GetBackers
Posté : 28 janv. 2007, 19:10



Auteurs: Rando Ayamine & Yuya Aoki
Nombre de volumes au Japon: 39 (terminé)
Nombre de volumes en France: 39 (terminé)
Editeur France: Pika
Get Backers 1-16
Un excellent début

L’idée est bonne bien que classique au départ : 2 gars mystérieux dotés de super-pouvoirs, au passé trouble, qui sont devenus super potes sans être particulièrement proches au départ.
Ginji contrôle la foudre (et c’est tout).
Les pouvoirs de Ban plus originaux :
- créer une illusion/cauchemar terrible pendant 1 minute et seulement 3 fois par jour (ou semaine ou on ne sait pas d’ailleurs…) : le Jagan.
- une poigne d’enfer.
- l’invocation de chimères.
Vous remarquerez que l’un semble avantagé. Oui mais non (Ginji est quand même super-fort même s’il n’a qu’un pouvoir etc…).
Tous deux forment les GetBackers.
Ils reçoivent des missions de la part d’une meuf hyper bien gaulée, Heaven, la plupart du temps, récupérer des personnes ou des objets. Leur point de rencontre est un café dans un quartier craignos de Shinjuku tenu par deux autres persos, dont Pore, un perso qui semble avoir son passé à lui, sans que l’on ne sache rien de plus mais bon…
L’auteur en profite pour glisser des scènes osées, voire très osées avec Heaven, l’une des filles les plus gâtées du shonen en matière de tour de poitrine.
La présentation des deux persos principaux se fait au travers d’une mission émouvante mais vraiment pas gnangnan qui montre le peu de respect et de gratitude des enfants envers leurs parents (thème sociologique redondant au Japon). Dès lors que cette mission s’achève, on reste accrochés à l’histoire.
Mais voilà, quel piège atroce que ce très bon commencement !!!
Car voilà qu’il faut faire intervenir de nouveaux persos.
LE shonen à clichés
Les deux premiers persos secondaires (on compte pas le chauffeur du camion puisqu’on le revoit plus…) se trouvent être : le méchant charismatique de service (Akabane dit Dr Jackal), et la fille malheureuse qui entretient des rapports douteux avec Ban, qui souhaite une vengeance (j’ai nommé Himiko).
Akabane lance des couteaux cachés dans son corps : on n’en sait pas plus sur ce mystérieux pouvoir jusqu’au tome 16 : là où il les met, d’où il tient cette capacité, apparemment ce n’est pas important pour les auteurs.
Himiko se sert de 7 parfums (d’ailleurs en existe-t-il seulement 7 ?), un pouvoir plutôt sympa : augmentation de la rapidité, hallucinations, flammes, invisibilité…
Bon, là encore, ça passe, vous me direz. On en sait pas beaucoup sur ces deux persos, il faut quand même être patients.
Mission suivante : je vous présente deux autres super-persos. Devinez quoi ? Ils entretiennent des rapports étroits avec Ginji. Ils sont évidemment hyper-charismatiques. Kazuki, l’un des persos les plus androgynes du shonen, manie les fils, un pouvoir très intéressant et novateur. Shido commande les animaux (classique mais efficace) et peut se métarmophoser en une quelconque espèce (loup, tigre…). La mission est assez sympa puisqu’elle consiste à récupérer ( to get back ^^) un violon très coté et précieux. On en profite pour glisser une fille frêle, la musicienne, aveugle, et une petite histoire d’amour (je ne spoile pas).
Les méchants sont forts mais pas assez.
Voilà.
Les premiers gros arcs de GetBackers : un gâchis monumental
Le Mugenjo
Les choses sérieuses commencent à présent. Car entre quelques petites missions annexes juste divertissantes, il faut penser à expliquer un peu le passé des persos.
C’est l’arc du Mugenjô, LA première catastrophe de Get Backers.
Car là intervient le grand n’importe quoi.
- Première erreur : l’ensemble des persos que l’on nous a présentés dans les premiers tomes se réunissent pour former un groupe invincible. Oui, sauf que l’on avait cru comprendre que les rapports entre eux étaient très douteux. L’auteur nous sort comme si de rien n’était, c’est le plus exaspérant !!!
- Seconde erreur : l’apparition d’une bonne dizaine de persos charismatiques, qui ont tous des pouvoirs géniaux et des anciens rapports avec notre petite équipe. Ces rapports ne seront jamais très développés, à part ceux entre Kakei, l’homme balançant des dards, et Kazuki, l’androgyne tisseur. Mais c’est tout de même impressionnant : les auteurs sortent des persos secondaires en pagaille d’un coup. Puis deux ou trois disparaissent à la fin de l’arc comme si de rien n’était tandis que d’autres sont tellement géniaux qu’il faut les garder…
- Troisième erreur : tous les anciens amis de Ginji, Kazuki, Shido, anciens du Mugenjo, sont en fait manipulés. Ils ne sont donc pas si méchants que ça, même le chef qui est un pov’ gosse solitaire. Tous les gentils font sauver les méchants pour qu’ils ne tombent pas dans le côté obscur de la force. Les lieutenants font redevenir des amis. C’est la « rééducation à la Black Cat » !!!!!!
Insupportable.
Durant l’arc Mugenjo, l’auteur ressort aussi des idées du type :
- si ton esprit meurt dans une dimension parallèle, ton corps va croire que tu es mort, donc tu vas mourir : Matrix.

