Detective Conan

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!

Detective Conan c'est des enquétes :

Digne de Sherlock Holmes (Trés Bon)
15
36%
Digne de Columbo (Bon)
22
52%
Digne de Julie Lescaut (Bof)
3
7%
Digne de Derrick (Nul)
2
5%
 
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Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 28 juin 2013, 16:17

Tome 21: Arc d'Ai Haibara (4/7)

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Affaire 58: Invitation dans un château isolé (2ème Partie)

Les jeunes détectives continuent leurs recherches dans le château. Conan parvient à trouver un passage secret mais il est aussitôt attaqué par un mystérieux individu. Le professeur Agasa disparait à son tour peu après. Ai Haibara et les jeunes détectives tentent alors de les retrouver tout en résolvant le mystère de cette étrange bâtisse. Mais le danger les guette...

Affaire 59: La première rencontre

Un an plus tôt. Un drame se déroule dans un avion en partance du Japon pour les Etats-Unis: un cadavre est retrouvé dans les toilettes de l'appareil. La victime est Kazuhiro Ootaka, un célèbre photographe qui s'apprêtait à vendre à un grand journal des clichés compromettants pour un sénateur américain en lice aux élections. Présents sur le vol, les inspecteurs Juzo Megure et Wataru Takagi prennent l'affaire en main mais ils ont été devancés par un autre passager, un jeune lycéen nommé Shinichi Kudo qui se prétend détective. Partant en vacances avec son amie Ran Mouri à Los Angeles où il doit retrouver ses parents, Shinichi est le fils de l'auteur de romans policiers à succès Yusaku Kudo qui, dans sa jeunesse, épaulait Megure sur plusieurs affaires. Aujourd'hui, Shinichi tente à son tour de se rendre utile à l'enquête mais Megure est plus que réticent à laisser un lycéen jouer les détectives sur une affaire de meurtre. Seulement, face à une affaire extraordinairement difficile, les capacités de raisonnement du jeune homme ne seront pas de trop pour découvrir la vérité. C'est la première page d'une légende en devenir, la toute première enquête de Shinichi Kudo !

Affaire 60: L'inspecteur mène l'enquête

Les jeunes détectives et le professeur Agasa sont convoqués par l'inspecteur Takagi au commissariat principal de Tokyo afin de déposer leur témoignage sur l'affaire du château. Mais le quartier général de la police est en ébullition suite à l'affaire du braquage d'une bijouterie: 200 millions de yens ont été dérobés. La femme de l'inspecteur Megure est un témoin clé de l'affaire, ayant été prise en otage par les braqueurs, d'où la détermination des policiers à coincer rapidement les coupables. Le propriétaire de la bijouterie et sa femme, qui était également sur les lieux au moment du vol, doivent également venir témoigner. Cette dernière pourrait avoir des informations cruciales pouvant permettre l'identification des suspects. Mais, à l'heure donnée, seul le mari répond présent à la convocation.

Takagi et sa collègue Miwako Sato contactent alors sa femme par téléphone. Cette dernière prétend avoir des informations importantes sur l'affaire mais, avant qu'elle n'ait pu en dire davantage, elle est assassinée à l'autre bout du fil. Les deux inspecteurs se rendent au domicile du couple avec le mari, Conan se tapant l'incruste, et la femme est retrouvée morte dans son salon, un couteau planté dans le dos. Ils sont rapidement rejoints par le commissaire Ninzaburo Shiratori, lequel conclut rapidement à la thèse selon laquelle les braqueurs auraient voulu la réduire au silence, craignant qu'elle n'en ait trop vu. Seulement, Conan est intrigué par l'attitude suspecte du mari et il soupçonne qu'il ne serait pas étranger à toute cette histoire. Mais comment aurait-il pu commettre un meurtre à distance sachant qu'il est clairement établi que sa femme était bien vivante au moment de l'appel ?


Affaire 61: Belle journée à Tokyo (1ère Partie)

Le détective lycéen Heiji Hattori et son amie d'enfance Kazuha Toyama sont invités à un mariage à Tokyo. Ils en profitent pour visiter la capitale, accompagnés par Ran, Conan et Kogoro. La glace entre Ran et Kazuha se brise peu à peu depuis leur rencontre précédente à Osaka et les deux filles finissent par devenir très amies. De leur côté, Conan et Heiji rencontrent par hasard la future mariée à un temple. Cette dernière semble étrangement mélancolique.

Le groupe est ensuite invité à dîner dans la demeure de la famille du futur marié, lequel se révèle être un individu odieux qui trouble quelque peu la soirée. A la nuit tombée, le groupe se sépare lorsqu'une fenêtre se brise à l'étage du manoir. Forçant l'entrée de la chambre en question, Conan, Heiji et Kogoro découvrent le cadavre de l'intendant de la famille. Etrangement, le corps a été déplacé dans une pièce annexe éclairée et l'arme du crime, tout comme le coupable, demeure introuvable. Personne ne comprend ni comment ce meurtre a pu se dérouler, ni comment l'assassin a pu disparaître avec l'arme. Et qui aurait bien pu avoir intérêt à tuer l'intendant, cet homme bon qui avait tant fait pour le bonheur de la famille et qui avait personnellement arrangé le mariage ?



Commentaires

Après la (relative) déception du volume précédent, cela fait plaisir de lire un tome de Détective Conan où on retrouve tout le meilleur de cette série: du mystère, du suspense, des personnages intéressants et des histoires passionnantes.

On commence par la suite de l'affaire du château isolé, entamée à la fin du tome précédent. L'enquête se poursuit pour résoudre l'énigme des lieux, mais Conan et le professeur Agasa disparaissent mystérieusement. Ai Haibara et les jeunes détectives ne tardent pas à réaliser que quelqu'un les a enlevés et qu'ils courent un grave danger dans cette demeure. Sans Conan et le professeur, c'est désormais Ai qui doit protéger ses camarades et les tenir à l'écart du danger, mais retrouver leurs compagnons est aussi une priorité et le temps presse. La jeune fille se retrouve alors dans une situation inédite où, pour la première fois, elle doit s'impliquer personnellement dans une affaire au lieu de se contenter d'y assister en simple spectatrice. Et évidemment, quand Ai tient la place du détective, on s'attend forcément à ce que sa personnalité transparaisse dans le déroulement de l'affaire, ce qui ne manque pas. On connait son penchant naturel pour le sarcasme, mais on en oublierait presque sa tendance à dire les choses sans détour et à envisager toujours les pires scénarios imaginables, capable de sortir les pires horreurs en gardant le visage le plus impassible du monde. Sans oublier non plus sa paranoïa légendaire qui la pousse à se méfier de tout le monde et à vouloir prendre seule les risques afin d'éviter que les autres ne soient blessés. Autant de traits de caractères que Gosho Aoyama a brillamment réussi à exploiter dans cette intrigue qui nous en dit long sur ce personnage, permettant de mieux cerner la mentalité de cette jeune fille qui apparait encore plus énigmatique que le château lui-même. Surtout, cette affaire permet à son personnage de s'affirmer comme une addition indispensable au groupe des jeunes détectives, lui donnant un rôle de grande soeur qui va progressivement la faire évoluer et lui permettre de commencer à s'épanouir.

Pour le reste, cette affaire retrouve d'emblée un élément qui avait marqué les lecteurs à la fin du tome précédent: le suspense. Quelle montée de tension, alors que Conan et le professeur disparaissent tour à tour et que les jeunes détectives se retrouvent livrés à eux-mêmes pour résoudre seuls cette affaire ! Entre les passages secrets qui mènent on ne sait trop où, une tour condamnée où les gens disparaissent inexplicablement et un étrange individu qui les traque pour leur faire la peau, nos jeunes héros évoluent dans un environnement aussi hostile que mystérieux pour notre plus grand plaisir. Il n'y a aucun temps mort, pas la moindre retombée de tension, tous les ressorts dramatiques et les effets voulus fonctionnent. Un voyage captivant au pays du mystère qui ne pêche à aucun moment, ni même dans son final aussi original que convaincant. Une vraie réussite !

Après cela, on craint toujours que l'intrigue suivante ne fasse retomber la tension. Quelle n'est alors pas la surprise et la joie de découvrir que l'intrigue en question est l'une des plus populaires de la série ! Cette affaire nous ramène un an en arrière et nous raconte la première enquête de Shinichi Kudo, bien avant qu'il ne devienne Conan Edogawa. L'action se déroule dans un avion, lieu idéal pour un huis clos. C'est là que le futur détective lycéen va mener sa première enquête pour élucider un meurtre. Bien entendu, il se trouve confronté à la réticence de la police et il va lui falloir avant tout faire ses preuves avant de devenir la légende que l'on découvre au début de la série. L'affaire en elle-même se révèle captivante, présentant un casting de personnages convaincants qui ont tous quelque chose à cacher. Du coup, loin de se limiter à chercher un coupable parmi un groupe de suspects en les éliminant au fur et à mesure, la tâche de Shinichi est cette fois de réussir à reconstruire tout un cheminement d'événements impliquant ces différents suspects. Mais le plus difficile sera de retrouver l'arme du crime qui demeure introuvable malgré des recherches approfondies.

Si cette intrigue a autant marqué les lecteurs, ce n'est pas seulement pour nous faire découvrir une enquête passée de Shinichi, mais c'est aussi et surtout par l'excellence de l'affaire en elle-même. La narration est exemplaire à tout point de vue, les personnages sont fascinants d'ambiguités et le mode opératoire du tueur est de loin le plus surprenant de la série. Car si on nous introduit initialement "le crime parfait", c'est pour ensuite mieux nous surprendre par la simplicité et le réalisme extrême de celui-ci, à commencer par l'arme du crime qui ne manquera pas de choquer le lecteur. Ce crime est parfaitement cohérent, réaliste, facile à mettre en pratique et les preuves sont quasiment introuvables: c'en est carrément terrifiant. Tout a été travaillé afin de nous proposer une intrigue mémorable qui arrive à surprendre de bout en bout le lecteur et l'audace de Gosho Aoyama s'avère payante: on peut dire que cette intrigue est un véritable chef d'oeuvre.

On se demande alors si l'auteur pourra nous surprendre davantage avec la prochaine affaire et, ne trahissant pas nos attentes, il nous livre une nouvelle affaire très différente mais digne d'intérêt qui marque les débuts tant attendus de la brigade Megure. Si l'inspecteur Takagi (originaire de la série animée) avait déjà été introduit précédemment, nous découvrons cette fois sa supérieure hiérarchique Miwako Sato et le commissaire Ninzaburo Shiratori (lui aussi un personnage issu de l'animé, originaire des films). C'est l'occasion rêvée pour développer les relations de Megure avec ses subordonnés, mais surtout pour donner davantage d'existence à ces derniers en leur donnant des visages, des personnalités propres et en tissant des relations entre eux. L'inspecteur Takagi est ainsi redéfini en inspecteur timide et un peu gauche mais qui cache en réalité de vraies compétences d'enquêteurs et qui est secrètement amoureux de l'inspectrice Sato, une femme de caractère et une flic de choc téméraire faisant chavirer le coeur de bien des hommes au sein du commissariat. La femme rêvée, objet de toutes les attentions, mais cache un lourd passé dont elle ne parle que très peu mais qui la hante sans cesse. Pour parfaire ce triangle amoureux, Shiratori est l'incarnation même du carriériste: talentueux, ambitieux, issu d'une famille bourgeoise, populaire auprès de la gente féminine et qui ne le sait que trop bien. L'image du rival à qui tout réussit ! Ce trio de choc va dorénavant s'illustrer sur de nombreuses affaires où nous verrons leurs rapports évoluer progressivement à mesure que le triangle amoureux se développera et où Takagi va peu à peu passer d'un simple inspecteur assez bas dans la hiérarchie à l'un des atouts majeurs de la brigade à mesure qu'il élucidera des affaires complexes (avec l'aide de Conan).

