
Edité chez Ki-oon
Ki-oon poursuit la multiplication des titres de son catalogue, et là encore on est face à un titre sur lequel l’auteur ne prend qu’une légère prise de risque puisqu’il s’agit une nouvelle fois d’une série courte en cinq tomes, on a l’impression qu’il y a un moment que l’éditeur ne s’est pas lancé dans une longue série.
Nous voilà donc encore avec un nouveau shonen condamné à ce noyer dans la masse ? A première vue il semblerait bien que oui tant le titre ne semble pas présenter d’originalité et d’éléments propres qui lui permettrait de sortir du lot !
Salomon le seigneur des enfers a 72 enfants, et pour choisir son successeur il les envoie sur Terre pour s’affronter afin de désigner le plus fort d’entre eux. Mais les « undead » ne meurent pas aussi facilement, seule une arme forgée dans les flammes infernales peut éliminer les fils du diable, et bien entendu chacun de ces fils du démon en possède une.
Shin, le numéro 68, le moins apprécié des fils, tente de vivre une vie humaine normale loin de tous combats. Il a été recueilli par un homme célibataire qui décide de l’adopter…mais très vite il est rattrapé par son destin et ses frères viennent le défier, il n’a alors d’autres choix que de se battre !
Toute ressemblance dans le scénario avec Zachtbell n’est absolument pas une coïncidence, en apparence c’est bel et bien du pur plagiat de l’exceptionnel titre de Makoto Raiku, mais avec la saveur et le charme en moins ! Preuve une nouvelle fois qu’une copie ne reste jamais qu’une copie et n’égale jamais l’original.
Mais soyons honnêtes, le pitch de départ s’il n’est pas original semble posséder un certain potentiel. L’auteur intègre un élément qui pourrait également être intéressant avec les armes des enfants démons, notamment avec celle de Shin dont on ne connaît toujours pas la nature, mais on peut parier qu’elle nous réservera quelques surprises.
Tout commence très rapidement, on a à peine le temps de se familiariser avec les personnages, peu attachants au demeurant, que déjà un affrontement commence. C’est une méthode classique pour mettre le lecteur dans le bain d’entrée de jeu, mais là c’est tout de même un peu excessif. On ne sait rien du personnage principal que déjà on doit suivre un combat…plutôt bien mené il est vrai. Mais très vite on se demande dans quel type d’univers nous allons être plongé. Cela semble assez noir malgré des graphismes ronds, voir mignons, on semble être dans un dark shonen avec des adversaires qui n’hésitent pas à tuer des innocents, ce qui peut surprendre, on pensait avoir à faire avec un shonen somme toute classique, c’est ici une bonne surprise (bien que cela puisse limiter un peu le lectorat, alors que c’est justement les plus jeunes qui sont les moins critiques et les moins regardants qui pourraient être susceptibles d’apprécier le titre)…mais très vite l’auteur nous prouve qu’il ne maîtrise que moyennement son sujet : le premier affrontement se déroule sous le regard de civils innocents, des policiers interviennent pour empêcher le père adoptif de Shin d’intervenir, mais laisse un adolescent (Shin donc) se faire poignarder en toute impunité. Et bien entendu les autorités ne semblent pas inquiet de connaître les raisons de tout ça… en soit ce n’est pas forcément un problème mais soit le titre se veut cohérent en situant l’action dans un monde réel, soit il ne l’est pas et dans ce cas ne fait pas intervenir des personnages extérieurs aux combats ou alors en assume les conséquences.
Clairement le titre semble se diriger vers une série d’action bête et méchante mais faiblement passionnante avec des enjeux et un aspect dramatique bien limité. On peut au moins lui reconnaître que l’action est bien menée.
Graphiquement c’est archi classique, ce titre ressemble à tous les shonens sortis ces derniers mois, aucune originalité même au niveau de la patte de l’auteur !
Ce premier tome n’a rien de fascinant et ne laisse pas forcément penser que le titre va s’améliorer, mais ce n’est pas non plus une catastrophe. Il faudra attendre le second tome pour se faire une idée plus précise…mais si ça ne fonctionne pas, il sera trop tard pour une série qui n’en fait que cinq !