Auteurs : Kotaro Itaka (scénario)/Megumi Osuga (dessin)
Nombre de tomes au Japon : 9 (en cours chez Shogakukan)
Nombre de tomes en France : 1 (en cours chez Kurokawa)
Genre : Fantastique/Suspense
Prix : 6.50€
Vol.1 :
Nouveau futur hit potentiel pour l’éditeur Kurokawa. Le Prince des Ténèbres débarque, mais va-t-il réellement changer le monde ?!
Ando est un lycéen des plus banales, que l’on pourrait même qualifier de « spectateurs » dans la vie. Pour lui le but est de paraitre normal aux yeux de tous et surtout de ne pas faire de vague. Mais Ando possède un pouvoir bien étrange, celui de faire dire ce qu’il veut à toute personne qui l’approche. Il croisera la route du mystérieux Inukaï , chef et membre actif d’un groupe visant à protéger la veuve et l’orphelin , allant parfois jusqu’à utiliser des méthodes peu orthodoxe. C’est dans un Japon au bord de l’implosion que se rencontreront ces deux personnages que tout oppose.
Ne vous fiez surtout pas au pitch en dos de couverture, qui rappelle étrangement Death Note. Car si quelques éléments semble rapprocher les deux mangas (quelques clins d’œil y sont même fait), la comparaison n’a pas lieu d’être. Tout d’abord, le scénario mené d’une main de fer par le grand auteur Kotaro Isaka, reconnu dans le monde littéraire et cinématographique. Une histoire qui a de quoi donner du bon, dans une ville en perdition, Ando et Inukai vont se livrer à une bataille sans merci à ne pas en douter. Pour l’heure, l’auteur prend son temps et nous met en place un univers cohérent et relativement solide. Ando est l’archétype du jeune qui tente de se fondre dans la masse, sans faire de vague et d’être « comme tout le monde ». Ce posant comme spectateur du monde, il constate simplement la déchéance du monde qui l’entour s’en pour autant lever le petit doigt. On n’ignore les propriétés exactes de son pouvoir pour l’instant, simplement Ando peut faire dire ce qu’il veut à n’importe qui. Un pouvoir qu’il tente tant bien que mal de ne pas utiliser. D’un autre côté l’auteur nous présente Inukai, archétype du leader que tout le monde suit et qui veut redresser la barre. Ce « modèle » pour beaucoup ce révèle rapidement ne pas être si noble que ça, puisque rapidement l’on découvre qu’il est prêt à tous pour y parvenir, quitte à employer des moyens « radicales ». Deux visions de la vie plus opposé, alors que l’un pense à agir et bâtir « un nouveau monde », l’autre préfère rester dans l’ombre et observer, constater. L’auteur s’empare parfaitement de la « psychologie » de la masse actuel, qui se traduira majoritairement par un simple « détournement des yeux » des personnes (comme le fait de ne pas s’impliquer lors d’une agression où autre), ce qui donne une part de réalisme dans le récit. Certains points viennent tout de même obscurcir le tableau, avec d’une part une dose de « fan service » qui n’a vraiment pas sa place ici. Etait-ce vraiment nécessaire de faire apparaitre une lycéenne à gros seins ? D’un autre part, certains clichés ne sont pas épargnés, comme le jeune qui se fait racketter et est le sous-fifre de ses camarades de classe où encore le pervers qui met la main aux fesses des étudiantes dans le métro. Certes ils servent au récit, mais la situation parait tellement « évidente » que les évènements qui en découlent sont plutôt prévisibles. Du point de vue des graphismes, le résultat n’est pas folichon, pourtant l’auteure semble faire de son mieux, mais a du mal à retranscrire le côté malsain de l’ensemble. Concernant les personnages, dans un premier temps le lecteur pourrait trouver Ando quelque peu « fade » face à Inukai, mais après réflexion tel qu’il est, le chara design d’Ando est à l’image de sa personnalité.
Rien de particulier à mettre au compte de l’éditeur pour ce premier tome. Une simple édition dans la lignée éditoriale de Kurokawa donc correcte.
Un premier tome qui laisse une bonne impression, notamment grâce au scénario de Kotaro Isaka qui fournit une histoire prenante. Espérons simplement que la suite soit du même acabit et qu’après ce tome de « présentation », l’histoire décolle. Cela étant en vue des dernières pages de ce premier volume, la suite s’annonce bien.