Accel World

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
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Koiwai
Rider on the Storm
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Accel World

Message non lu par Koiwai » 23 juin 2015, 13:10

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Dans un Japon plutôt futuriste, tous les élèves doivent se connecter au neuro-linker, un appareil mis au point 15 ans auparavant et se connectant indirectement au cerveau via un mécanisme quantique afin d'accéder à un univers virtuel, copie du monde réel, où les adolescents peuvent profiter de leurs cinq sens. Ce système permet bien des choses, dont le contrôle de la présence des élèves au collège. Mais sa création a également amené autre chose : Brain Burst, une application à installer sur le neuro-linker, et profitant de cet univers virtuel pour offrir un jeu de combat en immersion où chaque participant possède son propre avatar.

Tel est l'univers proposé dans Accel World, une oeuvre qui est à l'origine une série de light novels de Reki Kawahara, le célèbre auteur de Sword Art Online. Publiée depuis 2009 au Japon et toujours en cours en ce mois de juin 2015 avec 17 romans au compteur, la saga connaît depuis 2010 une adaptation en manga dessinée par Hiroyuki Aigamo, et qui est celle qui nous intéresse ici. Un autre manga spin-off a également démarré au Japon en 2012, mais c'est bien la version animée qui, aussi en 2012, a commencé à grandement populariser l'oeuvre hors du Japon.

D'ailleurs, il n'y aura pas de surprise dans ce premier tome pour les spectateurs de l'anime, qui retrouveront fort logiquement le jeune Haruyuki, collégien profondément mal dans sa peau : petit, gros et timide, il connaît depuis toujours les pires brimades au point qu'il en est arrivé à avoir envie de mourir. Ses seuls soutiens ? Chiyuri et Takumu, ses deux amis d'enfance... mais là non plus la situation n'est pas forcément facile, car ces deux derniers sortent désormais ensemble, Takumu est dans un autre collège, et Chiyuri montre pour Haruyuki une forte inquiétude que notre héros ressent de plus en plus comme de la pitié, au point de parfois se montrer virulent sans raisons envers elle et de vite le regretter...
Si, dans le fond, Haruyuki est le prototype même du personnage principal n'ayant rien pour lui et qu'il réunit tous les clichés du genre, le fait est que le récit parvient très vite à le rendre attachant à nos yeux, tant on cerne bien tout le malêtre qui réside en lui... et puis son physique tout rondouillard lui confère un aspect plutôt adorable.

Mais alors qu'il est au fond du gouffre, le jeune garçon a la surprise d'être abordé par la princesse Kuroyuki ! Présidente du conseil des élèves, elle est la plus belle fille du collège et attire sur elle tous les regards, mais sa nature froide et distante fait que personne n'ose vraiment l'approcher... Et c'est elle qui va vers Haru, le pestiféré du collège ! Haru ne supportant pas vraiment attirer les regards, le voila servi... Mais pourquoi la belle et inaccessible Kuroyuki est-elle venue lui parler ? Hé bien, pour lui demander d'installer le fameux jeu Brain Burst et l'aider à accomplir son mystérieux objectif...
L'arrivée de Haruyuki dans le jeu est ainsi l'occasion pour nous lecteurs d'en cerner petit à petit le fonctionnement et les enjeux, pour un résultat qui s'avère assez immersif puisque les nombreuses informations, malgré quelques termes technique plus délicats, sont amenées avec parcimonie et sont faciles à emmagasiner. Le concept des avatars, des niveaux et des couleurs, la façon de combattre, ce que recherchent les joueurs à travers ce jeu, la raison faisant qu'il n'y a que des adolescents qui y participent... Tout se met bien bien en place et concorde de façon logique, pour un résultat que l'on ne qualifiera pas forcément de très original (du combat virtuel avec des avatars, quoi), mais qui s'avère bien pensé et suffisamment riche pour nous promettre un bon divertissement. Et si Kuroyuki, à l'instar de Haruyuki, est un cliché sur pattes (la beauté du lycée distante et présidente du conseil), elle dégage facilement quelque chose de fascinant et de mystérieux qui se confirme en fin de volume, quand se dévoilent les raisons l'ayant poussée à prendre contact avec Haruyuki et ses réels desseins dans le jeu. Et par la me^me occasion, à travers ses actes du passé dans le jeu, on découvre une demoiselle un peu plus ambiguë.

