Your lie in april

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
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Koiwai
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Your lie in april

Message non lu par Koiwai » 09 avr. 2015, 12:43

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Nominé au Prix Manga Taishô en 2012, lauréat du Prix Shônen de Kôdansha en 2013 et adapté en un superbe et populaire anime diffusé en simulcast en France par Wakanim d'octobre 2015 à mars 2015, Your lie in april est un manga qui aura suscité bien des attentes ! Première oeuvre de Naoshi Arakawa paraissant dans notre pays, elle arrive chez nous au bon moment puisque qu'elle vient de se terminer au Japon après 11 volumes.

Colorée, agréable et nous offrant une vision plutôt pétillante des deux héros de la série, la couverture de ce premier tome attire l'oeil et nous annonce une oeuvre rafraichissante... alors même que les deux premières pages nous prennent quelque peu à contrepied en exposant d'emblée le passé traumatisant du jeune héros, Kôsei Arima. Dès les premières phrases, nous apprenons qu'alors qu'il était promis à un brillant avenir de pianiste, un drame l'a soudainement frappé et l'a rendu incapable de jouer du piano à l'automne de ses 11 ans. Parfait pour intriguer dès le départ.

Deux ans plus tard, nous le retrouvons dans son quotidien de collégien somme toute très classique, aux côtés de ses deux amis d'enfance, la très dynamique joueuse de softball Tsubaki Sawabe qui lui en fait voir de toutes les couleurs, et le beau Ryôta Watari, chef de l'équipe de football qui plaît à toutes les filles et ne se prive pas pour en profiter en jouant les tombeurs. Mais entre ses deux amis, Kôsei paraît très effacé. Comme le souligne une Tsubaki un peu inquiète pour lui, ses yeux paraissent éteints, sans passion, et son quotidien semble bien morne depuis le drame d'il y a deux ans... Mais une rencontre arrangée avec ses deux amis va pourtant venir chambouler sa vie : celle de Kaori Miyazono, camarade de classe de Tsubaki qui en pince pour Ryôta, et violoniste dont l'approche de la musique est totalement différente de celle de notre ancien pianiste virtuose...

Ce premier volume s'applique à exposer comme il se doit le contexte, avec les informations sur le passé de Kôsei et l'entrée en scène de Kaori.
D'un côté, nous découvrons par petites doses l'enfance difficile de notre héros, devenu un as dans le suivi des partitions et dans la maîtrise académique du piano suite aux nombreuses et éreintantes séances d'entraînements infligées par sa mère malade, avant que tout ne se soit effondré après la mort de cette dernière.
De l'autre, on découvre peu à peu la jeune violoniste, qui n'a pas son pareil pour attirer les regards. Sa première apparition, pieds nus dans un parc en train de jouer pour des enfants, est aussi belle et idyllique que fracassante dès que la miss dévoile son mauvais caractère à notre héros qui en fait les frais ! D'ores et déjà difficile à cerner, cette jeune fille aussi impulsive que naturelle n'a pas fini d'impressionner Kôsei, car une fois le violon en main pour un concours, elle dévoile un talent fou séduisant tout le public mais qui n'est pas au goût du jury. Kôsei, lui, ne peut que rester abasourdi, car c'est une tout autre approche de la musique qui explose sous ses yeux. Alors que lui, surnommé le "métronome", était capable de restituer les partitions à la perfection, le voila qui découvre une façon de jouer plus personnelle, où Kaori réinterprète les oeuvres à sa manière, pour un résultat où elle transpire réellement de grâce et de plaisir !

