Yaiba

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
Glass Heart
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Yaiba

Message non lu par Glass Heart » 16 mars 2013, 21:16

Yaiba

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Auteur: Gosho Aoyama.
Editeur: Soleil Manga.
Années: 1988-1993.
Nombre de tomes: 24 (terminé).



Yaiba - Tome 1:

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Lien de la chronique: http://www.manga-news.com/index.php/manga/Yaiba/vol-1

Les éditions Soleil nous proposent ici une série relativement inconnue sur le sol français mais dont l'auteur est quant à lui assez connu: Yaiba, un manga de Gosho Aoyama. Car si Aoyama est surtout connu pour sa passion pour les enquêtes policières à travers son titre phare Détective Conan, il s'était auparavant consacré à un manga sur son autre grande passion: les samurais.

Yaiba Kurogane est donc (sans surprise) un jeune samurai qui a été élevé et entraîné par son père dans la jungle, loin de toute forme de civilisation. Aussi, quand il se retrouve projeté en plein Japon avec ses compagnons, un tigre et un vautour, il attire vite l'attention et les ennuis dans ce monde qui lui est totalement inconnu. Son père le confie à une vieille connaissance à lui, Raizo Mine, chez qui le jeune garçon va vivre dorénavant. Cela déplait fortement à sa fille, Sayaka Mine, qui va devoir vivre au quotidien avec ce garnement intrépide et mal élevé.

Accompagnant la pauvre Sayaka à l'école et à son club de kendo, Yaiba ne manque pas de devenir une source d'ennuis pour la jeune fille et son entourage, se faisant de nombreux ennemis dès son arrivée. Le jeune samurai n'hésite pas à défier tous ceux qu'il perçoit comme des adversaires puissants mais un seul résiste à l'idée d'un duel: Takeshi Onimaru, l'as du club de kendo. Manque de pot pour lui, Yaiba est prêt à tout pour avoir ce duel et va jusqu'à le harceler pour qu'il craque. C'est ainsi que Yaiba fait la connaissance de celui qui deviendra son ennemi juré...

En lisant Yaiba, il est impossible de ne pas penser à deux autres séries célèbres, Dragon Ball et Ranma. Yaiba est directement calqué sur le jeune Goku dont il reprend de nombreux traits (physiques ou de caractère), et le concept d'un jeune combattant qui s'installe chez un ami de son père et qui va à l'école avec la fille de ce dernier qui le voit comme un indésirable ne manque pas non plus de rappeler le célèbre manga de Rumiko Takahashi. Le tout se déroule dans une ambiance résolument bon-enfant et avec un humour faussement naïf tout simplement génialissime qui ne manque pas là non plus d'évoquer avec une certaine nostalgie les débuts de Dragon Ball ("Toi, t'es une fille ?").

Yaiba est donc un titre très imprégné de son époque, qui n'a rien de bien original en ce qu'il n'apporte rien de nouveau, mais qui réussit cependant bien dans ce qu'il entreprend avec un univers déjanté, un héros très attachant dans son côté canaille innocente et un humour qui fait souvent mouche. Malgré une certaine répétitivité, le tout se montre assez divertissant et la fameuse scène du duel tant attendu entre Yaiba et Onimaru, qui survient vers la fin du tome, est un vrai petit bijou, aussi impressionnante qu'hilarante.

Un début très sympathique pour ce manga qui ne manquera pas de raviver une certaine nostalgie des séries des années 80 et début 90 chez ses lecteurs.

Note: 14/20.
Modifié en dernier par Glass Heart le 04 avr. 2013, 11:44, modifié 1 fois.

Glass Heart
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Re: Yaiba

Message non lu par Glass Heart » 17 mars 2013, 16:02

Yaiba - Tome 2

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La guerre est déclarée entre Yaiba et Onimaru. Aspirant à anéantir son rival impertinent, ce dernier s'empare de la légendaire épée de Raijin, le démon du vent, et tente de la maîtriser. Mais l'esprit de Fujin prend l'ascendant et Onimaru devient la réincarnation du démon. Au même moment, l'épée de Raijin s'éveille quelque part dans le monde.

Yaiba subit une cuisante défaite de la main d'Onimaru. C'est là qu'il entend pour la première fois parler de la légende des épées jumelles. Déterminé à s'emparer de l'épée de Raijin, il embarque (kidnappe) Sayaka avec lui pour partir au Mont Tengu à la recherche d'un certain Musashi Miyamoto qui détient l'épée. Celui-ci, un petit vieillard âgé de plus de 400 ans, attend la venue d'un samurai légendaire qui viendra récupérer l'épée du démon et ne croit pas un instant qu'il puisse s'agir de cet enfant présomptueux, jusqu'à ce que celui-ci parvienne à la retirer de la terre. Dès lors, Musashi entreprend de former Yaiba et de canaliser son impatience afin de le préparer au duel fatidique avec le démon Onimaru.

