Phoenix Wright : Ace Attorney

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Glass Heart
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Phoenix Wright : Ace Attorney

Message non lu par Glass Heart » 02 nov. 2013, 17:02

Phoenix Wright : Ace Attorney : Dual Destinies (Gyakuten Saiban 5)

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Episode 1: Turnabout Countdown

Au cours d'un procès, une bombe servant de preuve à conviction explose en pleine salle d'audience. Cet événement tragique illustre à lui seul le chaos qui règne au sein du monde juridique durant l'ère connue sous le nom d'âge sombre de la loi.

L'accusée est Juniper Woods, une amie d'enfance d'Athena Cykes, la nouvelle protégée de Phoenix Wright. Apollo Justice, qui officiait lors de ce procès, est grièvement blessé. Venant tout juste de récupérer son badge d'avocat, Phoenix fait son grand retour au tribunal pour prendre la défense de la jeune femme.


Episode 2: The Monstruous Turnabout

Apollo Justice accompagne la jeune Trucy Wright, la fille adoptive adolescente de Phoenix, au village de Nine-Tails Vale pour rendre visite à son amie Jinxie Tenma, employée comme domestique au manoir du maire Rex Kyubi. Le village, devenu récemment une attraction touristique, célèbre le festival du renard à neuf queues qui chassa autrefois le démon Tenma Taro de la vallée. Dans les faits, la légende raconte que le renard à neuf queues aurait enfermé Tenma Taro dans un temple. Aujourd'hui, la demeure du maire aurait été construite sur ce temple et le démon serait enfermé dans une pièce condamnée du manoir.

Au cours des festivités, le corps sans vie de Rex Kyubi est découvert par Jinxie dans une pièce fermée, empalé avec une épée. Tout autour de lui, des plumes gisent dans son sang, et juste à côté se tient la porte du démon. Damian Tenma, le maire de la ville voisine rivale de Tenma Town et père de Jinxie, était le seul à se trouver dans la pièce au moment de la découverte du corps, inconscient près du maire Kyubi. Pour la police, il est le seul à avoir pu commettre ce crime. Pour les villageois, l'inquiétant maire Tenma se serait laissé porter par son ambition dévorante et il aurait voulu libérer Tenma Taro, des témoins affirmant avoir aperçu le démon depuis.

Apollo accepte la requête de Trucy de prendre la défense du maire Tenma. Son employeur Phoenix Wright lui confie alors une toute jeune recrue afin de l'assister dans son enquête et au tribunal: Mlle Athena Cykes, une jeune femme qui vient juste de décrocher son badge d'avocat et diplômée en psychologie à l'âge de 18 ans. Ensemble, ils vont devoir résoudre cette mystérieuse affaire afin d'innocenter le père de Jinxie des charges qui pèsent à son encontre. Mais leur adversaire au tribunal n'est autre que l'avocat Simon Blackquil, l'homme même qui a provoqué l'entrée du monde judiciaire dans l'âge sombre de la loi par sa condamnation dans une affaire de meurtre, sept ans plus tôt.


Episode 3: Turnabout Academy

Themys Legal Academy, une institution prestigieuse pour tous les juristes en devenir. Mais, en ces temps troublés d'âge sombre de la loi où la victoire au tribunal importe plus que la recherche de la vérité, deux doctrines s'opposent au sein même de l'école: une idéaliste qui recherche la victoire par le biais de moyens légitimes, et une seconde qui prône que la fin justifie les moyens et qui enseigne aux étudiants comment falsifier des preuves et monter de fausses charges. Themys Legal Academy est ainsi le reflet même d'un monde juridique au bord d'un gouffre moral et qui a perdu la confiance des citoyens.

Au cours de la fête de l'académie, le professeur Constance Courte demande à rencontrer l'avocat Phoenix Wright et ses assistants Apollo Justice et Athena Cykes. Mais la rencontre n'aura jamais lieu. Le corps du professeur Courte est retrouvé sur la scène même du festival, au cours d'une représentation d'un faux procès animé par les étudiants de l'académie. Plus troublant, les circonstances du drame ressemblent trait pour trait au scénario du faux procès dont les détails n'étaient connus que de la victime et de l'étudiante qui a conçu l'intrigue, Juniper Woods, une amie d'enfance d'Athena et élève modèle de l'académie.

