Tales of Symphonia
Posté : 09 avr. 2009, 20:46
Auteur : ICHIMURA Hitoshi
Nombre de volumes au Japon : 6 (terminé)
Nombre de volumes en France : 1 (en cours)
Editeur Japon : Mag garden (prépublication dans le Comic blade)
Editeur France : Ki-oon
Histoire
La légende dit qu’un jour, l’élu se dressera parmi les Hommes et fera renaître la terre toute entière. Dans un monde en déclin, Sylvarant, où l'essence vitale, le mana, se fait rare, Colette Brunel a été choisie pour être l'élue, la personne chargée de « régénérer le monde ». Elle doit réveiller la Déesse Martel afin d'enfermer les Désians (clan belliciste et puissant de demi-elfes) et revigorer l'arbre géant, source du mana.
Aidée de Lloyd et de Génis, ses amis d'enfance, de Kratos, un mercenaire de passage et de Raine, soeur aînée de Génis et maîtresse d'école de leur village natal, Colette va devoir parcourir le monde, briser les sceaux des démons élémentaires endormis, et ressusciter la Déesse.
Dicton nain n°46 : « N'oublie jamais les bases »
Les bases, Tales of Symphonia s'y réfère dès le début. A l'excès, puisque l'on a affaire à du shônen on ne peut plus classique, qui colle au schéma du rpg japonais : une équipe de héros qui partent à l'aventure pour sauver le monde. Les maîtres mots du premier tome : classicisme excessif.
On se retrouve avec le héros principal caricatural du RPG jap'/shônen : un petit branleur bô gosse, doué à l'épée mais pas à l'école, qui n'écoute même pas ce que lui dit son pote sur la « prophétie » alors qu'il ne tardera pas à s'apercevoir en pratique qu'il va être plongé en plein dedans. La p'tite nana kawaï et forte (seulement d'un point de vue psychologique... faut pas déc' non plus) prend les responsabilités à bras le corps tout en tâchant de ne pas montrer ses faiblesses au grand jour. Le gaillard taciturne et sinistre protège ce petit monde, suscitant une rivalité avec le petit branleur. Un alibi humoristique est tout trouvé avec la prof. Bref, ça ne monte pas haut niveau originalité...
Et si le classicisme n'est pas nécessairement une tare pour certains, Tales of Symphonia présente un autre défaut inaliénable.
Tout commence très vite, va très vite... se déroule TROP vite. Alors certes, je ne suis pas opposé au fait d'être lancé directement dans le feu de l'action. Mais là où d'autres mangas rendent le tout assez fluide, l'auteur ne présente pas ici les choses de façon naturelle. Les donjons se résument en 4 cases, un boss en deux pages maximum : de simples prétextes pour enchaîner ! Que des donjons gigantesques vus d'une case donnée donnent lieu à quelques cases de remplissage, ce n'est pas crédible . Espérons que l'auteur sache par la suite prendre son temps, afin de coller à l'univers mais ne pas non plus donner l'impression d'une « partie expresse ». Aki Shimizu, je le rappelle, a su le faire avec Suikoden III : les balancements dans le rythme y sont très appréciés, de même que les passages posés où elle prend le temps de développer ses personnages, les faire discuter, vivre...
Dicton nain n°4 : « Ne dépends pas des autres, apprends à marcher par toi-même »
Même si le manga débute sur des bases éculées, déjà vues maintes et maintes fois, pas besoin d'être bon public pour l'apprécier : Tales of Symphonia présente des qualités indéniables et une efficacité certaine.
Niveau graphisme, c'est du tout bon. Le chara-design est diversifié, les décors suffisamment détaillés, et, surtout les combats sont très agréables à suivre, le style étant clair.
Mais au-delà des graphs, quid du reste ? Si le scénario demeure très classique, de nombreuses surprises se font déjà sentir dès le premier tome. Certaines sont trop prévisibles, à cause de dialogues qui sous-entendent beaucoup de choses, d'autres sont plus imprévisibles et leur effet positif ne se fera sentir que plus tardivement. Mais le potentiel de Tales of Symphonia n'est pas pure mystification. De nombreux éléments sont posés dont on voit très bien qu'ils vont faire l'objet d'un développement. Sous un voile classique, Tales of Symphonia cache bien son jeu et les petits points d'innovation sont bien présents.
Autre grosse qualité : Tales of Symphonia, sous un aspect enfantin, est sans concession. Des morts, du sang, il y en a. Mais cette violence reste très épurée, et on se rapproche plus de ce côté-là d'un Suikoden III que d'un Ubel Blatt...
Adaptation
L'adaptation de Ki-oon est une véritable leçon. Belle couverture, papier blanc et de qualité, encrage très bon, pas de fautes ni de coquilles, traduction juste, pages couleurs... Bravo. Des éditions comme celles-là peuvent même aider à se lancer dans d'autres séries chez cet éditeur. Je pense sérieusement, après avoir lu Tales of, m'intéresser à d'autres séries de Ki-oon, juste pour pouvoir lire une belle édition... Joli coup, un éditeur qui a tout compris.
Conclusion
Reste une question (existentielle) : l'auteur saura-t-il mener à bien son objectif, soit adapter un passionnant jeu vidéo en manga ? On sait bien qu'à partir d'un scénario déjà prêt, certains peuvent produire le meilleur (Aki Shimizu avec Suikoden III), mais qu'il est complexe de se tenir à un cahier des charges, sans faire ce que l'on veut, alors que le manga nécessite avant tout de la créativité et une marge de liberté...
Si la rapidité et le classicisme ambiants du titre font tache, Tales of reste très bon et surtout très efficace : des persos charismatiques, un univers enchanteur à sauver, une histoire à rebondissements.