L'affaire présentée pour l'heure demeure assez classique dans son déroulement, fonctionnant sur le principe d'un meurtre à distance, mais c'est peut-être justement ce qu'il fallait pour introduire ces nouveaux personnages "en action" et pour construire leurs caractérisations et leurs rapports professionnels à mesure qu'on les voit enquêter. On découvre par exemple que Shiratori, tout en étant très intelligent, a tendance à aller vers les conclusions les plus évidentes, tandis que les inspecteurs Takagi et Sato ont tendance à enquêter sur l'ensemble des éléments, à la manière de Conan, pour faire toute la lumière sur l'affaire avant de tirer des conclusions hâtives. On trouve dès lors une nette opposition entre le carriériste et les inspecteurs sans ambition professionnelle particulière qui veulent faire leur travail le plus consciencieusement possible. Ce sont ces derniers qui trouvent un écho dans les observations de Conan sur l'affaire, réalisant leur importance. L'ajout de ces personnages au casting devient alors intéressant car si, jusque là, Conan était obligé de se servir de Kogoro pour attirer l'attention de la police, ici il se trouve des alliés qui reconnaissent naturellement son talent de détective et qui prêtent attention à ses observations. Mais cela comporte aussi certains risques et il ne peut pas non plus se mettre trop en avant sans compromettre le secret de son identité, préférant dès lors entretenir l'image d'un jeune garçon intelligent qui pointe du doigt des évidences qui échappent aux adultes. Au final, cette intrigue fort sympathique qui vaut notamment pour son apport important à la mythologie de la série, introduisant de nouveaux personnages majeurs et de nouvelles intrigues récurrentes, contribuant ainsi à enrichir encore davantage cet univers déjà gigantesque.

La dernière intrigue, quant à elle, est la première partie d'une nouvelle affaire de meurtre se déroulant au sein d'une riche famille. Pour l'heure, le dernier chapitre ne fait que nous introduire le contexte de cette affaire jusqu'au moment du meurtre, mais elle se révélera par la suite des plus intéressantes et elle nous permet déjà de retrouver les personnages de Heiji Hattori et de Kazuha Toyama avec du character development à la clé.

Au final, un excellent tome de Détective Conan, plein de surprises et qui saura captiver les fans de bout en bout tant on y retrouve à tout instant la richesse de cet univers. Entre les histoires racontées qui sont excellentes et le casting de personnages qui ne cesse de s'enrichir et de gagner en profondeur, ce tome 21 est un must-have de la série ! Détective Conan continue son ascension impressionnante vers le statut d'oeuvre culte qu'il tient aujourd'hui.

Verdict: Excellent (19/20).

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 29 juin 2013, 16:14

Tome 22: Arc d'Ai Haibara (5/7)

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Affaire 61: Belle journée à Tokyo (2ème Partie)

L'intendant de la famille Morizono a été assassiné. Conan et Heiji tentent d'élucider le mystère de la chambre close et de retrouver l'arme du crime, mystérieusement disparue. En cherchant à comprendre comment le coupable a pu quitter la pièce, ils tombent sur un secret de famille pouvant bien expliquer le mobile de ce meurtre.

Affaire 62: To be continued

Invités à Hokkaido par leurs amis Takeshi et Natsue Hatomoto, Conan, Ran et Kogoro voyagent à bord de L'Etoile du Nord, un train luxueux. Parmi les passagers figure le propriétaire d'une bijouterie qui a récemment été victime d'une tentative ratée de braquage. En pleine nuit, alors que le train passe sous un tunnel, il est froidement abattu par un individu déguisé alors qu'il se détendait dans le wagon-restaurant. Alertés par les coups de feu, Conan et Kogoro poursuivent l'assassin jusqu'aux chambres mais tout porte à croire qu'il se soit échappé du train par une fenêtre brisée. La police retrouve le corps du suspect sur les voies: il s'agit de Yasuji Asama, un braqueur professionnel recherché. Tout porte à croire que l'affaire n'ira pas plus loin, mais Conan est assailli d'un doute horrible: toute cette affaire ressemble à s'y méprendre à une intrigue de roman policier écrite autrefois par son père Yusaku Kudo et qui n'avait jamais été publiée.

Affaire 63: Allez, vas-y Sonoko !

Sonoko Suzuki, la riche héritière de la famille du même nom, invite son amie Ran Mouri et le jeune Conan à la rejoindre sur la plage d'Izu. Comme toujours, elle a l'intention de se dégotter un joli petit-ami et elle met toutes les chances de son côté, mais elle désespère vite: les garçons qui les approchent semblent en fait ne s'intéresser qu'à Ran, laquelle est déjà casée à un maniaque des enquêtes qui vogue on ne sait où (ignorant qu'il a rajeuni et qu'il se tient juste à côté d'elles depuis plusieurs mois déjà). C'est alors qu'elle rencontre Tadahiko Michiwaki, un bel homme qui ne semble pas indifférent à ses charmes. Sonoko est sur son petit nuage avec cette histoire d'amour naissante mais une affaire de meurtre va rapidement gâcher ce séjour de rêve: une sombre affaire où les victimes, toutes de jeunes femmes avec les cheveux châtains clairs, sont retrouvées avec le ventre complètement lacéré. Les choses pourraient toutefois en rester là si Sonoko n'était pas violemment agressée dans sa chambre, puis victime de différentes tentatives de meurtres. Conan, Ran et Michiwaki tentent de la protéger mais les individus suspects ne manquent pas: Makoto Kyogoku, le fils du patron de l'auberge où ils résident qui semble les stalker partout où ils aillent et que Ran a l'étrange impression d'avoir déjà vu, un individu louche qui est sans cesse présent aux environs des scènes de meurtres, et enfin Michiwaki lui-même à qui Conan ne fait pas entièrement confiance. Après tout, qu'y a t-il de plus suspect que de déclarer sa flamme à Sonoko ?


Commentaires

Ce nouveau tome de Détective Conan nous propose trois nouvelles enquêtes plutôt sympathiques.

La première d'entre elle est la continuation d'une affaire débutée dans le tome précédent. Conan et son ami et rival Heiji Hattori enquêtent sur une affaire de meurtre en chambre close qui présente certaines particularités étranges: l'arme du crime a mystérieusement disparue de la scène de meurtre et le coupable semble avoir volontairement traîné le corps dans une autre pièce adjacente éclairée malgré les risques de se faire coincer entretemps. De même, il a volontairement brisé une fenêtre de l'étage afin d'attirer leur attention. Alors qu'ils cherchent à comprendre de quelle manière ce criminel audacieux et culotté a réussi à quitter la pièce en emportant l'arme, les deux détectives réalisent qu'ils jouent peut-être bien le jeu du tueur en analysant les éléments qu'il a délibérément laissé à leur attention. L'affaire est en soi intéressante, mais ce qui rend cette affaire unique, c'est son dénouement qui rompt radicalement avec tout ce qu'on a connu jusque là: face à un criminel surdoué qui mène habilement son jeu et qui n'a rien laissé au hasard, Conan et Heiji vont devoir jouer à un jeu dangereux pour arriver à le coincer et franchir les limites morales, ce qui donne un troisième acte assez inattendu où on découvre une facette plus sombre de ces personnages. Car si les détectives auront bien évidemment la victoire au bout du compte, celle-ci n'aura rien d'honorable et ils n'en retirent aucune fierté. D'une certaine manière, Gosho Aoyama continue là à traiter des aspects plus sombres du rôle de détective, quelque chose qu'il avait déjà abordé dans le tome 16 (au cours d'une affaire qui impliquait là aussi le personnage d'Heiji). Nos deux jeunes détectives lycéens découvrent progressivement que leur métier n'a pas que des aspects positifs et qu'il leur faudra parfois jouer un jeu cruel pour arriver à faire triompher la vérité. Mais à quel prix ?

L'histoire suivante se déroule quant à elle dans un train et nous raconte une affaire de meurtre assez originale. La victime est le patron d'une bijouterie qui a failli être dévalisée et le suspect principal n'est autre qu'un braqueur professionnel retrouvé mort sur les voies, ayant sauté du train en marche pour s'échapper. Rien de bien original au premier abord et les choses pourraient facilement en rester là si cette affaire ne présentait pas d'étranges similitudes avec une trame de roman policier conçue une décennie plus tôt par Yusaku Kudo, le père de Shinichi, et qui était censée n'avoir jamais été publiée. Intrigué et ne parvenant pas à se souvenir exactement de l'histoire, Conan ne s'en rappelle que par des bribes qui lui reviennent au fur et à mesure de son enquête, mais cela suffit à lui réaliser que toute cette affaire n'est qu'une habile mise en scène du meurtrier pour détourner les soupçons de la police sur un faux suspect. Malheureusement, plus il se souvient de la trame du roman, plus il réalise que les événements l'attirent vers une mort certaine, le héros fictif commettant une erreur fatale dans ses raisonnements et trouvant la mort pour avoir sous-estimé le meurtrier. Avec l'aide d'une étrange dame qui semble en savoir beaucoup sur cette affaire, Conan tente d'épingler le coupable tout en étant conscient des risques qu'il prend. Une affaire d'un bon niveau au déroulement original et avec des rebondissements plutôt réussis. Le mystère est intrigant, la narration est soignée (forcément vu le sujet), et cette affaire présente des enjeux assez inattendus qui s'avèrent très convaincants, malgré quelques facilités pardonnables pour permettre à l'histoire de fonctionner.

Enfin, la dernière affaire, présentée dans son intégralité (c'est tellement rare à présent pour le signaler), fait intervenir le personnage de Sonoko Suzuki, toujours en quête de l'âme soeur... qu'elle pourrait bien avoir trouvé cette fois. En vacances sur la plage d'Izu, elle rencontre Michiwaki, un jeune homme charmant et dragueur qui ne semble pas insensible à ses charmes. Est-ce la fin de ses interminables galères amoureuses ? Peut-être, mais ça n'empêche pas le rêve de virer au cauchemar quand une affaire de meurtres touchant de jeunes femmes aux cheveux châtains clairs vient troubler ces vacances paradisiaques. Pour une raison inconnue, Sonoko est victime de plusieurs tentatives de meurtres et ce ne sont pas les suspects qui manquent, à commencer par l'étrange fils du patron de l'auberge, Makoto Kyogoku, qui semble toujours se trouver au mauvais endroit au mauvais moment et qui stalke le groupe tout le long de leur séjour. Rien de bien original toutefois dans cette intrigue, le dénouement étant parfaitement prévisible, reste une histoire sympathique et généralement bien menée qui permet de développer un peu le personnage de Sonoko et de lui démarrer une intrigue amoureuse.

Au final, un bon tome de Détective Conan, toujours sympathique et agréable pour passer le temps en bouquinant. A noter que c'est le seul tome de l'arc Ai Haibara où n'apparait pas le personnage éponyme, alors qu'on commence à s'approcher de la grande conclusion.

Verdict: Très bon (15/20).

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 26 juil. 2013, 16:55

Tome 23: Arc d'Ai Haibara (6/7)

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Affaire 64: Cinecitta

Conan, Ai et les jeunes détectives se rendent dans un cinéma pour un marathon de films sur Goméra. Sur place, ils découvrent qu'il s'agit des dernières séances avant la fermeture définitive, le propriétaire ayant décidé de vendre le bâtiment à un promoteur immobilier qui compte le raser le lendemain. Ce dernier s'est arrangé pour faire fuir les spectateurs des salles afin de forcer la vente et d'en faire baisser le prix autant que possible, une attitude qui révolte les employés qui continuent tant bien que mal à faire leur travail. Un drame va toutefois avoir lieu dans ce cinéma: au cours de la projection, une ombre apparait soudainement à l'écran. Une fois les lumières rallumées, le corps du promoteur est retrouvé pendu face à la fenêtre de projection. Il apparait vite qu'aucun des employés n'était en mesure d'accomplir ce meurtre et que la victime était criblée de dettes. Cela suffit-il pour autant à conclure à la thèse du suicide ?

Affaire 65: Le planificateur de l'ombre

Il y a 20 ans, l'affaire du hold-up sanglant des 400 millions. Kano Saizo, surnommé "le planificateur de l'ombre", et ses trois complices se disputent suite à un casse qui a mal tourné. Saizo entend se rendre à la police après la mort d'une jeune employée de banque mais ses acolytes, craignant qu'il ne les trahisse, décident de l'éliminer.