Avec l'assistance d'Apollo, Athena décide de prendre personnellement la défense de Juniper, mais son amie se montre d'emblée très distante à son égard. Les charges sont accablantes et Juniper semble vouloir garder certaines choses sous silence. Un verdict "coupable" semblant très probable, le professeur Means tente de convaincre Athena de défendre son amie jusqu'au bout, même si cela implique la fabrication de fausses preuves. Est-ce là le prix à payer pour défendre une innocente en cet âge sombre de la loi ?


Episode 4: The Cosmic Turnabout

Le lancement d'une nouvelle fusée a lieu au Cosmos Space Center. Clay Terran, le meilleur ami d'Apollo depuis l'enfance, s'apprête à réaliser son rêve d'aller dans l'espace en compagnie de son idole de toujours, l'astronaute Solomon Starbuck. Mais le lancement est annulé suite à un attentat à la bombe et, dans le chaos ambiant, Clay est retrouvé mort assassiné. Retrouvé inconscient non loin, Starbuck est aussitôt arrêté par la police, étant apparemment le seul à avoir pu commettre ce crime.

Avec l'assistance d'Athena, Apollo Justice décide de prendre la défense de M. Starbuck afin de l'innocenter et surtout de traquer le véritable assassin de son ami. Mais Athena remarque qu'Apollo se conduit étrangement, et un drame va venir perturber le bon déroulement du procès.


Episode 5: Turnabout for Tomorrow

Suite directe de The Cosmic Turnabout.

[spoiler]Solomon Starbuck a été innocenté mais l'affaire du Cosmos Space Center est loin d'être résolue. Phoenix Wright plonge dans la dépression après que ses efforts pour prouver l'innocence de son client n'aient fait que déterminer la culpabilité d'Athena Cykes dans cette affaire. Les charges à son encontre viennent aussi remettre en cause une autre affaire qui s'était déroulée sept ans plus tôt dans ce centre et au cours de laquelle le Dr. Metis Cykes, la mère d'Athena, avait été retrouvée assassinée, une affaire pour laquelle Simon Blackquil a été jugé coupable et condamné à mort et qui a entraîné l'entrée du monde judiciaire tout entier dans l'âge sombre de la loi. La protégée de Phoenix était-elle donc vraiment la source de tous les troubles qui gangrènent le monde judiciaire depuis des années ? Pourtant Simon Blackquil continue d'affirmer sa propre culpabilité dans cette affaire. Quelle sombre vérité cachent ces deux-là ?

Tandis que Phoenix décide d'enquêter davantage avec l'infime espoir de découvrir l'innocence de la jeune femme, Apollo est quant à lui bien décidé à venger son ami Clay Terran en s'assurant de la peine de mort envers son assassin. Un autre drame vient encore compliquer les choses quand Aura Blackquil, la soeur de Simon, prend le personnel et les visiteurs du centre spatial en otage afin de forcer le tribunal à réévaluer d'urgence l'affaire Metis Cykes maintenant qu'un autre suspect a été découvert, dans l'espoir de faire acquitter son frère sur le point d'emprunter le couloir de la mort. Le monde judiciaire parviendra t-il à sortir de ces jours sombres avec la double condamnation d'Athena ?
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Episode 6: Turnabout Reclaimed (DLC)

Alors qu'il vient tout juste de récupérer son badge d'avocat, Phoenix Wright doit reprendre le chemin des tribunaux pour une nouvelle affaire. Sasha Buckler, employée d'un parc océanique, le charge de défendre son ami Orla, accusée du meurtre de Jack Shipley, le propriétaire du parc. Mais cette affaire ne ressemble à aucune autre car l'accusé n'est autre... qu'un orque du parc.


