Auteurs : Takahiro / Tetsuya Tashiro
Éditeur : Kurokawa
Pré-publication : Gekkan Gangan Joker
Synopsis :
Dans un monde médiéval-fantastique où l'injustice fait partie du quotidien, le jeune Tatsumi décide de quitter son village natal afin d'intégrer la grande armée de l'empire. Il espère ainsi gagner suffisamment bien sa vie pour subvenir aux besoins de son village. Il rencontre quelqu'un qui pourrait lui permettre d'intégrer le prestigieux corps armé.
Fiche Manga News
Tome 1 :
Dans un monde fictif où la Capitale Impériale est le cœur d’un pays où sévissent monstres et créatures hostiles, Tatsumi est un voyageur maniant l’épée à la perfection, au moins de pouvoir tuer un monstre en quelques secondes. Son objectif est d’intégrer l’armée de la Capitale et ainsi faire fortune, fortune qui lui permettrait de sauver son village, victime de la pauvreté grandissante. Seulement, il va rapidement découvrir l’autre facette de la Capitale, celle d’une ville corrompue où les riches dévorent les pauvres et projetant la misère sur les contrées avoisinantes. Paré à éradiquer le mal à sa source, Tatsumi intègre le groupe des assassins du Night Raid dont les missions consistent à éliminer ceux qui contribuent au bienêtre de ce pouvoir perverti.
En cette rentrée 2014, les différents éditeurs dévoilent leurs cartes maitresses afin de frapper un grand coup. Pour Kurokawa, le nouveau bijou s’appelle Red Eyes Sword, un titre réalisé en binôme par Takahiro et Tetsuya Tashiro qui a récemment dépassé la dizaine de tomes au Japon. Le titre gagnait en notoriété au fil des mois et nombres de lecteurs ont dû en entendre parler sous son nom « Akame ga Kill », titre original du récit. De plus, une adaptation animée a démarrée il y a peu et est même proposée chez nous, en V.O.D, par AnimeDigitalNetwork.
Red Eyes Sword nous propose un univers teinté de fantaisie comme il est courant d’en trouver : Contrées peuplées de monstres, univers né de l’alchimie entre un style féodal et d’avantage de modernité… Mais le point d’orgue de la série est bien un récit politique s’appuyant sur les inégalités au sein d’un empire dirigé par des tyrans propageant leurs idéaux corrompus. Les plus faibles et les pauvres se plient à la suprématie des riches et puissants, mais une escouade d’assassins d’élites fait justice elle-même en éliminant les ennemis de la paix. C’est sur ce contexte intéressant que se forge la série qui propose une amorce très intéressante, mais qui est pour l’instant surtout un prétexte pour nous proposer différentes histoires d’action et d’assassinat mettant en scène le Night Raid.
Le récit se construit alors sur le schéma un chapitre = une histoire, une recette très classique mais au véritable intérêt scénaristique. Pour le moment, chaque aventure est l’occasion pour Tatsumi de faire équipe avec un membre du Night Raid, et permet alors de présenter et creuser les différents personnages de la série pour leur donner des objectifs et de la consistance. Les personnages sont ainsi l’une des forces de ce premier tome puisque plus que des assassins, c’est une vraie bande de compagnons que nous découvrons au fil des chapitres.
Mais ce premier opus de Red Eyes Sword, c’est aussi un shônen décomplexé. Entendez par là que le titre n’hésite jamais à présenter des scènes sanguinolentes à souhait et à partir dans la surenchère de gore. A ce titre, le premier chapitre du tome est celui qui met le plus mal à l’aise, et c’est pourquoi le manga, bien que shônen d’action, n’est pas à mettre entre toutes les mains. Mais plus que de proposer de la violence à outrance, la recette du titre lui permet d’éviter nombre de clichés. Ainsi, nous n’avons pas à subir un héros indécis prônant la paix tant il n’hésite pas à tuer, voir même ce héros parfait pouvant empêcher la mort de ses compagnons. Red Eyes Sword est cru, parfois dur, tel est son atout.
Du côté du style graphique, c’est assez irrégulier. Tetsuya Tashiro oscille entre un trait plutôt simple puis propose parfois un travail plus fouillé, de même que les scènes d’action qu’il dépeint sont extrêmement dynamiques et réussies. On sent que le mangaka a une marge d’amélioration conséquente, aussi c’est avec intérêt que nous suivrons sa progression.
Pour son nouveau shônen, Kurokawa propose un livre assez épais mais de qualité, incluant deux pages couleur sur papier glacé. La traduction de l’éditeur est aussi de qualité tant le tome est dénué d’erreurs et de coquille. On ressent alors l’implication du groupe sur son shônen phare de la rentrée.
Au final, ce premier tome de Red Eyes Sword est une très bonne série. Le titre prouve qu’il possède un scénario intéressant, desservi par des personnages attachants et des séquences d’action assez crues qui permettent d’éviter les clichés en plus de servir le style graphique de l’auteur. Nous voici donc avec une bonne surprise shônen, une de plus pour cette rentrée, et on ne manquera pas de suivre les prochains volets avec intérêt.