Katsu!

[Luciole21]

Un peu de neuf dans ce topic ^^

Katsu 01 :

Mitsuru Adachi est un auteur désormais culte, très prolifique dans le milieu du manga depuis plus de trente ans. Avec Katsu !, il traite une nouvelle fois deux de ses thèmes de prédiléction : le sport et l’amour. Si on a plutôt eu l’habitude de voir l’auteur mettre en avant le base-ball, c’est de boxe dont il est cette fois question.

Le titre du manga fait référence aux prénoms de nos deux héros : Katsuki Satoyama et Katsuki Mizutani. Katsuki Satoyama est un jeune lycéen de 15 ans qui s’inscrit dans un club de boxe pour se rapprocher de son homonyme féminin, ayant appris que le père de cette dernière était un boxeur d’une certaine renommée. Seulement, ce n’est qu’après s’être inscrit et avoir payé la cotisation qu’il apprit que la fille Mizutani détestait son père à cause de la violence conjugale de ce dernier, qui provoqua le divorce de ses parents. Conséquence directe de cette haine envers son père : elle abhorre la boxe, et les boxeurs par la même occasion. Katsu décide tout de même de rentabiliser sa cotisation au club, et commence son entraînement de boxe, discipline dans laquelle il semble avoir des prédispositions naturelles.

L’histoire nous narre les tentatives de Katsuki Satoyama pour se rapprocher de Katsuki Mizutani, sans que cette dernière ne se rende compte que notre héros devient de plus en plus féru de boxe. L’auteur a le dont de dresser des personnalités fortes et très humaines en seulement quelques pages, et chaque personnage a son importance dans cette grande scène qu’est la vie. On s’attache très vite à notre héros un peu tête en l’air, à la jeune Mizutani, source de toutes les convoitises et à côté de ça, et malgré tout ce qu’elle en dit, très forte dans la discipline qu’elle rejette, plus par frustration que par réelle envie. D’autres personnalités viendront égayer notre histoire, comme Kyota, le meilleur ami un peu idiot mais toujours très drôle de notre apprentis boxeur, ou encore le père Mizutani, à la fois violent avec son entourage, et aimant envers sa fille.
Le manga fait la part belle à un humour candide et efficace, qui confère à l’œuvre un ton léger mais passionnant.

La boxe, pour le moment en toile de fond, risque fort de se retrouver d’ici peu sur le devant de la scène, comme étant la passion qui rassemble tout ce beau monde. On sent qu’Adachi a creusé son sujet, et c’est avec grand intérêt que l’on suivra ces lycéens s’intéresser de plus en plus à ce sport qu’ils n’auraient jamais pensé pratiquer jusqu’à ce que le hasard les y pousse.

Les graphismes d’Adachi sont ceux qu’on lui connaît. À la fois très simples et très précis, que ce soit pour représenter les personnages en mouvement ou les expressions faciales, frappantes par leur justesse. Quelques traits maîtrisés qui nous embarquent sans mal dans le récit qu’ils servent à merveille.

Ce premier volume de Katsu ! s’avère donc des plus prometteurs, et ce sur tous les points. On est littéralement absorbé par une lecture rafraîchissante et enchanteresse, d’une fluidité et d’une justesse qui relève du génie. Un chef-d’œuvre en puissance, qui ne demande qu’à s’épanouir au fil des seize volumes qui le composent, et qui s’annoncent d’or et déjà passionnants.


Katsu 02 :

Comme prévu, la boxe se retrouve sur le devant de la scène dans ce second volume, et déchaîne progressivement les passions.

Katsu Satoyama se retrouve tiraillé entre l’envie de se rapprocher de son homonyme féminin, et l’attrait grandissant qu’il éprouve malgré tout pour la boxe. Ses paroles affirment vouloir arrêter ce sport qui de toute manière, ne l’a jamais attiré, mais la vérité est bien plus complexe, et quelque part, indépendante de sa volonté. Katsu Mizutani, de son côté, continue elle aussi de nier la passion qui semble pourtant la dévorer.
À côté de nos deux protagonistes, rejetant leurs désirs par principe ou facilité, de nouveaux personnages font leur apparition. Le jeune prodige Takamichi Kimoto, notamment, risque fort d’avoir un rôle primordial dans la suite de l’aventure humaine et sportive qui se trame ici.

L’auteur mêle toujours un humour naturel et bienvenu qui arrive toujours à point, et qui contribue grandement au charme du manga.

Une fois de plus, on saluera le talent de l’auteur, qui parvient à faire « ressentir » la personnalité des protagonistes. À travers des graphismes simples mais extrêmement évocateurs, des portraits variés sont dressés avec un naturel déconcertant. Les expressions faciales en particulier, derrière leur apparence simpliste, tendent à rendre les personnages très humains et originaux. La gestion des scènes de combats n’est pas en reste, et demeure fluide et immersive, encore une fois avec des dessins sans la moindre fioriture.

Le récit se poursuit donc efficacement, enchaînant révélations, actions et relations humaines avec brio. La fin du volume nous donne à voir un Satoyama dans une situation dont il se serait bien passé, et qu’il faudra surmonter dans la suite de cette œuvre décidément prometteuse de Mitsuru Adachi.