Duel Masters Revolution

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Takato
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Duel Masters Revolution

Message non lu par Takato » 21 juin 2015, 20:05

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Titre original : Duel Master Rev
Auteurs : Shinsuka TAKAHASHI / Syd KANZAKI
Editeur : Tonkam

Synopsis :
Quand il était encore l’école primaire, Mirai Koya était un grand fan du jeu de cartes Duel Masters. Le temps passant il s’est détourné de cette passion. Pourtant, au cours d’une partie avec un geek de sa classe, le voici tenté d’aller déterrer les cartes rares qu’il avait cachées étant plus jeune. C’est alors qu’il s’aperçoit qu’une des créatures du jeu s’est matérialisée dans le monde réel... La traque commence !

Fiche Manga News


Tome 1 :

Le nom de « Duel Masters » n’est peut-être pas évocateur au premier regard et pourtant, il s’agit bien d’une franchise qui a tenté de percé, en France, en 2004, mais qui a rencontré un succès mitigé et très éphémère. Originellement, Duel Masters est un jeu de cartes à collectionner fortement inspiré de Magic et qui engendra plusieurs séries animées ainsi que différents manga. Malgré un plan marketing judicieux en France qui tentait de proposer cartes et anime simultanément, la sauce n’a pas autant pris que sur Yu-Gi-Oh !, par exemple, puisque le jeu n’est plus édité dans nos contrées. Le pari de Tonkam était risqué, mais pas des moindres puisque Duel Masters Revolution se veut être un dérivé plus mature de la franchise.

Plus jeune, Mirai était passionné par le jeu de cartes Duel Masters, aussi appelé « Duema », et était même un très bon joueur. Mais ce goût lui est rapidement passé si bien que cinq ans plus tard, Mirai s’est désintéressé du jeu au point d’en oublier les règles et l’existence. Lorsque Manami, son amie, l’amène dans un centre de jeu de cartes, Mirai se reprend de curiosité par la pratique et part même déterrer une capsule dans laquelle il avait caché une carte dessinée par lui-même. Lorsque la créature de la carte apparaît en chair et en os devant lui, Mirai se rend compte que quelque chose cloche et, en effet, les ennuis ne sont pas bien loin.

Il était osé de la part de Tonkam de proposer un dérivé d’un jeu de cartes que beaucoup n’ont pas connu ou ont tout simplement oublié. Mais qu’à cela ne tienne, Duel Masters Revolution opte pour une solution radicale pour être accessible : Faire des parties de cartes un élément secondaire de l’intrigue. En réalité, tout ce premier volume (excepté les deux derniers chapitres) prend son temps à planter le récit et les personnages principaux. Les règles sont expliquées de manière très brève puisque le cœur du scénario est extérieur aux duels en eux-mêmes. A la place, les auteurs développent une intrigue puisant dans le fantastique et où les cartes ne sont qu’un outil pour faire apparaître des créatures puisque les vrais combats de monstres tournent autour de pouvoirs psychiques. L’histoire présente alors de nombreux mystères bien que typiques à ce genre de titre, car forcément, les détenteurs de pouvoirs sont forcément liés à un jeu de cartes. Une histoire classique, mais efficace et très originale pour ce type d’œuvre… Duel Masters Revolution est loin d’être dénué d’intérêt !

Les deux principaux personnages sont des archétypes des figures classiques. Le héros développant un pouvoir incroyable est une ficelle peu révolutionnaire, tout comme son amie d’enfance qui ne cesse de lui taper dessus n’est pas un schéma de personnalité qui surprendra. Pourtant, tous deux s’avèrent plutôt attachants et jamais désagréables bien que très classiques dans leur genre. En revanche, les figures plus secondaires ont de quoi surprendre entre le stalker complètement pervers et dérangé et l’amie d’enfance aux allures sweet-lolita qui manie une poupée désireuse de tronçonner ceux qui lui ont fait affront. Il est assez déstabilisant, mais bienvenu de trouver des personnalités aussi folles dans un manga comme Duel Masters, des figures que nous n’aurions jamais vues dans la série animée.