La suite du tome ne fera que conforter ce schéma, entre un Kôsei dont on entrevoit peu à peu le malêtre, et sa lente découverte d'une autre façon d'être et de vivre la musique. Tout doucement, on sent poindre des tourments sentimentaux, Kôsei ne pouvant que tomber sous le charme de cette fille alors que celle-ci n'a d'yeux que pour Ryôta, mais pour l'heure cet aspect n'est qu'esquissé et c'est bien l'impact psychologique de cette rencontre qui est sur le devant. Naoshi Arakawa profite du contact de l'effacé Kôsei avec l'extravertie Kaori pour pousser son héros à se montrer peu à peu plus sociable, à se dévoiler, et c'est en même temps que la jeune violoniste que le lecteur découvre les différentes facettes de la douleur intérieur du jeune garçon. Pas question pour l'auteur de proposer de gros et longs flashbacks sur son héros : tout est savamment distillé au fur et à mesure, ce qui permet de nous faire comprendre facilement toute l'ampleur du choc qu'a subi Kôsei en évitant tout pathos, toute lourdeur. D'autant que l'ambiance générale se veut très souvent enthousiaste et bienveillante grâce au caractère de Kaori et aux frasques et inquiétudes de Tsubaki pour son ami.

Le résultat est donc joliment huilé, paraît très naturel et nous plonge efficacement aux côtés de ces personnages que l'on prend beaucoup de plaisir à découvrir... même si certains lecteurs seront sans aucun doute parfois agacés par le caractère colérique et très lunatique d'une Kaori tantôt un peu trop vache avec Kôsei, tantôt soudainement plus gentille. Et les dernières pages, voyant Kaori se dévoiler elle aussi un peu plus et nous préparant déjà à une nouvelle étape enthousiasmante, donnent irrémédiablement envie de vite prendre en main le tome 2... Ca tombe bien, Ki-oon a eu la bonne idée de le sortir en même temps que le premier volume !

Côté dessins, celles et ceux qui ont vu l'anime seront peut-être, sur le coup, un peu désappointés par un design un peu plus rond et en apparence plus simple. Qui qu'il en soit, Arakawa dévoile petit à petit un vrai talent pour croquer des personnages bourrés de vie et aux visages expressifs, notamment grâce à cette petite lueur dans les yeux qui manque parfois à Kôsei. Les scènes musicales, elles, restent pour l'instant assez sommaires, peu détaillées, mais leur mise en scène sait déjà mettre en valeur l'immersion dans la musique et la verve ainsi que la prestance de Kaori violon à la main... On a hâte d'en voir plus !

L'édition est dans les standards des petits formats de Ki-oon, c'est à dire très satisfaisante. Le papier est de bonne qualité (on notera juste une transparence assez prononcée par moments), la traduction est très claire...
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Koiwai
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Re: Your lie in april

Message non lu par Koiwai » 10 avr. 2015, 13:14

Tome 2 :

Depuis sa rencontre avec la fantasque Kaori, la vie de Kôsei ne cesse d'être chamboulée, et le jeune garçon, fasciné par cette fille si franche, si spontanée, est bientôt contraint par celle-ci de reprendre le piano pour la suite de son concours, où il devra l'accompagner au violon. Mais Kôsei ne s'entend toujours pas jouer, victime de son blocage psychologique, et manque cruellement de confiance en lui puisqu'il n'a plus joué sur scène depuis le fameux drame de ses 11 ans. De plus, celui qui fut un soliste virtuose n'a jamais joué en accompagnateur... Dans ses conditions, sera-t-il capable de soutenir Kaori ? Parviendront-ils ensemble à passer les éliminatoires du concours ?

La réponse arrive dans une première moitié de tome qui semble signer le vrai décollage de la série, tant Naoshi Arakawa nous offre une scène de concert impressionnante d'immersion !
Sa patte visuelle enlevée nous offre des dessins aux chara designs simples mais directs où l'on ressent toute les émotions de Kôsei et de Kaori, et qui nous croque des coups de violon et des notes de piano passionnantes à suivre grâce à des angles de vue très variés, tantôt très proches des personnages en se focalisant uniquement sur leurs mains ou sur leur instrument, tantôt plus aériennes, plus libérées. Ainsi ressent-on pleinement le dynamisme d'un concert où Kaori, difficilement suivie par Kôsei, donne tout ce qu'elle a avec passion. De même, à travers de jolis parallèles entre nos deux héros et leurs regards qui se cherchent, on sent naître entre eux une certaine complicité, le regard franc et confiant de Kaori ne pouvant que réveiller quelque chose dans celui de Kôsei. Et Kaori perce les pages par sa prestance et sa fougue, notamment lors de pages où elle apparaît seule, comme au-dessus de tout, à part.
A cet impact visuel s'ajoute une narration d'orfèvre, Arakawa profitant du concert pour continuer directement l'approfondissement de Kôsei, dont on suit tour à tour les évolutions, les pensées, les souvenirs du passé, les doutes, le désespoir et l'envie de soutenir comme il se doit Kaori malgré son problème. En même temps que notre héros, le lecteur passe par toutes les émotions, et vibre autant que les spectateurs dans la salle face à ce concert tout sauf académique.