Chronique:

Phoenix Wright est de retour ! Après avoir fait le bonheur des joueurs sur DS à travers cinq épisodes généralement de très bonne qualité, l'avocat phare du monde des jeux vidéo fait son entrée sur la nouvelle console de Nintendo, la 3DS. Un retour attendu qui est malheureusement troublé par les circonstances dans lesquelles Capcom a exporté le jeu en Occident. Suite aux ventes décevantes des précédents opus, l'éditeur-développeur ne semble plus vraiment croire au potentiel de sa série en Occident et si ce nouvel épisode nous est finalement parvenu, c'est au prix d'un travail de localisation déplorable, uniquement disponible sur l'eshop de la 3DS et en version anglaise. D'entrée de jeu, cela réduit considérablement le champ d'acheteurs potentiels pour un visual-novel, genre où les dialogues tiennent une place primordiale dans le gameplay. Maintenant, on ne va pas refaire un procès qui a déjà été fait de nombreuses fois à Capcom et étudions d'un peu plus près ce nouvel opus des aventures de Phoenix Wright.

Intitulé Gyakuten Saiban 5 au Japon, Dual Destinies est donc la suite directe d'Apollo Justice : Ace Attorney. Si le précédent opus avait introduit un nouvel avocat qui venait prendre la relève de Phoenix Wright, ce nouvel opus marque un vrai retour en arrière en remettant le célèbre avocat en vedette. Toutefois, on assiste à une révolution importante dans le concept puisque ce n'est plus un seul avocat que l'on va désormais pouvoir suivre dans ses pérégrinations mais un groupe de trois avocats aussi différents que complémentaires qui se succèdent selon les affaires (souvent un avocat principal et un assistant parmi les trois). Si on retrouve bien sûr l'incontournable Phoenix Wright, on pourra tout aussi bien suivre les exploits de son disciple Apollo Justice ou de la nouvelle recrue de la "Wright Anything Agency", la toute jeune Athena Cykes. Chacun a sa propre manière d'appréhender une affaire en fonction de son tempérament et son expérience professionnelle, et chacun possède un pouvoir spécial pour confondre les suspects. Si Phoenix possède toujours le pouvoir de voir les secrets des suspects sous la forme de verrous et si Apollo détecte leurs mensonges en remarquant leurs tics, Athena possède quant à elle la capacité de déterminer les émotions des témoins au cours de leurs dépositions afin de remarquer les émotions suspectes, lesquelles traduisent souvent des vérités cachées dissimulées derrière les propos. Ces séquences donnent généralement lieu à des mini-jeux d'intérêt variable, le plus intéressant étant clairement le pouvoir d'Athena qui représente un défi prenant, malgré son absence totale d'enjeux (les erreurs ne sont pas sanctionnées lors de ces passages).

Le fait d'accompagner ainsi trois personnages différents permet de renouveler en profondeur l'intérêt de l'histoire et du gameplay en variant les plaisirs, d'autant que la personnalité de chacun est brillamment mise en avant par le scénario. Depuis la trilogie originale, Phoenix Wright est devenu un avocat accompli, beaucoup plus serein et confiant que par le passé (mais n'ayant rien perdu de son superbe sens de l'ironie), qui revient au tribunal après avoir fraichement lavé son nom et son honneur des accusations proférées à son égard dans l'épisode précédent. Apollo est quant à lui un jeune avocat beaucoup plus passionné et idéaliste, mais ce trait de caractère se retourne contre lui quand le doute finit par assaillir son esprit, menaçant de le faire sombrer du côté obscur. Enfin la nouvelle venue Athena vient apporter un vent de fraicheur, de bonne humeur et d'humour, mais surtout beaucoup de peps, à la dynamique du trio. Mais derrière cette bonne humeur apparente se cachent des troubles profondément enfouis et la jeune femme nous réserve de bien terrifiantes surprises. Tous ces personnages ont donc une histoire personnelle souvent sombre et profonde qui se développera ou qui se dévoilera au cours du jeu, nouant un noeud dramatique qui viendra remettre en cause toutes leurs convictions lors des ultimes chapitres. Un grand soin a été apporté à la plupart de ces nouvelles affaires afin que les personnages se trouvent souvent au centre des enjeux humains, plus que de simples spectateurs des drames.