De nos jours, Conan, Ran et Kogoro Mouri participent à une croisière de rêve sur un paquebot de luxe après avoir gagné un jeu-concours. Kogoro a la surprise d'y retrouver son vieux collègue du temps où il appartenait à la brigade criminelle, le commissaire Toji Samezaki, aujourd'hui à la retraite. Conan, quant à lui, découvre la présence à bord de son rival et ami, le détective lycéen Heiji Hattori. Le voyage, initialement convivial, tourne au cauchemar lorsque le nom de Kano Saizo apparait sur la liste des passagers. Le commissaire Samezaki et Kogoro, chargés de l'affaire à l'époque, entendent lui mettre la main dessus avant que la prescription n'arrive à son terme. Le planificateur de l'ombre demeure cependant introuvable mais, très vite, une série de meurtres spectaculaires débute. Tout porte à croire que Saizo a réuni les différentes personnes liées à l'affaire des 400 millions afin d'assouvir sa terrible vengeance contre ses anciens complices qui l'ont trahi, mais qui sont-ils parmi les passagers ? Et comment peut-il parvenir à échapper à la vigilance des enquêteurs tout en arrivant à commettre des meurtres aussi audacieux et risqués ?


Affaire 66: Ouverture d'enquête (1ère Partie)

Conan, Ai et les jeunes détectives répètent la pièce de théâtre du spectacle de leur école dans un immeuble désaffecté lorsqu'ils sont interrompus par l'arrivée impromptue des officiers Sato et Takagi. Ces derniers ont malheureusement laissé leur échapper un suspect dans une affaire de meurtre lors de son transfert vers le commissariat central. Désespéré, l'homme s'empare d'Ayumi comme otage, avant de finalement se raviser et de la relâcher aussitôt. Sato parvient à le suivre à travers les couloirs d'un musée et à lui passer les menottes mais, suite à une gaffe, ils se retrouvent tout deux bloqués dans les toilettes. L'homme continue toutefois de clamer son innocence. Etant donné leur situation et le fait qu'ils ont perdu le contact avec leurs collègues, Sato décide d'en profiter pour en avoir le coeur net et éclaircir une bonne fois pour toute cette affaire. Elle convainc Takagi de reprendre discrètement l'enquête afin de déterminer si leur suspect est vraiment innocent et, si tel est le cas, de retrouver le véritable coupable. Il a jusqu'au lendemain matin, à l'heure d'ouverture du musée, pour résoudre l'affaire avant qu'ils ne soient découverts. D'ici là, Takagi devra éviter d'entrer en contact avec leurs collègues, actuellement à leur recherche, et compter sur le seul soutien de Conan et des jeunes détectives. C'est là sa chance de faire ses preuves en tant qu'enquêteur et d'éviter qu'un homme ne se retrouve derrière les barreaux pour un crime qu'il n'a peut-être pas commis.


Commentaires

Deux nouvelles affaires intégrales et le début d'une troisième composent ce 23ème tome des aventures du jeune Conan Edogawa.

Dans un premier temps, Gosho Aoyama nous plonge dans l'univers fascinant et mystérieux d'une salle de cinéma pour une affaire entre ombre et lumière. Si le mystère et le stratagème employé par le coupable sont bien trouvés et réussis, on a en revanche connu l'auteur beaucoup plus inspiré en terme d'histoire. Ici, on doit se contenter du minimum syndical, Aoyama se contentant de nous raconter une enquête sans prendre vraiment le temps de développer le contexte qui l'entoure. La narration n'est pas particulièrement travaillée, le tout accuse même quelques longueurs et pêche surtout par son manque flagrant d'ambitions. La force et les intentions font donc cruellement défaut à cette intrigue qui ne figure assurément pas parmi les meilleures de l'auteur.

Heureusement, la seconde affaire se révèle déjà bien plus convaincante. Cette fois, nos héros se trouvent à bord d'un paquebot de luxe pour une croisière en pleine mer au cours de laquelle un criminel de légende fait sa soudaine et mystérieuse réapparition: Kano Saizo, le "planificateur de l'ombre", responsable du hold-up sanglant des 400 millions une vingtaine d'années auparavant, se trouve à bord. Au grand effroi de ceux qui le croyaient mort, il annonce son intention de se venger des trois complices qui l'ont trahi autrefois. Alors que Kogoro Mouri et l'ancien commissaire en charge de l'affaire tentent de le retrouver, le planificateur fait ses premières victimes dans des démonstrations de force aussi spectaculaires qu'audacieuses. Mais pourquoi réapparait-il subitement aujourd'hui et qui sont ses anciens complices parmi les passagers du paquebot ?

En comparaison de l'affaire précédente, on sent que cette fois Gosho Aoyama a vraiment pris le temps de travailler son histoire. Non seulement cette affaire est intéressante mais tout le contexte autour a aussi été brillamment traité afin de lui donner la force et la crédibilité dont elle a besoin. Le mystère est fascinant, les personnages sont surprenants d'ambiguités et la tension, omniprésente tout du long, ne cesse de s'accroître. Ajoutons à cela une narration parfaitement maîtrisée qui ne laisse jamais retomber le suspense et on se retrouve là avec une intrigue d'un excellent niveau où on retrouve tout le talent et le savoir-faire de l'auteur pour passionner si bien ses lecteurs. Celui-ci pousse d'ailleurs les choses plus loin que d'habitude, allant jusqu'à confronter les personnages à des situations où ils risquent leur vie dans leur recherche de la vérité. Ces situations ont tendance à se multiplier dernièrement et on se doute bien que cela n'est pas gratuit et que quelque chose d'énorme se prépare (c'est Gosho Aoyama après tout !). Au final, cette intrigue est une franche réussite qui, sans faire vraiment partie des meilleures intrigues du manga, arrive à tenir ses lecteurs en haleine sans jamais relâcher la pression. On n'a pas le temps de s'ennuyer et on en redemande !

Enfin, le dernier chapitre du tome démarre une nouvelle affaire où les jeunes détectives doivent assister l'inspecteur Wataru Takagi dans une enquête pour innocenter un homme accusé de meurtre. Une situation inédite puisque l'inspecteur doit agir cette fois en marge de sa hiérarchie - et aux limites de l'illégalité - pour éviter à un innocent de se retrouver derrière les barreaux pour un crime qu'il prétend ne pas avoir commis. Cette intrigue permet donc de s'attarder un peu sur ce personnage secondaire, jusque là représenté comme un simple homme de main de Megure, pour le développer davantage et construire un personnage à part entière. On découvre ainsi un inspecteur de police qui ne paie pas vraiment de mine, pas très compétent en apparence, mais en lequel sa supérieure hiérarchique Miwako Sato place une grande confiance, croyant en son potentiel. Cette affaire est le déclic qui va permettre à Takagi de faire ses preuves auprès de la brigade Megure - et de lui-même - et d'entamer ainsi son évolution pour devenir le flic compétent que l'on connait aujourd'hui. Sa relation avec d'autres personnages tient aussi une grande place dans cette intrigue, à commencer par celle avec l'inspectrice Sato dont il est secrètement amoureux (comme tout le commissariat), mais également et notamment celle avec le jeune Conan Edogawa. Car si Takagi ne voit encore en lui qu'un enfant, c'est au cours de cette affaire qu'une véritable relation de confiance et de respect va commencer à naître entre eux, Conan y trouvant un allié inestimable pour ses propres enquêtes. Une intrigue qui s'annonce donc riche en terme de character-development, même si l'enquête en elle-même devra attendre le tome suivant pour démarrer.

A noter aussi que le grand final de l'arc d'Ai Haibara est à présent proche (au tome suivant). En marge des différentes intrigues qui composent ce tome, on trouve donc des scènes impliquant principalement les personnages de Conan et d'Ai afin d'approfondir davantage leur relation et de continuer à creuser la psychologie complexe et troublée de la jeune fille en vue de préparer les événements à venir. L'auteur continue aussi de développer les comportements étranges de Ran à l'égard de Conan, chose qu'il n'a pas arrêté de faire depuis le tome 14 et qui ne cesse de s'accentuer dernièrement, traduisant de plus en plus la possibilité qu'elle ait compris sa véritable identité. Là-aussi, on sent que quelque chose d'énorme se profile à l'horizon, Aoyama ne faisant jamais rien au hasard...

Au final, on trouve là un (très) bon tome de Détective Conan dans l'ensemble, mais on est quand même loin du niveau des meilleurs tomes de la série. Cela dit, vu la claque monumentale qui nous attend au tome suivant, on pardonne bien volontiers à l'auteur du moment que sa série continue à nous passionner comme elle sait si bien le faire.

Verdict: Très bon (15/20).

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 01 août 2013, 18:52

Tome 24: Arc d'Ai Haibara (7/7) - Arc de Vermouth (1/19)

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Affaire 66: Ouverture d'enquête (2ème Partie)

Le commissariat de police est en émoi: les inspecteurs Takagi et Sato sont injoignables. Le dernier contact remonte au moment où ils poursuivaient le suspect, un homme accusé de meurtre, au cours de son transfert vers le commissariat central. Ce qu'ils ignorent, c'est que Takagi profite de la confusion pour reprendre discrètement l'enquête, devant à tout prix éviter ses collègues. Accompagné de Conan et de ses amis, il interroge à nouveau les témoins et retourne à l'appartement de la victime. Il a jusqu'au lendemain matin pour résoudre cette affaire, sans quoi Sato et le suspect, cachés (coincés) dans les toilettes d'un musée, seront découverts aux heures d'ouverture. Ce qu'ils ignorent, c'est que le musée doit justement être rasé le lendemain au cours d'une cérémonie officielle...

Affaire 67: Dans l'obscurité

Conan est troublé depuis quelques temps. Ran apparait plus souriante et s'inquiète moins de la longue absence de Shinichi. Il craint qu'une distance commence à se créer entre eux.

Kogoro Mouri, accompagné de Ran et de Conan, est convoqué à la clinique Araide au sujet de son état de santé. Le docteur en profite pour inviter le détective et sa famille à se joindre à lui pour le dîner. Ils rencontrent ainsi sa femme, son fils Tomoaki, lui aussi médecin, sa belle-mère et leur aide-ménagère. Il apparait vite que Tomoaki Araide est un ancien du lycée de Ran et de Shinichi et qu'il a récemment pris les fonctions de l'ancien coach du club de basket. L'attitude de Ran à son égard fait craindre le pire à Conan: après tout ce temps passé à attendre le retour de Shinichi, commence t-elle à l'oublier au profit d'un autre homme ?

Mais un autre problème monopolise vite son attention: suite à une coupure de courant, le docteur Araide est retrouvé mort dans sa baignoire, électrocuté avec un rasoir électrique. Un banal accident ou s'agit-il en fait d'un meurtre déguisé ?


Affaire 68: Cérémonie funèbre en noir

Voilà déjà quelques temps qu'Ai Haibara est apparue dans la vie de Conan. Derrière ses apparences de simple écolière, cette jeune fille est en réalité une brillante scientifique qui faisait partie de l'organisation des hommes en noir. Shiho Miyano, ou Sherry de son nom de code, est la conceptrice de l'Apotoxine APTX-4869, le poison que ces derniers ont utilisé sur Shinichi et qui l'a ramené contre toute attente à sa physionomie d'enfant au lieu de le tuer. Mais, après que ses anciens complices aient ordonné l'exécution de sa soeur aînée Akemi Miyano, elle se révolta contre l'organisation et, désespérant de pouvoir leur échapper un jour, elle absorba son propre poison, retrouvant elle-aussi son apparence d'enfant et parvenant ainsi à échapper à ses poursuivants. Depuis, elle a trouvé refuge chez le professeur Agasa et est devenue l'alliée de Conan en prenant l'identité d'une simple écolière, mais les hommes en noir continuent de la traquer. Un jour viendra où ils la retrouveront et où son destin sera alors scellé, ainsi que celui de tous ceux qu'elle aura impliqué dans ses histoires. Ces pensées ne cessent de la hanter jusque dans ces cauchemars.