Passionnant et brillamment orchestré, le concert confirme ce que l'on entrevoyait dans le premier tome au sujet de l'impact qu'aura Kaori sur Kôsei, et aboutit sur de nouveaux événements d'un tout autre genre dès que le quotidien revient. Pendant que Kaori, qui s'est évanouie juste après le concert, séjourne à l'hôpital, l'heure est venue pour Kôsei de déjà faire un point sur tout ce que la belle blonde représente pour lui. Une figure de liberté et de franchise qui risque fort de continuer à le changer, et un probable amour impossible qu'il sent arriver en lui.
Mais les autres protagonistes ne sont pas en reste : Ryôta et Tsubaki sont bien là. Le premier, malgré son admiration pour Kaori, pousse notre héros à ne pas rester inerte face à ce qu'il ressent afin qu'il puisse continuer à évoluer dans le bon sens. Quant à la deuxième, une soudaine déclaration d'amour de celui qu'elle a longtemps aimé lui fait doucement prendre conscience que quelque chose est en train de changer en elle... Arakawa n'oublie donc pas de développer ces deux-là, et leur offre un rôle qui sera sans aucun doute de plus en plus important.
Quant à Kaori, malgré l'ambiance assez enthousiaste, on ne peut s'empêcher de s'inquiéter un peu pour sa santé, même si elle ne montre aucun signe de faiblesse et reste 100% naturelle dès sa sortie de l'hôpital, en vivant les choses à fond et en emmenant forcément Kôsei dans son sillage... Mais son comportement et ses demandes de soutien soudainement larmoyantes envers Kôsei ne cacheraient-ils pas quelque chose de plus grave ? Seule la suite nous le dira...

En attendant, la série décolle totalement dans ce deuxième volume brillant, portée par un concert qui ne peut laisser indifférents et par un après-concert brillamment orchestré. On attendait beaucoup de Your lie in april, et son entraînante mélodie ne nous déçoit pas, bien au contraire !
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Takato
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Re: Your lie in april

Message non lu par Takato » 14 juin 2015, 19:10

Tome 3 :

Pour honorer sa promesse envers Kaori, Kôsei s’inscrit à un concert de piano… ce qui l’oblige à travailler dur pour être au point ! La musique reprend alors sa place dans la vie du jeune homme qui s’ouvre de nouveau à son instrument, grâce à Kaori. Mais il n’est pas seul puisque la saison touche à sa fin au collège, aussi Watari et Tsubaki se plongent eux même dans leurs propres compétitions sportives.

Après le frénétique duo aux airs d’affrontement de musiciens entre Kôsei et Kaori, il est temps pour tous de souffler un peu… ou presque. C’est pourquoi ce tome se concentre, dans sa première grande partie, aux objectifs à court de terme de chacun, et il n’est plus forcément question pour Kôsei d’être l’unique vedette. Le héros prépare son futur concours de piano, ce qui place Kaori dans un rôle pus secondaire et brille finalement et avant tout par les yeux du protagoniste, mais cela permet d’appuyer l’évolution du jeune pianiste au contact de la jeune fille, une manière de présenter les premiers nouveaux horizons du jeune homme qui ne devait qu’évoluer et s’épanouir. Mais il n’est pas seul puisque Tsubaki et Watari sont aussi mis en avant dans leurs pratiques respectives, notamment la demoiselle et amie d’enfance de Kôsei dont les tourments ne manquent pas d’être marqués et clarifient la situation de triangle amoureux. L’intrigue ne se focalise donc pas que sur Kôsei et Kaori, mais bien sur différents camarades, leurs rêves et leurs sentiments les uns envers les autres.

