Hanako et autres légendes urbaines
La fiche sur Manga-newsTome 1:
Derrière sa couverture peu accrocheuse, Hanako cache le tout premier manga professionnel de Sakae Esuno, l'auteur de Mirai Nikki. Et pour sa première oeuvre, Esuno choisit de faire pénétrer ses lecteurs dans le folklore horrifique underground japonais, en s'appuyant sur diverses légendes urbaines.
L'homme à la hache sous le lit, la femme défigurée, les hommes-poissons: trois légendes urbaines prenant vie et se mettant à hanter quiconque commence à y croire un peu trop. C'est ce qui arrive à Kanaé Hiranuma, qui se retrouve hantée par la légende de l'homme à la hache sous le lit, et pour s'en défaire, elle décide de s'adresser à une agence spécialisée dans ce genre d'affaires, dirigée par Daisuké Asô et son assistante pour le moins particulière: la mystérieuse Hanako...
On entre assez vite dans le vif du sujet avec ce premier volume de Hanako, qui, dès la première histoire (qui occupe entre trente et quarante pages), met en place les principaux éléments. Ainsi, à travers le personnage de Kanaé, qui deviendra par la suite assistante de Daisuké et poursuivra donc son rôle de "miroir" pour le lecteur, on découvre rapidement ce qu'il faut savoir sur les deux membres de cette étrange agence. Qu'est-ce qui permet à Daisuké d'affronter ces fameuses légendes urbaines ? Qu'est réellement la petite Hanako ? Autant de questions qui trouvent rapidement une réponse simple mais suffisante.
On sent d'ores et déjà dans cette oeuvre ce que Sakae Esuno développera plus profondément dans Mirai Nikki: premièrement, un goût prononcé pour les rebondissements haletants et une certaine instabilité permanente, ce qui se ressent notamment à travers le fameux hoquet mortel de Daisuké qui vient ajouter une certaine tension. Deuxièmement, un goût pour les personnages décalés, à l'image de la petite Hanako, sorte de petite geek vivant dans les toilettes de son hôte, sans parler de ces nombreux monstres des légendes urbaines prenant vie sous le trait de l'auteur. Troisièmement, le trait de l'auteur, justement, déjà fortement basé sur les expressions faciales et sur un découpage brut mais efficace, mais pour lequel on notera néanmoins quelques inégalités encore plus flagrantes que sur Mirai Nikki.
Au niveau du fond en lui-même, ce premier volume ne propose rien de vraiment extraordinaire. Les différentes histoires de légendes urbaines représentées ici se suffisent à elles-mêmes, mais il se pourrait bien, au vu de certains éléments, que Sakae Esuno instaure par la suite une corrélation de plus en plus palpable entre les différentes histoires, qu'il mette plus ou moins en place une sorte de fil rouge, et qu'il propose quelque chose d'un peu plus poussé sur ses personnages principaux. Affaire à suivre.
Globalement divertissant, ce premier volume de Hanako n'est sans doute pas le meilleur moyen de découvrir l'univers de Sakae Esuno, mais devrait plaire sans mal aux amateurs du style si particulier de l'auteur.
Du côté de l'édition, pas grand chose à noter: la couverture assez laide renferme un travail correct sans être excellent. En fin de tome, la petite page d'explications sur les trois légendes urbaines de ce premier volume, bien que succincte, est bienvenue.