Le jour des retrouvailles avec ses anciens complices est finalement arrivé. Conan et Ai retrouvent par hasard la trace de Gin et Vodka et, plaçant leur voiture sur écoute, ils apprennent que ces derniers supervisent une mission d'assassinat qui doit être exécutée par l'un de leurs membres, Pisco, à l'Haido City Hotel. Déterminés à empêcher ce meurtre, les deux jeunes s'y rendent pour constater qu'il s'agit d'une cérémonie funéraire. De ce fait, toutes les personnes présentes sont naturellement habillées de noir. L'assistance est composée de nombreuses célébrités et d'hommes d'affaires influents. L'organisation est décidément profondément infiltrée dans la société car l'un d'entre eux est aussi l'agent connu sous le nom de Pisco, mais de qui s'agit-il ? Alors que Conan tente de déterminer l'identité du tueur envoyé par l'organisation, Pisco identifie Haibara comme étant la traîtresse Sherry et profite d'un moment d'inattention pour la kidnapper. Après avoir mené sa mission à bien, il projette de l'assassiner, mais l'arrivée rapide de la police et l'impossibilité de contacter Gin et Vodka l'en empêche. Prise au piège dans une cave à vin, Haibara sait que ses heures sont comptées car Gin et Vodka, alertés par l'absence de contact avec Pisco, arrivent déjà à l'Haido City Hotel pour des retrouvailles qui s'annoncent sanglantes...



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Voilà un tome de Détective Conan qui restera dans les mémoires ! L'heure est enfin venue pour Conan d'avoir sa première grande confrontation avec les hommes en noir, ces antagonistes récurrents (mais bien trop rares jusqu'à présent) encore entourés de mystères ! Il faudra toutefois attendre la seconde moitié du tome pour cela mais, fort heureusement, les intrigues qui précèdent n'en sont pas moins à un niveau tout bonnement excellent. On n'est ni plus ni moins en présence d'un véritable chef d'oeuvre qui va redéfinir complètement l'ambiance de Détective Conan pour les nombreuses années à venir.

Pour commencer en beauté, on reprend avec la suite d'une intrigue débutée dans le tome précédent et qui tournait autour des personnages des inspecteurs Sato et Takagi. Ces derniers tentent de faire innocenter un homme accusé de meurtre à tort en reprenant les investigations en parallèle de l'enquête officielle, l'occasion pour Takagi de faire enfin ses preuves en tant qu'enquêteur à part entière (là où il apparaissait jusque là davantage comme un sidekick de l'inspecteur Megure) et de développer un peu ses relations avec le reste du casting de la série (Conan, Miwako Sato, les jeunes détectives...). L'occasion aussi pour le lecteur de faire un peu plus ample connaissance avec ces personnages introduits récemment. Si le côté un peu gauche de Wataru Takagi le rend attachant, c'est surtout l'inspectrice Sato qui fait sensation. Femme d'action déterminée et charismatique, mais qui sait aussi se montrer sensible et drôle, c'est typiquement un personnage comme on les aime dans cette série et comme Gosho Aoyama réussit si bien à les faire. On lui devine aussi un lourd passé dramatique auquel elle fait brièvement allusion et qui ne fait qu'éveiller notre curiosité. Derrière cette femme forte et admirée par tout le commissariat se cache en fait un personnage complexe, torturé au plus profond d'elle-même et qui sera confrontée tôt ou tard à ses vieux démons. On a franchement hâte de voir comment cette intrigue va progresser et comment sa relation avec les autres personnages va la faire évoluer dans l'attente de ce moment décisif. En attendant, on craque littéralement tout simplement !

L'enquête en elle-même est assez inédite. La méthode habituelle consistant à récolter des indices pour établir une logique désignant un coupable fait cette fois pleinement partie du stratagème du criminel. Le seul moyen de découvrir la vérité est alors de relever toutes les contradictions dans cette mise en scène, tous les éléments qui ne collent pas avec la psychologie supposée de la victime ou du suspect pour comprendre comment les cartes ont pu être truquées. Pour autant, le coupable se devine assez facilement (il faut dire que les suspects ne se bousculent pas au portillon) et, avec un peu de logique, on comprend facilement sur quoi repose ultimement l'astuce, finalement très simple. A la manière du coupable, Gosho Aoyama joue ici à un brillant jeu d'esprit avec ses lecteurs mais, une fois qu'on parvient à en saisir la logique, la solution apparait d'elle-même assez facilement. Ce qui donne aussi toute son envergure à cette intrigue finalement simple mais brillamment narrée, c'est cette menace de la destruction prochaine du musée qui n'est révélée qu'au lecteur et dont les personnages ne sont pas conscients. Les voir alors prendre leur temps à élucider toutes les zones d'ombres de l'affaire crée une véritable tension dramatique car chaque minute qui passe rapproche un peu plus l'inspectrice Sato d'une fin horrible. Au final, alors que l'intrigue démarrait plutôt doucement dans le tome précédent, elle prend ici une envolée véritablement incroyable. On retrouve là enfin tout le talent d'un auteur comme Gosho Aoyama qui ne cesse de nous surprendre et ce n'est que du plaisir !

La seconde intrigue du tome s'apparente à une affaire de meurtre plus classique reposant sur une astuce. Ici, si l'enquête est intéressante, ce sont surtout tous les à-côtés qui font l'intérêt de cette histoire. Gosho Aoyama profite de cette intrigue pour introduire un nouveau personnage récurrent, le docteur Araide, qui s'avère vite être un rival amoureux inattendu pour Shinichi. Jeune médecin talentueux, dévoué, gentil, honnête et modeste, il est l'incarnation même du gendre idéal et Ran n'apparait pas insensible à son charme mature, ce qui n'est bien sûr pas du goût de notre Shinichi modèle réduit qui commence un peu à paniquer. En même temps, considérant sa longue absence, il est naturel que Ran finisse par prendre ses distances inconsciemment pour être attirée par un autre type d'homme. Si les personnages de Détective Conan ont tant de saveur, c'est aussi parce qu'ils ont des psychologies qui apparaissent crédibles et qu'ils ne cessent d'évoluer avec le temps, et cette évolution inattendue de Ran ne serait finalement que la conséquence logique des événements qui se sont déroulés jusque là. A moins qu'il n'y ait une autre raison pouvant expliquer que cette dernière ait tendance à moins s'inquiéter au sujet de Shinichi dernièrement...

Mais si l'affaire en elle-même apparait assez classique dans son déroulement, la conclusion, elle, ne va pas manquer de surprendre les lecteurs. Notre jeune détective, d'ordinaire si droit, entreprend ici quelque chose que l'on n'attendait pas de sa part et qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour lui par la suite. Conan prend ici un risque important tout en sachant qu'il n'a pas droit à l'erreur. L'avenir nous dira quelles seront les conséquences de ses choix.

Enfin, la dernière affaire marque les retrouvailles tant attendues entre Conan et les hommes en noir pour la première d'une longue série de confrontations dantesques ! Cette grande intrigue magistrale conclut tout autant l'arc d'Ai Haibara, démarré quelques tomes auparavant, qu'elle entraîne la série vers son nouvel arc narratif consacré cette fois pleinement à un agent de l'organisation noire, la mystérieuse et vénéneuse Vermouth.

On revient donc sur l'intrigue d'Ai Haibara, la traîtresse Sherry, qui est toujours traquée par les hommes en noir, ses anciens complices. Le fait d'avoir changé d'apparence et d'avoir démarré une nouvelle vie sous l'identité d'une simple écolière ne suffira pas à leur échapper indéfiniment, elle le sait bien, et ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne finissent par la retrouver. Ces pensées continuent de la hanter jusque dans ses cauchemars et Ai désespère d'arriver à se libérer un jour de l'emprise de l'organisation sur son existence. Peut-être vaudrait-il mieux qu'elle disparaisse tout simplement, sans quoi tout ceux qu'elle aura impliqué dans ses affaires deviendront à leur tour des cibles de l'organisation. Et elle sait pertinemment que personne ne peut échapper éternellement à une telle organisation, désespérant de voir Conan continuer à résoudre des affaires alors qu'il risque à chaque fois un peu plus d'attirer l'attention sur lui. Incapable de vivre une vie normale avec tout ce qu'elle a vécu, Ai voit le monde en gris et il n'est pas loin de virer au noir. Elle pensait que Conan serait peut-être en mesure de la comprendre et de la protéger, mais ce dernier ne réalise décidément pas encore l'ampleur de la terreur qu'inspire l'organisation. Mais au fond, Ai a t-elle vraiment envie de continuer à vivre, de mener une vie où elle doit continuellement lutter avec la peur de lendemains incertains et de la mort dans un monde où sa soeur chérie n'est plus là pour lui apporter la chaleur dont elle a désespérément besoin ?

Malheureusement pour elle, Conan et Ai retrouvent par hasard la trace des hommes en noir et, apprenant que ces derniers projettent un assassinat, le jeune détective décide de contrecarrer une nouvelle fois leurs projets avec l'espoir de mettre la main sur Pisco, leur agent présent sur place. Ils arrivent à une cérémonie funéraire tenue dans un grand hôtel où, pour leur malheur, toutes les personnes présentes sont habillées en noir, ce qui ne fait qu'accentuer le malaise oppressant. Tous sont de brillants hommes d'affaires, des politiciens, des personnalités du monde du spectacle... Parmi tout ce bon monde se trouve Pisco, l'homme en noir chargé de la mission d'assassinat, guettant le moment propice pour exécuter sa cible. Mais qui est vraiment Pisco et quelle personnalité doit-il assassiner ? Comme si les choses n'étaient déjà pas suffisamment compliquées, l'homme en noir parvient à identifier Sherry et à l'enlever. Pris de court, Conan réalise que le temps joue contre lui: Ai Haibara a disparu, il n'a toujours aucune idée de l'identité de Pisco qui est désormais au courant de leur secret, et les hommes en noir Gin et Vodka se dirigent déjà vers l'hôtel pour des retrouvailles qui s'annoncent sanglantes. Quelque soit le cas de figure, la situation est cauchemardesque: soit Gin et Vodka parviennent à éliminer Sherry, soit ils réussissent à leur échapper mais, Pisco étant désormais au courant de l'identité d'Haibara, ça ne sera plus qu'une question de temps avant qu'ils ne les retrouvent, eux et toutes les personnes qu'ils auront impliquer dans leurs histoires. Comment sortir d'une situation aussi désespérée ?

On l'a longtemps attendue et cette première grande confrontation entre Conan et les hommes en noir tient décidément toutes ses promesses. Dès les premières pages, Gosho Aoyama construit cette atmosphère sombre et inquiétante qui ne va cesser de s'accroître et de mettre la pression sur les personnages, jusque dans les cauchemars d'Haibara. Celle-ci n'est d'ailleurs plus sûr de savoir si la réalité qu'elle vit actuellement n'est pas au fond qu'un doux rêve dont elle risque de se réveiller brutalement au son des coups de feu. Et ça ne cesse de continuer avec l'omniprésence des couleurs blanche, rouge et noire: le blanc comme une existence qui s'évanouit, le rouge comme la couleur du sang, avec une connotation sexuelle presque vampirique, et le noir comme la mort. Et qui mieux que ces corbeaux appelés les hommes en noir ne la symbolisent, englobant la menace et la terreur qu'elle inspire ? La cérémonie funèbre avec l'omniprésence du noir ajoute à cette ambiance morbide et au malaise qui ne cesse de s'intensifier, annonçant toujours un peu plus l'arrivée prochaine des hommes en noir sur les lieux, telle la grande faucheuse. Cette cérémonie funèbre sera t-elle aussi la leur ?

Le suspense ne cesse de monter avec le moment du meurtre et l'enlèvement d'Haibara. Pisco est le responsable de ces deux méfaits, mais Conan n'a toujours aucune idée de son identité. Ce qui pourrait n'être qu'une simple affaire de meurtre est ici considérablement amplifiée par l'importance des enjeux et l'urgence de la situation. Plus que jamais, le temps est compté et Gin et Vodka, les ennemis jurés de Conan, arrivent déjà sur les lieux. L'enquête autant que le péril que traversent les personnages donnent à cette intrigue une puissance incroyable, digne des plus grands romans à suspense. Bien sûr, cette réussite prend aussi en compte de nombreuses scènes d'anthologie comme les retrouvailles entre Sherry et les hommes en noir, un moment grandiose qui aura marqué les lecteurs et qui les aura fait frémir pendant de nombreuses années, illustrant à merveille la terreur, la violence et le sadisme du personnage de Gin. Ou encore le dénouement surprenant de la confrontation avec Pisco qui réussit à poser une conclusion en tout point magistrale à cette intrigue tout en entraînant directement la série au début de l'arc Vermouth, le nouvel arc narratif qui s'annonce tout simplement grandiose et périlleux.