Nombre de volumes au Japon : 6 (terminé)
Nombre de volumes en France : 1 (en cours)
Editeur Japon : Mag garden (prépublication dans le Comic blade)
Editeur France : Ki-oon
Histoire
La légende dit qu’un jour, l’élu se dressera parmi les Hommes et fera renaître la terre toute entière. Dans un monde en déclin, Sylvarant, où l'essence vitale, le mana, se fait rare, Colette Brunel a été choisie pour être l'élue, la personne chargée de « régénérer le monde ». Elle doit réveiller la Déesse Martel afin d'enfermer les Désians (clan belliciste et puissant de demi-elfes) et revigorer l'arbre géant, source du mana.
Aidée de Lloyd et de Génis, ses amis d'enfance, de Kratos, un mercenaire de passage et de Raine, soeur aînée de Génis et maîtresse d'école de leur village natal, Colette va devoir parcourir le monde, briser les sceaux des démons élémentaires endormis, et ressusciter la Déesse.
Dicton nain n°46 : « N'oublie jamais les bases »
Les bases, Tales of Symphonia s'y réfère dès le début. A l'excès, puisque l'on a affaire à du shônen on ne peut plus classique, qui colle au schéma du rpg japonais : une équipe de héros qui partent à l'aventure pour sauver le monde. Les maîtres mots du premier tome : classicisme excessif.
On se retrouve avec le héros principal caricatural du RPG jap'/shônen : un petit branleur bô gosse, doué à l'épée mais pas à l'école, qui n'écoute même pas ce que lui dit son pote sur la « prophétie » alors qu'il ne tardera pas à s'apercevoir en pratique qu'il va être plongé en plein dedans. La p'tite nana kawaï et forte (seulement d'un point de vue psychologique... faut pas déc' non plus) prend les responsabilités à bras le corps tout en tâchant de ne pas montrer ses faiblesses au grand jour. Le gaillard taciturne et sinistre protège ce petit monde, suscitant une rivalité avec le petit branleur. Un alibi humoristique est tout trouvé avec la prof. Bref, ça ne monte pas haut niveau originalité...
Et si le classicisme n'est pas nécessairement une tare pour certains, Tales of Symphonia présente un autre défaut inaliénable.
Tout commence très vite, va très vite... se déroule TROP vite. Alors certes, je ne suis pas opposé au fait d'être lancé directement dans le feu de l'action. Mais là où d'autres mangas rendent le tout assez fluide, l'auteur ne présente pas ici les choses de façon naturelle. Les donjons se résument en 4 cases, un boss en deux pages maximum : de simples prétextes pour enchaîner ! Que des donjons gigantesques vus d'une case donnée donnent lieu à quelques cases de remplissage, ce n'est pas crédible . Espérons que l'auteur sache par la suite prendre son temps, afin de coller à l'univers mais ne pas non plus donner l'impression d'une « partie expresse ». Aki Shimizu, je le rappelle, a su le faire avec Suikoden III : les balancements dans le rythme y sont très appréciés, de même que les passages posés où elle prend le temps de développer ses personnages, les faire discuter, vivre...
Dicton nain n°4 : « Ne dépends pas des autres, apprends à marcher par toi-même »
Même si le manga débute sur des bases éculées, déjà vues maintes et maintes fois, pas besoin d'être bon public pour l'apprécier : Tales of Symphonia présente des qualités indéniables et une efficacité certaine.
Niveau graphisme, c'est du tout bon. Le chara-design est diversifié, les décors suffisamment détaillés, et, surtout les combats sont très agréables à suivre, le style étant clair.
Mais au-delà des graphs, quid du reste ? Si le scénario demeure très classique, de nombreuses surprises se font déjà sentir dès le premier tome. Certaines sont trop prévisibles, à cause de dialogues qui sous-entendent beaucoup de choses, d'autres sont plus imprévisibles et leur effet positif ne se fera sentir que plus tardivement. Mais le potentiel de Tales of Symphonia n'est pas pure mystification. De nombreux éléments sont posés dont on voit très bien qu'ils vont faire l'objet d'un développement. Sous un voile classique, Tales of Symphonia cache bien son jeu et les petits points d'innovation sont bien présents.
Autre grosse qualité : Tales of Symphonia, sous un aspect enfantin, est sans concession. Des morts, du sang, il y en a. Mais cette violence reste très épurée, et on se rapproche plus de ce côté-là d'un Suikoden III que d'un Ubel Blatt...
Adaptation
L'adaptation de Ki-oon est une véritable leçon. Belle couverture, papier blanc et de qualité, encrage très bon, pas de fautes ni de coquilles, traduction juste, pages couleurs... Bravo. Des éditions comme celles-là peuvent même aider à se lancer dans d'autres séries chez cet éditeur. Je pense sérieusement, après avoir lu Tales of, m'intéresser à d'autres séries de Ki-oon, juste pour pouvoir lire une belle édition... Joli coup, un éditeur qui a tout compris.
Conclusion
Reste une question (existentielle) : l'auteur saura-t-il mener à bien son objectif, soit adapter un passionnant jeu vidéo en manga ? On sait bien qu'à partir d'un scénario déjà prêt, certains peuvent produire le meilleur (Aki Shimizu avec Suikoden III), mais qu'il est complexe de se tenir à un cahier des charges, sans faire ce que l'on veut, alors que le manga nécessite avant tout de la créativité et une marge de liberté...
Si la rapidité et le classicisme ambiants du titre font tache, Tales of reste très bon et surtout très efficace : des persos charismatiques, un univers enchanteur à sauver, une histoire à rebondissements.