Au même moment, Onimaru réveille les huit démons ancestraux avant de partir à la conquête du pays qui tombe sous son emprise en un temps record.

Ce tome 2 de Yaiba démarre donc cette fois vraiment l'intrigue principale, mais il le fait en s'engageant dans une direction assez inattendue (et pourtant peu originale). On retrouve la classique histoire de la sempiternelle lutte du bien contre le mal avec une histoire prophétie et d'élus. Lintrigue fait par ailleurs toujours énormément penser au manga Dragon Ball, notamment à l'arc sur le roi démon Piccolo.

Mais si l'histoire reste très classique et prévisible dans ses grandes lignes, il y a toujours cet esprit décalé, cet humour jouant sur l'absurde (des situations, des personnages...) qui donne une saveur particulière au titre, lui permettant ultimement de gagner toujours l'adhésion du lecteur au bout du compte. L'univers et les personnages sont complètement barrés (on sent par ailleurs très nettement l'influence de Ranma 1/2 sur cet aspect) et l'humour fait mouche à chaque fois, avec un véritable génie de mise en scène et d'écriture qui deviendra typique de l'auteur sur Détective Conan. Si le titre doit toujours beaucoup à la personnalité sympathique et hilarante de son héros principal Yaiba, le personnage de Musashi Miyamoto n'en reste pas moins une excellente addition à cet univers, l'alchimie entre ces deux personnages étant des plus efficaces. Gosho Aoyama n'hésite pas à tourner en dérision ce personnage légendaire du folklore nippon en nous le présentant sous les traits d'un petit vieillard qui ne peine pas de mine, dans la veine d'un vieux maître Yoda (Star Wars) ou de Dohko des Cinq Pics (Saint Seiya), bien loin de l'imagerie populaire qui l'entoure. Le mythe est complètement brisé, le samurai de légende se faisant des lumbagos au moment de passer à l'action et révélant avoir triché de manière honteuse pour gagner son célèbre duel contre Kojiro Sasaki. Bref, tous ces petits éléments loufoques qui font de Yaiba un titre bien sympathique à lire, à défaut d'y trouver un manga vraiment mémorable.

Au final, ce tome 2 finit un peu sur le même constat que le tome 1. Yaiba est un manga qui octroie un vrai plaisir de lecture, avec un beau parfum nostalgique qui rappelle les séries de l'ère du Club Dorothée, mais qui manque toujours cruellement d'ambition et d'originalité. L'univers a clairement du potentiel mais ce titre n'essaie jamais vraiment d'apporter quelque chose de nouveau au genre, qu'on n'ait pas déjà vu dans d'autres séries. Tout ça reste toujours très (trop) classique, Gosho Aoyama puisant clairement son inspiration sur d'autres mangas populaires et n'arrivant pas encore vraiment à exploiter le potentiel des différentes situations qu'il avance (en contraste total avec son travail sur Détective Conan par la suite). Reste que le titre est toujours porté par un humour efficace et que l'on espère que l'auteur arrivera à mieux cerner son oeuvre par la suite afin de remédier à ces défauts avant que le lecteur ne commence à ressentir une certaine lassitude.

Note: 13/20.

Glass Heart
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Re: Yaiba

Message non lu par Glass Heart » 18 mars 2013, 17:41

Yaiba - Tome 3

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Onimaru a ressuscité les huit démons ancestraux afin d'en faire ses serviteurs. Il envoie ces derniers affronter Yaiba à tour de rôles. Alors qu'il poursuit son entraînement auprès de son nouveau maître, le vieux Musashi Miyamoto, Yaiba doit alors secourir Sayaka, kidnappée par le premier de ces démons, l'homme-grenouille Geroda Gerozaemon. Au cours de l'affrontement, Yaiba perd à nouveau le contrôle sur le pouvoir de l'épée sacrée et le démon Raijin en profite pour prendre possession de son corps afin de s'y réincarner. Face à la menace qu'il représente, Musashi et Gerozaemon doivent allier leurs forces pour stopper Yaiba avant que l'âme de Raijin ne le domine pour de bon.