Le tome fait le juste dosage entre aspect tranche-de-vie et l’optique purement musicale de l’œuvre de Naoshi Arakawa, c’est pourquoi le concours auquel participe Kôsei s’ouvre dès la fin de ce volume, permettant d’entre dans le vif du sujet de l’arc scénaristique et pour l’instant présenter deux nouvelles figures très importantes dans la série, dans leurs rapports à Kôsei notamment. Le développement de l’un d’entre eux a d’ailleurs déjà lieu et en opérant un parallèle entre la finalité de chacun et le jeu musical, l’auteure continue de présenter une mise en scène efficace de la musique et des concerts, de quoi entretenir l’adrénaline tout en faisant évoluer les personnages du récit.

Troisième tome plus calme, donc, avant de repartir sur les grands duels musicaux qui démontre une volonté de ne jamais laisser les personnages en tant qu’artistes sur la touche. La suite s’annonce d’ores et déjà passionnante, on trépigne alors d’impatience de découvrir un peu plus l’un des deux nouveaux venus dans la série mais aussi l’évolution du jeu de Kôsei, et de voir comment le héros pourra s’affirmer en tant que pianiste…
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Re: Your lie in april

Message non lu par Koiwai » 07 août 2015, 14:21

Tome 3 :

Sa participation au concours Towa a réveillé quelque chose en Kôsei. Aux côtés de sa partenaire Kaori avec qui il a trouvé une étrange et instinctive harmonie, il a découvert une autre façon de jouer, et pourrait désormais s'ouvrir à nouveau à la musique, se sortir de l'ombre de sa mère... si tant est qu'il en ait le courage. Mais il n'est pas seul : Kaori est toujours là, le pousse à débarrasser son vieux piano de la paperasse qui l'encombre, et l'oblige à s'inscrire au concours de piano Maiho.
Ainsi le retour de Kôsei se poursuit-il, avec en vue le fameux concours, où cette fois-ci il sera seul, sans Kaori à ses côtés pour l'embarquer dans son rythme. Et il lui faut préparer ce concours, car après deux années sans jouer il a forcément perdu. Un entrainement rigoureux débute pour maîtriser Bach et Chopin, mais la tâche ne s'annonce pas facile, car en plus de faire face à certains traumatismes qui sont toujours là et qu'il dévoile peu à peu à Kaori (comme celui lié à la figure du chat noir), le jeune garçon doit également tenter de comprendre des choses essentielles s'il veut pouvoir rejouer du piano, et surtout s'il veut pouvoir jouer SA propre musique. Comment, pourquoi et pour qui jouer du piano ? Les questions sont habilement soulevées par Kaori, et certaines réponses arrivent doucement en mettant joliment en valeur la puissance que peut avoir la musique. Le pouvoir de traduire les émotions et de dépasser les mots peut être l'un de ses pouvoirs, la verve de Kaori dans le tome précédent l'avait bien montré.
Tout en poursuivant avec finesse l'évolution psychologique de Kôsei, Naoshi Arakawa met ainsi très joliment en valeur les vertus de la musique, tout comme il continue de faire de Kaori une héroïne résolument attachante et captivante. Tout naturellement, elle devient essentielle dans l'évolution de Kôsei, est amenée à occuper une place de plus en plus importante à ses côtés... au grand dam de Tsubaki ?

Pendant que l'entrainement de Kôsei se poursuit, en attendant l'arrivée du concours en toute fin de tome, l'auteur en profite pour peaufiner les deux personnages qui ont toujours été aux côtés de Kôsei, notamment à travers leurs compétitions sportives respectives. Le focus sur le footballeur Ryota reste succinct, et dans son caractère de beau gosse qui plaît à toutes les filles et qui recherche le succès il n'offre rien de très riche pour l'instant, mais il anime à plus d'une reprise les planches et peut montrer qu'il est un précieux ami. C'est donc surtout Tsubaki qui est à l'honneur. La voisine et amie d'enfance de Kôsei, qui a toujours été là pour lui, a désormais l'impression de le voir s'éloigner peu à peu d'elle au profit de Kaori. Elle ressent les choses comme si elle perdait le rôle qu'elle a toujours tenu auprès de Kôsei, ce qui ne fait qu'accentuer la prise de conscience de ses sentiments... et la pousse à faire certains choix, que ce soit dans le baseball où vis-à-vis de son prétendant Saito. On cerne ici avec finesse et attachement une jeune fille qui, elle aussi, gagne beaucoup en intérêt.