Visuellement, Accel World n'est apparemment que le deuxième manga professionnel de Hiroyuki Aigamo après Trinity x Venus (inédit en France à ce jour), et cela se ressent un peu à travers un coup de crayon qui n'a rien de très dense pour le moment, surtout au niveau des décors qui sont plutôt pauvres et des scènes de combat qui sont franchement limitées. Par contre, le mangaka se rattrape facilement avec sa fidélité au design des illustrations des light novels originaux. Que ce soit pour le physique rondouillard assez adorable de Haruyuki (encore plus sous sa forme de cochon !), la beauté fascinante de Kuroyuki (et ne parlons pas de son hypnotique avatar de machaon), ou les personnages secondaires comme Chiyuri, cet aspect est plutôt plaisant.

Reki Kawahara troque ici l'univers MMORPG de Sword Art Online contre une sorte de jeu virtuel prometteur. Le jeu même est plutôt classique, les héros sont de bons gros stéréotypes, la possible révélation de fin de tome sur Chiyuri est prévisible au possible, mais dans l'immédiat l'ensemble s'avère suffisamment bien pensé et bien mis en place dans cette version manga pour parvenir à nous prendre au jeu. Affaire à suivre !
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Takato
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Re: Accel World

Message non lu par Takato » 25 juin 2015, 09:22

Tome 1 :

La tendance des jeux-vidéo virtuels n’en démord pas depuis quelques années et après le succès Sword Art Online, l’éditeur Ototo choisit une nouvelle licence aux adeptes du genre : Accel World. La décision n’a rien d’anodine puisqu’à l’instar de « SAO », nous nous retrouvons avec l’adaptation manga d’un light novel de Reki Kawahara encore en cours au Japon, et dont le succès lui a value en plus une adaptation animée en 2012 par le studio Sunrise, le tout édité par Wakanim. Quant au manga, celui qui nous intéresse en ces lignes, il n’a rien d’une adaptation expédiée pour des besoins commerciaux mais semble prendre soin de retranscrire l’œuvre dans son ensemble puisqu’avec six volumes, le titre dessiné par Hiroyuki Aigamo poursuit son bonhomme de chemin. Et finalement, quel bilan tirer de cette nouvelle immersion dans les jeux-vidéo virtuels ? Accel World est-il capable de proposer une expérience nouvelle ?

En 2046, les individus possèdent un « Neuro-Linker », un dispositif leur permettant d’accéder à une réalité augmentée permettant bien des usages. Haruyuki Arita, petit gros persécuté dans son lycée, l’utilise pour accéder à des jeux virtuels afin d’échapper à la réalité lors des pauses, et ce même si ses bourreaux l’ont forcé à adopter l’avatar d’un petit cochon. Il est pourtant remarqué par Kuroyuki, plus belle fille du lycée qui propose à Arita d’installer le programme Brain Burst, un programme permettant d’accéder à un monde accélérer. Nouvelles règles, nouvel univers, nouvel avatar et nouveaux combats permettent donc à Arita de prendre sa revanche sur la vie et d’échapper à son éternel isolement ainsi qu’à ses bourreaux. Mais que cache réellement la requête de Kuroyuki ?