Il nous aura fallu attendre plus de 20 tomes pour arriver à ce grand moment mais la démesure incroyable de cette intrigue en valait très largement cette attente: on est en présence d'un véritable chef d'oeuvre qui impose une pression constante sur le lecteur, tout comme sur les personnages. La menace incarnée par l'organisation noire commence enfin véritablement à prendre forme, de même que la psychologie incroyablement complexe et torturée du personnage d'Ai Haibara qui est brillamment mise en valeur tout du long, la survie face à la menace des hommes en noir étant traduite aussi bien en terme physique qu'au niveau psychologique (le suicide comme meilleure option possible pour sortir de ce cauchemar appelé la réalité). Rien ne parait forcé, la psychologie d'Haibara a été brillamment développée et définie tout le long de l'arc pour nous amener tout à fait naturellement vers cette situation. Et Conan qui prend pour la première fois conscience de la véritable ampleur de la menace incarnée par l'organisation noire... Etait-il inconscient, idéaliste ou pensait-il tout simplement comme qu'une organisation aussi dangereuse doit être arrêtée quel qu'en soit le prix ? Toujours est-il que le personnage sort irrémédiablement changé par cette épreuve, apprenant à craindre cet adversaire et devenant plus paranoïaque.

Les dessins et le talent pour la mise en scène de l'auteur contribuent aussi pour beaucoup à la réussite de ces intrigues, en plus de son talent inné de conteur qu'on admire si souvent. Sans son talent pour arriver à rendre ce casting de personnage si vivant, nous faisant partager leurs aventures tout autant que des moments de leur vie en parallèle des enquêtes. Tout cela participe aussi évidemment à la réussite totale de ce tome. Avec le temps, on a appris à aimer ces personnages et on ne se contente plus simplement de lire leurs aventures, on les vit le plus souvent à leurs côtés. Et lorsque des histoires d'une telle puissance se présentent, des intrigues qui touchent à ce que les personnages ont de plus intime et qui les mettent en grand péril, on ne peut que ressentir toute la force des émotions qui les animent. S'il y a bien un élément qui définit à lui seul la force incroyable de ce manga, ce sont bien les personnages avec cette humanité terrible qu'ils portent en eux, capables des rires comme des doutes.

Au sein de la série, ce tome 24 est une réussite essentielle qui touche à tout ce qui fait toute la force de Détective Conan, regroupant tous les éléments qui font le succès de l'oeuvre de Gosho Aoyama. C'est aussi un moment déterminant de ce manga, un de ceux qui définissent la direction générale de la suite de la série avec des arcs narratifs qui s'annoncent beaucoup plus sombres, bien plus périlleux et, surtout, plus homogènes que les précédents. A partir de maintenant, on entre dans une nouvelle ère incroyable de cette formidable série. La guerre entre Conan et l'organisation noire vient seulement de débuter !

Verdict: Excellent (20/20).
Modifié en dernier par Glass Heart le 23 août 2013, 17:23, modifié 1 fois.

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 23 août 2013, 15:20

Tome 25: Arc de Vermouth (2/19)

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Affaire 69: Le compagnon différent des autres

Conan, Ran et Sonoko sont au parc d'attractions Tropical Land pour profiter de la patinoire hivernale et du feu d'artifice nocturne du parc. Ils se retrouvent impliqués dans une affaire de meurtres dans les toilettes de la patinoire. La victime a été tué d'un coup de carabine en pleine poitrine, morte sur le coup. Les suspects sont les membres du club de ball-trap auquel appartenait la victime.

Affaire 70: La résidence de l'araignée

Heiji Hattori et son amie d'enfance Kazuha Toyama sont appelés dans une demeure reculée perdue en pleine forêt pour une affaire. Ils croisent en route le détective Kogoro Mouri, sa fille Ran et le jeune Conan, venus pour la même raison. L'affaire en question concerne une série de suicides qui ont eu lieu dans cette demeure depuis maintenant trois ans. La dernière mort remonte à il y a seulement une semaine. Les habitants de la région raconte que cette demeure est maudite, attribuant cette série de meurtres à une vieille légende locale. Les victimes ayant été retrouvées pendues et recouvertes de toiles d'araignées, d'aucun pensent que la "majestueuse araignée" serait la vraie responsable de ces morts, punissant la famille qui a construit leur demeure sur son ancien temple. Le fils aîné, marionnettiste de profession, a donc fait appel au détective Mouri pour faire toute la lumière sur cette affaire. Le soir même, il est la nouvelle victime en date de la malédiction. Mais quelque chose perturbe Conan et Heiji dans toute cette histoire: le meurtre a eu lieu dans une pièce close et strictement rien ne laisse penser qu'un quelconque stratagème ait pu être utilisé. Qu'est-ce donc que c'est que cette affaire ?

Alors que les détectives tentent d'élucider le mystère de la demeure, l'ombre de l'araignée s'abat sur Ran et Kazuha...


Affaire 71: La bande des détectives blessée

Conan réalise combien l'attitude de Ran a changé à son égard dernièrement. Sa complice d'infortune Ai Haibara, qui se remet à peine de ses retrouvailles avec les hommes en noir, redoute la possibilité qu'elle n'ait compris sa véritable identité, ce qui représenterait potentiellement une menace pour leur sécurité. Pour se remettre des émotions des derniers temps, le professeur Agasa propose un week-end en camping avec leurs camarades de classe.

Au cours de la sortie, les jeunes détectives, suivis par Conan, partent à l'aventure dans une grotte. Ils ignorent qu'un groupe de gangsters s'y trouve pour dissimuler un cadavre. Découverts, les enfants s'enfoncent dans la grotte pour échapper à leurs poursuivants mais Conan, qui s'était jeté sur ses amis pour les couvrir, est gravement blessé. Les enfants ne peuvent se permettre d'attendre sans agir: le risque que Ai et le professeur, qui ne savent rien de la situation, s'enfoncent dans la grotte pour les retrouver et tombent nez à nez avec les bandits est élevé. Et plus le temps passe, plus Conan se vide de son sang. S'il n'est pas transporté rapidement à l'hôpital, le jeune détective mourra bien avant l'aube. Son sort repose désormais entre les mains de ses jeunes camarades...



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Après les événements du tome précédent, nos héros se remettent peu à peu de leurs retrouvailles avec les hommes en noir. Mais cette rencontre a laissé des traces qui demeurent très présentes. Traumatisée, Ai Haibara redoute à présent toutes les menaces potentielles risquant de les trahir. Conan, quant à lui, redouble d'efforts pour détourner les soupçons de sa personne. Pourtant, il y en a une, très proche de lui, qui pourrait bien avoir déjà deviné son secret. Le danger pourrait-il venir de cette personne ?

L'arc Vermouth, débuté à la fin du tome précédent, commence donc plutôt doucement, s'attardant davantage sur les conséquences des événements du dernier tome. Le volume s'ouvre donc sur une simple affaire plutôt banale dont la seule particularité est de ramener Conan et Ran à Tropical Land, le lieu où tout a commencé. Le déroulement est sans surprise, la résolution est sans grande originalité (on se demande même comment Gosho Aoyama, d'ordinaire si génial, a pu se laisser aller à un stratagème aussi convenu) et la conclusion, qui tente de tirer sur la corde sensible, n'est guère convaincante.

Il faudra donc attendre la deuxième intrigue pour que le tome commence vraiment. Celle-ci nous plonge dans une nouvelle histoire de faux fantastique avec tous les éléments que cela comporte: une série de meurtres inexplicables, une malédiction, Heiji Hattori (euh... quoi, encore lui ?)... Malgré quelques longueurs, le mystère se révèle suffisamment intéressant pour réussir à accrocher le lecteur, mais la vraie force de cette intrigue vient surtout du péril qui guette les (petites) amies de nos deux détectives lycéens. Sentant leurs proches en danger, une dynamique particulière s'installe dans leur enquête pour arrêter le coupable. Cela nous amène à l'un des dénouements les plus mémorables de la série, l'un des plus tragiques, où l'ambiguité des personnages est plus que jamais présente. Le rôle d'une victime est-il de devenir un meurtrier ? Le rôle du détective est-il de devenir un bourreau ? L'auteur a brillamment su construire son intrigue et le cheminement psychologique de ses personnages de manière à nous mener logiquement vers l'un des dénouements les plus cruels et les plus tristes de la série. Il est toutefois dommage que le mode opératoire du tueur soit aussi tiré par les cheveux, l'auteur ayant toutefois l'honnêteté de faire admettre à son héros qu'un tel stratagème ne fonctionne qu'en théorie et que c'est presque un miracle qu'il ait pu marcher. Un dénouement qui est donc très réussi en terme d'histoire mais déjà moins convaincant au niveau de l'affaire.

Enfin, la dernière affaire... n'en est pas vraiment une puisqu'il s'agit surtout d'une lutte de survie où les jeunes détectives se retrouvent pris au piège dans une grotte avec des gangsters. Si d'ordinaire notre héros aurait pu les sortir d'affaire grâce à sa débrouillardise, ici il est gravement blessé suite à un tir de balle et, perdant son sang rapidement, ses capacités sont grandement restreintes jusqu'à ce qu'il ne finisse par perdre connaissance. Son sort repose donc intégralement entre les mains de ses camarades de classe qui vont devoir résoudre une mini-énigme (sans intérêt) pour trouver la sortie de la grotte en limitant le plus possible les risques de tomber sur leurs poursuivants. L'intérêt de cette intrigue repose bien sûr sur le fait que la vie de Conan soit en danger et sur la tension que cela génère sur ses camarades: ils n'ont pas le temps d'attendre, ils doivent s'en sortir au plus vite pour emmener Conan à l'hôpital d'urgence, sans quoi il sera mort bien avant l'aube. Malgré cela, ils doivent garder patience pour éviter tout faux pas qui pourrait leur être fatal (heureusement pour eux, il y a au moins un cerveau dans le trio). L'occasion pour eux de faire enfin leurs preuves, même si au bout du compte Mitsuhiko se retrouve à être le seul à endosser vraiment le rôle tenu habituellement par Conan pendant que les deux autres continuent leurs espiègleries habituelles. Mais, là aussi, le meilleur de cette intrigue reste son dénouement, très surprenant, qui annonce avec grand fracas les événements du tome suivant. Alors que Conan se trouve entre la vie et la mort, les événements prennent une direction inattendue et notre jeune détective va se trouver à devoir faire un choix crucial. De ce choix dépendra sa relation future avec Ran et son existence même en tant que Conan Edogawa. Est-ce bientôt la fin pour le détective Conan ?

Au final, ce tome 25 de Détective Conan est typique des tomes de transition entre deux très grosses intrigues: la tension retombe quelque peu, les intrigues ne sont pas forcément parmi les meilleures, mais on sent pleinement les conséquences des événements qui ont précédé et on assiste en même temps aux prémices des événements à venir. La question de l'identité secrète de Conan et d'Ai Haibara se trouve plus que jamais au centre des enjeux et on sent que quelque chose d'énorme se prépare. Pour l'heure, on trouve néanmoins là de petites affaires assez sympathiques bien qu'un peu plus faibles qu'à l'accoutumée malgré de très bonnes idées de scénario (sauf pour la première intrigue, la seule à ne pas vraiment être terrible). On sent que Gosho Aoyama s'est davantage attardé sur la mythologie de la série et sur l'évolution de ses personnages que sur la construction de ses affaires à proprement parler. Il nous réserve toutefois un cliffhanger de fin de volume très prometteurs qui ne nous donne qu'une envie: nous plonger aussitôt dans la lecture du tome suivant pour découvrir ce qu'il adviendra de notre héros. Tant de choses sont en jeu désormais, quel choix décisif fera Shinichi et quelles en seront les conséquences ? Ce n'est qu'en passant par cette décision difficile que notre héros acquerra la maturité nécessaire pour faire face aux événements de l'arc Vermouth, mais combien de personnes vont devoir encore souffrir par sa faute ?

