Allez, j'avais promis une réponse (vu que j'aime bien le sujet), je m'en acquitte donc :
Vous les lisez les onos ?
"Lire" est un grand mot... Perso, je les perçois comme une information nécessaire mais "invisible". Ce que je veux dire par là, c'est que si une ono est traduite complètement, je n'ai pas à me poser la question de sa présence, parce qu'elle va de paire avec la scène. D'où la fluidité de lecture apportée par une traduction totale.
Par exemple :
Sur la première case, il pourrait aussi bien pleuvoir, ou qu'une énergie maléfique s'abatte sur la maison. Mais non, c'est une énorme boule d'acier qui tombe du ciel et fait trembler le sol. Ce qui explique l'onomatopée à la case suivante, avec les objets tremblants sur la table.
Alors oui, c'est compréhensible grâce au texte et au contexte. Mais ce n'est pas le but premier de l'ono à mon sens, mais de fournir une information directement accessible et sans effort, comme le fait de respirer. La non-traduction d'une ono, c'est obliger le lecteur à se poser des questions sur quelque chose qui est naturellement présent et qui ne demande pas d'explications, normalement.
Pour moi, cela dépend du style du titre, mais la gêne est plus ou moins omniprésente. Et encore, dans certain titre plus quotidien et plus tranche de vie, paradoxalement, c'est parfois encore plus gênant.
Lily de La Planche a écrit :Parce que si ça ne se lit pas, autant garder l'ono originale (avec une traduction pour la compréhension) parce qu'elles sont déjà assez fortes graphiquement pour permettre une compréhension plus sensorielle.
Les onos originales auront beau être des oeuvres d'art et le résultat d'une recherche esthétique indéniable, peu importe, ce n'est pas leur intérêt. Les onos s'adaptent au style de l'auteur, et certaines sont donc plus travaillées que d'autres, afin de ne pas créer un déséquilibre de la planche. C'est normal. Mais ça ne change rien au fait qu'elles restent incompréhensibles dans la grande majorité des cas sans un solide contexte, et qu'elles auront beau être aussi belles qu'on veut, en tant que lecteur francophone, elles n'auront jamais l'impact d'une ono traduite complètement.
Voilà pourquoi j'évite au max les mangas ou les onos ne sont pas traduites. Si je le pouvais, je n'achèterais que chez Akata et Kurokawa, en d'autres termes.
Maintenant, c'est bon, je ne suis pas un extrémiste non plus, et plus de la moitié de mes mangas n'ont pas leurs onos traduites. Et j'apprécie autant le titre. Mais je sens "qu'il manque quelque chose quand même", malgré tout.
Est-ce qu'au bout d'un moment vous finissez par reconnaitre les onos originales (donc elles finissent par faire du sens) ?
Non, jamais, impossible ou presque. Cela demande une trop grande habitude de la lecture du japonais.
Et de toute façon, ça n'a aucun intérêt de laisser les onos japonais, vu que les lettreurs ici savent souvent faire un travail remarquable dans l'adaptation sans endommager en aucune façon la beauté de la planche. Il suffit de regarder School Rumble par exemple, où les onos s'adaptent de façon magnifique au style de Kobayashi.
Alors l'argument que "les onos japonaises sont bien plus belles que les onos traduites" ne tient pas. Sauf quand c'est GB One qui s'en charge...