Re: Kekkaishi
Posté : 17 mars 2010, 08:04
Finalement, plutôt que refonte total, il faudrait plutôt parler de "reformulation" pour cette chronique. Je développe en effet plus ou moins les mêmes idées que dans le post ci-dessus. (edit : page précédente) J'aurais voulu développer plus en profondeur certains points, mais ça aurait été au détriment de la longueur. Pas que ça me gêne dans l'absolu, mais il faut parfois un peu se forcer à conserver une certaine clarté.
Un mois après la sortie donc, le tome 22 :
Kekkaishi 22
Petit rappel après les trois longs mois passés avant la sortie de ce tome… Tokine a été emmenée pour interrogatoire par deux membres de la Guilde. Une action prévisible, après la mort d’une divinité dans le tome 21 par la main de la jeune fille sur le domaine Karasumori. Seulement, tout semble un peu précipité, et pas totalement conforme aux règles. Quelque chose cloche, et il n’en faut pas plus pour que Yoshimori décide de lui « porter secours » avec l’appui de Sen et d’Hatori, lieutenante des Veilleurs de la nuit.
« Un monde dont elle ne ferait pas partie, je peux même pas l’imaginer. »
Et nous non plus !
Grand moment dans la série, Tokine est enfin à l’honneur ! Il était temps, aurait-on envie de dire. En effet, compte tenu de son potentiel et de sa fraîcheur, la jeune fille méritait d’être enfin au premier plan de façon un peu plus prononcée.
En créant son héroïne, Tanabe a juré qu’elle n’en ferait pas une cruche qui passe son temps à se faire enlever. Promesse à moitié tenue. Car si la demoiselle est effectivement en mauvaise posture sur une île-prison – donc on peut décemment considérer qu’elle s’est fait plus ou moins enlever – l’auteure ne change pas sa nature profonde pour autant. Car loin de se contenter d’attendre les secours, elle n’hésite pas à prendre les mesures nécessaires, à faire confiance à des gens qui pourtant ont tout d’un ennemi à la base, et à briser les règles. Vu qu’elle fait preuve d’un stoïcisme à toute épreuve, on ne tremble pas vraiment pour elle. Après tout, elle reste une kekkaishi, intelligente et réfléchie qui plus est, et donc parfaitement à même de se prendre en charge. Surtout que le drôle (mais classe, il faut bien le dire) de personnage qui l’accompagne et lui apporte une aide précieuse, Yûgami, est aussi du genre à rester calme en toute circonstance. Si bien que la chasse à l’homme prend une tournure étrange, loin de la tension à laquelle on pourrait s’attendre, avec même une pointe d’humour, quand on pense à la folle dingue qui les prend en chasse (et confirmé par les bonus, toujours aussi hilarant).
Et c’est tant mieux. Le plus important n’étant pas tant le fait que Tokine est en danger, mais, à mon sens, de montrer une autre facette de la jeune fille, de développer son personnage, en la mettant dans une situation plus extrême, à la manière de Masamori dans le tome 17. Elle qui met son devoir toujours au premier plan, qui est si sérieuse et indépendante, elle finit par se rendre compte grâce aux réflexions de son compagnon de fortune que ses actions peuvent causer de la peine à son entourage, et qu’elle compte énormément pour beaucoup de gens. Cette réalisation, et les larmes qu’elle verse à cette occasion, montrant ainsi qu'elle n'est pas aussi imperturbable que ce qu'elle voudrait nous faire croire, voilà peut-être au final la raison d’être de cette chasse à l’homme.
On n’en oublie pas l’intrigue principale pour autant. Plus que jamais, on se rend compte de la corruption importante au sein de la guilde, qui dépasse la seule trahison du clan Ôgi. Si la Guilde est infiltrée à ce point, à qui se fier maintenant ? À qui faire confiance ? Et quel motif se cache derrière ces actions ? Les points d’interrogation sont nombreux, les réponses viendront en temps et en heure. Une chose est sûre cependant : Kekkaishi a pris son rythme de croisière. Les événements risquent bien de se précipiter, entraînant toujours plus de destruction, plus de mystères, et on l’espère, plus de réponses à nos questions.
En un mot, Kekkaishi continue à ne pas nous décevoir (est-ce même possible ?), et parvient en permanence à nous surprendre et à relancer notre intérêt, sans faiblir. Rendons grâce à Yellow Tanabe pour tant d’inventivité et de créativité, même si elle reste parfois incomprise. Par exemple, l’île des suppliciés est bien en forme de crâne, même si c’est difficile à croire. Dur d’être une visionnaire, parfois.
Note sur l’édition : si Kekkaishi a jusqu’ici toujours bénéficié d’un traitement exemplaire, que ce soit au niveau de la traduction, des jaquettes, et des onos, en faisant ainsi un des titres les plus aboutis en terme de finition pour un shônen, ce tome change un peu la donne. Rien de bien méchant, mais Pika semble avoir décidé de passer à une traduction des onomatopées, alors qu’elles étaient entièrement adaptées dans les tomes précédents. Une décision étrange pour une série si avancée, trimestrielle qui plus est. Le travail est certes très propre et bien intégré, mais la logique derrière peut laisser dubitatif. Espérons juste que Sylvain Chollet restera à la barre de la traduction jusqu'au bout...
