la mélancolie d'haruhi

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né un11septembre
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la mélancolie d'haruhi

Message non lu par né un11septembre » 02 août 2009, 11:50

la mélancolie d’Haruhi
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chronique tome 1:
Pika a donc récupéré la licence de ce manga célèbre avant même d’être publié chez nous.
L’histoire est tirée d’un roman écrit par Nagaru Tanigawa, dont on peut lire les premières pages à la fin de ce volume, et d’un animé qui en a ému certains au point de former un culte autour de la personnalité peu ordinaire d’Haruhi Suzumiya.
C’est donc avec dans l’idée de lire quelque chose de mortellement hilarant, de totalement obsédant ou au moins d’extrêmement délirant que j’ai abordé la lecture du manga, libre de toute image issue de l’animé.
Et on comprend rapidement ce qui plait chez cette gamine farfelue. Tout d’abord, le narrateur n’est pas Haruhi ou une personne abstrait mais bien Kyon, le premier membre involontaire et kidnappé par Haruhi de la brigade SOS. Rapidement le lecteur est entrainé par les yeux de Kyon à étudier cette fille bonne élève et sportive mais qui a tout d’une geek. Passionnée par les extraterrestres, les pouvoirs paranormaux et tout ce que l’univers pourrait receler de choses mystérieuses, elle ne flirte pas, ne prête aucun intérêt à la mode ou aux ragots et, pratique pour le fan service, n’a pas plus de pudeur qu’un gros male velu.
Ressort hilarant de la série, c’est que le club qu’elle a fondé pour dénicher des êtres fantastiques a attiré sans qu’elle ne le sache exactement ce qu’elle voulait. A l’exception de Kyon, chaque membre de la brigade SOS est sensationnel. Et Haruhi est la cause désignée à un étrange problème spatio-temporel qui les a tous menés dans son lycée. Kyon qui est dans le secret va être témoin de toutes les frasques, kidnapping et chantages qu’Haruhi échafaude pour obtenir ce qu’elle veut. Et elle obtient toujours ce qu’elle veut…
Graphiquement sans surprise, ni bonne ni mauvaise, et bien moins affriolant que prévu (ou que la première adaptation manga stoppée par Tanigawa). Scénaristiquement étonnant par l’absolue imprévisibilité d’humeur d’Haruhi, ce manga réserve de bons moments sans se prendre la tête. On est malgré tout loin d’un chef d’œuvre.
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Gwen
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Re: la mélancolie d'haruhi

Message non lu par Gwen » 02 août 2009, 19:48

Les craintes que j'avais à l'égard de ce titre semble être avérées : c'est marrant mais la réputation est un peu usurpée.
Je vais tout de même me prendre le 1er tome histoire de juger ça par moi-même. Et visiblement, c'est quand même loin d'être mauvais.

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Blacksheep
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Re: la mélancolie d'haruhi

Message non lu par Blacksheep » 02 août 2009, 19:50

Attention c'est une adaptation de l animé. Comparé à l animé ou même au roman, le manga est bien en dessous. Trop rapide mal amené et décevant, l auteur tiens sans doute trop compte de la réputation du titre.
Je suis d accord avec néun, même si j ai adoré l animé
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ShadO
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Re: la mélancolie d'haruhi

Message non lu par ShadO » 02 août 2009, 20:33

Moi aussi j'ai trouvé que les choses allaient très rapidement dans ce premier tome, par rapport à l'anime en tout cas. Pour ce qui est des romans je les ai pas lu donc je ne compare pas avec.
Et pour le moment c'est en dessous de l'anime, mais je suppose vu le nombre de tome qu'on va avoir droit à des histoires qui ne se trouvaient pas dans l'anime, du coup on pourra peut-être juger sa d'un autre œil sans avoir à faire la comparaison avec l'équivalent anime.
Sans vaut sans doute pas tout le buzz qu'il y a autour ( l'anime non plus d'ailleurs selon moi, même si c'était très sympa ), mais sa reste agréable à lire en effet.
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Glass Heart
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Re: la mélancolie d'haruhi

Message non lu par Glass Heart » 18 avr. 2012, 22:13

Je viens de finir le premier roman de la série Haruhi Suzumiya. Du coup, je ne sais pas s'il vaut mieux que je poste mes impressions ici ou sur le topic des autres lectures (qui sortent un peu du contexte de l'univers manga/animé, donc je l'ai plutôt mis là pour le moment).

