Aqua :
Volumes VF : 2 (série terminée), parus chez l'éditeur Kami
Volumes VO : 2 (série terminée), prépubliés dans le mensuel Comic Blade de Mag Garden
Aria :
Volumes VF : 7 (série INTERROMPUE), parus chez l'éditeur Kami
Volumes VO : 12 (série terminée), prépubliés dans le mensuel Comic Blade de Mag Garden
Aqua et Aria sont deux mangas écrits et dessinés par la mangaka Kozue Amano. Aria est la suite d'Aqua.
Aqua et Aria ont été adaptés en anime à plusieurs reprises :
- une 1° saison en 2005 (ARIA, The Animation)
- une 2° saison en 2006 (ARIA, The Natural)
- un OAV en septembre 2007 (ARIA, The OVA ~Arietta~) prévu avec le volume 8 d'Aria en VF
- une 3° saison en 2008 (ARIA, The Origination)
Dossier indispensable de Koiwai disponible ici : http://www.manga-news.com/index.php/report/Aria-Aqua
Scénario
Les mangas Aqua et Aria se déroulent durant le 24° siècle sur la planète Mars. Terraformée environ 150 ans avant le récit, Mars est devenue la planète Aqua, couverte à 90% d'océans, la quantité d'eau disponible au pôle ayant été mal calculée. Les habitants de la planète Terre, dite Manhome, peuvent donc se rendre sur Mars, appelée Aqua et désormais habitable.
L'histoire prend place dans la cité de Neo-Venezia, basée sur la partie historique de Venise avec une architecture et une atmosphère similaire.
Akari Mizunashi, originaire de Manhome, gagne la planète Aqua pour devenir ondine. Les ondines sont les gondolières professionnelles de Neo-Venezia faisant visiter la ville aux touristes.
Akari est engagée chez la Aria Company, une des trois compagnies de gondolières les plus populaires de la ville. Elle y fait la rencontre d'Alicia Florence, alors membre unique de la compagnie. Akari, qui n'est encore qu'une apprentie (une « Pair », munie de deux gants pour protéger des cloques) au début d'Aqua, devra réussir à passer ondine initiée (dite « Single », ne disposant plus que d'un seul gant) pour enfin devenir ondine professionnelle (« Prima », ne portant plus de gants, autorisée à prendre seule des clients et naviguant sur des gondoles blanches).
Les chats martiens sont considérés comme des divinités protectrices par les ondines, raison pour laquelle chaque société d'ondines a pour président un de ces chats. Si Aqua et Aria apparaissent de prime abord comme des mangas de science-fiction, seuls les chats ont une apparence un peu bizarre (ça reste kawaï évidemment, Kozue Amano étant amatrice de ces petits félins ). Les ondines sont toutes plus mignonnes les unes que les autres, les autres habitants d'Aqua étant de-même très chaleureux.
Beaucoup d'autres personnages font leur apparition, tels que les salamander (personnes chargées de contrôler le climat d'Aqua pour maintenir la terraformation), les gnomes (chargés d'accroître la gravité), les sylphes (livreurs-express parcourant le ciel sur leurs aéronefs). Il est plaisant de découvrir ces métiers spécifiques à la planète Aqua, puisque les ondines noueront évidemment des liens avec ces personnages.
La particularité du manga Aria est de voir correspondre un tome avec une saison martienne. Une année martienne correspondant à deux années terriennes, une année s'écoule tous les deux tomes. Kozue Amano utilise cet élément pour faire découvrir à Akari les spécificités de la planète Aqua durant les différentes saisons. Chaque tome bénéficie à la fois d'une ambiance particulière, propre aux saisons exposées, et d'une ambiance plus générale rafraîchissante et apaisante, détail qui fait la force du manga.
Le style scénaristique d'Aqua et d'Aria se rapproche du type de manga dit «tranches-de-vie », narrant la découverte des spécificités de la planète : son environnement, ses traditions, ses habitants, leurs moeurs et professions...
