Auteur : Hajime Segawa
Éditeur : Pika
Traducteur : Xavière Daumarie
lettrage : Pika Graphics
Nbr. de volumes au Japon : 12 (terminée)
Nbr. de volumes en francophonie : 12 (terminée)
Nimura, un jeune lycéen voit des esprits errants depuis son plus jeune âge. Ce n’est pas facile à vivre surtout quand ces esprits apparaissent aux moments les plus inopportuns, comme un rendez-vous amoureux ! Un jour, il croise une jeune fille, Kagura, qui possède le même pouvoir. Après un combat féroce contre un esprit particulièrement néfaste, elle lui explique qu’elle exorcise les esprits ainsi que certains yôkai pour le compte du gouvernement. Elle est aidée dans cette mission par une sorte de dragon enchaîné à son propre corps. Elle lui propose alors de se joindre à elle ! (résumé manga-news)
Bleach chez Pika ?
Ce résumé vous est familier ? Normal, il est difficile de nier qu'il ressemble beaucoup à celui de Bleach, manga qui s'est enfoncé depuis bien des volumes dans la médiocrité des combats sans passion. Un lecteur exigeant ou déçu par le titre chez glénat passerait sans doute son chemin sans hésiter. Un tort ? Il est trop tôt pour le dire. La base est certes la même, mais Ga-rei n'a pas grand chose à voir dans le traitement avec le titre de Tite Kubo.
À noter que cette fiche se base sur le premier volume.
Deux héros au sens propre
L'histoire s'articule autour de deux personnages.
Kensuke Nimura : le narrateur de l'histoire. Lycéen qui peut voir les esprits depuis son plus jeune âge, il se fait embarquer bien malgré lui dans leur poursuite et destruction. Un garçon qui n'a rien de spécial : ni trop pleurnichard, ni pervers, ni spécialement puissant d'entrée de jeu (personne ne s'exclame de sa puissance extra-ordinaire)... Bref, un personnage normal, suffisamment sympathique pour l'instant, dont on attend de voir l'évolution. Un personnage auquel on peut facilement s'identifier, le lecteur étant lui aussi plongé d'un coup dans un monde de surnaturel et de combats.
Kagura tsuchimiya : la véritable héroïne, celle par qui le scénario arrive. Lycéenne possédant un bête spirituelle surpuissante enchaînée à son corps et à son âme. Elle combat les yôkai et autres esprits pour le compte du ministère japonais de l'environnement. Jeune fille mignonne, sympathique, à l'air un peu bêbête par moment, elle semble cependant posséder un grand courage et une volonté de fer, nécessaire quand on sait qu'elle combat de dangereux esprits et que la bête enchaînée à son corps pourrait la détruire à la moindre erreur.
On voit tout de suite qui mène la danse, et qui détient le pouvoir. Et pour une fois, ce n'est pas le garçon, qui se contente d'être le narrateur ! Rien de très original dans leur caractère respectif, mais une relation intéressante et qui change un peu du genre. Le reste des personnages est encore très en retrait, comme les amis de Kensuke ou les membres de l'agence de lutte contre les cataclysmes naturels (l'agence dépendant du ministère de l'environnement). Difficile de dire si ils auront un rôle plus importants par la suite. À suivre.
Mais le duo de héros est déjà diablement sympathique et complémentaires. Ca commence bien.
Combats déchaînés trop facile celle-là
Du côté des affrontements, on peut dire que c'est plutôt original, dynamique, et surtout expéditif. Pas étonnant quand on voit la puissance du Ga-rei (aussi appelé Shiro, Byakuei et ancien Inugami, il faut suivre...), qui ravage tout en deux secondes. Visuellement, ça en jette. Tactiquement, cela reste à voir, à moins qu'il ne dispose d'autres capacités cachées. On n'en sait pas non plus beaucoup plus sur Kensuke et son art du sabre, pour Noriyuki Izuna, pour Yomi... En fait, on ne sait pas grand chose sur tout ça. Les pouvoirs sont sans aucun doute basé sur le spiritisme, l'exorcisme et des techniques bouddhistes entre autre, mais il n'y a aucun principe bien défini pour l'instant. On ne sait rien sur les capacités des personnages, ou sur leurs forces, ou quoi que ce soit. Mais en même temps, pas la peine d'en faire des tonnes, et on peut apprécier les combats pour ce qu'ils sont, sans trop se casser la tête avec des tactiques, des principes, etc. Ce n'est pas toujours nécessaire de tenter de donner une explication à des forces qui, à la base, n'existent (probablement) pas. Cela a son charme et ne gêne en rien notre appréciation de l'action.