Maintenant, concernant mes impressions sur cette oeuvre fondatrice du mythe autour de la personnalité de Haruhi Suzumiya...


La Mélancolie de Haruhi Suzumiya (The Melancholy of Haruhi Suzumiya)

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Avant toute chose, je dois préciser que La Mélancolie de Haruhi Suzumiya est le premier d'une série de 11 romans qui ont inspiré le manga ainsi que la série animée culte. Ce premier tome existe en version française (le seul à avoir été édité chez nous) mais, cette dernière étant en rupture, je me suis finalement tourné vers la version anglaise. Cette version existe en deux éditions: reliée et brochée. J'ignore si la différence entre ces deux éditions s'arrête à la couverture (une belle illustration de Haruhi pour l'édition reliée, le titre sur un fond rouge pour l'édition brochée) ou si le contenu est aussi différent (l'édition reliée contient des illustrations couleurs à la fin, ainsi qu'une preview du premier tome du manga).

Pour ceux qui connaissent la série animée, sans surprise, le roman suit très fidèlement le déroulement de l'intrigue en six parties du même nom. On y découvre Kyon, un jeune lycéen qui fait son entrée dans son nouveau lycée. Anciennement fasciné par l'étrange et le surnaturel, il a depuis abandonné tout ça (mûri pourrait-on dire) et il adopte désormais une attitude complètement désillusionné, esclave d'un quotidien qui l'ennuie tout en refusant de l'admettre. Il rencontre Haruhi Suzumiya, sa nouvelle camarade de classe, une originale qui n'est pas sortie de ses rêves d'enfance elle et qui rêve toujours de rencontrer des extraterrestres, des voyageurs du temps et des espers et qui refuse tout dialogue avec les personnes normales. En bref, une lunatique asociale.

Tout en étant conscient de son erreur, Kyon finit un jour par lui parler. Depuis ce jour, il entretient des conversations quotidiennes avec Haruhi, devenant ainsi la seule personne qu'elle ne rejette pas. Cela se fait au détriment de sa réputation, devenant un type louche auprès de ses camarades de classe qui l'imaginent aussi cinglé qu'elle. Mais Haruhi s'ennuie, aucune des activités scolaires ne lui plaisant. Pour le plus grand malheur de Kyon, une de ses remarques va être à l'origine de l'une des idées les plus folles de Haruhi: créer un club d'étudiants pour partir à la rencontre d'êtres et de phénomènes étranges. La Brigade SOS était née !

Embarqué malgré lui dans cette folle histoire, Kyon rejoint la brigade nouvellement crée aux côtés de Haruhi et de trois autres étudiants, Yuki Nagato, Mikuru Asahina et Itsuki Koizumi. A eux cinq, la brigade part en quête de tout ce qui sort de l'ordinaire afin de divertir Haruhi, au plus grand scepticisme de Kyon. Mais ce que Haruhi ignore et que Kyon ne va pas tarder à découvrir, c'est que ces individus sortant de l'ordinaire sont peut-être plus proches qu'ils ne l'imaginent.


La Mélancolie de Haruhi Suzumiya est un roman de 200 pages raconté à la première personne. Le narrateur, Kyon, sert de personnage référent pour le lecteur, assistant en tant que spectateur à l'attitude hors-norme de Haruhi, à ses efforts pour monter la Brigade SOS et, surtout, à l'étrangeté de ses trois nouveaux camarades. Le choix de cette narration à la première personne est judicieux (l'adaptation animée la gardera par ailleurs), permettant une immersion plus poussée dans cet univers et dans l'action, mais aussi dans la tête du personnage qui ne manque pas de commenter la moindre de ses impressions avec un ton teinté d'ironie qui dynamise considérablement la lecture. Surtout, ce choix permet une immersion progressive dans la dimension fantastique du titre. Initialement, Kyon est un personnage très terre à terre qui comprend Haruhi sans néanmoins accepter sa vision du monde et que certains événements vont progressivement intriguer jusqu'à ce qu'il finisse par basculer peu à peu dans un univers fantastique dont il devient acteur.