Graphisme
Kozue Amano reproduit à merveille l'ambiance vénitienne. Certaines planches sont inspirées de monuments réels de l'actuelle Venise. Les décors sont oniriques et retranscrivent parfaitement l'ambiance reposée et pacifique. Les ondines et les autres personnages ne souffrent pas le moins du monde du syndrome « clone ». Amano sait diversifier son trait pour conférer un charme et un charisme particuliers à chaque ondine.
Critique
Pour un manga aussi peu conformiste, tirant ses charmes d'une originalité certaine, il faut pourtant revenir à des questions plus classiques, et à une distinction manichéenne entre qualités et défauts.
Si Aqua et Aria s'apprécient davantage du point de vue du ressenti que par ce genre de test technique qualités/défauts, il demeure que certains aspects gâchent la lecture.
L'abus de SD constitue le plus grand mal touchant le manga... et le seul pour ainsi dire
Bien entendu, le SD est utilisé en majorité dans des situations humoristiques, fonctionnant à merveille. Or une utilisation trop fréquente en-dehors de ce genre de situation est regrettable en ce que l'on préfère évidemment la délicatesse du trait « normal » de Kozue Amano donnant tout leur charme aux ondines. Ce défaut renvoie à la question suivante : l'emploi pas toujours judicieux du SD n'est-il pas finalement une caractéristique propre aux dessinatrices de shônen ? (en témoignent d'autres mangas tels que Fullmetal Alchemist etc...)
Beaucoup de lecteurs trouveront un deuxième défaut au manga. A travers un raisonnement réducteur et simpliste, on peut reprocher à Aqua et Aria d'illustrer un vulgaire dicton : « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Aucune forme de violence, jamais. Pour autant, l'excès de tranquillité, de rêverie, de sérénité caractérisant ce manga ne fait pas passer le récit comme simplet, gentillet ou lisse. Le rythme lent et la douceur des personnages font de ce manga un condensé d'humanité. Aqua est une planète peuplée de personnes paisibles, partageant respect et candeur, appréciant les choses simples. Mais toujours la niaiserie est exclue... Jamais la pureté et l'innocence des ondines ne les rendent exaspérantes.
Adaptation
Les couvertures japonaises colorées et superbes, j'aimerais dire « pastellisées », sont reprises pour l'édition française. Elles sont fines et l'impression est bonne.
Toutefois, c'est l'intérieur du manga qui pose problème. Le papier utilisé est loin d'être irréprochable et ne rend pas hommage à la qualité du graphisme de Amano. Pourtant, on reste à un niveau bien supérieur de ceux utilisés par Kana (pour les Naruto par exemple) ou Soleil. Peut mieux faire donc. C'est surtout la traduction, les coquilles et les fautes d'orthographe qui nuisent à la lecture. Je pousse notamment un coup de gueule radical vis-à-vis du volume 7. Si Koiwai a perçu une amélioration dans ce dernier volume, le mien est tout simplement bourrés de faute et montre bien qu'une relecture n'a pas été effectuée (ou alors très mal... vraiment). A cela s'ajoute le fait que les volumes ne sortent tous les 36 du mois, le planning de Kami était comme qui dirait... pas tenu ni mis à jour.
Pourtant, demeurant satisfait par les premiers volumes, je souhaite bien du courage à Kami pour nous offrir la fin d'Aria. S'être lancé dans la publication de cette série à l'ambiance si spéciale n'était pas évident, et l'adaptation n'est clairement pas une catastrophe, là où d'autres éditeurs se foutent littéralement du monde.
Résumé
Les qualités :
Une ambiance reposante et rassurante inégalable
Un univers riche
Le graphisme, plein de finesse
Des personnages très attachants
Les défauts :
Un abus du style Super-deformed
Une adaptation perfectible
Fin de la balade
En conclusion, Aqua et Aria se posent comme des indispensables pour tout lecteur recherchant quelque chose « à part » . Il appréciera un récit reposant, des personnages d'une douceur unique, un style inimitable.
Une aventure optimiste, une aventure différente.