les arènes pour battre les boss). Afin de te préparer aux tournois en question, chaque club possède des parcours d'entraînement où tu peux apprendre les bases du gameplay du jeu et acquérir un peu d'expérience. Du moins si tu as de solides connaissances en anglais parce que tout le monde te parlera dans cette langue dans ce jeu, du coup une bonne maîtrise est idéale pour saisir les explications et les termes techniques du sport (qui sont de toute façon les mêmes que ceux utilisés en France, car oui on utilise bien les termes anglais dans les clubs français). Heureusement, tout est plutôt bien illustré et le gameplay en lui-même est assez intuitif une fois qu'on a compris le truc, bien qu'il soit indéniablement très orienté sur la technique. Malgré son accessibilité, Mario Golf est donc un jeu relativement exigeant au niveau de la technique, la moindre erreur pouvant occasionner des pénalités, ce qui est aussi la règle de tout sport après tout. De ce fait, on saluera ce gameplay original qui, s'il n'a bien sûr rien à voir avec le véritable golf, arrive à faire ressortir son côté technique et la nécessité de prendre en compte différents facteurs (le terrain, la direction et la force du vent, la distance, les défauts du jeu du personnage) et de s'y adapter afin d'avoir un jeu adapté aux circonstances. Le gameplay ne cesse donc de se réinventer.

Une fois les bases saisies, tu peux au choix tenter de t'engager directement dans le tournoi ou bien prendre le temps de t'entraîner sur les terrains avant pour t'y familiariser et gagner un peu d'expérience. En grimpant de niveau, tu as la possibilité d'améliorer ton golfeur. Enfin, améliorer est un bien grand mot, il serait plus juste de dire que le jeu de ton golfeur empire à chaque niveau et que les points que tu lui attribues servent à tenter de rééquilibrer le tout. La seule caractéristique qui ne peut qu'évoluer est la distance maximale à laquelle on peut envoyer la balle mais, en passant la plupart de son temps à rééquilibrer les autres statistiques du personnage pour éviter qu'il ne devienne trop mauvais et de devoir s'adapter à un jeu extrêmement chaotique et assez imprévisible, on n'a finalement que rarement l'occasion de l'augmenter. A moins bien sûr de la privilégier sur les autres statistiques et de s'y adapter, c'est un choix possible aussi. Les statistiques en question sont la trajectoire (plus la barre penchera vers la gauche ou la droite et plus la balle sera susceptible de dévier de ce côté plutôt que de partir en ligne droite), la hauteur (plus la hauteur est élevée et plus le sens du vent aura d'impact sur la direction de la balle, alors qu'une hauteur basse n'aura quasiment pas d'impact mais aura aussi du mal à décoller), et enfin deux statistiques communes concernant la maîtrise générale du jeu du personnage (à maintenir au maximum dans l'idéal). Le joueur a ainsi l'occasion de personnaliser son avatar comme il le souhaite mais cette évolution artificielle fait qu'il n'y a pas grand intérêt à chercher à monter de niveau quand le personnage est déjà à peu près équilibré dès le début du jeu, sauf en ce qui concerne la distance. Un aspect plutôt raté du jeu pour le coup, même s'il présente aussi quelques particularités intéressantes mais pas forcément bien employées.

Une fois que tu te sens suffisamment confiant, tu peux alors te lancer dans le tournoi pour devenir champion du club. Tu dois alors parcourir 18 trous avec un nombre moyen de coups servant de référence. Réussir à mettre la balle en moins de coups que prévus permet de monter progressivement dans le classement du tournoi, jusqu'à battre le champion en titre, tandis que mettre plus de coups que nécessaire te fera chuter dans le classement. Si tu parviens à remporter le championnat, tu pourras alors passer au club suivant, chacun présentant ses propres particularités de parcours (forte présence ou non d'obstacles, condition de terrain plus difficiles...) et ainsi de suite jusqu'à devenir champion et débloquer un cinquième et dernier tournoi qui t'opposera à des golfeurs légendaires (non, pas Tiger Wood, plutôt un moustachu dopé aux champignons et sa bande). Une fois ce dernier tournoi rempli, tu seras devenu une légende du golf. Félicitations ! Selon la manière dont tu joues, cela prendra plus ou moins de temps, mais tu peux très bien devenir le joueur ultime à peine six ou sept heures après tes premiers pas dans le club. Les joies de la formation en accélérée ! La durée de vie du titre est-elle vraiment si faible pour autant ? Oui et non.

En parallèle de tes exploits au cours des tournois, tu as la possibilité de remplir quelques objectifs optionnels, le plus prestigieux étant certainement d'affronter les champions de club que tu peux trouver réunis dans le lobby. Enfin, champions ou "ex-champions" puisque tu peux les affronter à tout moment du jeu sans que cela n'ait d'impact sur le reste, pouvant choisir de tester d'abord ton jeu dans des matchs contre eux avant de tenter le tournoi ou, au contraire, de leur infliger une ultime humiliation après leur avoir déjà volé leur titre, la seule règle étant de les affronter dans le même ordre que les tournois. La difficulté est progressive et les deux derniers sont plus difficiles que les deux premiers, mais rien de réellement insurmontable. Les matchs se jouent différemment des tournois puisque les deux participants se succèdent et que les parcours se gagnent à celui qui mettra la balle dans le trou en le moins de coups. 10 victoires (ou égalités) suffisent à l'emporter sans avoir à faire les parcours restants. Cette quête des champions apporte un nouvel intérêt au jeu et relève de quelques heures sa durée de vie mais cette dernière reste malgré tout assez limitée.

