Stone Ocean (Jojo partie 6)

[Erkael]

Vol 3: Un constat s’impose avec le troisième volume de Stone Ocean, la sixième partie de la saga Jojo : cet arc est toujours aussi barré mais toujours aussi fouilli ! Outre les pouvoirs qui sont de plus en plus étranges, pour ne pas dire totalement farfelus, mais qui ont le mérite d’être originaux, le graphisme n’arrange rien. Araki est un génie, c’est un fait, son trait est excellent mais cette partie est extrêmement chargée, par son dessin mais également par un trop plein de textes, qui alourdissent la lecture. Pour le moment la magie ne fonctionne pas autant que cela a pu être le cas dans les parties précédentes…mais cela ça va aller en s’améliorant, il faut juste passer le cap du début qui traîne un peu trop.

Pour l’heure, Jolyne s’est déjà faite une alliée, qui possède elle aussi un stand vraiment original et intéressant dont on devine un potentiel énorme, mais surtout, sans s’être dévoilé, le grand « bad guy » de cette partie nous expose ses pouvoirs (une partie) et son but (une partie)…bon on est encore loin de tout savoir mais les choses commencent à se mettre en place tout doucement.
Une grande partie de ce tome est consacrée à Hermes, la nouvelle alliée, sans surprise, qui affronte un adversaire sans grand intérêt, étant juste là pour la mettre en valeur.

Des mystères se soulèvent aussi, avec ce jeune garçon qui cache lui aussi bien des choses et qui possède des pouvoirs là encore bien étranges.
Doit on parler des personnages apparus brièvement qui font passer cette prison pour une agence de mannequins ? Pas encore, cela viendra…

A noter également que ce tome est assez vulgaire, mais quelle joie de retrouver des termes que tout le monde utilise tous les jours dans un manga…et puis ça colle tellement au milieu et aux personnages.

Pas encore LE tome de la série, mais il va venir, soyons patients !

[Erkael]

Vol 4: Aprés un début un peu laborieux, en particulier le précédent tome qui était vraiment déstabilisant (même pour un volume de Jojo…c’est dire), les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place : Jolyne et Hermes (qui doit très certainement être un travesti) se font attaquer par un mystérieux adversaire alors qu’elles se rapprochent des CD dérobés par l’énigmatique White Snake…

On a alors droit à un affrontement très particulier mais assez plaisant ; ici ce qui est tiré par les cheveux ce n’est pas tellement l’affrontement en lui même ou les différents pouvoirs de Stands mais la nature du Stand adverse lui même…Araki nous donne sa version de l’évolution, et bien évidemment ce n’est pas triste. On a presque l’impression qu’il est toujours à la recherche d’idées toujours plus farfelues pour ne pas reproposer une idée qu’il aurait déjà mise en scène…par conséquent, le résultat est parfois un peu « too much ».
Mais ce qui ressort de ce combat n’est autre qu’une avancée dans l’histoire, avec enfin l’apparition du grand ennemi de cette partie, un personnage vraiment classe dont on ignore encore tout, si ce n’est qu’il s’agit d’un prêtre et qu’il est loin d’être sain (trop fort le jeu de mots !!)
Jolyne se fait également un nouveau compagnon, vraiment inattendu et des plus original ce qui promet d’amener pour la suite de la série des moments encore plus décalés.

Une nouvelle menace apparaît avant que le tome ne se termine et on devra attendre la suite pour en savoir plus, mais l’intérêt a été relancé par rapport au tome précédent.

[Raimaru]

Tome 5 :

Un volume dans la même veine que les précédents, mais un cran au dessus toute fois. On assiste tout d'abord à la fin du combat opposant Jolyne, F.F. et Hermès contre la manieuse de Marilyn Manson le Recouvreur de Dettes, et là on reste sur notre faim. Le traitement du combat en soi est assez basique et le dénouement est plutôt convenu. Mais l'intérêt du volume réside dans la deuxième partie de l'ouvrage.

Jolyne fait équipe avec un nouveau personnage, Weather Report, qui s'avère intéressant de par son design, sa mentalité et son stand, dont le fonctionnement est bien moins alambiqué que ce qu'on a pu voir jusque là dans Stone Ocean. Le binôme doit atteindre une pièce de la prison pour transmettre un objet important à un tiers. Bien entendu, leur ennemi ne compte pas laisser faire et envoie un manieur de stand à leur trousse ! Des éléments simples contribuent à la bonne appréciation de ce passage : une tension s'installe, Jolyne et Weather Report forment un formidable duo, tout deux charismatiques et efficaces (Jolyne est d'ailleurs le JoJo que je préfère de la saga) et le combat tient le lecteur en haleine. On regrettera juste que leur adversaire n'est "que" là pour être leur adversaire. Dans Golden Wind, les adversaires intermédiaires étaient un tout petit peu plus fouillés (notamment Pesci, Proscuitto, Cioccolatta et Secco). Là on sait juste son nom, le nom de son stand, et qu'il est aux ordres du manieur de White Snake. Probablement l'oubliera -t-on une fois qu'il aura été vaincu.

Niveau lisibilité de l'action, ce n'est toujours pas ça. On a toujours eu un peu de mal avec le manga pour ça, mais là, c'est plus marqué que jamais. Mais apprécierais-t-on Jojo si il en était autrement ?

Bref, Stone Ocean n'est toujours pas la meilleure partie de Jojo, mais s'avère tout de même très divertissant et passionnant.

