Disons que la classification stricte shônen/shôjo/seinen etc par le magazine de prépublication est pour beaucoup de monde le meilleur moyen (ou plutôt le moins pire moyen) d'y voir à peu près clair dans un partage des genres de moins en moins net, mais que cette classification a de moins en moins de sens.
Déjà, la principale connerie en France est d'avoir récupéré ces termes de shônen, shôjo, seinen... sans avoir vraiment cherché à les comprendre, par facilité de rangement (en librairie notamment)... et on s'entête dessus alors que même au Japon ils ont de moins en moins de sens
Ces termes sont ultra réducteurs, ils l'ont toujours été mais ils le sont de plus en plus.
Du coup, je pense qu'aujourd'hui, il est bien plus parlant de zieuter le magazine de prépublication japonais plutôt que de se cantonner aux grands axes de classification shônen/shôjo/seinen etc (appellations trop larges avec lesquelles les Japonais sont eux-même embourbés aujourd'hui).
Par exemple, si un gars a envie de commencer Pandora Hearts en s'attendant à un bon gros shônen de base comme le laisse penser cette simple appellation de shônen, hop, un petit effort de renseignement sur son mag de prépu, le
G-Fantasy, lui permettra de mieux savoir à quoi s'attendre : du shônen avec un trait plutôt féminin, des beaux gosses avec quelques sous-entendus... bref, des séries classées shônen, mais qui auront un public surtout féminin (comme Black Butler, Saiyuki ou Nabari qui sont parus dans le même magazine).
Le magazine de prépublication en lui-même est bien plus important que les grosses appellations. 'fin, ça, c'est bien quand on peut faire la recherche sur internet, par contre c'est impossible de classer selon les mags de prépu en librairie en France.
Quant à la classification en magasin en France, il y a encore quelque temps je me serais dit que le plus logique serait plutôt de classifier selon notre vieux système de genres (aventure, action, comédie, historique, tranche de vie, romance, etc...), que là, au moins, on maîtrise à peu près. Mais même comme ça, il y a de nombreux titres qui seraient sujets à débat tant leur appréciation reste subjective. Exemple le plus parlant : Love Hina, que personnellement je classerais en comédie alors que d'autres le mettraient en romance. Donc en fait, aucun système de classification n'est satisfaisant, dans la mesure où classifier, c'est limiter forcément une série à quelques points en occultant tout le reste. Du coup, je me dis de plus en plus que la meilleure classification est soit par éditeur, soit par absence de classification : un simple ordre alphabétique comme ça se fait de plus en plus en BD, et comme je l'ai quasiment toujours vu en rayons cinéma en magasins. Exception faite des trucs à contenu érotico-porno. Parce qu'avoir Viewfinder à côté de Yotsuba ou Ruri Ruri à côté de Plum - un amour de chat, ça le ferait moyen