Ce premier tome fait clairement office d’introduction à l’œuvre qui, derrière une bête histoire de jeu-vidéo virtuel, cache des règles et un contexte plus complexes qu’il n’y paraît et qui doit d’abord passer par une phase sérieuse s’explication. Et pour être honnête, il est agréable de voir un tel titre qui s’enrichit d’une si grande personnalité. Passionné de jeux-vidéo, Reki Kawahara a buché son sujet lors de l’écriture de son light novel pour créer un concept novateur et intéressant. Il n’est donc plus question d’individus condamnés dans un monde virtuel mais bien d’un jeune garçon peu charismatique qui va gagner une nouvelle chance de briller à travers un univers vidéoludique accéléré. Les faits sont un peu plus complexes que ça puisque le système du Neuro-Linker revêt mille facettes, de même que l’Accel World est régit par une réglementation et une hiérarchie précise et importante à connaître avant que l’aventure ne débute réellement.
Ce premier volet fait toutefois l’effort de présenter une première scène d’action et des plus réussies. Si Hiroyuki Aigamo n’est visiblement pas un auteur qui fait preuve d’un trait original, bien que celui-ci soit fin et tout à fait correct, il s’en sort nettement mieux dans les scènes de combats alors plus détaillées qui pourraient nous en mettre plein les yeux dans les tomes à venir, selon le degré d’intensité des joutes. On reste curieux de voir la marge de progression du mangaka à ce niveau-là.

Le second fort potentiel de l’œuvre est sa manière de présenter le monde réel en complément au monde virtuel. Si on prend l’exemple de Sword Art Online où tout se déroule dans les univers factices, c’est pour l’instant la recette contraire dans Accel World. Ce premier volume se déroule presque exclusivement à l’extérieur du jeu, la réalité a donc un grand impact sur la série. C’est d’abord l’endroit où Arita et Kuroyuki peuvent s’exprimer mais où les personnages interagissent pour la plupart du temps. L’intrigue prend alors grand soin de présenter les amis du protagoniste mais aussi de mettre l’accent sur l’importance des jeux en ligne sur le monde réel, un parallèle qu’on peut sans mal faire avec n’importe quel jeu jouable en réseau. Reste alors que la globalité des personnages n’attire pas tellement notre intérêt tant ils s’avèrent assez classiques… sauf Arita. Quitte à présenter un héros loser, Accel World ne fait pas dans la demie mesure et assure un personnage principal petit, gros, isolé, et physiquement loin des standards que l’on a l’habitude de voir (car, c’est bien connu, un héros raté aura tout de même une belle petite gueule de minet). L’audace est appréciable à voir et permet de nous prendre de sympathie pour Arita. Et qui a dit qu’un personnage petit et enrobé ne pouvait pas donner lieu à un bon protagoniste ? Ce sera aux tomes suivants de nous le dire.

Du côté de l’édition, Ototo livre un volume de bien bonne facture avec toutes les qualités d’impression et de réalisation que l’on connait chez l’éditeur. Si on veut chipoter, alors on peut regretter la jaquette utilisant un papier couché brillant au lieu d’un papier mat, comme sur Sword Art Online, qui donnait beaucoup de cacher aux volumes. Autrement dit, c’est vraiment pinailler pour peu de choses.

Ce premier tome d’Accel World a le mérite de bien décortiquer son sujet avant de démarrer les hostilités, mais aussi de tenter un contexte novateur et un héros original. Pour ceux qui n’auraient que moyennement apprécié Sword Art Online et consorts, voilà de quoi tenter de nouveau l’expérience des jeux-vidéo virtuels. Le titre a maintenant toutes les cartes en mains pour nous proposer une bonne histoire.
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Takato
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Accel World

Message non lu par Takato » 28 juin 2015, 18:23

Tome 2 :

Haruyuki connaît maintenant la vérité sur « Kuroyuki » qui souhaite renverser les chefs de Légions et prendre le pouvoir sur Brain Burst. Il décide ainsi de l’aider dans sa quête et même si cela doit le pousser à espionner Chiyuri, l’amie d’enfance du héros, soupçonnée d’être « Cyan Pile », un joueur qui cherche à neutraliser « Black Lotus »…

La série est maintenant correctement lancée, et ce second tome nous fait entrer dans le vif du sujet. Il est ainsi difficile de présenter largement cette suite tant il s’y passe des choses et que l’intrigue s’enrichit sur bien des points : Objectifs des personnages, relations entre eux, drames quotidiens et combats dans le monde accéléré.

