Vas-y Julie !
Posté : 11 avr. 2015, 13:45

Si le titre japonais « Hai ! Step Jun » ne vous dit rien, la version française « Vas-y Julie ! » devrait rappeler pour certains le dessin animé du même nom qui passait en France à la fin des années 80. Black Box Editions nous offrent ici la version manga de la série. Parmi les deux mangas parus au Japon, l’un écrit par Yasuichi Oshima en deux volumes et le deuxième écrit par Yutaka Abe, c’est le deuxième manga qui parait en France. Une version reliée qui n’a jamais vu le jour au Japon et dont la France s’offre donc la primeur.
Jun Nonomiya est une jeune fille très intelligente et est une inventrice de talent. En effet, elle a créé elle-même son propre robot prénommé Kichinosuke. Ce dernier l’accompagne tout le temps, un peu comme son meilleur ami. Un jour, Kichinosuke perturbe un défilé de mode, et Jun se retrouve encerclée par des loubards qui veulent en découdre avec elle et son robot. Elle sera sauvée par Rei Kanô, surnommé Zero, un jeune homme de sa classe qui a un côté rebelle avec sa moto. Jun tombe littéralement sous le charme de son chevalier servant et essayera de le séduire à sa manière.
Entre le manga et le souvenir de l’animé de l’époque, les éléments sont bien là et ceux qui ont aimé cette série, aimeront la version papier : humour, situations décalées, tendresse. Les éditions Black Box ont choisi de conserver les noms japonais et c’est tout à leur honneur. Donc pour les plus nostalgiques, pas de Julie, Floppy et de Michel, mais place à Jun, Kichinosuke et Zero.
Jun est une jeune fille discrète et du fait de sa petite taille ne fait pas son âge. Voulant remercier son chevalier servant, Jun doit faire face à la réalité : Zero a du mal à la reconnaitre et ne s’est même pas rendu compte que Jun était également dans sa classe. Jun le vit comme un véritable coup dur. De plus, lorsqu’elle voit également que Zero semble avoir une relation intime avec la talentueuse et jolie Yôko, Jun en sera complétement abattue. Nous sommes ici dans les émois du premier amour.
Comme dans beaucoup de shojo, nous avons ici un triangle amoureux entre Jun, la jolie Yôko et le ténébreux Zero. Jun est une jeune fille qui manque cruellement de confiance en elle. Ne se trouvant pas jolie et ne voyant pas ses qualités, elle pense qu’elle n’a aucune chance avec Zero même si elle ne peut s’empêcher d’espérer d’attirer son attention. Quant à Yôko, elle est une jeune fille un peu imbue de sa personne car elle sait qu’elle est jolie et qu’elle plait de par ses qualités. Jalousie et méchanceté sont au rendez-vous avec Yôko lorsqu’elle voit Jun s’approcher d’un peu trop prêt de son prétendant.
Nous allons découvrir également un Zero différent du genre qu’il se donne. Contrairement à son apparence de loubard, c’est un jeune homme avec le cœur sur la main et qui n’hésite pas à venir en aide à ceux qui en ont besoin. Il cache un passé douloureux qui sera mis en lumière.
Les auteurs jouent beaucoup sur les situations décalées en utilisant le petit robot mais également nous montrent que les apparences sont souvent trompeuses. Le loubard qui est finalement doux comme un agneau, la jeune et jolie fille qui finalement est manipulatrice et égoïste, et la fille réservée et banale qui est d’une grande gentillesse.
Les graphismes sont assez vieux mais collent bien avec l’univers et l’édition est de bonne facture. Pour ceux qui ne connaissent pas les éditions Black Box, il n’y a pas de sur-couverture et en ouvrant le livre nous tombons directement sur la première planche. Pour cette édition, il y avait la possibilité de faire une précommande et d’obtenir en échange en plus du volume relié, deux illustrations dédicacées. Or au final, pour les heureux détenteurs des précommandes, ce ne sera qu’une seule illustration dédicacée. Nous regretterons le manque total de communication et d’explication à ce sujet de la part de l’éditeur. L’erreur est humaine mais il aurait été bien venu de prévenir ceux ayant précommandés.
« Hai ! Steph Jun » s’adresse à un public qui soit connait la version animé soit aime lire des anciens titres. L’humour, le bon vieux classique triangle amoureux et les personnages attendrissants nous font passer un moment de lecture rempli de nostalgie.