Mais là où le dessinateur Shinsuke Takahashi fait fort, c’est bien dans son style graphique. Artiste qui a signé quelques œuvres depuis 2008, il signe ici un trait extrêmement précis et détaillé, tout en se permettant une touche frivole qui ne cherche jamais à en faire trop. Les monstres sont parfois dégoûtants et d’autres fois terriblement classes tandis que les demoiselles se trouvent mignonnes à croquer et les psychopathes capables de donner des cauchemars aux enfants qui auraient vu le dessin animé d’époque. Tonkam a l’œil pour sélectionner des titres particulièrement beaux dans leur style, et Duel Masters Revolution ne déroge pas à la règle !

A ce propos, l’édition de Tonkam est sans réelle bavure outre quelques choix de construction de phrase qui manquent de pertinence. Les termes techniques semblent respectés et le tome est correctement imprimé, rien à redire de ce côté-là.

Lors de son annonce, Duel Masters Revolution pouvait constituer une énigme en termes de choix de la part de Tonkam. Et pourtant, la promesse est honorée : la série développe rapidement un scénario classique, mais efficace et intéressant qui ne nécessite pas vraiment de grandes connaissances du jeu de cartes, elle se voit même sublimée par un coup de crayon incroyablement détaillé, que nous n’attendions pas dans ce type d’œuvre. Composée de seulement cinq tomes, la série pourrait constituer une bonne petite série si l’intrigue suit, affaire à suivre donc…


Tome 2 :

Mirai reçoit une information plutôt fâcheuse : Un prévo sévirait en ville et serait responsable de la combustion d’un corps après avoir utilisé des cartes de la civilisation de feu. Notre héros part traquer ce dangereux joueur mais tombe rapidement sur Len Ogihara, joueur de DueMa et meilleur ami de Mirai… Serait-il le mystérieux prévo en question ?

Après avoir largement planté le décor de la série au tome précédent, il est temps de passer aux choses sérieuses. Le lecteur commence à bien se familiariser avec le jeu de cartes, finalement assez simpliste, ce qui n’était pas forcément chose évidente tant le titre s’est montré finalement avare en explications quant aux règles de Duel Masters et étant donné l’échec commercial de la licence en France, peu sont ceux qui se souviennent clairement du déroulement du jeu. Et si quelques détails restent toujours confus dans nos têtes, nous n’avons aucun mal à saisir et apprécier ce second volet qui se concentre entièrement sur l’histoire.

Le début de tome conclut d’abord l’affrontement contre Alice, un duel très anecdotique qui ne servait qu’à présenter la gothique-lolita de la série. La suite est en revanche bien plus intéressante puisqu’elle tourne autour d’une nouvelle affaire qui prend de plus en plus d’ampleur au fil du volume jusqu’à aboutir à l’élément clef du volume : la présentation de l’antagoniste de l’œuvre. Par le biais de deux duels, le tome va de rencontre en rencontre jusqu’à introduire Kowloon, l’organisation maléfique contre laquelle les personnages centraux vont se dresser. Nous voilà enfin dans la dimension purement shônen que l’on attendait et qui permet au titre de ne pas être une énième adaptation type kodomo comme les licences Beyblade ou Pokémon ont pu en connaître. L’histoire cible largement un lectorat adolescent et s’apparente, dans son ambiance, à la série Yu-Gi-Oh ! d’origine où un groupe ennemi était largement affilié aux ténèbres. Il n’est plus simplement question de compétitions de cartes et les enjeux de l’histoire ne font que grandir. Dans la forme, la recette est d’une simplicité déconcertante et pourtant, le tout fonctionne assez efficacement. Nous ne sommes clairement pas dans un titre incroyablement sombre et mature comme on aurait pu le penser mais à défaut, nous avons clairement affaire à une œuvre d’action fort sympathique qui distraira les amateurs du genre voir les quelques nostalgiques qui ont eu la chance d’apprécier l’univers Duel Masters lorsqu’il a temporairement impacté la France au début des années 2000.

Néanmoins, face à ce scénario qui marque clairement ses ambitions malgré des antagonistes pour le moment très manichéens, on se demande si la série a pu aller au bout de son projet et ne s’est pas arrêtée en cours de route. Il ne reste ainsi que trois volumes avant la conclusion de Duel Masters Revolution et étant donné que les duels s’étendent sur davantage de chapitres et offrent leur lot de rebondissements, les rendant au passage palpitants, il est difficile d’envisager une fin correcte en si peu de temps. On craint une déception mais pour l’instant, la série remplie son objectif principal, celui de divertir. Notons que ce volume s’achevant sur un cliffhanger, on reste très curieux de lire le dénouement du duel en cours ainsi que ses répercussions sur la suite de l’histoire.
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