Concrètement, ce tome est donc assez calme, mais n'en est pas moins maitrisé d'un bout à l'autre, en proposant des évolutions et des focus essentiels pour chacun des personnages, et en préparant avec justesse et sans rallonges le concours Maiho. Celui-ci débute dans une fin de tome déjà très intéressante et faisant monter l'adrénaline via l'entrée en scène de deux nouveaux personnages, Takeshi Aiza et Emi Igawa, rivaux qui auront sans aucun doute leur importance... et qui traduisent déjà au moins une chose : le retour de Kôsei à la musique était largement attendu, et devrait nous offrir une suite tout aussi puissante.
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Re: Your lie in april

Message non lu par Koiwai » 15 août 2015, 22:03

Tome 4 :

Takeshi Aiza, Emi Igawa. A l'occasion de son retour sur scène pour le concours Maiho, Kôsei retrouve face à lui les deux adolescents qui, avant, étaient en compétition avec lui et cherchaient toujours à le battre... sans succès, et sans qu'il ne les ai remarqués une seule fois.
Aujourd'hui, tous deux sont là. Le jour qu'ils ont tant attendu est enfin arrivé : le retour du célèbre Kôsei Arima, celui qui les a toujours surpassés. Et après avoir trusté les concours sans grande passion pendant deux ans, ils sont déterminés à montrer qu'ils sont là, et qu'ils attendent notre héros au tournant.
Takeshi vient de passer, et le numéro 1 des concours a plus que jamais démontré tout son talent, tapant même (enfin) dans l'oeil de Kôsei. Par son jeu aussi précis que vif et rigoureux, il a envoyé via sa musique un message clair au jeune Arima : il est prêt à le battre sur son terrain, après deux ans d'attente.
Et bientôt, c'est au tour d'Emi Igawa de se présenter sur scène. En chute libre dans les concours depuis quelque temps, la jeune fille entre pourtant sur scène plus rayonnante que jamais, car elle a enfin retrouvé sa raison de jouer au piano : son rival, Kôsei... Rival, vraiment ? Les choses ne sont pas si simples.

Le concert de Takeshi à la fin du tome 3 annonçait la couleur, accentuait l'intensité du récit de brillante manière, et nous préparait à un quatrième volume prenant et intense. Pourtant, prenant et intense, on ne pensait peut-être pas qu'il le serait autant, tant le passage d'Emi Igawa sur scène est bluffant et lumineux sur tous les points.
Bluffant, pour la verve pure du jeu de la jeune fille, superbement rendu par des planches où l'on ressent pleinement la musique grâce à une mise en scène étincelante. Les changements constants d'angles de vue, ainsi que les alternances entres les zooms sur elle et les plans plus ou moins globaux, sont autant de témoins de sa passion retrouvée, dès lors que Kôsei est réapparu. Son jeu s'avère différent de celui de Takeshi, laisse place à l'imprévu, surprend les spectateurs. Elle veut emmener Kôsei loin, très loin... mais est-ce uniquement par rivalité ? Son vrai message se dessine et se comprend dans sa façon de jouer, dans sa musique, et il ne laisse plus aucun doute dès que ses pensées et que les petits flashbacks sur son enfance arrivent, ces derniers se faisant intenses et prenant tant ils nous sont offerts au meilleur moment, alors que l'intensité est à son comble.

Le concert d'Emi fini, son souhait est clair et sans appel... Kôsei le comprendra-t-il ? Quelque part, Emi poursuit ce que Kaori a commencé. Elle a bien pour objectif commun avec Takeshi une très forte attente envers Kôsei, notre héros étant pour tous les deux le point de convergence, celui qui les a toujours poussés à se donner à fond. Pourtant, son objectif est différent de celui de Takeshi.

