En effet, tout titre, pour être apprécié à sa juste valeur, nécessite des textes à la hauteur. Aussi bon soit la série, si la traduction des propos tenus par les personnages ou bien de la narration sont bancals, le titre perd au minimum 50% de sa saveur. Et c'est valable pour tous les genres, y compris les shônens, qui sont loin d'être des lectures où l'action prime sur tout et qui peuvent donc se permettre d'être plus ou moins négligés... Du moins, c'est là mon avis, mais sans doute pas celui de tout le monde
Je conçois donc le topic un peu de cette façon :
- D'abord, un peu comme un défouloir.
Vous avez détesté la façon dont un traducteur s'est chargé d'une série que vous attendiez (ou pire, de votre série préférée...), ou vous avez été déçu par un titre qui semblait sympa mais dont vous n'avez pas pu profiter de l'ambiance parce que la personne en charge n'en avait rien à cirer semble-t-il ? Venez exprimer votre colère d'avoir dépensé plus de dix euros pour un travail d'amateur ou de jemenfoutisme ! (Hayate, the combat butler et Spiral sont dans ma ligne de mire et vont s'en prendre plein la gueule...)
Ou bien un peu plus positif, vous avez été impressionné par la façon dont un traducteur a adapté une série, et vous en êtes particulièrement content ? Venez l'exprimer également, à votre guise !
- Enfin, amenez des pistes de réflexion sur ce qui représente une bonne traduction : respecter à la lettre le texte de l'auteur (je ne me fais pas d'illusions, les plaintes proviennent souvent du fait que certains ont lu les scans au préalable), ou penser avant tout au lecteur, et se permettre des libertés ?
Faut-t-il laisser les noms des techniques de combat en japonais ? La traduction de certains titres de séries vous gênent-elles, et considérez vous qu'il faut absolument laisser le titre en japonais ? Sinon, êtes-vous satisfait des titres choisis par les éditeurs en général ?
Faut-t-il laisser toutes les références culturelles, même les plus obscurs, juste parce qu'elles sont dans la VO ?
Êtes-vous sensibles au problème de syntaxe ou de répétitions, et est-ce que cela gêne votre lecture ? Avez-vous déjà arrêter une série à cause de la trad. ? Est-ce que vous prêtez attention au nom des traducteurs de vos titres, et est-ce que cela influence vos choix ?
Etc, etc. Il y a moyen de développer. Attention ! ceci n'est pas une liste exhaustive, ni une série de questions auxquelles il faut répondre ! Simplement quelques débuts de pistes à explorer sur la sensibilité de chacun par rapport traitement de ses titres dans le domaine de la traduction.
À noter que les coquilles et les inversions de bulles ne font pas partie stricto sensu de la traduction, donc mieux vaut éviter le sujet, qui relève plus de la négligence de la relecture plutôt que de l'incompétence du traducteur.
Je proposerai bien l'établissement d'une liste de traducteurs à éviter, ainsi qu'un classement des éditeurs en se basant sur ceux qui proposent les meilleures traductions dans l'ensemble, mais ce serait un peu extrême et limite méchant (mais limite, hein ), et je risquerais de m'attirer les foudres de certains. Même si c'est pas l'envie qui m'en manque...
Pour commencer, quelques quotes (pas tous) issus du topic qui a lancé l'idée de ce sujet, afin de lancer la machine :
Sorrow a écrit :Hayate, the combat butler aurait pu être un titre bien sympathique que j'aurais sûrement recommandé, car dans la même lignée qu'un Gintama... si seulement il n'avait pas été traduit avec les pieds ! Sans rire, à côté, Gintama est une des meilleure traduction sur le marché. En même temps, Guillaume Abadie, le traducteur, s'était déjà fait fustiger pour sa version française de Muhyo et Roji, donc ça n'aurait même pas du m'étonner...
Un titre qui m'avait plu pour les quelques scans que j'avais maté, et qui se retrouve avec une version française plate, pas naturelle, sans personnalité dans les textes et pire encore, souvent incompréhensible, car on sent que l'auteur n'a absolument rien capté à certains passages ou certaines situations... en plus de faire des contre-sens gros comme des maisons quand on voit les images. À se demander s'il n'a pas rendu un brouillon vite fait à Kana histoire de se débarrasser de la corvée ou s'il ne l'a pas fait en aveugle. Et pas besoin de parler japonais pour se rendre compte que c'est traité par dessus la jambe...
