Le monde de Misaki

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
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NiDNiM
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Le monde de Misaki

Message non lu par NiDNiM » 12 juil. 2009, 16:28

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* Editeur VO: Kadokawa
* 1er date parution vo: 2001
* Prépublication: Shonen Ace
* Editeur VF: Delcourt
* Date de publication en france (volume 1): 01 Juillet 2009

* Nbr de volume(s): 3 (Terminé)
* Nbr de volume(s) vo: 3 (Terminé)

Ce premier volume de la courte (3 tomes) nouvelle série des éditions Delcourt se présente avec une couverture douce, haute en couleurs pastel et brillante de douceur. L’histoire est d’ailleurs en harmonie avec cette première impression : une bourgade perdue on ne sait où, dont la légende locale ressemble étrangement à celle de Nessie, le mystérieux monstre du Loch Ness. La jeune Misaki, arrivée depuis peu avec son père, hérite de la maison de son grand père, et avec elle d’une nouvelle école, d’un nouvel environnement. Mais un jour, où elle rentrait de cours avec sa nouvelle amie, la jeune fille fait une découverte bien étrange : Hohopo, la créature mythique du lac Hohoro. Petite bestiole aux grands yeux brillants et à la douce fourrure, ce petit être pas comme les autres possède la capacité de se transformer en petit garçon, que Misaki nommera Nio. Les questions qui flottent autour de cette métamorphose (par le baiser puis retour à sa forme première au contact de l’eau) restent entières, mais on apprécie de suivre le quotidien de Misaki et de son petit protégé. Nio est tout simplement adorable, et son immersion dans la vie quotidienne est un vrai régal. Mais petit à petit, une autre histoire se développe en parallèle. Une histoire de ravisseurs, de rançon, de rêve … La fin de ce premier volume nous donne l’eau à la bouche, tant la narration est habile. Mêlant innocence, humour, délicatesse et mystère (certains personnages restent profondément incompréhensibles), Yûji Iwahara réussit parfaitement l’exploit de nous captiver pendant quelques pages.

Le graphisme, s’il est particulier, entre en adéquation totale avec l’atmosphère qui se dégage de la lecture. Les visages sont ronds, les expressions marquées, le trait enfantin … Et pourtant, la précision des décors et leurs nuances, assez sombres, contredisent la naïveté que l’on pourrait ressentir au premier abord. Plus que tout, la douceur qui se dégage de Nio, que ce soit sous sa forme humaine ou animale, est un vrai délice pour les yeux. Entre simplicité et finesse, le trait de l’auteur arrive parfaitement à mettre en avant son scénario. Ainsi, l’histoire, qui laisse de nombreux doutes et questions planer séduira ceux qui pourraient se lasser des dessins rondouillards. L’édition, quant à elle, est globalement satisfaisante : la lecture est longue pour un prix auquel on s’habitue, et si le papier n’est pas totalement blanc, les feuilles ne sont pas trop fines, et les dessins ne traversent pas les pages.

Attendrissante histoire que voilà, mêlant tendresse, humour et mystère. Quels liens peut-on établir entre les différents protagonistes de la ville d’Hohoro ? Au final, on ne peut reprocher que certaines facilités dans les situations humoristiques, parfois un peu légères, ainsi que les dessins voulus « purs », qui apparaissent sans nuances. Mais on a hâte de savoir comment Misaki va évoluer, où et comment elle a rencontré Nio, que veut exactement Reiko Fujikawa … Une lecture qui s’avère excellente, et pour laquelle il ne faut pas s’arrêter à la jolie couverture. Une excellente surprise si l’on sait exploiter ce moment !
Modifié en dernier par NiDNiM le 27 août 2009, 22:06, modifié 2 fois.
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Re: Le monde de Misaki

Message non lu par NiDNiM » 27 août 2009, 22:04

Le monde de Misaki, Vol 2 :

D’un côté, l’enquête sur l’enlèvement de la jeune Tokuko, de l’autre la progression d’Ai Nakabayashi à la recherche de son or et de la tranquillité, et enfin la fièvre de Misaki après son bain forcé dans le premier volume … Au final, tous ces personnages se croisent à un moment ou à un autre, les principaux comme les secondaires, afin d’étoffer l’intrigue de ce shonen atypique. Après les présentations des différents groupes, l’auteur réunit ses protagonistes en un même contexte afin de les faire évoluer les uns par rapport aux autres. Nakabayashi prend ainsi une importance conséquente via l’enlèvement commandité de Tokuko, qui peu à peu nous dévoile ses faiblesses et ses hontes, avant de rejoindre Misaki sous un même ciel. Cette dernière, toujours aux côtés de Nio, commence à se souvenir d’un lointain passé où elle aurait laissé Nio à son triste sort avec la seule promesse de revenir le chercher. Le lien entre la jeune fille et son animal - qui semble être un humain par sa douceur et sa mélancolie - se renforce d’autant plus, notamment grâce aux questions qui s’épaississent autour de la tristesse de Nio. On ne le voit plus que comme une boule de poil aimante, non. Il y a quelque chose d’autre derrière ses grands yeux brillants, et l’auteur ne parait pas décidé à nous livrer toutes les réponses avant la fin …