Ceux qui ont vu la série le savent, il y a plus en Haruhi qu'on ne veut bien le croire (et elle aussi d'ailleurs) et, alors qu'on reste sceptique tout comme Kyon au début en croyant à une dimension fantastique davantage suggérée qu'explicite, la lecture finit par nous donner (en même temps que le narrateur) des preuves qui ne laissent plus de place au doute. Et, à ce niveau, il est important de souligner que la transition est impeccablement géré et que ces éléments sont pensés par l'auteur. Si beaucoup d'éléments restent encore mystérieux, Kyon et le lecteur ne connaissant pas leur nature exacte, de nombreuses pistes de réponses (plus des théories basées sur des concepts métaphysiques en fait) sont apportées par l'auteur pour nous donner une vague idée de ce dont il s'agit. Rien de trop explicite, mais suffisamment pour comprendre l'histoire et pour qu'on n'ait pas à se dire que l'auteur fait les choses gratuitement en sortant l'excuse du surnaturel sans savoir lui-même de quoi il en retourne.

Au bout du compte, alors qu'à un certain stade on peut se demander si le livre ne suit pas une piste d'une lecture à double-interprétation, on est finalement bien dans le domaine du fantastique, mais l'auteur tient à préserver l'apparente normalité de l'univers tel que Haruhi le perçoit. Ce parti-pris occasionne un récit d'une grande originalité et d'une complexité insoupçonnée où les éléments fantastiques se fondent de manière crédible dans cette réalité.

Personnage central du titre, Haruhi est, on le sait, avant tout une jeune fille à la personnalité reconnaissable entre mille, avec au tempérament survolté, passionné et colérique. Ceux qui ont aimé le personnage dans l'adaptation animée ne seront pas dépaysés, Haruhi reste fidèle à elle-même. J'oserais même dire que les mots se rapprochent finalement au plus près de l'essence de ce personnage, de ses émotions que ne le faisait la série animée.

Kyon, je pense ne pas avoir besoin de préciser davantage, mais il est égal à lui-même, plein de désillusion et de cynisme mais, derrière ces apparentes protestations, on arrive à sentir à quel point le personnage s'amuse en réalité et est passionné par ces nouvelles aventures, quelque chose qui est beaucoup moins évident dans l'animé. Vu que l'intégralité de l'histoire nous est véhiculée par Kyon, le personnage a également une vraie présence, la moindre de ses pensées étant connue des lecteurs (dans l'animé, sa narration se limitait principalement à ses remarques cyniques, mais son ironie est évidemment encore plus présente dans le roman).

Si Kyon est un individu normal, les autres membres de la Brigade SOS le sont beaucoup moins et, à ce titre, on a droit là à trois personnages possédant chacun sa propre mythologie qui vient enrichir l'intrigue. Haruhi voulait rencontrer des extraterrestres, des voyageurs du temps et des espers, elle ne pouvait pas être mieux servie. A la manière des religions, chacun de ces trois personnages possède son univers propre et sa propre interprétation d'événements similaires. Leur manière d'appréhender le mystère Haruhi Suzumiya est aussi très différente. Pour Kyon, qui incarne la normalité, ces trois-là paraissent d'abord une belle bande d'illuminés. Le sort lui donnera tort, pour son plus grand malheur.

Mais avant d'être des êtres mystérieux et d'intriguer Kyon, ces trois-là sont avant tout de vrais personnages avec des personnalités radicalement différentes. De l'absente Yuki Nagato qui passe son temps à lire des bouquins au décontracté Koizumi dont le sourire sonne aussi faux que ses remarques teintées d'ironie, en passant par la bimbo pleurnicharde Asahina Mikuru qui fait fantasmer Kyon et qui devient vite le souffre-douleur des délires "fan-service" de Haruhi, tous établiront des relations différentes avec Kyon qui les voit avant tout comme des personnes plus que comme des étrangetés (nul doute qu'il n'en serait pas de même avec "une certaine personne").

Pour compléter cette galerie de personnages, on peut retenir deux/trois camarades de classe "normaux" de Kyon qui lui servent de référents, un personnage de professeur parce qu'il en faut un (et qui ne sert pas davantage), la petite soeur de Kyon pour donner un semblant de famille (mais totalement anecdotique elle aussi), et surtout un personnage mystère qui se dévoilera sur le tard et dont je ne spoilerais pas le rôle véritable mais qui donnera lieu à une scène mémorable marquant le premier tournant majeur de l'histoire vers sa dimension fantastique.