On retient ainsi un tome parfaitement rythmé et qui sert retenir notre souffle tout en développement l’histoire comme il se doit. On peut ainsi qualifier ce volet d’arc narratif à lui seul étant donné que l’intrigue va essentiellement tourner autour de Cyan Pile et ne jamais quitter le cœur du récit jusqu’au combat entre le mystérieux individu et Haruyuki, alias « Silver Crow ». Tout semble alors maîtrisé et les événements n’arrivent jamais par hasards, les premiers d’entre eux s’avèrent même choquants par leur côté imprévisible et les répercussions amenées, nous menant alors à un combat long et réussi. Sa principale lacune est visuelle tant Hiroyuki Aigamo a du talent mais ne parvient pas encore à l’utiliser pour enrichir son dessin et sa mise en scène qui restent au final très quelconque, pas désagréable du tout mais qui ne démontre pas tout le potentiel de l’auteur. Pour un titre d’action dans des univers virtuels, c’est assez dommage. Qu’à cela ne tienne, le reste du duel est très bien construit et sait apporter son lot de rebondissements aux bons moments tout en entretenant la rivalité entre le héros et son adversaire (n’en disons pas plus pour ne pas dévoiler les révélations majeures et bien trouvées de ce tome). Le tout souffre certes de quelques facilités narratives alors qu’on attendait autre jour de la conclusion de l’affrontement, mais le tout place la série sur un registre optimiste tout en ouvrant la porte à des possibilités intéressantes pour le scénario.

Accel World se montre aussi peu avare en développements de relations entre personnages. Haruyuki est le centre de ce tome, et c’est ses rapports avec chacun des personnages présentés jusqu’ici qui est minutieusement décortiqué. La série fait ainsi exactement ce que l’on attendait d’elle : elle ne s’ancre pas dans des affrontements dans le monde accéléré mais fait jouer les relations entre individus en tant qu’humains et non en tant que joueur. On est même surpris de voir à ce stade de grandes avancées dans la romance principale du titre, quelque chose qu’on n’attendait pas de sitôt dans un titre qui présent un héros petit et grassouillet. Mais c’est néanmoins que ce l’on souhaite pour Accel World, que ce protagoniste visuellement atypique qu’est Haruyuki Arita brille comme n’importe quel héros de shônen. En tout cas, par ses tirades et ses prouesses, le personnage n’en devient que plus atypique tandis que « Kuroyuki » développe une facette de plus en plus humaine nous permettant de l’apprécier en tant que simple lycéenne adepte des jeux vidéo plutôt que la petite princesse inaccessible de son établissement.

Enfin, il est intéressant de noter les objectifs des héros de l’œuvre. Ces derniers souhaitent purement et simplement prendre le pouvoir et briser l’harmonie régnant sur le monde accéléré, ce qui en soi les places au rang d’anti-héros. Sauf que le récit porte sur un jeu-vidéo, un monde virtuel qui n’est en aucun cas la réalité et qui réside dans le divertissement, le challenge et l’amusement. En ça, donner des enjeux si radicaux à l’histoire est extrêmement plaisant car finalement, les ennemis de l’œuvre sont ni plus ni moins les personnages principaux et leurs ambitions de conquête. Mais peut-être que de plus sombres complots seront dévoilés à l’avenir ? Mais peu importe : la vision de la série est en ce sens novatrice et appréciable dans l’optique vidéoludique. Après tout, quel joueur ne cherche pas à écraser ses adversaires dans un soft d’action ?

Après un début de bonne facture, Accel World se bonifie, densifie son histoire ainsi que les rapports entre personnages tout en proposant un rythme soutenu entre moments de vie quotidienne frappés par des drames et combats dans le monde accéléré. On pardonne ainsi les quelques facilités scénaristiques ainsi qu’un dessin qui pourrait être encore plus riche pour nous concentrer sur les points forts de la série. On en redemande clairement !
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