Dans Dual Destinies, le monde judiciaire traverse une période troublée connue sous le nom d'âge sombre de la loi où la victoire au tribunal importe désormais plus aux juristes que la recherche de la vérité. De ce fait, des pratiques illégales comme la falsification de preuves ou la construction de fausses charges sont devenus monnaie courante, et la plupart des nouveaux avocats sont des imposteurs en quête de gloire, entraînant la méfiance des citoyens à l'encontre du système juridique. A l'origine de cette ère sombre se trouve la condamnation à mort de Simon Blackquil, jeune procureur, pour un meurtre commis sept années auparavant. En attendant le jour de son exécution, Blackquil continue étrangement d'officier au tribunal, ce qui ne fait que renforcer le doute à l'encontre du monde juridique. Et c'est avec cet adversaire aussi implacable que magnifiquement narcissique que le joueur va devoir en découdre pendant la plupart des affaires, personnage aussi charismatique que mystérieux et intéressant sans pour autant parvenir à égaler la classe de Godot (l'incontournable avocat à la tasse de café de Trials and Tribulations, le troisième opus de la série). Nos héros vont devoir ainsi faire face à ce contexte troublé au cours d'une nouvelle série d'affaires, lesquelles mettent souvent en valeur l'importance des liens d'amitié et de confiance que l'on porte envers les autres afin de traverser ensemble les périodes de crise. Un joli discours assez convenu mais qui est plutôt bien traité dans l'ensemble, notamment lors des trois dernières affaires.

Les chapitres sont cette fois au nombre de cinq auxquels peut venir s'ajouter une sixième affaire disponible uniquement en DLC payant et qui nous proposent une série d'intrigues aussi variées qu'intéressantes. Si la première est comme souvent une introduction servant de tutorial, elle a le mérite de plonger le joueur dans une affaire au contexte particulièrement trouble dont la réelle importance ne s'éclaircira qu'au cours des ultimes chapitres du jeu. La seconde intrigue plonge le joueur au coeur d'une histoire fantastique où les superstitions locales d'un village viennent semer le trouble et la confusion sur une affaire de meurtre. Etant la seule du jeu initial à ne pas avoir de lien particulier avec l'intrigue principale, elle permet surtout de se familiariser avec les personnages principaux, parmi lesquels la nouvelle venue Athena Cykes, l'avocat de l'accusation Simon Blackquil ou encore le détective Bobby Fulbright ("In Justice we trust !"). Cette affaire se révèle particulièrement bien construite et elle est assurément celle qui demandera le plus au joueur de faire preuve de logique. La troisième se déroule quant à elle dans une académie prestigieuse où, en ce temps troublés d'âge sombre de la loi, deux doctrines se confrontent au sein même de l'éducation, la première prônant la recherche de la victoire par le biais de moyens légitimes et la seconde l'acquisition de la victoire par le biais des moyens nécessaires (fausses charges, fabrication de preuves) pour arriver à faire carrière dans un monde judiciaire en crise. Cette situation est illustrée par l'histoire de trois amis, étudiants dans cette école, dont les liens d'amitié sont mis en doute par leurs affinités personnelles pour chacune de ces doctrines. Les deux derniers chapitres, quant à eux, traitent d'une même affaire se déroulant dans un centre spatial de recherche et ayant des liens profonds avec l'histoire personnelle de nombreux personnages du jeu, menant le joueur de surprise en surprise jusqu'à un dénouement riche en tensions et en émotions. Enfin, une sixième affaire totalement indépendante de l'intrigue principale peut s'ajouter au programme si le joueur est prêt à mettre la main au porte-monnaie. Celle-ci nous présente la première affaire dont Phoenix Wright se voit chargé après avoir récupéré son badget d'avocat. Une affaire décalé où notre avocat préféré va devoir prendre la défense d'un... orque. L'esprit déjanté est indéniablement là mais cette intrigue est cependant la moins intéressante des six, bien que toujours sympathique, ce qui fait qu'elle n'est pas vraiment indispensable au jeu de base malgré sa petite dizaine d'heures de jeu supplémentaire non négligeable. A chacun de voir donc si ce chapitre vaut suffisamment le coup pour débourser quelques euros de plus afin d'avoir le jeu complet.