Le dynamisme de la narration permet au flash back de Tokuko de s’infiltrer dans l’histoire sans aucun problème, tout naturellement : intérêt de mieux connaître deux personnages en une histoire, ajouté aux sentiments qui passent dans le graphisme, toujours aussi caractéristique. On parsème la douceur des traits enfantins à un peu de suspense voire de violence, et on obtient un petit bijou inclassable qui pourra, encore une fois, plaire à un grand public. Moins de candeur, plus de questions sans réponses et un soupçon d’action, voilà un cocktail détonnant. Une grande maturité se détache malgré tout du titre, et ce à l’instar des dessins dégageant une certaine élégance, le tout relevé d’une édition satisfaisante et d’un mystère assez intenable sur la fin. Le monde de Misaki s’affirme de plus en plus comme un titre superbe, d’une grande qualité et dégageant un charisme et une douceur très réussis. La suite, vite !
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Re: Le monde de Misaki

Message non lu par shun » 29 août 2009, 23:31

j'ai vraiment du mal avec les perso un peu enfantin pour l'instant, le premier tome ça allait, c'est mimi etc, mais alors le 2 èm bah je sais pas trop pourquoi, j'ai pas pu le finir ... pour les malfrat bon c'est juste un fond en plus pour l'histoire guèrre intéressant et bon pour le reste c'est sympa quoi mais voilà, ça reste plat plat.
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Re: Le monde de Misaki

Message non lu par NiDNiM » 18 oct. 2009, 16:36

Le monde de Misaki, Vol 3 :

Et voilà le dernier tome d’une petite série qui ne paye pas de mine mais qui jusqu’ici nous a agréablement surpris. Ce sera donc le tome des révélations, et l’on attend l’auteur au tournant tant il y a de choses à régler. On commence par découvrir un nouveau personnage, qui sera évidemment fort présent dans tout ce troisième volume. Il est dommage que le transporteur n’apparaisse que maintenant, mais dans l’ensemble Iwahara s’en sort bien puisqu’il insiste lourdement sur le rôle qu’il a déjà joué par le passé, et sur sa présence il fut un temps aux côtés de Misaki. Puis on rencontre encore un nouveau personnage : Suzu Bandô, la petite sœur du bucheron bougonnant. Certes, mais tant de mouvement en si peu de temps, c’est un peu beaucoup. Heureusement qu’elle aussi a des raisons d’être là ! Et pendant ce temps, tout va mal. Nio est blessé, sans défense et prêt à se faire enlever : branle bas de combat, Misaki se lance à sa rescousse mais, encore heureux, il est déjà sain et sauf. Après toute cette agitation s’en suit une période plus calme, de souvenirs et de repos : on apprend enfin comment Misaki a rencontré Nio, dans quelles circonstances elle lui a fait cette promesse qu’elle avait oubliée … De très beaux moments se profilent dans ce flash back, bien amené et très touchant. Nio est encore plus mignon quand il sort de l’œuf et quand on sait qu’il est en danger.

Le chassé croisé entre les différents personnages arrive à son terme, et tout le monde se retrouve rassemblé en un même lieu pour discuter calmement. Enfin, une fois que la crise de jalousie des filles à propos de Nio est passée … C’est ce genre de détails qui rend le récit aussi léger et agréable, comme il l’a été jusqu’à maintenant. Les explications arrivent alors brutalement, tandis que l’on s’inquiète de la progression de Sawaki : Nio ne serait pas le seul, mais s’inscrirait dans une expérience de plus grande ampleur ? Au fil des pages, on se rend compte de la portée de cette narration, en apparence si douce et mignonne. La notion d’apparence est largement soulignée, tout comme celle de la frontière entre humains et animaux, face aux progressions miraculeuses de la science : Misaki joue son rôle de héroïne en s’interrogeant sur ces révélations quelque peu surprenantes. Par la suite, tout se met enfin en place : l’histoire des lingots, de l’enlèvement, du transporteur, du passé de Misaki, des motivations et des réelles intentions de Reiko Fujikawa … Chaque personnage prend son importance, Misaki nous réserve une fin un peu dramatique donc théâtrale, et tout finit par rentrer dans l’ordre … Ce tome ci est encore une réussite. Par son épaisseur, le volume trois de la série courte ne gâche rien et ne précipite à aucun moment son histoire. Tout est aussi bien maîtrisé que dans les deux premiers tomes, il n’y a que la fin qui manque un tantinet de crédibilité, tout comme l’apparition précipitée de Sawaki qu’on aurait aimé voir avant. Mais l’auteur a atteint son but : nous parler de nos différences, de l’écologie à travers un thriller au suspense bien façonné, aux sentiments justes et à la narration habile. Les retournements de situations, la dynamique du récit et le charme des dessins ne peuvent que nous faire apprécier cette série qui se finit aussi bien qu’elle a commencé. On en aimerait plus, mais cela piétinerait le mythe. Ce qui est sûr, c’est que l’on regrettera le trait magnifique de l’auteur, qui parvenait à nous séduire au premier coup d’œil par son réalisme teinté de charme enfantin. Ses personnages étaient tous esthétiques, bien différenciables et leurs caractères se lisaient sur leurs traits. Bref, un titre bien trop méconnu qui mériterait une grande explosion.
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