Démarrage en trombe
Une chose est sûre, Ga-rei ne s'embarrasse pas d'introduction. Dès le deuxième chapitre, nos deux compères font face au (premier) grand méchant de l'histoire, dénommé Yomi, jeune fille mystérieuse, qui semble avoir un lien fort avec Kagura. L'auteur ne s'attarde pas avec des chapitres introductifs à nous présenter les personnages, ou l'agence, ou l'univers, ou les capacités,... On est plongé sans transition dans le scénario, au même titre que Kensuke, dont la seule raison de participer à tout ça réside entièrement dans la personne de Kagura. On a donc en résumé la petite amourette entre les deux héros (à sens unique évidemment), l'agence de lutte contre les cataclysmes naturels, les plans de Yomi, et surtout, la nature de la bête enchaînée. Largement de quoi développer dans les prochains volumes et nous donner envie de pousser la lecture.
Au-delà de la pensée objective...
Sorti de toute considération purement objective et analytique, j'ai beaucoup apprécié ce premier tome de Ga-rei. En tout cas suffisamment pour que cela me pousse à suivre la série avec intérêt. Le titre avait attiré mon attention lors de son annonce, sans que je sache vraiment pourquoi. Et l'envie m'est restée de m'y essayer, sans raison particulière, juste sur un sentiment. Allez comprendre.
Sans doute parce que je suis déjà sensible à tout ce qui a trait aux yôkai et aux esprit japonais; j'aime bien quand l'histoire fait intervenir une héroïne intéressante et attachante en lui donnant un rôle prépondérant; l'idée de départ me semblait prometteuse... tout cela fait pencher la balance vers une bonne impression, probablement.
Le dessin m'est très agréable, me rappelant à la fois Kekkaishi et Soul Eater, de bonnes références en ce qui me concerne.
Et les combats m'ont l'air intéressants à suivre, mettant en scène des bêtes monstrueuses, yôkai et autres démons.
De plus, l'auteur a réussi son coup, il m'a donné envie d'en savoir plus sur son scénario en un seul volume, ce qui n'est pas toujours le cas, loin de là. Espérons qu'il tiendra ses promesses. Mais un seul volume décidément, c'est trop léger pour porter un jugement clair.
Au final, je ne suis pas déçu d'avoir fait confiance à mon instinct. Même si je ne crois pas que Ga-rei va révolutionner le shônen de baston ou quoi que ce soit, il apporte suffisamment de sang neuf pour qu'on ne se sente pas (trop) blasé à la lecture. Pour peu qu'on ne soit pas hermétique au genre. Un titre qui mérite qu'on y jette un oeil, tout simplement.
Remarques :
- Un animé est paru sous le nom de Ga-rei Zéro, qui relate le passé commun de Kagura et Yomi, avant que cette dernière ne passe du côté démoniaque. L'anime s'arrête là où le manga commence, mais c'est bien le manga qui a commencé avant l'anime.
- Du côté de l'édition de Pika, correcte dans l'ensemble. Rien à signaler du côté de la traduction; les onomatopées ne sont pas traduites; l'impression est correcte, sauf que j'ai quelques pages mal cadrées, mais rien de grave. Et le titre est bizarrement classé en seinen, à la manière d'un Alive-Last evolution. On se demande tout de même sur quoi ils se basent pour mettre tel titre dans que telle catégorie...