L'heure est alors venue pour Kôsei de monter sur scène. Enfin. Non sans avoir été marqué par les deux jeunes gens qui viennent de jouer avant lui. Désormais, c'est à lui d'en tirer les leçons, et de montrer ce qu'il a appris à travers son jeu. Sera-t-il aussi précis et creux qu'il y a deux ans ? Plus libéré comme le souhaite Kaori ? Parfaitement préparé pendant tout le volume, le point culminant du concours Maiho arrive... et à nouveau, musique et introspection s'y mêlent à merveille, la présence du jeune garçon sur scène et sa façon de jouer appelant enfin toutes les révélations attendues sur ses traumatismes du passé, sur sa relation avec une mère que l'on découvre avec force et émotion.

Côté spectateurs, les choses restent plutôt discrètes, mais non moins intéressantes. Tandis que l'on regrette que Ryota reste cantonné à un rôle plutôt comique, on aime l'intérêt et le stress que montre Tsubaki, encore plus après le tome précédent qui l'a développée. Et une nouvelle fois, on reste intrigué par certaines choses concernant Kaori.

Alors que l'on tourne quasiment les pages de ce tome avec frénésie grâce à ces scènes musicales qui nous transportent, c'est bien l'harmonie entre l'Humain et la musique qui nous bluffe le plus, tant les introspections et les messages des personnages s'entremêlent brillamment et trouvent un écho dans leur façon de jouer. On reste comme abasourdi, et dans l'angoissante attente du prochain volume après d'ultimes pages offrant un climax de haut niveau.
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Re: Your lie in april

Message non lu par Koiwai » 28 oct. 2015, 16:33

Tome 5 :

Takeshi et Emi se sont succédé sur scène et, chacun à leur manière, ont été transcendés par le retour dans la musique de Kôsei. C'est avec émotion et porté par une nouvelle volonté que le jeune garçon entame à son tour le morceau qui lui est donné... mais rapidement, le voici à nouveau paralysé, incapable de s'entendre. Toujours hanté par le souvenir de sa mère, il s'arrête de jouer, signifiant d'ores et déjà son élimination... mais les choses se finiront-elles ainsi ? Pourra-t-il trouver la force de passer outre ses peurs ? Et si oui, qui sera là pour l'y aider ? Les performances de Takeshi et d'Emi ont ouvert la voie. La façon de Ryota et de Tsubaki d'avancer malgré leur défaite en sport est un exemple à suivre. Les personnages gravitant autour de Kôsei sont autant d'éléments qui pourraient lui permettre d'évoluer. Pourtant, il n'y en a qu'une qui, par la confiance qu'elle lui a accordé, par la sensation de plaisir et de liberté qu'elle montre violon à la main, semble réellement capable de lui ouvrir les yeux sur toutes les possibilités de la musique... Finalement, pour qui Kôsei joue-t-il ? Pour qui a-t-il envie de jouer ?

Magique. Tout simplement magique. Une nouvelle fois, Naoshi Arakawa nous emporte avec talent, au gré d'une mise en scène qui s'adapte constamment à l'évolution de son personnage pour en souligner avec force le ressenti. La musique met à nu le coeur de Kôsei. Elle ne ment pas. Nous assistons à une prestation en trois temps qui est sublimée et dont les conséquences sont pleinement palpables. Car l'heure semble venue pour le jeune garçon, enfin, de se libérer des chaines qui l'entravaient !

La suite du volume, sans longueur, sans scènes inutiles, s'applique alors à faire ressortir ces nouvelles évolutions, que ce soit via le passage avec Hiroko Seto ou à travers les discussions de Kôsei avec Kaori.

Après 5 tomes, il n'y a rien à jeter dans Your lie in april : les scènes musicales sont brillantes, chaque évolution est justement dosée, l'auteur reste maître de son histoire et n'étire jamais les choses... et la suite sera, sans aucun doute, tout aussi belle, sincère et touchante.
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Re: Your lie in april

Message non lu par Koiwai » 18 févr. 2016, 09:22

Tome 6 :

Le concours Maiho s'est terminé pour Kôsei quand il s'est arrêté en plein morceau. Pourtant, il n'a rien lâché et, au bout de ses doutes et de ses prises de conscience, a entrepris une performance musicale aussi bluffante qu'imparfaite, dans la droite lignée du jeu libre que lui a montré Kaori. Et une fois le concours passé, cette dernière ne laisse aucunement retomber les choses : dans le cadre d'un futur concert de gala, elle demande au jeune garçon 'être à nouveau son partenaire au piano. Seulement, le morceau choisi, "Chagrin d'amour" de Kreisler, a une importance toute particulière pour lui. Une importance qui risque fort de réveiller à nouveau ses fantômes du passé : il s'agissait pour lui d'une sorte berceuse, que sa mère lui a inculquée...