Après Kekkaishi, un autre massacre qui vient me gâcher un loisir qui devrait être un plaisir et une activité relaxante... Y a-t-il donc une telle pénurie de gens capables de comprendre le japonais et de rédiger en bon français parlé et naturel ?
Basile Krasnopolsky, Guillaume Abadie, Sebastien Gesell, David Deleule... La liste des gens qui me gâchent la lecture de titres que j'apprécie/adore, et dont j'ai carrément arrêté certains pour cette raison, s'allonge toujours plus, merci à vous.
Rogue a écrit :Pas totalement en désaccord avec Sorrow malheureusement. Je me souviens d'un tome de One Piece avec la bande des Mugiwaras arrivant face au CP9 et une double page censée être bien fun avec Luffy en rage. Un membre du CP9 le provoquait en disant : "tu ne comptes pas défaire le CP9 à toi seul ?!" ou un truc du genre...
Problème :
Luffy VO : "Tu veux parier ?!!!!!". Classe.
Luffy VF : "Même pas peur !!!". Pas classe. Débiliser et infantiliser Luffy plus qu'il ne l'est déjà, bonjour le fun...
Bref, j'ai jamais trouvé que le traducteur de One Piece soit très bon...
Raimaru a écrit :Nan, mais One Piece, c'est un shônen de base pour les gosses, donc il faut forcément que la trad soit débile... Du moins, c'est ce que pense les traducteurs
Autre exemple, lorsque Nami supplie Luffy de l'aider à vaincre Arlong après s'être dépecé la peau de son tatouage, la réponse de Luffy en donnant son chapeau de paille à Nami :
Anime première VF : "Oui, je vais l'aider !!" Malgré tout le mal qu'on a pu dire de cette VF, la réplique colle bien avec la situation tragique.
Manga VF : "Ça va barder pour la poiscaille !!"... Consternant.
Wang a écrit :Pour ma part, bien au contraire, je trouve que la travail que fait Sylvain Chollet sur One Piece, et qu'il a pu faire sur Hoshin ou sur Kekkaishi, est tout simplement excellent. Il prend beaucoup de libertés, mais ne dénature pas non plus les oeuvres. Et je préfère largement le "ça va barder pour la poiscaille", plutot que le simple "oui, je vais t'aider", bizarrement. De même que la traduction de certains noms, préservant ainsi l'impact humoristique. Et un de ses plus grands coups de génie a été d'utiliser la prononciation chinoise pour les noms et termes de Hoshin. Imaginez, sans ça, on m'appellerait Otenkun !
Sorrow a écrit :Bref, chacun a évidemment sa propre vision sur ce qui convient aux personnages d'une série, et un autre traducteur aurait fait sans doute différemment. Mais ce n'est pas pour autant que One piece constitue une mauvaise traduction, loin de là... Sa VF n'est même absolument pas représentative de ce qui constitue une mauvaise traduction, et je ne vois pas du tout en quoi elle est "débile"... Pas sûr que vous auriez fait cette remarque si vous n'aviez vu que la VF du manga, par exemple.
Faut pas confondre le fait de se détacher du texte original pour en faire quelque chose de son cru (et avec une série comme One Piece, il est évident que le traducteur a d'autant plus de gens pour lui faire remarquer quand il se détache de l'original), surtout si le résultat est très agréable, et le fait de donner l'impression de ne même pas maîtriser les bases élémentaires du français et du japonais, en cassant le rythme en plus avec des phrases plates et passe-partout, des répétitions à gogo, etc, comme ceux qui sont sur ma liste (noire).
En espérant tout de même qu'on ne tombe pas dans un simple débat sur la traduction de One Piece, cependant...Wang a écrit :Traduire mot à mot pour un résultat très littéral et sans âme, c'est du travail à moitié fait. Il faut aussi tenir compte du cadre, de l'ambiance de la scène, du caractère des personnages...
M'enfin, certains ne vont même pas jusque là (Sayonara Monsieur Désespoir, ou rien que le titre n'est déjà traduit qu'à moitié... )
Je réfléchis aussi à la possibilité d'un sondage, mais je verrai plus tard, le temps de le formuler correctement.