Verdict: Bon (14/20).

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 05 sept. 2013, 21:45

Tome 26: Arc de Vermouth (3/19)

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Affaire 72: Le coeur tourmenté

Hospitalisé entre la vie et la mort, Conan est tiré d'affaire mais sa survie se fait au prix d'une terrible révélation: Ran a depuis longtemps déjà deviné sa véritable identité. Elle sait que Conan Edogawa n'est autre que l'alter-ego de Shinichi Kudo et il semble désormais inutile de tenter de la convaincre du contraire. Alors qu'il envisage de lui révéler toute la vérité, Conan reçoit une visite d'Ai Haibara, venue lui rappeler que les hommes en noir sont toujours leur recherche. Dire la vérité à Ran, partager avec elle leurs souffrances et leurs doutes, ne ferait que plonger la jeune fille dans un univers dont elle pourrait bien ne pas sortir indemne. L'heure est venue de faire un choix, et Conan a trois possibilités...

Une semaine plus tard, Conan quitte l'hôpital pour assister à la fête de fin d'année du lycée Teitan. Ran y joue le rôle principal d'une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Sonoko, l'histoire d'une romance entre une belle princesse et un mystérieux chevalier noir masqué. Alors que la représentation arrive à la scène charnière, elle est brutalement interrompu lorsque l'un des spectateurs s'effondre au sol, empoisonné par une des boissons vendues sur un des stands. La police intervient rapidement mais plusieurs personnes ont des agissements pour le moins étranges: Conan se désintéresse complètement de l'affaire, un étrange lycéen prétendant être Shinichi Kudo vient prêter main-forte aux inspecteurs, et le chevalier noir, protagoniste énigmatique de la pièce, ne cesse d'aller et venir sur les lieux du drame sans se faire remarquer.


Affaire 73: Un lieu de souvenir

La nouvelle de la réapparition de Shinichi Kudo, le détective lycéen disparu et que tout le monde croyait mort, ne cesse de faire le tour du lycée Teitan, à la plus grande joie de son amie d'enfance Ran Mouri qui voit le jeune homme reprendre le cours de sa vie normale. Shinichi se réjouit d'avoir enfin pu retrouver son apparence normale, mais Ai Haibara maintient que le remède qu'elle a conçu n'est qu'un prototype au stade expérimental. La menace de redevenir Conan Edogawa d'un instant à l'autre demeure bien présente, raison pour laquelle certaines dispositions ont été prises afin de préserver le secret de son identité.

Ces mois passés auprès de Ran ont toutefois changé Shinichi. Il n'a plus le coeur à la faire attendre, pas après avoir réalisé à quel point ils tenaient l'un à l'autre et après l'avoir fait tant souffrir. Il décide donc d'organiser leur soirée dans un grand restaurant afin de lui faire sa grande déclaration. Cette ambiance tombe malheureusement en ruines lorsqu'une affaire éclate sur les lieux mêmes. Incapable de renier sa nature de détective, Shinichi demande à Ran de l'attendre encore une fois, lui promettant de revenir aussitôt. Tiendra t-il sa promesse ou Ran finira t-elle par se lasser de tous ces mensonges et par cesser d'attendre un être qui ne lui reviendra jamais vraiment ?


Affaire 74: Haru yo koi ?

Le détective Kogoro Mouri se voit confier une nouvelle affaire par une jeune femme appelée Haruna Yuki, étudiante aux beaux-arts. Celle-ci désire retrouver une personne, Shugo, qu'elle a rencontré par hasard par le biais de son messager de poche. Celui-ci lui a offert à Noël dernier une précieuse boîte à musiques afin de financer ses études, mais elle ne peut se résoudre à la vendre et désire restituer la boîte. Dernièrement, elle a aussi reçu d'étranges messages de menace l'accusant d'être une voleuse.

Quelques recherches les mènent à la famille Ogata dont le patriarche, Shugo, est décédé l'an passé. Haruna n'est toutefois pas la bienvenue par les membres de la famille: beaucoup soupçonnent qu'elle ne serait intéressée que par les timbres de collection que le patriarche conservait précieusement et qui demeurent introuvables depuis sa mort. La famille décide de loger les visiteurs mais, au cours de la nuit, des phénomènes paranormaux semblent se passer dans cette maison: Ran voit une apparition, l'un des membres de la famille est victime d'une tentative de meurtre, et Haruna reçoit sur son messager un message de Shugo: "Je t'attendais, Haruna."



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Ce tome 26 marque le retour d'un personnage phare de ce manga qu'on n'avait pas revu depuis bien longtemps. Il s'agit bien sûr du détective lycéen Shinichi Kudo, notre charismatique héros principal, toujours prêt à s'illustrer dans les situations les plus classes possibles. Et Gosho Aoyama ne rate pas son retour, l'illustrant à travers deux histoires formidables qui ne mettent pas tant l'accent sur l'enquête que sur la magie de l'univers de Détective Conan. Ces histoires sont racontées comme des contes mettant en scène les personnages dans des situations que tous les fans rêvaient de voir un jour, avec en prime une belle dose d'humour omniprésente et particulièrement jouissive. C'est un beau rêve que font nos héros, mais comme toutes les belles histoires, celle-ci est vouée à s'achever aux 12 coups de minuit. D'ici là, on profite pleinement de cette magnifique histoire de romance que Gosho Aoyama se plait à nous raconter à grand renfort de scènes d'anthologie (la pièce de théâtre, le restaurant de luxe...). Il n'en oublie pas de nous raconter quelques enquêtes au passage bien sûr, simples mais de factures honnêtes, mais ce sont surtout les personnages et leurs évolutions qui sont au coeur de ce tome.

Cela fait plus de dix tomes que Ran soupçonne Conan Edogawa d'être Shinichi Kudo. Cela a commencé depuis le tome 14 pour être exact et depuis, au cours de multiples aventures, ses doutes n'ont fait que se confirmer, et son attitude à l'égard du jeune écolier changer pour traduire un amour qui semble inapproprié au reste de leur entourage, comme une vérité qui n'appartenait qu'à eux deux. Conan les a rapproché, a eu un impact considérable sur leur relation, et aujourd'hui les deux tourtereaux doivent faire face à tous ces changements et devenir enfin un peu plus honnêtes envers eux-mêmes, ce que Shinichi n'aura de cesse de faire durant ce tome. Pourtant, la menace de l'organisation des hommes en noir plane toujours, incarnée par les peurs (justifiées dernièrement) d'Ai Haibara, ce qui a aussi son influence sur la manière dont leur relation évolue au cours de ces deux aventures. Shinichi ne peut avouer à Ran qu'il est Conan Edogawa sans la plonger dans ce monde teinté de noir où il évolue désormais avec Ai. Le sourire de Ran ne survivrait pas à une existence faite de doutes et d'angoisse. Et pour cause, l'enjeu de ces intrigues, ultimement, est de définir un certain statut-quo à partir duquel Gosho Aoyama pourra ensuite lancer les événements de l'arc Vermouth. On regrette simplement que ce statut-quo affiche des airs de retour en arrière.

Une troisième affaire, une histoire de fantôme cette fois, conclut ce tome sur une note tout à fait satisfaisante, sans toutefois toucher à la beauté poétique et à l'excellence des deux premières intrigues. On pourra simplement regretter que, cette fois, le stratagème soit un peu tiré par les cheveux, malgré un mystère brillamment entretenu par une narration travaillée et impeccable.

Ce volume de Détective Conan est un vrai plaisir coupable pour les fans. On y retrouve toute la magie de cet univers et tout l'amour que l'on porte à ses personnages dans de belles histoires mettant l'accent sur la romance et sur l'humour. Les fans de Ran et de Shinichi seront aux anges, tandis que les fans de Détective Conan trouveront là des intrigues parmi les plus célèbres et les plus appréciées de la saga. De la magie tout simplement, les aventures du jeune Conan Edogawa nous font toujours autant rêver (plus que jamais) et on n'est pas encore au bout de nos surprises !

Verdict: Excellent (17/20).
Modifié en dernier par Glass Heart le 21 sept. 2013, 00:14, modifié 1 fois.

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 20 sept. 2013, 18:34

Le tome 73 de Détective Conan vient de sortir avec l'introduction de la nouvelle idole des fans: Masumi Sera herself ! :)

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Quelle explosion de charisme, quelle classe, quel dynamisme, quel panache ! :oops:

Et plus que jamais, la question qui hante tous les esprits: qui est Bourbon ? Masumi Sera fait-elle partie des hommes en noir ? A moins qu'il ne s'agisse l'étrange Subaru Okiya ? Et qui est cet individu qui ressemble à Shuichi Akai ? Que complotent tous ces nouveaux personnages ? Quelle est la vérité derrière cette étrange affaire où les hommes en noir autant que les revenants surgissent sans crier gare ?

Cet arc Bourbon est assurément le meilleur de la série à l'heure actuelle, meilleur encore que l'était l'arc Vermouth (et c'est pas peu dire) ! Gosho Aoyama est vraiment un auteur génial, capable de transporter son lecteur dans une atmosphère de mystère et de suspense comme on en voit rarement ! :)

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 25 sept. 2013, 16:33

Tome 71: Arc de Bourbon (13/--)

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Un message vieux de 13 ans

Mlle Kobayashi envoie Conan et ses amis dans la salle d'archives de l'école à la recherche d'une cassette contenant un documentaire sur la prévention du crime. Alors qu'ils cherchent la cassette en question, ils croisent le Détective Chiba, ancien élève de l'école, à la recherche d'une vieille vidéo laissée à son intention par son amour de jeunesse, la ravissante Naeko Miike. Le début d'une nouvelle romance policière au sein de la brigade Megure.

Le disciple de Holmes (1ère Partie)

Le détective Kogoro Mouri, sa fille Ran, le professeur Agasa et le jeune Conan Edogawa se rendent à Londres pendant la période de Wimbledon. Conan est aux anges de découvrir le fief des aventures de son idole Sherlock Holmes. En visitant le musée du 221B Baker Street, il croise un jeune garçon, Apollo Glass, dont la soeur Minerva est la championne de tennis en titre. Apollo vient chercher l'aide de Sherlock Holmes après avoir rencontré un mystérieux individu l'ayant averti qu'un attentat aura lieu prochainement dans Londres et que nombre de personnes vont mourir. Le criminel lui a laissé ses "prophéties apocalyptiques", une suite d'énigmes révélant ses intentions. Il a distribué des feuilles similaires à de nombreux autres enfants en leur demandant d'avertir Scotland Yard, mais la police britannique sèche complètement à percer le code. Seul un esprit aussi doué que celui de Sherlock Holmes pourrait parvenir à résoudre ce mystère et empêcher une catastrophe qui plongera inévitablement la ville de Londres toute entière dans le chaos.

Alors que Conan et ses compagnons tentent de percer le code, Ran demande l'assistance de Shinichi... avant de réaliser que celui-ci se trouve à Londres en ce moment même (Conan a gaffé). Désormais, Conan fait tout pour éviter que Ran ne le trouve et découvre la vérité à son sujet, mais la jeune fille est furieuse et profondément déçue par l'attitude de Shinichi à son égard. Très vite, piégé et réalisant que leur relation est en train d'atteindre un point de non-retour, Conan se trouve face à un choix qui aura de lourdes conséquences: laisser Ran découvrir que Conan et Shinichi sont une seule et même personne, ou bien renoncer à elle à tout jamais...



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Détective Conan franchit le palier des 70 tomes et le niveau de qualité ne diminue pas. Bien au contraire, on est même là en présence de l'un des meilleurs tomes de la série et nul doute qu'il ravira les fans de la première heure.

On commence avec une intrigue simple mais assez mignonne qui voit Conan et les jeunes détectives aider le sympathique Détective Chiba à retrouver un message laissé autrefois par son amour de jeunesse. L'occasion de revisiter l'histoire de l'enregistrement vidéo, à une époque où la VHS et le Betamax étaient en concurrence, une époque qui nous parait désormais bien lointaine. Le mystère est sympathique et utilise intelligemment les propriétés propres à nos vieilles cassettes, mais l'histoire reste simple et assez prévisible. C'est toutefois l'occasion de démarrer une nouvelle histoire de romance policière, maintenant que les inspecteurs Sato et Takagi sont (enfin) ensemble et que Shiratori a rencontré à son tour l'âme soeur. De toute façon, il ne restait plus que lui ou Yumi Miyamoto de la circulation parmi les flics encore célibataires (et Yumi dans une histoire de romance, ça aurait certainement été bien marrant).