- les pauvres persos sont manipulés par un chef bien plus puissant (théorie manichéenne classique)
- finalement, l’amitié triomphe toujours.

D’autres erreurs paralysent l’arc Mugenjo. Les persos disposent d’un quartier général chez un vieux très mystérieux et qui connaît pas mal de choses, voire plus que les autres… Des persos acculés par des batailles y arrivent pour se faire soigner puis repartent au combat au chapitre suivant comme si de rien n’était, alors que l’infrastructure du Mugenjo est très grande et complexe et alors qu’ils s’y étaient perdus auparavant !!!
L’auteur se sert du fait que le méchant est un pro de l’informatique pour créer des décors somptueux en tant qu’illusions…
Les combats de l’arc Mugenjo et qui sont légions ne se remportent que par la force brute, il n’y a vraiment aucune réflexion quant à la manière de vaincre, contrairement à des shonens comme One Piece, Naruto, Jojo, HXH…
Balancer le Jagan au bon moment, savoir combien de fois le Jagan peut encore servir, utiliser l’électricté au bon moment sont les seuls moments de suspens qui vous attendent.
L’arc Mugenjo terminé, c’est reprti pour un mission annexe, la transition n’est vraiment pas recherchée.
Les Bras de la Vénus de Milo
Puis un autre arc intervient un peu moins long que le Mugenjo : récupérer les bras de la Vénus de Milo : LA deuxième catastrophe de GetBackers
Là encore, erreur monumentale : des persos secondaires qui n’ont rien à foutre là (l’un devait rester au Mugenjo pour reformer une équipe invincible) interviennent, sans explication sauf le fun.
Des méchants arrivent en pagaille. Il y a même une famille de 7 frères et sœurs qui débarquent et qui devinez quoi, entretiennent des rapports douteux avec Ban. Si l’on compte les persos qui en veulent à Ban sans que l’on sache le pourquoi du comment, je vous assure, c’est affolant !!!
Lors du combat faisant intervenir ces 7 persos, certains sont complètement oubliés. Certains membres de la famille n’apparaissent que l’instant d’une voire 2 cases dans le meilleur des cas : quel foutage de gueule.
L’arc Made in Yu-Gi-Oh !
Pour résumer, des enfants solitaires sont pris dans les méandres d’une espèce d’organisation qui utilise le pouvoir des cartes.
Les GetBackers sont accompagnés par des persos secondaires que l’on a déjà croisés etc…
Les enfants ne sont en fait pas si méchants que ça (rééducation, méchants = gentils etc…).
Les GetBackers vont apprendre à maîtriser les cartes pour augmenter leur force etc…
Des qualités ?
Oui !!!!
1.Le graphisme : l’auteur est vraiment très modeste et ne se trouve jamais assez bon alors que son coup de crayon est extraordinaire.


2.L’humour : malgré l’abus de SD (super-deformed) pour Ginji, l’humour… Bah moi j’aime voilà.
3.Les scènes osées : pas de spoil même si j’aimerais vous persuader à travers des exemples !!!
Conclusion et résumé des défauts
Le scénario et l’apparition ou la reprise des persos sont fondés sur des prétextes au fun.
Le manga est prévisible.
Les bonnes idées sont sous-exploitées : l’épée transparente des moines dans l’arc Vénus, le pouvoir de Kazuki le Tisseur, Shido a toujours la même tête qu’il se transforme en loup ou en rat… Et j’en passe !!!!!
Le graphisme n’est pas parfait : à force de faire intervenir des dizaines de persos, l’auteur atteint ses limites (j’ai envie de dire bien fait pour lui

Divertissant puis exaspérant.
Ma sévérité envers ce shonen n’a d’égal que ma déception. Les fans diront que je le descends honteusement, je les devance en disant que tous mes arguments sont fondés et que mon but n'est pas de descendre un manga. Get Backers n'a pas assez d'atouts pour être considéré comme un bon shonen