Comme on peut s'y attendre, le roman fait la part belle à l'humour et il divertit autant qu'il fait sourire. Même long de 200 pages et en anglais, je ne me suis pas ennuyé un seul instant, c'est dire à quel point le style de l'auteur m'a scotché. Je mets cette réussite sur le compte de la grande originalité dont fait preuve le titre, de la richesse de son univers teinté d'une dimension métaphysique pertinente et de ces personnages attachants.

Pour le reste, l'édition présente une petite dizaine d'illustrations à peu près, la plupart en noir et blanc durant la lecture, mais aussi quelques unes en couleurs à la toute fin. Ces dernirèes sont réalisées dans un style manga très appréciable. L'édition reliée a aussi droit à une belle illustration de Haruhi sur le recto, mais à part ça et la reliure, c'est une édition reliée assez basique finalement (même si ça procure un confort de lecture supplémentaire).

Enfin, pour conclure le tout, mais là je doute que ce soit présent dans l'édition française (mais je peux me tromper), la fin du roman offre une preview du premier tome du manga (les 14 premières pages). Respectueux du sens de lecture japonais, l'éditeur a eu la bonne idée de convier le lecteur à se rendre au verso pour débuter sa lecture, comme n'importe quel manga.

Dommage que cette preview ne me donne pas un aperçu un peu plus encourageant de cette adaptation en manga, entre des dessins qui laissent à désirer (pas mauvais, mais pas extraordinaires non plus), des personnages représentés très différemment des romans et de l'adaptation animée (et qui ressemblent davantage à des collégiens qu'à des lycéens :| ), et une mise en scène et une narration peu convaincantes (ils ont réussi à rendre la scène mythique de présentation de Haruhi complètement fade :( ). En d'autres mots, juste de quoi ne pas m'emballer.

Je jetterais peut-être quand même un coup d'oeil à l'occasion, mais ça ne m'a pas vraiment donné envie là. Mais ça reste de l'ordre du bonus à des fins promotionnelles, l'essentiel restant le roman qui, lui, tient toutes ses promesses.

Au final, je suis très content de cet achat et de cette lecture. Plus encore qu'avec l'animé, j'ai été complètement transporté par l'univers fantastique de Haruhi et j'ai hâte de lire la suite des aventures de la Brigade SOS. Cela étant, je vais enchaîner avec le deuxième roman de cette série, Les Soupirs de Haruhi Suzumiya (The Sigh of Haruhi Suzumiya).


PS: Si jamais les administrateurs du forum estiment que mon post aurait davantage sa place dans le topic "autres lectures" que sur le topic des mangas de Haruhi Suzumiya , n'hésitez pas à le déplacer. Comme je l'ai précisé, je ne savais pas trop sur lequel des deux topics le mettre mais, le topic des autres lectures me semblant davantage consacré à des lectures n'appartenant pas à l'univers manga/animé, j'ai pensé que sa place était peut-être plutôt ici.

Glass Heart
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Re: la mélancolie d'haruhi

Message non lu par Glass Heart » 23 avr. 2012, 16:30

Les Soupirs de Haruhi Suzumiya (The Sigh of Haruhi Suzumiya)

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Suite au succès de La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, très bon roman emprunt d'un récit original et d'une dimension métaphysique intelligente, la série des Haruhi Suzumiya était lancée et c'est le plus naturellement du monde que sortit le deuxième roman de la série, Les Soupirs de Haruhi Suzumiya.

Après un prologue reprenant quelques instants après la fin du premier roman, cette suite fait un saut dans le temps et cette nouvelle aventure se déroule donc six mois après les événements de La Mélancolie. Notre belle bande d'individus mystérieux sont de retour et, au cours des six derniers mois, ils ont vécu plusieurs aventures sortant de l'ordinaire. Mieux vaut s'y habituer, la publication en romans défragmente complètement la chronologie des bouquins et certains événements cités dans ce roman ne seront racontés que dans les tomes suivants. Au lecteur de choisir de jouer le jeu de ce labyrinthe temporel volontaire ou de suivre les histoires dans leur véritable ordre chronologique.