C'est là que la dimension RPG du jeu se révèle la plus intéressante car, si presque tout est raté, voyager dans les décors permet de participer à différents types de défis qui s'associent avec les entraînements pour presque en justifier la présence du mode histoire et doper un peu la durée de vie du titre. Plus durs et plus exigeants en terme de techniques que le reste du jeu, ces derniers plairont ou lasseront les joueurs selon les cas mais ils permettent d'apporter un surplus d'intérêt. Pour le reste, le mode histoire ne sert à rien: il n'y a aucune vraie narration, aucune tentative de nous identifier à notre personnages, et aucune interaction réelle avec les PNJ qui font simplement partie du décor. Il s'agit en fait d'une interface de jeu déguisée à la place du menu habituel, sympathique mais pour le coup très creuse. Malgré une idée de départ qui aurait pu être très prometteuse, Camelot ne s'est quasiment pas donné les moyens de la faire fonctionner, artificielle au possible et quasiment sans intérêt, et c'est assurément l'un des gros défauts du jeu puisque le concept même de cet opus GBC et, par extension, de la connectivité avec la version N64 est basé sur ce concept du RPG où on passe des heures à développer son personnage. Là, rien n'est réellement fait pour nous en donner envie, et on est même étonné de se dire que ce jeu est issu des papas de la saga Golden Sun qui reste LA série de RPG phare de la GameBoy Advance.

Si on ne peut pas rejouer à des tournois ou à des matchs déjà réussis dans le mode histoire, on en a cependant la possibilité depuis le menu principal du jeu. L'occasion aussi d'affronter les personnages emblématiques de l'univers Mario qui sont ici au nombre exorbitant de... trois. En gros, une mise en bouche, si vous en voulez plus, achetez la version N64. Là encore, on se plaindra des designs absolument hideux qui réussissent à donner un aspect un peu inquiétant à Mario et à Luigi, et je ne pense que ça ait été l'intention. C'est un exemple comme un autre de la catastrophe du titre de ce côté. A part ça, l'intérêt initial du jeu est désormais beaucoup plus limité par l'absence des options d'interactivité avec la version N64 et même par la désactivation du mode multijoueur (2 joueurs reliés par le câble Link à l'origine), évidente pour un jeu de la console virtuelle, empêchant ainsi des parties qui faisaient autrefois l'intérêt principal de ces deux versions. Maintenant, le jeu possède un certain degré de rejouabilité qui durera aussi longtemps que tu trouveras d'intérêt à refaire des parcours déjà terminés pour améliorer ton score ou gagner en expérience. On est vite à bout généralement et on préférerait réunir tout ce beau monde pour une belle partie de kart plutôt que de continuer à tâter du club.

Du côté technique, le jeu était plutôt correct pour de la GameBoy Color mais loin d'être beau. Bien que très colorés, les graphismes sont limités et les designs des personnages sont plutôt... moches. Ca ne vaut pas la réalisation des premiers jeux Pokémon là-encore, et on est à nouveau surpris de se dire que c'est Camelot, la boîte qui est à l'origine de Golden Sun, qui est aux commandes. Autant Golden Sun possédait une réalisation superbe et impeccable pour de la GameBoy Advance, autant là on ne peut pas dire qu'ils poussent la GameBoy Color dans ses derniers retranchements, se contentant du minimum acceptable. Le jeu s'en tire toutefois plutôt bien dans les parcours de golf avec une animation plutôt pas mal et de bons level-designs. Du côté du son, les bruitages sont très réussis et ils contribuent énormément à l'immersion du joueur mais les musiques (qui incluent des remix des thèmes des jeux Mario) ne sont par contre pas franchement mémorables, soit totalement transparentes, soit agaçantes. Notons aussi la présence d'un bug magistral qui, s'il ne t'empêchera pas de conclure le jeu, viendra parasiter ta remise du trophée du dernier tournoi, la récompense ultime, comme un jour inoubliable de mariage en plein milieu d'une tempête de pluie avec de fortes rafales de vent. Ce jeu ne te laisse même pas savourer ton bonheur, que veux-tu, après tes longues heures de labeur à gagner tous les parcours et à vaincre tous les champions en un après-midi ou deux.

Voilà en gros, apprenti-golfeur, pour ce petit tour de ton nouveau club. Il est indéniable qu'il a perdu son prestige d'autrefois et que ce que l'on en retient aujourd'hui sont surtout ses limitations épurées de nombreuses fonctionnalités de la version d'origine pour profiter des parties en multijoueurs. Malgré des retrouvailles sympathiques, celles-ci sont plutôt décevantes et s'achèvent avec la même amertume qu'une réunion d'anciens du lycée qui auraient pris un sale coup de vieux. C'est le cas avec ce jeu qui, bien que bon pour l'époque et ayant un peu introduit le concept des RPG sportifs pour de nombreux joueurs, a salement vieilli et ne tient plus du tout la route face aux productions actuelles telles que l'excellente saga des Inazuma Eleven pour le football, ou encore le Mario Golf sorti sur GameBoy Advance. Si tu veux profiter d'un vrai RPG sur Mario Golf, tu ferais mieux de privilégier cette excellente suite avec le moteur graphique, les bruitages et les menus (!!) de Golden Sun qui résout pas mal d'issues présentes dans cette version et qui est ressortie récemment sur l'eshop de la Wii U, tandis que si tu veux profiter de vraies parties en multijoueurs, tu peux immédiatement passer ton chemin et t'intéresser au dernier opus sorti sur 3DS. Cette première cuvée de Mario Golf était loin d'être la meilleure et, heureusement, le meilleur était encore à venir. Reste toutefois un jeu plutôt sympathique et pas cher qui peut valoir le coût de s'y attarder quelques heures, à défaut d'une Wii U ou du dernier opus en date sur 3DS vendu plein pot.

Verdict: Bon (12/20).

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