Le gameplay, quant à lui, ne change généralement pas de la formule classique mais a été significativement simplifié lors des phases d'enquête afin d'assurer une meilleure fluidité du récit et de l'expérience du jeu. Les phases de recherche d'indices (des point and click) n'ont ainsi lieu que dans quelques endroits bien particuliers et le curseur montre au joueur les endroits pouvant être intéressants à examiner au lieu de le laisser chercher au hasard. Pour contre-balancer ça, les décors sont explorables sous différents angles (trois au maximum), un même élément pouvant être dissimulé ou révéler une vérité cachée selon l'angle à travers lequel il est examiné. Cela ne révolutionne pas vraiment le gameplay mais ça apporte néanmoins un petit plus. Pour le reste, les déplacements nécessaires ont aussi été limités, préférant faire passer au joueur une bonne dizaine ou quinzaine de minutes sur un même lieu avec une somme importante d'informations afin de lui éviter de faire de sempiternels allers et retours d'un lieu à l'autre comme dans les jeux précédents. Si certains trouveront cela un peu trop dirigiste, cela renforce à l'inverse le rythme et le dynamisme du jeu, même si ça l'apparente du coup encore davantage à un visual-novel.

Les phases de procès, quant à elles, restent fidèles à elles-mêmes avec les incontournables séquences de contre-interrogatoires où le joueur devra sans cesse pousser chacune des déclarations des témoins afin de récolter davantage d'informations, avant de soulever une incohérence appuyée par une preuve spécifique, ou alors de répondre aux questions avancées par le juge ou par l'accusation afin de tenter de faire pencher le déroulement du procès en sa faveur. On retrouve bien sûr la mise en scène efficace et dynamique de la série, appuyée par une grande variété d'animations (les expressions des témoins sont toujours aussi hilarantes lorsqu'ils sont percés à jour, surtout les coupables) et par des musiques irréprochables, ainsi que par la bonne dose d'humour ironique et de dérision qui ont fait le succès et la saveur particulière de la franchise, tout cela pour le plus grand bonheur des fans. Ces phases de tribunal ne présentent toutefois pas un grand challenge, une inspection minutieuse des preuves et un peu de logique pouvant permettre au joueur de se sortir de toutes les situations sans trop de problèmes. Pas de piège ici pour entraîner un game over immédiat et il est même rare que la barre de vie descende tant les possibilités d'erreurs se révèlent limitées.

Ce qui vient renforcer superficiellement le challenge, ce sont les mini-jeux liés aux pouvoirs de nos trois avocats, notamment la recherche des émotions suspectes dans les dépositions des témoins (le pouvoir d'Athena) qui n'est pas forcément si facile qu'on le croit et qui entraîne facilement des erreurs, ce qui aurait pu constituer un vrai challenge... si les erreurs étaient sanctionnées lors de ces séquences (ce qui n'est pas le cas). Toutefois, comprendre la mentalité du suspect est plus subtil qu'il n'y parait, le joueur ne devant pas se contenter de repérer des émotions louches mais aussi l'absence d'émotions particulières à un moment donné de la déposition, ou même la variation de l'intensité d'une émotion en fonction de la situation. Ce mini-jeu trouve le summum de son intérêt lors des confrontations avec des témoins totalement envahis par leurs émotions ou capable de les contrôler pour corser significativement le tout (et de rendre le travail d'Athena cauchemardesque du même coup), rendant alors très difficile la recherche d'une émotion particulière. Il faudra alors comprendre la logique derrière la manière dont le suspect gère ou appréhende cette foule d'émotions pour arriver à trouver celle qui sort de lot et qui est capable de mettre à jour le témoin, même si le jeu ne manque pas de donner des indices parlants au joueur en cas d'échec. La force de ces séquences vient aussi du fait qu'elles sont parfaitement homogènes avec le déroulement de l'intrigue, survenant toujours à un moment particulier où un grand secret profondément intime aux personnages est sur le point d'éclater au grand jour, et on se plait alors à décortiquer progressivement la mentalité du témoin jusqu'à trouver l'origine de son trouble.

On retrouve ainsi le gameplay particulier et si terriblement accrocheur de la série avec quelques nouveautés savoureuses qui viennent dynamiser l'intérêt de ce nouvel opus. Tant en terme de réalisation qu'au niveau du gameplay, Dual Destinies s'impose comme l'opus le plus prenant et le plus immersif de la série à ce jour, et son histoire s'impose également parmi les toutes meilleures avec l'excellent Trials and Tribulations.