On pouvait se demander comment l'histoire allait reprendre. En effet, à la fin de La Mélancolie, Kyon (le narrateur) s'apprêtait à révéler à Haruhi l'existence des extraterrestres, espers et voyageurs temporels. C'était un peu la fin de l'histoire, la Brigade SOS avait rempli son office et n'avait plus de raison d'être, tandis que Haruhi pouvait s'amuser avec ses nouveaux amis. Le prologue des Soupirs reprend justement exactement à cette scène où Haruhi... croit que Kyon se paye sa tête (mais non voyons... :mrgreen: ). Retour à la case départ, rien ne va plus ! Ce n'est pas la seule chose que l'auteur défait pour pouvoir continuer son récit. Ceux qui ont lu le premier roman se rappellent peut-être de l'application de Kyon envoyée au conseil des étudiants pour officialiser la création de la Brigade SOS. Rejetée ! Mais personne n'est cependant assez fou pour risquer de mettre la dingue du lycée en rogne, aussi le corps étudiant et professoral ferment-ils les yeux sur les agissements de la brigade.

Ce qui nous mène enfin à notre récit, six mois plus tard. Le festival culturel du lycée approche, l'école est en effervescence et Haruhi, désireuse que la Brigade SOS obtienne enfin la reconnaissance qu'elle mérite, décide de l'acitivité de son club: le tournage et la projection d'un film. Et quand Haruhi a une idée derrière la tête, personne ne peut la faire changer d'avis.

Au cours des six derniers mois, la Brigade SOS a vécu beaucoup d'événements sortant de l'ordinaire. Kyon, le seul humain normal du groupe, est donc plus expérimenté en la matière mais cette suite d'aventures a fini par le lasser et c'est un personnage fatigué de ces phénomènes paranormaux et toujours traumatisé par son expérience de l'espace clos que nous retrouvons. Mais un film, au-delà de la charge de travail que cela demande, c'est assez inoffensif, n'est-ce pas ? Malheureusement, il y a cette allumée à la réalisation, ce qui va pas mal pimenter le tournage.

Le roman commence ainsi, avec la Brigade SOS qui suit les différentes étapes de pré-production et de tournage dans une suite de petites aventures comiques faisant office de sketchs qui se suivent les uns après les autres. Il n'y a pas vraiment d'histoire (encore moins en ce qui concerne le film réalisé de manière chaotique par Haruhi) et le roman ne cesse de répéter les situations, occasionnant ainsi des longueurs interminables. Ceux qui ont lu le premier roman se rappellent sûrement de ce mélange original et maîtrisé entre la dimension scolaire sympathique et la dimension fantastique pensée avec originalité et intelligence. Ici, le paquet est mis sur la dimension scolaire et, si on retrouve cette belle bande de dingues et leurs délires avec plaisir, le roman ne cesse de ressortir les mêmes vieilles ficelles déjà utilisées dans La Mélancolie et totalement surexploitées ici. Pire encore, les harcèlements sexuels de Haruhi contre Asahina sont beaucoup plus présents et insistants que dans le premier roman ou dans la série animée, si bien que ça finit presque par devenir malsain au bout d'un moment (ce n'est même pas drôle).

Techniquement, toute la première partie du livre traîne en longueur (le premier chapitre en particulier est ennuyant) et n'est pas particulièrement passionnante. Je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir et j'ai été surpris par ce choix d'intrigue, très éloigné de l'image qu'on peut se faire d'une suite à La Mélancolie, excellente oeuvre teintée d'originalité et d'une dimension fantastique et métaphysique utilisée intelligemment.

Cette dimension intervient finalement dans la seconde partie du film où on commence à retrouver un peu l'ambiance de La Mélancolie. Pour résumer simplement, alors que le film de Haruhi est une fiction entrant dans le domaine du fantastique, des éléments qui sont censés n'exister que dans le film se mettent subitement à prendre forme dans la réalité. Les autres membres de la Brigade SOS comprennent assez vite que Haruhi en est la cause, la réalité et la fiction commençant à se confondre dans son esprit et le film servant de catalyseur au monde rêvé par Haruhi. D'une manière similaire au premier film, le monde est en train de changer et c'est à la Brigade SOS de régler le problème pour le ramener dans le statut quo. Car un monde où les existences des aliens, espers, voyageurs temporels, chats qui parlent et même de géants bleus qui dévastent tout sur leur passage seraient reconnues serait un monde de chaos, n'est-ce pas ? C'est beaucoup plus amusant quand leur existence est tenue secrète par une minorité d'élus, non ? ... Passons !