Ce tome 3 se résume en fait principalement à une série d'affrontements où quatre des démons serviteurs d'Onimaru se succèdent afin d'essayer de mettre notre jeune samurai impertinent au tapis. Mais si Yaiba s'affiche comme un shonen des plus classiques dans la forme, on peut néanmoins toujours compter sur l'esprit de dérision et l'humour savoureux de Gosho Aoyama pour détourner les codes du genre. Du coup, les démons se succèdent et sont tous plus plus kitschs les uns que les autres (l'homme-grenouille, l'homme-serpent, l'homme-araignée et... l'homme-limace ?!), malgré leurs vaines tentatives pour passer pour des méchants crédibles. Les situations complètement absurdes, quant à elles, ne cessent de s'enchaîner tout du long.

En parallèle, Yaiba suit l'enseignement du vénérable maître Musashi, lequel se révèle être un sacré vieux filou pas si éloigné de Happosai (pour ceux qui connaissent Ranma) dont les riches enseignements consistent le plus souvent à prendre la fuite après avoir volé les gens honnêtes.

Bref, Yaiba, c'est le shonen de baston sous sa forme la plus classique mais auquel on a ajouté l'ambiance particulière d'une série B et un humour kitsch des plus savoureux. Rien de bien révolutionnaire encore une fois, ce manga n'ayant visiblement pas d'autre ambition que de divertir son lecteur en lui offrant un moment de lecture des plus sympathiques. Mais à trop jouer sur la carte du kitsch, l'ambiance bon-enfant des premiers tomes a un peu trop tendance ici à devenir trop enfantine. Cela dit, si vous avez lu et relu Dragon Ball et Ranma et que vous cherchez une alternative à ces deux titres, ça peut valoir le coup de jeter un coup d'oeil. Par contre, si vous êtes arrivé dessus depuis Détective Conan, en vous basant sur le nom de l'auteur, vous risquez de rester sur votre faim car rien dans cette série n'augure encore vraiment de l'auteur génial que Gosho Aoyama était amené à devenir quelques années plus tard. Yaiba porte davantage le parfum d'une oeuvre de jeunesse, empreinte d'une certaine innocence, avant que l'univers d'un auteur ne soit vraiment arrivé à sa maturité.

Note: 13/20.

Glass Heart
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Re: Yaiba

Message non lu par Glass Heart » 18 mars 2013, 19:15

Yaiba - Tome 4

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Les démons envoyés par Onimaru se succèdent et ne se ressemblent pas. C'est à présent au tour de l'homme chauve-souris, un vampire appelé Batman, de faire sa sensationnelle apparition pour croiser le fer avec Yaiba. Réputé pour être le plus puissant des huit démons, il va donner bien du fil à retordre à notre jeune samurai. Là-dessus, Gosho Aoyama s'est fait plaisir en créant l'un des personnages les plus timbrés de la série à ce stade, se prenant pour une rockstar américaine et transformant tout ce qu'il mord en loup-garou. Malheureusement, on retrouve là aussi la fâcheuse tendance du titre à copier un peu trop sur ses sources d'inspiration. La scène de transformation de Yaiba en loup-garou ressemble à s'y méprendre à la scène d'apparition de l'Oozaru au début de Dragon Ball.

Par la suite, Gosho Aoyama tente de revoir quelque peu sa formule en prêtant davantage d'attention aux aventures que vivent Yaiba et sa troupe qu'aux ennemis qu'il leur oppose. Les trois démons restants, complètement absurdes (l'homme étoile de mer, l'homme mante-religieuse et l'homme concombre de mer, une belle bande de loosers !), font désormais office de personnages comiques et ne représentent aucune menace sérieuse (même s'ils aimeraient bien). L'auteur se concentre alors davantage à développer les situations qu'il fait vivre à ses héros, et il commence de fort belle manière puisqu'il les entraîne... dans des bains publics ! L'humour et le fan-service sont bien sûr de rigueur, comme il se doit.

La suite du tome n'est guère plus surprenante, malgré quelques idées sympathiques (le génie de la lampe), mais tout cela aboutit dans les dernières pages à l'introduction d'un nouveau personnage intéressant qui semble voué à devenir un adversaire de taille pour Yaiba et Musashi. Si les huit démons étaient dans le fond une sorte de gag, c'est peut-être bien là que les choses un peu plus sérieuses vont pouvoir commencer pour notre jeune héros impertinent.

En définitive, malgré ses intrigues bien sympathiques, un ennemi un peu plus marquant que les autres (Batman) et une lecture toujours agréable, ce n'est pas encore avec ce tome que Yaiba réussira véritablement à nous surprendre. Le potentiel est néanmoins toujours présent et on espère vivement que Gosho Aoyama réussira à en tirer profit pour arriver nous créer une histoire qui soit un peu plus originale (et qui copie un peu moins la concurrence).

Note: 14/20.

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