Après cette mise en bouche, on entre dans le coeur du tome avec une grosse affaire qui occupe pas moins de neuf chapitres et qui trouvera sa conclusion dans le tome suivant. Il s'agit d'une grande aventure qui emmène Conan et ses compagnons dans la magnifique ville de Londres, terre natale de Sherlock Holmes, sur les traces d'un terroriste qui projette de plonger la ville dans le chaos. Seul un esprit aussi doué que Sherlock Holmes pourrait sauver Londres de la catastrophe et notre jeune détective ne rate bien sûr pas l'occasion de marcher sur les pas de son illustre modèle.

Gosho Aoyama a mis presque dix ans à concevoir cette intrigue, prévue de longue date, et cela se ressent: c'est très nettement l'une des intrigues les plus abouties qu'il ait jamais crée. Elle excelle à tous les points de vue: le mystère est captivant et emploie brillamment le décor londonien, entre les sites touristiques, les références aux aventures de Sherlock Holmes, et la compétition de Wimbledon qui se joue en toile de fond. Beaucoup d'éléments mais que l'auteur gère habilement avec un sens de la mise en scène et de la narration absolument irréprochable. Le suspense est haletant et la tension est palpable, le tout ne cessant d'aller crescendo jusqu'à une confrontation finale d'anthologie entre Conan et le mystérieux coupable. Un grand final d'autant plus surprenant que Conan devra faire équipe avec un allié inattendu pour accomplir un véritable miracle.

Bien sûr, pour une intrigue qui se veut mémorable dans le canon conanien, Gosho Aoyama se devait de marquer le coup et il nous offre quelques magnifiques scènes qui marquent une évolution cruciale de la relation entre Ran et Shinichi. Un grand moment dans l'histoire de la série que les fans ont attendu depuis le premier tome et qui survient finalement au cours de cette intrigue, pas moins de 70 tomes plus tard, même s'il nous faudra encore attendre le tome suivant pour découvrir ce qu'il en retourne réellement (mais croyez-moi, les fans ne seront pas déçus, loin de là !).

A cela s'ajoute une galerie de personnages secondaires parmi les plus marquants que l'on ait vu jusque là, avec en tête de liste la championne de tennis Minerva Glass, véritable déesse de la guerre sur le gazon, qui nous offre une grande séquence d'anthologie au suspense absolument frénétique, mais aussi quelques très belles scènes touchantes avec Ran ("Love is Zero"). Et puis, bien sûr, le grand coupable de cette affaire, Hadès Sabara, dont l'on découvre bien assez vite la nature chaotique. Contrairement à bon nombre de tueurs dans la série, Hadès se distingue par le fait qu'il a abandonné toute part d'humanité pour devenir un agent du chaos, un instrument de destruction, un véritable démon. Extrêmement dangereux et réellement flippant, responsable de nombreux massacres sanglants et de catastrophes d'envergures internationales, il est l'un des adversaires les plus redoutables auquel Shinichi ait jamais eu à faire face, insaisissable et ayant tenu en échec Interpol et les meilleurs détectives au monde à de nombreuses reprises. La grande réussite de ce personnage, c'est aussi que la menace qu'il incarne est crédible: on croit réellement qu'il est capable de plonger Londres dans le chaos et il en a les moyens.

Le grand final de cette intrigue, aussi original que surprenant, s'avère d'anthologie. Cette séquence incroyable, remarquablement rythmée et bénéficiant d'une mise en scène magistrale, est assurément le clou de ce tome et vaut à elle la lecture. Gosho Aoyama nous offre là un de ces moments rares qui marquent à jamais l'histoire d'un manga et l'esprit de ses lecteurs. Le cliffhanger final du tome en est d'autant plus violent que le lecteur est laissé alors que le suspense est à son apogée, et plus que jamais on a envie d'enchaîner directement avec le tome suivant.

Petit bémol toutefois: vu que l'intrigue se déroule dans la ville de Londres, l'auteur a jugé naturel d'écrire plusieurs de ses dialogues en anglais. Malheureusement, force est de constater que, s'il se débrouille à peu près, il est tout sauf bilingue et que ses tournures de phrases sont parfois un peu bizarres. Il faut cependant saluer le remarquable travail de localisation de Kana qui a choisi de respecter ce choix narratif en gardant les dialogues anglais originaux et en leur joignant une traduction française pour les non-anglophones au sein de la même bulle, préservant ainsi la fluidité de la lecture.

Un des meilleurs tomes de la série qui nous prouve que, malgré sa surprenante longévité, Détective Conan n'a rien perdu de sa superbe et qu'après plus de 70 tomes il est même en meilleure forme que jamais ! Du très grand art !

Verdict: Excellent (19/20).
Modifié en dernier par Glass Heart le 25 sept. 2013, 22:43, modifié 1 fois.

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 25 sept. 2013, 18:16

Tome 72: Arc de Bourbon (14/--)

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Le disciple de Holmes (2ème Partie)

La finale de Wimbledon est en cours. Minerva Glass s'efforce d'éterniser le match pour retarder l'échéance, mais la moindre erreur de calcul risque de mettre fin à la rencontre. Conan doit se dépêcher de retrouver Hadès et de le mettre hors d'état de nuire, mais l'homme en question garde le détonateur à portée de main et n'hésitera pas à appuyer s'il se sent menacé. L'interpellation s'annonce donc particulièrement difficile car la moindre erreur de jugement plongera inévitablement Londres dans un concert d'explosions et de cris d'agonie...

Un jeu de cache-cache dangereux

Conan, Ai et les jeunes détectives jouent dans un vieux bâtiment désaffecté qui doit être prochainement démoli. Ils se retrouvent nez à nez avec des kidnappeurs qui ont enlevé un vieil homme afin de le rançonner. Démarre une partie de cache-cache entre les malfaiteurs et les enfants, pris au piège dans le bâtiment. La situation est d'autant plus critique pour les jeunes détectives que Conan et Ai ont été attrapés par les ravisseurs qui projettent de les tuer...

Une mort réaliste

L'ancienne université de Kogoro Mouri tient son festival. Pendant que le célèbre détective est trop occupé à se lancer dans un speech interminable et pompeux auprès d'une foule en délire, Ran, Sonoko et Conan profitent de l'occasion pour visiter un peu les attractions. Guidés par un groupe d'étudiants, ils décident de traverser une maison hantée. A la fin de l'attraction, une étudiante est censée mettre en scène sa mort sous leurs yeux effrayés, mais les choses ne se déroulent pas comme prévues et nos héros se retrouvent avec un cadavre tout ce qu'il y a de plus réel dans les bras. Comment la réalité a t-elle pu ainsi dépasser la fiction ? Comment le meurtrier a t-il pu utiliser la mise en scène de l'attraction pour exécuter un meurtre juste sous leurs yeux ?

Le garçon qui criait au loup

Conan est grippé et il ne peut pas rejoindre ses amis dans l'appartement d'Ayumi comme convenu. Alors qu'ils étaient en pleine conversation en mode visiophone, un jeune garçon frappe à la porte de l'appartement. Affolé, il prétend que des inconnus sont entrés dans son appartement et se font passer pour ses parents. Ceux-ci s'excusent aussitôt de cette mauvaise plaisanterie, mais Conan dit aussitôt à Ai de prévenir la police. Intrigués, les jeunes détectives se renseignent auprès des voisins et apprennent que le garçon en question, Masao Urafune, est un menteur hors-pair qui passe son temps à jouer de mauvais tours à ses voisins. Les enfants sont partagés sur la meilleure conduite à adopter, mais Ai se demande comment Conan a pu affirmer ainsi sans hésitation que le garçon est en danger. La fièvre l'aurait-il fait délirer ? Décidant d'en avoir le coeur net, les enfants s'invitent dans l'appartement de Masao, avec les "criminels" supposés...

Le gardien du temps (1ère Partie)

"Je suis le gardien du temps. Et toi, misérable femme qui a osé commettre un sacrilège contre le cours du temps, tu seras châtiée. Ce temps qui t'a été donné depuis la naissance pour vivre dans ce monde, sache que je vais y mettre un terme à l'aide d'une épée immatérielle."

Telle est la lettre de menace que la richissime Rukako Hoshina reçoit depuis trois ans à l'approche de son anniversaire. Si rien n'est encore arrivé jusque là, le nombre d'invités présents à la fête ne cesse de décroître. Le majordome de la famille décide d'engager le détective Mouri pour démasquer le mystérieux expéditeur de ces lettres et empêcher une éventuelle tentative de meurtre sur son employeuse. Celle-ci se révèle avoir une personnalité unique en son genre, régissant sa vie entière à partir des horloges et exigeant la plus grande ponctualité.

En explorant le domaine, Conan et Kogoro tente d'anticiper la manière dont le coupable pourrait s'y prendre pour une éventuelle tentative de meurtre. Mais, lors de la fête, leurs efforts ne parviennent pas à empêcher l'inéluctable: Mme Hoshina s'effondre comme foudroyée dans le noir total. Comment le criminel s'y est-il pris pour commettre ce meurtre aussi impressionnant qu'expéditif ?



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Un volume de Détective Conan assez chargé puisqu'il contient pas moins de cinq intrigues, généralement assez courtes.

Ca commence très fort avec le chapitre final de la grande intrigue de Londres entamée dans le tome précédent. La confrontation finale entre Conan et le coupable se poursuit tandis que Minerva Glass mène une âpre bataille sur le terrain. Le suspense est à son comble et ce grand final se révèle riche en surprises. On découvre aussi, via un flash-back, l'issue de la rencontre entre Shinichi et Ran près du Big Ben, une scène mémorable où survient un événement important de leur relation pour le plus grand bonheur des fans de la première heure qui attendaient certainement cette scène depuis le premier tome. On peut être toutefois partagé sur le fait d'avoir voulu faire durer le suspense durant toute l'intrigue et d'avoir ainsi recourt au flash-back, plutôt que de respecter la chronologie des événements et de placer cette scène dans son contexte (d'autant qu'il était propice à une soudaine montée de tension), mais l'auteur a heureusement réussi à le caser dans un contexte narratif qui s'y prête assez et ça fonctionne plutôt bien.

Par la suite, on enchaîne avec trois nouvelles affaires intégrales. La première est une partie de cache-cache entre les jeunes détectives et un duo de kidnappeurs dans un immeuble désaffecté, la seconde traite d'une mort suspecte dans une maison hantée où la réalité finit par dépasser la fiction, et la troisième est une nouvelle aventure des jeunes détectives où ces derniers tentent de venir en aide à un jeune garçon qui prétend être retenu en otage par des bandits, seulement ce dernier est connu pour être un menteur notoire et ils ne sont pas sûrs de pouvoir le croire sur parole, décidant de mener leur petite enquête sur cette famille. Trois affaires plutôt sympathiques desquelles on retiendra notamment la seconde qui pose intelligemment la question de la mise en scène et des effets spéciaux, ces artifices venant compliquer singulièrement la recherche de la vérité en camouflant le mode opératoire réel du coupable. Les deux autres affaires sont plutôt classiques, simples dans leur exécution et sans grande prétention.

On termine avec le début d'une cinquième affaire qui voit le détective Mouri être engagé pour protéger une femme richissime, menacée de mort. Ce premier chapitre ne fait que nous conter les événements qui mènent au moment du meurtre, l'occasion de faire la connaissance de la victime et de découvrir sa manie des horloges, ainsi que de découvrir un peu le background de ses employés (afin d'installer les suspects). Il faudra attendre le tome suivant pour voir l'enquête à proprement parler démarrer, mais on peut déjà que constater que certains schémas finissent par se répéter et il suffit qu'un personnage fasse une simple allusion à un objet bien particulier pour qu'on devine instantanément et bien avant l'heure qu'il est le coupable.