Si cette partie est déjà un peu plus intéressante, elle est néanmoins loin d'atteindre le niveau excellent de La Mélancolie. On ne retrouve pas cette originalité qui avait fait le succès du premier roman. Ce ne sont que des incidents qui surviennent au cours de ces sketchs sur le tournage et qui ne créent pas de véritable continuité logique.

Toutefois, cette deuxième partie est néanmoins loin d'être inintéressante car elle développe davantage la mythologie de cet univers. Dans La Mélancolie, on découvrait l'existence de trois organisations différentes (aliens, espers et voyageurs temporels) qui observaient Haruhi chacun de leur côté, chacun avec leur mythologie propre et voyant Haruhi différemment. Un membre de chacune de ces organisations s'était retrouvé embrigadé de force dans la brigade. Ainsi, dans le contexte des activités de la brigade, Nagato, Asahina et Koizumi avaient-ils établis des liens de camaraderie. Mais qu'en est-il à l'extérieur ?

Sans nous l'illustrer directement, l'auteur nous indique que les relations entre ces trois organisations sont plus tendues qu'on ne l'imagine dans l'ombre. Les membres de la Brigade SOS ont liés des liens d'amitié, mais les intérêts de leurs organisations passent avant tout et, si le contexte venait à changer plus tard, ils pourraient très bien devenir ennemis avec une cible commune: Haruhi Suzumiya, quoiqu'elle puisse représenter aux yeux de leurs mythologies respectives. D'une certaine manière, la création accidentelle de la Brigade SOS par Kyon et Haruhi, au-delà de tous les problèmes qu'elle a engendré, pourrait également avoir un impact positif sur ces relations. A voir ce qu'il en est par la suite.

Toujours est-il que, dans le contexte actuel, Kyon découvre que l'apparente camaraderie de Asahina et de Koizumi à son égard pourraient n'être que des actes visant à gagner sa confiance afin de manipuler Suzumiya à leur avantage. Et si Asahina n'était pas cette jeune voyageuse du temps timide et adorable mais une manipulatrice redoutable qui manipule les sentiments de Kyon afin de préserver le futur auquel elle appartient, empêchant ainsi d'autres futurs potentiels ? Et si Koizumi tentait de rallier Kyon à sa vision "divine" de Haruhi (il a plutôt bien réussi jusque là) afin que cette dernière finisse par le devenir véritablement ? Et que ce soit là la véritable raison de tous ces discours métaphysiques qui donnent des migraines à Kyon (et au lecteur aussi accessoirement, le fait que c'est en anglais n'aidant pas) ?

Que Kyon doit-il croire ? La réalité qu'on lui montre et qu'il est naturellement tenté de croire, ou une réalité cachée où certains cachent bien leur jeu ? Nagato semble la seule digne de confiance, mais peut-on aussi s'y fier ? Alors que Koizumi et Asahina tentent de monter la paranoïa de Kyon à l'égard des autres membres de la Brigade SOS et de leurs organisations respectives, celui-ci continue de profiter de la vie lycéenne telle qu'elle lui est présentée, sans chercher à trop se prendre la tête, mais il a désormais pris conscience de cette menace et des infinies possibilités entourant les pouvoirs de Haruhi.

Après, je vais m'attarder un peu sur la dimension métaphysique de ce second roman. Je ne surprendrais personne si je dis qu'à ce stade, je ne trouve pas que Les Soupirs soit une suite à la hauteur de l'originale. Toutefois, je dois reconnaître que l'auteur avait eu une idée de départ originale et que son histoire colle bien à l'ambiance de la série, mais d'une manière détournée. En effet, si la dimension fantastique de La Mélancolie était présentée au premier degré (si on peut dire...), dans Les Soupirs, elle entre dans le cadre d'une mise en abîme. Dans le premier roman, l'univers fantastique était le monde en place tandis que le monde réel n'était qu'une illusion qui était progressivement brisée dans l'esprit de Kyon. Dans cette suite, l'univers fantastique rêvé par Haruhi entre dans le cadre de son film, ce n'est qu'une fiction, tandis que l'univers (relativement) réaliste est celui du tournage.

L'immersion des éléments d'un monde dans un autre, causant le déréglement de l'ordre naturel, rappelle la plongée progressive dans le fantastique du premier roman. Et, alors que le narrateur Kyon vivait cette plongée dans La Mélancolie, avec une perception du monde qui évoluait entre le début et la fin du roman, ici les nombreux discours métaphysiques de Koizumi ont pour but de lui maintenir les pieds sur terre et de ne pas confondre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, tout en mettant en garde que ces éléments surnaturels pourraient devenir la norme si Haruhi venait à reconnaître leur existence, ce qui reviendrait à la naissance d'un nouveau monde.