Un mois après la sortie donc, le tome 22 :
Kekkaishi 22
Petit rappel après les trois longs mois passés avant la sortie de ce tome… Tokine a été emmenée pour interrogatoire par deux membres de la Guilde. Une action prévisible, après la mort d’une divinité dans le tome 21 par la main de la jeune fille sur le domaine Karasumori. Seulement, tout semble un peu précipité, et pas totalement conforme aux règles. Quelque chose cloche, et il n’en faut pas plus pour que Yoshimori décide de lui « porter secours » avec l’appui de Sen et d’Hatori, lieutenante des Veilleurs de la nuit.
« Un monde dont elle ne ferait pas partie, je peux même pas l’imaginer. »
Et nous non plus !
Grand moment dans la série, Tokine est enfin à l’honneur ! Il était temps, aurait-on envie de dire. En effet, compte tenu de son potentiel et de sa fraîcheur, la jeune fille méritait d’être enfin au premier plan de façon un peu plus prononcée.
En créant son héroïne, Tanabe a juré qu’elle n’en ferait pas une cruche qui passe son temps à se faire enlever. Promesse à moitié tenue. Car si la demoiselle est effectivement en mauvaise posture sur une île-prison – donc on peut décemment considérer qu’elle s’est fait plus ou moins enlever – l’auteure ne change pas sa nature profonde pour autant. Car loin de se contenter d’attendre les secours, elle n’hésite pas à prendre les mesures nécessaires, à faire confiance à des gens qui pourtant ont tout d’un ennemi à la base, et à briser les règles. Vu qu’elle fait preuve d’un stoïcisme à toute épreuve, on ne tremble pas vraiment pour elle. Après tout, elle reste une kekkaishi, intelligente et réfléchie qui plus est, et donc parfaitement à même de se prendre en charge. Surtout que le drôle (mais classe, il faut bien le dire) de personnage qui l’accompagne et lui apporte une aide précieuse, Yûgami, est aussi du genre à rester calme en toute circonstance. Si bien que la chasse à l’homme prend une tournure étrange, loin de la tension à laquelle on pourrait s’attendre, avec même une pointe d’humour, quand on pense à la folle dingue qui les prend en chasse (et confirmé par les bonus, toujours aussi hilarant).
Et c’est tant mieux. Le plus important n’étant pas tant le fait que Tokine est en danger, mais, à mon sens, de montrer une autre facette de la jeune fille, de développer son personnage, en la mettant dans une situation plus extrême, à la manière de Masamori dans le tome 17. Elle qui met son devoir toujours au premier plan, qui est si sérieuse et indépendante, elle finit par se rendre compte grâce aux réflexions de son compagnon de fortune que ses actions peuvent causer de la peine à son entourage, et qu’elle compte énormément pour beaucoup de gens. Cette réalisation, et les larmes qu’elle verse à cette occasion, montrant ainsi qu'elle n'est pas aussi imperturbable que ce qu'elle voudrait nous faire croire, voilà peut-être au final la raison d’être de cette chasse à l’homme.
On n’en oublie pas l’intrigue principale pour autant. Plus que jamais, on se rend compte de la corruption importante au sein de la guilde, qui dépasse la seule trahison du clan Ôgi. Si la Guilde est infiltrée à ce point, à qui se fier maintenant ? À qui faire confiance ? Et quel motif se cache derrière ces actions ? Les points d’interrogation sont nombreux, les réponses viendront en temps et en heure. Une chose est sûre cependant : Kekkaishi a pris son rythme de croisière. Les événements risquent bien de se précipiter, entraînant toujours plus de destruction, plus de mystères, et on l’espère, plus de réponses à nos questions.
En un mot, Kekkaishi continue à ne pas nous décevoir (est-ce même possible ?), et parvient en permanence à nous surprendre et à relancer notre intérêt, sans faiblir. Rendons grâce à Yellow Tanabe pour tant d’inventivité et de créativité, même si elle reste parfois incomprise. Par exemple, l’île des suppliciés est bien en forme de crâne, même si c’est difficile à croire. Dur d’être une visionnaire, parfois.
Note sur l’édition : si Kekkaishi a jusqu’ici toujours bénéficié d’un traitement exemplaire, que ce soit au niveau de la traduction, des jaquettes, et des onos, en faisant ainsi un des titres les plus aboutis en terme de finition pour un shônen, ce tome change un peu la donne. Rien de bien méchant, mais Pika semble avoir décidé de passer à une traduction des onomatopées, alors qu’elles étaient entièrement adaptées dans les tomes précédents. Une décision étrange pour une série si avancée, trimestrielle qui plus est. Le travail est certes très propre et bien intégré, mais la logique derrière peut laisser dubitatif. Espérons juste que Sylvain Chollet restera à la barre de la traduction jusqu'au bout...