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par Koiwai » 01 févr. 2012, 21:00
Tome 6 : la perfection existe.
Depuis le début, Moonlight Act est un pied total, un divertissement fumé dont le rythme fou n'a d'égales qu'une inventivité sans limites et la classe de personnages pourtant bien chtarbés. Chaque tome fut un délice sans commune mesure, se renouvelant de manière incessante et repoussant toujours plus loin les limites de l'exploitation de son sujet. Avec l'apparition de Kudô et d'Ideya, le tome 5 en était encore un bel exemple. Mais avec ce volume, Fujita m'a bluffé plus que jamais : sa reprise du Petit Chaperon Rouge est parfaite, je ne vois pas d'autres mots.
On le sentait bien avec le dernier chapitre du tome 5, le Chaperon Rouge avait tout d'un futur excellent personnage, son "damn, destroy" raisonnant déjà comme un slogan d'envergure. On envisageait même un contenu un peu plus sombre, à la vue des méthodes "explosives" de la miss et des morts qu'elle laissait derrière elle. Un personnage qui avait tout de l'ennemie bien ravagée comme il faut. Et pourtant, tout au long du volume, Fujita ne va cesser de nous intriguer sur ce personnage, et va le nuancer à l'extrême : pour quelle raison cherche-t-elle à se venger d'un vieil homme en apparence bien sous tous rapports ? C'est ce que nous découvrirons avec une certaine dose d'émotion, Fujita nous proposant là un contenu effectivement plus sombre à quelques reprises, toutes proportions gardées, car le final se dirigera malgré tout vers quelque chose de classique, mais de réellement prenant et émouvant tant Fujita a su gérer à merveille ce qu'il a mis en place avant pour en arriver là. En somme, vers la fin, on a des ficelles assez grosses, mais l'auteur les exploite à merveille pour mettre en avant le fond finalement bon du Chaperon, et pour nous toucher via une habile élégie du conte, de leur "âme", de l'impact qu'il peut avoir sur les enfants, et de son omniprésence aux côtés des générations qui se succèdent. Sans avoir besoin de forcer ou de partir dans l'exagération, Fujita touche là où il faut, et rend son héroïne d'un arc profondément attachante, tant et si bien que pour la première fois dans la série, je n'avais absolument pas envie de voir repartir l'intruse, et que quand le moment est venu j'en ai versé quelques larmes.
A côté de ça, Fujita n'oublie rien. En plus de voir Gekkô dans une situation assez inédite, en passant petit à petit de traqueur à protecteur, c'est également l'occasion de voir notre héros d'une manière toujours plus humaine, puisqu'il prouve à merveille qu'il ne sait pas que faire parler les poings. Il se dégage plus que jamais chez ce personnage une grande sincérité et un joli sens de la compréhension d'autrui et de la justice, tandis qu'Ideya, de son côté, vient contraster en ne cherchant pas à comprendre grand chose du Chaperon. Cette histoire, c'est donc également l'occasion de voir Gekkô sous un autre jour, mais également de voir évoluer le duo Ideya-Kûdo, cette dernière ne semblant plus prête à collaborer avec le chat botté. Du coup, je me demande bien ce que va nous réserver Fujita pour ces deux personnages.
Voilà voilà, ajoutons à cela un ton qui reste fidèle à lui-même (ça va à cent à l'heure, c'est toujours aussi barré, et l'humour est toujours de la partie), et on a là un tome totalement destroy, pour moi une perle dans un manga d'exception, et sans doute le tome de shônen qui m'a le plus fait vibrer depuis des lustres, même en n'oubliant pas Full Ahead ! Coco. Le "damn, destroy" du Chaperon résonne encore dans ma tête, et je crois qu'il n'est pas près de la quitter.
En passant, il est temps que ce soit signalé : vraiment un grand bravo à la traduction de Sébastien Ludmann, qui nous offre des dialogues très vivants, fluides, fleuris sans être vulgaires, totalement dans l'esprit de la série. En n'oubliant pas la grande qualité qu'il nous a déjà offerte sur Vamos Là!, Broken Blade, Ping Pong Dash!!, Reiko the zombie shop, Otaku Girls ou autre Dämons, je constate qu'un grand nombre de séries que j'adore doivent beaucoup à son travail, et j'en arrive à le considérer comme mon traducteur favori.