Kôsei a déjà connu nombre d'évolutions depuis le début de la série, que ce soit grâce au soutien de ses amis d'enfance ou, surtout, de la présence de Kaori à ses côtés, qui lui a fait découvrir une autre façon de jouer et a commencé à effacer les fantômes de son passé. Mais se débarrasser si facilement de l'image de sa défunte mère serait trop facile, et pour réellement prendre son autonomie vis-à-vis de cette dernière, il va devoir se confronter plus que jamais à ses tourments intérieurs... Et une nouvelle venue à ses côtés, Hiroko Seto, pourrait bien l'y aider grandement.

C'est dans ce sixième volume que Hiroko prend de l'importance. Pianiste renommée, elle a bien connu Saki, la mère de Kôsei, et décide de prendre sous son aile le jeune garçon dans une ambiance qui charme par sa douceur et sa chaleur humaine. La petite fille de la jeune femme apporte un peu d'insouciance, le passage dans la fête se veut chaleureux, et c'est dans cette ambiance que Hiroko cherchera à apporter de précieux conseils à l'adolescent encore meurtri. Ce défaut qu'est son incapacité à entendre sa musique, ne pourrait-il pas en faire une qualité ? Plus que jamais, Kôsei va devoir apprendre à jouer avec ce qui compte le pus pour offrir une musique à la fois authentique et personnelle : son coeur. Et pendant que l'on suit aussi avec un certain amusement les entrainements mouvementés du jeune garçon avec Kaori et quelques facettes de son quotidien lycéen avec Tsubaki et Ryota, on apprécie de mieux cerner cet intéressant personnage qu'est la pianiste Seto, loin d'être étrangère au désir de Saki qu'inculquer le piano à son fils...

Arrive alors la dernière partie du volume, où la musique reprend pleinement ses droits avec l'arrivée du concert de gala. Mais celui-ci démarre de façon surprenante... comment Kôsei réagira-t-il face à la situation ? La réponse se veut forte : sous le regard du public, les critiques des spécialistes, et l'émotion d'une Seto qui semble elle aussi sur le point de voir disparaître certains fantômes de son passé, l'adolescent délivre un début de performance qui, une nouvelle fois, véhicule toute l'émotion voulue dans sa mise en scène puissante, et traduit l'évolution qu'il connaît sur le moment. Sa musique laisse toujours mieux transparaître ce qu'il ressent, son coeur, et la dernière phrase du tome laisse deviner un grand changement qui nous laisse impatients... et en même temps inquiets quant à ce qui se passe du côté de la grande absente du gala.

Your lie in april poursuit sa voie sans faiblir, sans s'égarer, et l'on appréciera toujours autant les informations musicales sur les morceaux de la série (ici, "Chagrin d'amour,"), qui ne sont pas choisis au hasard et ont un profond écho dans le parcours des personnages.
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Re: Your lie in april

Message non lu par Koiwai » 26 févr. 2016, 10:03

Tome 7 :

En l'absence inexpliquée de Kaori, Kôsei a choisi d'interpréter seul au piano Chagrin d’amour de Kreisler, le morceau qui lui rappelle le plus sa mère. Mais le jeune garçon a commencé à changer. Porté par une Kaori qui lui a fait découvrir de nouvelles possibilités, et par les conseils de Hiroko Seto, il a compris comment aller de l'avant... et comment se débarrasser de l'image qu'il garde de sa mère. Totalement improvisée, sa performance étonne autant qu'elle finit par toucher le public, car, jouée avec le coeur, elle marque surtout dans l'émotion un véritable adieu à celle qui lui a tout appris...

