Je partage totalement l'avis d'Einah.
J'effectue tous mes achats sur internet, principalement sur Amazon. Pas besoin d'aller voir un libraire. Et ça ne fait pas de moi un fainéant, je sais me bouger quand il le faut : pour travailler premièrement, mais aussi pour faire des activités diverses (du sport notamment). C'est juste que
je priorise mes activités, et mes priorités (et celles d'Einah) ne sont sans doute pas les mêmes que les vôtres.
Une journée, c'est 24h. Je dors en moyenne 8h par jour, j'en travaille 9. Il me reste 7h pour mes autres activités. Alors non, pas le temps d'aller chez un libraire. Et ça fait certainement pas de moi une feignasse.
Ensuite, libraire, boucher, boulanger... C'est tout pareil : c'est du business. Il y a les grandes entreprises, et les petits commerçants. Reporter sur le dos des clients la délicate situation des librairies indépendantes, c'est un peu du foutage du geule. Les faire culpabiliser, encore plus. Chacun est libre de consommer où il veut, sans qu'on le juge.
Si la fermeture d'une librairie entraînera irrémédiablement des licenciements, celle d'un entrepôt amazon en occasionnera aussi. Je ne pense pas que ton travail, Luciole, ait plus de valeur que celui d'une magasinier amazon.
L'état a quand même créé la loi lang pour permettre aux petites librairies de résister aux géants du commerce. C'est déjà pas mal, non ?
Amazon n'est pas devenu un géant du jour au lendemain. Les libraires ont eu du temps pour se moderniser, et répondre aux nouvelles attentes des clients, ainsi qu'aux évolutions d'un marché en constante mutation. Certains ont réussi et subsistent (cf exemples donnés par d'autres précédemment), d'autres ont loupé le coche et ont fermé leurs portes. Tant pis pour eux. Ça ne me réjouit pas, mais ça ne m'attriste pas non plus.
Euh... J'avoue ne pas du tout comprendre ton tout dernier argument, Einah... Le livre est quand même un milieu très différent car il s'agit d'un bien culturel qui engendre les passions, encore même plus que l'industrie du disque ou du cinéma d'un point de vue commerce.
Ça, c'est un jugement d'otak', pas une vérité. Un disquaire ou un ouvreur de cinéma n'aura sans doute pas le même avis que toi.
De nombreuses entreprises ouvrent et ferment chaque jour... Et culturelle ou non, une entreprise est avant tout une entreprise, avec des hommes et femmes qui en vivent derrière.
Moi quand je travaille dans ma boulangerie, c'est "avec passion" que je dispose mes pâtisseries dans la vitrine, pour donner envie aux clients. Et c'est également avec passion que je les conseille afin qu'ils choisissent le meilleur gâteau pour l'anniversaire de leur gosse.
Et le boucher qui sélectionne les plus belles pièces de viande pour ses clients, il le fait aussi avec passion. C'est pareil que Luciole. On fait du commerce, on vend juste pas le même produit.
Il n'y a pas que dans le culturel qu'on travaille avec passion, ou qu'on engendre les passions : certains éprouvent plus de plaisir à déguster une pâtisserie fondante et sucrée ou un pavé de bœuf bien juteux qu'à lire un livre.
Et c'est pour convaincre les personne qui, comme toi, voient énormément d'avantage à la vente par internet, que les libraires se doivent de se rendre indispensable, en sympathisant avec leurs clients (j'ai des clients qui viennent à la libraire uniquement pour me voir, qu'ils achète quelque chose ou pas), en étant évidemment poli et en montrant qu'ils sont capable de répondre à la quasi-totalité des demandes. Je pense que ce contacte humain est important, et le libraire a souvent une culture littéraire importante qui lui permet de rebondir d'un ouvrage à l'autre pour satisfaire toute les demandes.
Pour le contact humain, j'ai ma famille et mes amis. Pas besoin d'un libraire.
Je pourrais généraliser un peu comme tu l'a fais précédemment, Luciole, en écrivant que les clients qui ont le temps de se déplacer dans ta librairie juste pour te voir, sont sûrement des chômeurs ou des glandeurs qui n'ont absolument rien à foutre de leur journée (bref, des feignasses)... Mais je le ferai pas, car ça serait juste un jugement de valeur à la mords-moi-le-noeud...