Maintenant, ce constat général très positif ne se fait pas aussi sans certaines réserves. En premier lieu, une partie des joueurs pourront reprocher au jeu d'avoir grandement simplifié certains aspects du gameplay, ce qui nuit par là également à la durée de vie (la progression est très fluide, on ne perd pas de temps à chercher) et au challenge (la possibilité d'un game over est quasiment nulle), ce qui sert paradoxalement le rythme du jeu et la fluidité de l'histoire. Et si ce cinquième opus a de quoi occuper une bonne quarantaine (voire cinquantaine) d'heures de jeu avec ses cinq ou six chapitres, le concept même fait que le degré de rejouabilité est relativement faible une fois que le joueur connait les tenants et aboutissants d'une affaire et il faudra alors attendre un moment avant de trouver un réel intérêt à replonger le jeu et à redécouvrir des affaires déjà résolues.

Mais surtout, l'aspect le plus gênant et peut-être le plus critiqué reste le fan-service. Le jeu caresse littéralement le fan dans le sens du poil, faisant intervenir nombre de personnages importants apparus dans les jeux précédents de la série le temps d'apparitions plus ou moins justifiées (souvent pas). Que penser lorsqu'un certain personnage emblématique fait son grand retour pour tenir le rôle de l'accusation, le temps de confronter Phoenix une ou deux fois, avant de se barrer juste après pour rendre sa place au procureur attitré de cet opus ? Le fan doit-il être satisfait que ce passage soit présent dans le jeu ou bien penser qu'on se moque un peu de lui ? Pareil pour la quasi-totalité des personnages faisant leur coming-back qui détournent finalement l'attention du joueur du coeur de l'intrigue plus qu'autre chose. A trop vouloir contenter les fans, Capcom a finalement fait un peu n'importe quoi, préférant penser en terme de quantité plutôt qu'en terme de qualité. Avec un casting pareil, il y avait certainement de quoi alimenter de bonnes intrigues, pas juste se contenter de les faire apparaître pour faire un petit coucou en passant avant de les voir disparaître définitivement une petite vingtaine de minutes plus tard.

Le jeu a ainsi ses petits travers, mais cela ne change en rien le constat global qui est quand même très positif. En fait, en marquant la transition vers la 3DS, Dual Destinies renouvelle l'intérêt de la franchise Ace Attorney. Les nouveautés sont souvent excellentes et certaines choix de gameplay, s'ils ne feront certainement pas l'unanimité, sont généralement assez justifiés. Cet opus offre surtout l'un des meilleurs scénarios et l'un des meilleurs castings de personnages principaux de la série, plus riches en surprises que jamais. Pour les fans, si on peut évidemment regretter que Capcom ait placé si peu de conviction dans la localisation de cet opus, il serait néanmoins dommage de passer à côté pour ceux qui n'ont pas de problème particulier avec l'anglais tant il se révèle riche et digne de ses prédécesseurs. Assurément l'un des meilleurs opus avec Trials and Tribulations, et une formidable conclusion s'il devait être le dernier de la série que l'on devait voir arriver chez nous ! "In Justice we trust !"


Graphismes: Le passage de la série à la nouvelle génération de consoles lui octroie une nouvelle jeunesse. S'ils n'ont pas la prétention d'exploiter pleinement le potentiel de la 3DS, les graphismes sont généralement d'un bon niveau mais c'est surtout la qualité des animations des personnages qui force le respect, ainsi que la mise en scène dynamique des séquences de tribunal. Le jeu est aussi ponctué de quelques cinématiques animées d'assez bonne qualité réalisées par le studio Bones (à qui l'on doit entre autres les excellentes adaptations animées de Fullmetal Alchemist). La 3D est, quant à elle, purement anecdotique et on ne loupera rien en la désactivant.

Jouabilité: On retrouve le gameplay habituel de la série: original, simple, intuitif et terriblement accrocheur. Si Dual Destinies reprend des éléments introduits dans les jeux précédents comme le système de verrous et le mini-jeu consistant à repérer les tics des témoins, la nouveauté principale reste le système d'analyse d'émotions qui se révèle tout aussi accrocheur. La difficulté est relativement peu élevée (mais requiert cependant un bon niveau d'anglais), ce qui le rend idéal pour découvrir la série.