Ainsi le tome s'ouvre-t-il sur la prestation musicale, peut-être un peu plus courte que certaines représentations tout aussi importantes des précédents volumes, et pourtant tout aussi puissante voire plus, que ce soit dans la mise en scène ou dans tout ce qu'elle apporte dans l'évolution de Kôsei. Car une nouvelle fois, au gré d'un découpage savant, immersif et passionné, et de pensées finement ciselées chez les personnages, on sent à quel point l'adolescent évoluer au fil de sa musique, tantôt un peu meurtrie, tantôt volontaire, tantôt plus douce. Et cela lui permet bien, plus que jamais, de faire le point sur l'image qu'il a gardée de celle qui a tout fait pour lui. N'est-elle pas faussée ? Kôsei a-t-il vraiment déçu cette mère ? La réponse se dessine via ce morceau qui permet à Kôsei de prendre conscience de certaines choses, mais aussi à travers les pensées et souvenirs de Hiroko Seto qui viennent éclaircir en profondeur cette maman bien plus touchante qu'il n'y paraissait et qui faisait ce qu'elle pouvait, avec ses moyens... Tout est impeccable dans ce passage, au bout duquel Kôsei, plutôt que de renier celle qui lui a tout appris, pourra l'assimiler et, quelque part, continuer de la faire vivre en lui. Mais la prestation du jeune garçon est loin d'avoir un impact uniquement sur lui, et Toshiya ainsi qu'Emi en sortiront eux aussi différents ou grandis. L'émulation est bien là, la musique peut dessiner permettre de nouer bien des liens...

Avec ce concert d'une émotion rare, la principale question sortirait presque de notre esprit pendant un instant, mais elle reste toutefois trop intrigante pour ça : où est passée Kaori ? Pourquoi n'est-elle pas venue au gala ? La réponse finit par se dessiner en plein milieu de tome, et laisse tremblant tant elle est bien amené, et tant la petit phrase fermant le chapitre 26 apparaît au bon moment pour ça... Chapeau à Naoshi Arakawa qui mène décidément très bien sa narration, avec des textes toujours très justement placés. Ainsi, le lecteur s'interroge à nouveau sur la jeune fille et sur son avenir, tandis que Kôsei y voit comme un air de déjà-vu, avec une peur de perdre ce qu'il a de plus cher qu'il ne connaît déjà que trop bien...

Mais l'autre personnage féminin central de ce tome est bien une autre jeune fille, celle qui s'affiche en couverture : Tsubaki. Sortant avec Saitô, considérant Kôsei comme une sorte de petit frère sur lequel elle a toujours veillé... mais est-ce encore exactement le cas aujourd'hui ? On le devinait déjà peu à peu dans les quelques volumes précédents, et cela se confirme de plus en plus : sa façon de rester ébahie en voyant le jeune garçon jouer, ses rougissements qu'elle n'explique pas, son impression qu'elle ne parvient plus à lui parler normalement, la façon dont elle se remémore de nombreux souvenirs... Mais quand on a un caractère comme le sien, à la fois un peu gamin et assez borné, il peut être difficile de prendre conscience et d'accepter les choses. Toute la dernière partie du tome, plus axée tranche de vie sentimentale, résonne alors elle aussi de superbe manière, tant Arakawa parvient à y insuffler une émotion touchante et une pointe de nostalgie et de mélancolie, notamment lors de la scène nocturne sur la plage qui cristallise parfaitement tout ça. Tsubaki prend encore un peu plus d'importance, et ce n'est sans aucun doute pas terminé.

A cela, il faut ajouter la chaleur humaine que dégage constamment le récit, que ce soit via l'expressivité sans faille des personnages, le rôle bienveillant de personnages secondaires comme Kashiwagi l'amie de Tsubaki, ou les nombreuses notes d'humour qui sont toujours bien placées, ne sont jamais envahissantes et sont portées par des dessins devenant plus caricaturaux. Et l'on obtient un tome de très haut niveau, où Naoshi Arakawa, sans jamais s'égarer, avec des textes toujours bien ciselés, poursuit avec un talent immense sont récit.
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