Bien entendu, Asahina a une compréhension bien différente de ces phénomènes (et Nagato n'exprime pas vraiment d'avis pour sa part), mais la vision de Koizumi est fortement mise en avant dans ce roman et c'est elle qui détient les clés de cette affaire, ce qui fait qu'il n'y a pas vraiment de balance entre les trois groupes dans le cas présent. C'est peut-être l'une des faiblesses de ce roman, mais ça permet néanmoins d'éviter de perdre le lecteur en le maintenant dans une compréhension bien définie des événements.

Et j'arrête là, parce que je sens que j'ai déjà perdu ceux qui me lisaient. :lol:

Au final, si vous avez tenu jusque là, mon avis sur ce second roman, Les Soupirs de Haruhi Suzumiya, est celui d'un échec relatif. Echec car l'histoire en elle-même (le tournage et tout ce qui tourne autour) n'est pas très intéressante, bourrée de longueurs, et que je pense qu'elle aurait mieux tenu sur une (longue) nouvelle (une petite centaine de pages) que sur un format de roman (200 pages dans le cas présent). Echec aussi parce qu'il ne se rapproche jamais du très bon niveau du premier opus alors que c'est tout ce qu'on espérait de cette suite (l'ambiance elle-même est assez différente). Même l'humour, présent, a clairement perdu de sa superbe depuis l'ouvrage précédent, divertissant tout au plus mais jamais jubilatoire comme avant. Toutefois, cette suite a le mérite de continuer développer efficacement la mythologie du titre à partir des éléments précédemment installés, révélant ainsi un univers riche au potentiel énorme.

D'une certaine manière, avec la métaphore du tournage d'un film, l'auteur avait trouvé une métaphore pertinente pour illustrer les thématiques de sa série, tout en établissant un certain parallèle avec La Mélancolie. Malheureusement, c'était une fausse bonne idée et je regrette qu'il n'ait pas réussi à composer une histoire suffisamment solide derrière pour appuyer cette métaphore. L'histoire est aussi chaotique que celle du film réalisé par Haruhi, ça part dans tous les sens sans aucune cohérence, l'auteur suit de multiples directions sans aller nulle part. Pour résumer simplement, l'auteur ne réussit pas à nous raconter l'histoire du tournage de ce film, à nous y faire croire. Il n'a pas réussi à composer une véritable histoire qui soit à la fois intéressante et cohérente, si bien que j'ai souvent eu l'impression que c'était toujours les mêmes scènes (de combats ou de romances) qui ressortaient sans cesse, tournant en rond sans cesse et sans pouvoir sentir la fin de ce tournage s'approcher. Les seuls moments où je ne me suis pas un peu ennuyé sont ceux où le fantastique se manifestait.

Un livre donc qu'il fallait que je lise pour son intérêt mythologique sur l'univers de la série, mais que je n'ai pas trouvé particulièrement intéressant en lui-même. Ca ne serait pas un livre de la série des Haruhi Suzumiya, l'intérêt serait quasi-inexistant. Là, au moins, je peux me dire que ces éléments font référence à quelque chose de déjà connu (et qui a fait ses preuves) et qu'ils pourront être exploités de manière plus convaincante dans les histoires suivantes.

En bonus, on trouve une dizaine d'illustrations en noir et blanc durant le roman et quelques unes en couleurs à la fin de l'ouvrage, comme d'habitude.

Sur ce, je tourne la page de ce second roman décevant (qui m'a en plus rappelé l'étrange et déroutant épisode 0 de l'animé, pas vraiment le meilleur moyen de découvrir cette série) et je vais continuer ma lecture des livres de la série en espérant que le troisième volume, L'Ennui de Haruhi Suzumiya (The Boredom of Haruhi Suzumiya), soit moins décevant. Il s'agit cette fois d'un recueil de quatre nouvelles prenant place chronologiquement quelque part dans l'intervalle de six mois séparant les événements de La Mélancolie et ceux des Soupirs.


PS:
ce manga réserve de bons moments sans se prendre la tête. On est malgré tout loin d’un chef d’œuvre.
J'aurais dû lire les mangas finalement ! :lol:

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