Durée de vie: Cinq chapitres sont disponibles dans la version de base, et un sixième est disponible en DLC payant. De quoi occuper une bonne quarantaine ou cinquantaine d'heures, ce qui constitue une durée de vie tout à fait honorable. Le concept même du visual-novel fait que le degré de rejouabilité est relativement peu élevé, une affaire résolue n'ayant plus aucun secret pour le joueur.

Bande-son: Le sans-faute quasi-complet ! Les musiques composées pour le jeu font clairement partie des meilleures de la série avec nombre de nouveaux thèmes prenants ou de remix réussis qui donnent toute leur puissance aux différents scénarios proposés. Les bruitages sont eux magnifiquement traités, complètement indissociables des multiples animations des personnages, contribuant ainsi énormément à l'immersion. Seules les voix anglaises constituent un vrai point noir, mais celles-ci ne sont heureusement présentes qu'au cours des cinématiques animées et d'une ou deux exclamations dans le tribunal. Pas de voix japonaises malheureusement.

Scénario: Les cinq affaires proposées offrent une vraie diversité d'intrigues et de décors et chacune réserve de multiples rebondissements qui tombent toujours à point nommé pour surprendre le joueur alors qu'il pensait avoir enfin compris la vérité d'une affaire. L'une des forces du scénario est de ne pas oublier de traiter les différents personnages qui se révèlent plus que jamais dans toute leur profondeur et leur complexité. Si on ne manquera pas de noter les évolutions respectives de Phoenix et d'Apollo depuis les précédents opus, ce sont surtout les nouveaux venus Athena Cykes et Simon Blackquil qui tirent leur épingle du jeu par leur capital sympathie indéniable, leur complexité surprenante et leur charisme puissant. Chaque affaire met en avant un duo de personnages différent, ce qui contribue aussi énormément à l'attachement du joueur à leur égard et au choc ressenti lors des gros rebondissements de l'histoire. Capcom réitère là l'exploit de réaliser une histoire aussi prenante et aboutie que celle de Trials and Tribulations (l'opus le plus apprécié jusque là). Indéniablement, le gros point noir reste l'absence de traduction française traduisant le manque de confiance regrettable de Capcom envers l'un des meilleurs opus de la série.

En résumé: Phoenix Wright signe là son grand retour et son entrée sur une nouvelle génération de consoles avec l'un des meilleurs jeux de la franchise. Sorti dans un climat de méfiance et de défiance de la part des joueurs face au travail de localisation déplorable de l'éditeur Capcom, cela ne devrait occulter en rien la qualité même du jeu qui se révèle tout bonnement exceptionnelle. Reprenant le meilleur des opus précédents tout en introduisant de nouvelles mécaniques de jeu qui figurent parmi les meilleures innovations de la série, Dual Destinies s'impose de lui-même comme le jeu le plus abouti de la franchise Ace Attorney en terme de réalisation et de gameplay et tout aussi abouti que le cultissime Trials and Tribulations en terme d'histoire. Un véritable best-of qui constitue un must pour les fans, aussi bien les nouveaux joueurs que ceux qui ont découvert les aventures de Phoenix il y a déjà plusieurs années et qui prendront certainement leur pied avec ces retrouvailles mémorables ! Une très bonne compréhension de l'anglais s'impose malheureusement comme une condition sine-qua-non, mais cela ne devrait en rien retenir ceux qui se sentent relativement à l'aise avec la langue, d'autant que le jeu est disponible à un prix relativement accessible (25 euros).

Verdict: Excellent (17/20).

Gabfevri
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Enregistré le : 17 mai 2016, 08:39

Re: Phoenix Wright : Ace Attorney

Message non lu par Gabfevri » 19 mai 2016, 18:12

Salut,
Phoenix Wright: Ace Attorney est le jeu que je préfère ! Je trouve qu’il se démarque des autres opus de la saga et qu’on a droit à un gameplay dynamique du début à la fin. En tout cas, c’est un titre que je vous conseille fortement d’essayer. Franchement, vous ne le regretterez pas !

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