Au final, on trouve un tome plutôt classique de Détective Conan avec des affaires souvent d'un intérêt secondaire et sans réelle surprise (à part pour la fin de l'intrigue de Londres), bien que toujours assez sympathiques. Après le choc du tome précédent et en attendant l'entrée en scène d'un nouveau personnage emblématique dans le tome suivant, on se retrouve ainsi avec un tome de transition typique, d'autant que les intrigues en question sont assez courtes (d'où leur nombre). Pour autant, la lecture reste agréable et on se plait toujours autant à tenter de résoudre ces nouveaux mystères, de la même manière qu'on regarderait les intrigues fillers de l'animé, mais on a connu nombre de tomes autrement plus passionnants que celui-ci. Heureusement, le tome 73 va vite remettre l'intrigue centrale de l'arc Bourbon au centre de toutes les attentions et la mener vers une deuxième phase des plus palpitantes !

Verdict: Bon (14/20).

Glass Heart
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Re: Detective Conan

Message non lu par Glass Heart » 27 sept. 2013, 18:58

Mes réflexions sur l'arc Bourbon et ses mystères actuels (après la révélation de l'identité de Bourbon).

Gros spoilers !

[spoiler]Tout d'abord, un résumé de toutes les informations dont on dispose à ce stade.

Les personnages:

Shuichi Akai (VO: Shuichi Ikeda): agent du FBI. Âge inconnu. Décédé.

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Subaru Okiya (VO: Ryotaro Okiayu): 27 ans, étudiant en maîtrise de technologie.

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Masumi Sera (VO: Noriko Hidaka): 16-17 ans, détective lycéenne.

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Tohru Amuro (VO: Toru Furuya): 29 ans, détective privé et serveur à mi-temps au café Poirot.

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Résumé des faits:

-Tohru Amuro est l'homme en noir connu sous le nom de code Bourbon. Il a pris les traits de Shuichi Akai afin de vérifier auprès de ses proches si celui-ci n'aurait pas mis en scène sa mort (il soupçonne aussi à juste titre Kir d'être un agent double). Alors qu'il commençait à croire qu'il était bien mort, une personne ressemblant à Shuichi Akai apparait devant lui, semant le doute dans son esprit.

-Subaru Okiya ressemble énormément à Shuichi Akai avec les yeux ouverts.

-Masumi Sera prétend avoir deux frères aînés: le plus âge est Shuichi Akai qui est décédé, et l'identité du frère cadet n'a pas été révélée. Tous trois portent des noms de famille différents: Akai est probablement le nom du père (décédé), Sera est le nom de leur mère, et le frère cadet a pris un autre nom. Ils ne se ressemblent pas physiquement: Shuichi Akai et Masumi Sera ressembleraient à leur mère, leur frère cadet ressemble à leur père.

-Masumi Sera décrit son frère cadet comme naturellement doué en déductions. Il aurait résolu de nombreux mystères au lycée et, bien que n'étant pas détective, il continue de prêter assistance à sa soeur dans ses enquêtes. Ils sont en contact par téléphone.

-Le frère cadet de Masumi Sera identifie aussitôt Conan après avoir vu sa photo. Il connait les capacités de déduction de ce dernier.

-Les anciens camarades de classe du frère cadet ont entre 28 et 29 ans.


Théorie:

Tout d'abord, il faut penser au contexte spécial dans lequel Gosho Aoyama amène cette histoire de frère cadet. La dynamique de l'arc Bourbon a changé: l'identité de l'homme en noir est connu et on assiste désormais "explicitement" à ses investigations à mesure qu'il s'approche de la vérité sur Conan Edogawa et qu'il établit le lien manquant entre "Kogoro l'Endormi" et le FBI. Le mystère Masumi Sera s'est aussi envolé: elle est la soeur de Shuichi Akai, mais elle ne semble pas être apparue pour rechercher son frère disparu puisqu'elle pensait qu'il était bien mort avant de le voir (en réalité Vermouth déguisé en Akai). Enfin, les éléments et la mise en scène de l'affaire du Belltree Express portent logiquement à déduire que Subaru Okiya est Shuichi Akai, une idée confortée par l'image finale où celui-ci ouvre ses yeux et ressemble trait pour trait à Akai.

La révélation de ce second frère vient donc semer le trouble dans les acquis et remettre en cause notamment la possibilité que Subaru Okiya soit une identité d'emprunt de Shuichi Akai, forcé de faire profil bas après avoir mis en scène sa mort. Cela renouvelle aussi le rôle de Masumi Sera qui devient le lien connectant l'intrigue à ce mystérieux second frère. Et enfin, cette intrigue fait aussi office de diversion par rapport à l'intrigue concernant Bourbon (il est probable que beaucoup de choses se passent en hors-champ). L'auteur ne manque d'ailleurs pas de rappeler de temps à autres que Bourbon et Vermouth rôdent toujours dans les parages, créant tout autant la tension qu'il prévient les fans de ne pas baisser leur vigilance.

-Subaru Okiya est-il le frère de Shuichi Akai et de Masumi Sera ?

S'il faut reconnaître un talent à Gosho Aoyama, c'est qu'il a le don pour manipuler ses lecteurs. Car rétrospectivement, il y a de nombreux éléments qui tendent à confirmer cette hypothèse, et pourtant il suffit de quelques éléments logiques pour conclure qu'elle est très improbable.

En premier lieu, la description du frère cadet d'après Masumi Sera colle assez au personnage de Subaru: il n'est pas détective mais possède un talent de déduction inné et il n'hésite pas de temps à autres à en profiter pour résoudre des affaires comme si c'était la chose la plus évidente au monde. De plus, l'âge correspond: les anciens camarades de classe du frère cadet ont 28 ou 29 ans. Lors de sa présentation, il est indiqué que Subaru a 27 ans mais, compte-tenu de son intelligence (il est quand même en maîtrise de technologie et il a l'intention de faire son doctorat), il est très plausible qu'il ait eu une classe d'avance. Quoi qu'il en soit, si l'âge avancé est "réel", Subaru Okiya ne peut pas être Shuichi Akai car ce dernier est forcément plus âgé que son frère (qui aurait entre 27 et 30 ans à peu près).

Un indice intéressant qui pourrait conforter ou non l'idée que Subaru soit le troisième frère vient de l'origine même de leurs noms, dans la série Mobile Suit Gundam. Shuichi Akai vient de Char Aznable et Masumi Sera vient de Seira Mass. Dans les deux cas, ils sont frère et soeur. Toutefois, dans Gundam, il n'y a pas de second frère mais il est à noter que Char s'appelle en réalité Casval Rem Daikun et que le nom Char Aznable est en fait un de ses amis d'enfance qui est son sosie et dont il a volé l'identité (ou pour être plus exact, il a inversé leurs identités, Casval devenant Char tandis que Char devient Casval qui se fait ainsi passer pour mort). Le vrai Char Aznable était comme un frère pour Casval et Seira. Or le nom "Subaru" vient justement de Casval (tout comme "Dai" Moroboshi, une autre identité d'Akai, vient de Daikun). Si on supposait dans un premier temps que cela indiquait la double-identité de Shuichi Akai, cela peut aussi évoquer le lien de "fraternité" entre les trois, d'où le second frère.

Enfin, un élément intéressant: l'affaire du Belltree Express. Comme souvent avec Gosho Aoyama, la mise en scène qui nous est présentée joue à fond sur les idées préconçues du lecteur qui tendent à nous écarter de la vérité. Ce n'est qu'en examinant les faits avec recul et en cherchant une interprétation logique que l'on peut essayer de s'en rapprocher. Subaru Okiya est dans le train où "Shuichi Akai" apparait peu après (à noter qu'il n'apparait que très brièvement, ce qui peut indiquer que la ressemblance n'est peut-être pas parfaite). De plus, Masumi Sera, après avoir croisé Vermouth déguisé en Akai, évoque dans son sommeil son "frère" juste devant Subaru. Pour parachever le tout, à la toute fin de l'intrigue, Subaru ressemble énormément à Akai les yeux ouverts. La compréhension du lecteur suit ainsi un cheminement logique, mais dans le fond il est évident que l'auteur a laissé des "balises" pour guider le cheminement de ses réflexions.

L'idée que Subaru ne serait pas Shuichi Akai mais son frère a aussi le mérite d'apporter une explication logique à l'un des grands mystères: pourquoi "Shuichi Akai" apparait-il devant Bourbon alors qu'il doit tout faire pour rendre sa mort crédible afin que les hommes en noir ne doutent pas de la loyauté de Kir ? Il aurait quand même été jusqu'à mettre en scène sa mort pour la protéger et couper le contact avec toutes ses connaissances ! Pourquoi alors aurait-il commis une telle imprudence ? L'idée que Subaru aurait pris l'identité d'Akai pour trouver le meurtrier de son frère (sans rien savoir au sujet de Kir) aurait été très intéressante dans cette perspective.

Toutefois, cette théorie est impossible: Subaru Okiya ne peut pas être le frère cadet de Shuichi Akai et de Masumi Sera. Il suffit de voir la réaction de Masumi lorsque celle-ci le rencontre pour la première fois, semblant le reconnaître mais menant malgré tout sa petite enquête sur son compte, tendant ainsi à confirmer que Subaru serait en fait Akai déguisé. S'il est vrai que Masumi commence à communiquer avec son frère cadet juste après cette affaire, c'est encore une fois un piège visant à tromper rétrospectivement les lecteurs. La preuve définitive en est que Masumi doit envoyer une photo de Conan pour que le frère cadet le reconnaisse aussitôt, indiquant ainsi que les deux se sont déjà rencontrés. Or Conan était présent lorsque Masumi et Subaru se sont croisés, il aurait alors suffi à Masumi d'évoquer son nom (bien au contraire, elle s'étonne même qu'il connaisse Conan). Cela rend impossible l'hypothèse que Subaru soit le frère cadet en question et, finalement, on en revient à nouveau à l'idée que Subaru Okiya et Shuichi Akai seraient une seule et même personne.

-Qui le frère pourrait-il être d'autre ?

Quelle pourrait être l'identité du frère cadet de Shuichi Akai et de Masumi Sera s'il ne s'agit pas de Subaru Okiya (qui est assurément l'un des personnages les plus évidents) ? Il pourrait s'agir (même certainement) d'un personnage secondaire peut-être aperçu brièvement au cours d'une enquête et qui aurait été remarqué pour son intelligence sans que l'on en soupçonne davantage, le fait qu'il ait un nom de famille différent ne facilitant bien sûr pas les choses. Seule une brève estimation de l'âge (27-30 ans) constitue un élément précieux pour l'identifier. Et puis, connaissant la manière dont Gosho Aoyama prévoit ses intrigues longtemps à l'avance, il aurait même pu l'introduire avant l'arc Bourbon (on parle d'un auteur qui a quand même été capable d'introduire le coupable de l'arc Vermouth avant même qu'il ne commence officiellement, et c'était d'ailleurs là la clé de compréhension des événements de l'arc).

Ce qui est sûr, c'est qu'on en revient à la routine habituelle: réunir toutes les informations possibles, faire attention aux éléments discrets que l'auteur essaie de ne pas mettre trop en évidence, et émettre des théories sur les liens logiques qui pourraient relier tous ces éléments. L'arc Bourbon n'est pas encore fini, pas tant qu'il restera des mystères sur ses personnages principaux, alors même qu'on pense à peu près tout savoir sur l'homme en noir éponyme. Tous nos acquis peuvent encore être bouleversés d'ici la véritable conclusion de l'arc, Gosho Aoyama étant connu pour être un maître absolu en matière de rebondissements.

Mais le plus grand mystère reste de savoir le rôle que va jouer ce mystérieux frère dans toute cette affaire. Il n'y a pas de doute quant au fait qu'il va avoir une grande importance au cours de cet arc, Gosho Aoyama n'aurait jamais introduit un personnage juste pour lancer artificiellement un nouveau mystère récurrent, ça prend forcément place quelque part dans son scénario, et le fait que l'on ne sache quasiment rien de son identité ou de ses agissements pourrait conforter cette idée (la manière dont on l'a rencontré dans le manga n'indique probablement pas la véritable nature de son personnage).[/spoiler]

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