16/20

[Erkael]

Vol 5: Cette fois la série est bien lancée, les phases de transition entre chaque adversaires se font de plus en plus courtes, on a donc une succession d’affrontements dans la plus pure tradition de Jojo, à savoir des combats originaux, plus cérébraux qu’autre chose, et surtout complètement barrés…et c’est presque là le problème dans ce tome car plus que jamais il se dégage une impression de confusion, tout paraît brouillon. Cela a déjà été le cas dans cette série, souvent même tant l’auteur charge ses planches et se lance dans des idées de plus en plus folles, mais ce tome repousse encore les limites.

Dans un premier temps l’affrontement se limite à une course poursuite tout en se passant une balle sans la faire tomber pour respecter un pari, vraiment barré on vous dit, mais on fait difficilement plus original. Après la brève introduction d’un nouveau personnage (déjà apparu en coup de vent), lui aussi dans l’esprit de la série (original et complètement barré pour ceux qui ne suivent pas) un nouvel affrontement commence, mais celui là est tellement original qu’on s’y perd, les pouvoirs des uns et des autres demeurent flous, et les actions des protagonistes ne sont pas toujours compréhensibles. Forcément cela nuit au plaisir de lecture, bien qu’on ne puisse nier le talent de l’auteur qui rend son œuvre si unique.

Un tome intrigant, intéressant mais certainement pas celui qui convaincra les détracteurs de la série.

[Erkael]

Vol 6: Jolyne et son nouvel allié, Weather Report, (oui c’est bien son nom), sont en bien mauvaise posture face à un adversaire qui contrôle la gravité, mais c’est sans compter les formidables capacités d’adaptation de notre héroïne (cela doit être de famille).

Dans ce tome nous avons donc la fin du combat contre l’adversaire du moment, sans doute le plus intéressant depuis le début de cette partie, puis nous assistons à un événement des plus étranges : une pluie de grenouilles provoquée par Weather report.
Derrière cet événement étrange mais qui passe tout seul dans cette série, on peut lire de nombreuses choses.
En premier lieu, l’auteur en profite pour développer davantage les pouvoirs d’un personnage introduit récemment, mais cela traduit une certaine incohérence. Weather Report voulant aider Jolyne, il la met encore plus en difficulté et manque de la tuer lui même. Mais ce qui fait le plus mal au cœur c’est de voir « Father Pucci », le grand boss de cette partie mis en difficulté, manquant même de mourir à cause d’une pluie de grenouilles… On est loin ici du charisme et de la toute puissance d’un Dio ou d’un Diavolo.

Sans transition on enchaîne sur un autre événement (sans savoir ce que devient Weather Report au passage) mettant en avant Hermes dont le passé est ici exploré. Un nouvel adversaire fait donc son apparition, et malheureusement cela reste toujours aussi brouillon et confus ce qui n’autorise pas un confort de lecture optimal, au contraire.

Un tome intéressant qui nous dévoile le boss, mais qui déçoit sur quelques points… On attend encore le déclic pour cette partie.

[Raimaru]

Comme le dit Erkael, on attend encore le déclic...

Depuis le début de l'arc, on a le droit à une succession de combats dont les adversaires ne sont que des figurants. Bon, en même temps, c'était déjà le cas des parties antérieures, mais les combats intermédaires avaient le mérite d'être plus passionants, un peu plus clairs, et même les adversaires intermédaires étaient plus intéressants (rappelez-vous Pesci et Proscuitto, ou même Secco et Ciocollatta dans Golden Wind).

En revanche, pour ce qui est de la mise en difficulté de Pucci, le super-vilain de la partie, cela me semble parfaitement normal.

Dans Stardust Crusaders, Jôtarô et Dio étaient tout-puissants, cela leur conférait un grand charisme. Pour autant, réitérer sans cesse ce schéma, c'est bien facile, et Araki l'a compris. Le fait que des méchants comme Kira ou Pucci apparaissent physiquement bien plus tôt dans leur arc respectif les met forcément plus en danger. Une pluie de grenouille ? Ridicule ? Mais avec JoJo's Bizarre Adventure, n'importe quoi peut se réveler d'une grande dangerosité, c'est la force de la série.

15/20

[Raimaru]

Moi je te conseille quand même de commencer par Golden Wind après l'animé. De mon point de vue, c'est quand même incroyablement supérieur à Stone Ocean pour l'instant, d'autant plus que ça passe en 2001 et Stone Ocean en 2011. Il pourra y avoir dans le futur des références

[Raimaru]

Hormis le fait que le dessin est vachement brouillon depuis le début de Stone Ocean, à tel point qu'il devient difficile de lire les actions, ce volume est pour moi le meilleur depuis le début de l'arc avec le tome 2.

Ce qui me plait vraiment, c'est que Jolyne est certainement une des plus grandes héroïnes de shônen, et n'a rien à envier à ses homologues masculins. Elle s'en prend littéralement plein la poire, saigne de partout, se fait déchiqueter le cou et les poignets, et se révèle, toujours avec son esprit combatif. Araki nous avait prévenu dans son mot d'auteur du tome 1, nous voilà devant une héroïne pas comme les autres (même plutôt virile en un sens).

La fin du combat contre Planet Waves, induit par Survivor, est à l'image de ce qu'il était lors de son commencement lors du tome précedent : très entrainant, dans une ambiance carcérale sombre, et surtout très dynamique.

La seconde partie fait apparaitre un combat entre Foo Fighters et un stand au fonctionnement assez complexe. L'affrontement est une fois de plus passionant, l'adversaire lui-même est à mon sens plus intéressants que les autres manieurs de stands adverses apparus jusque là. Par contre, on voit bien dans ce combat qu'Araki a du mal avec le découpage des actions. Certains mouvements sont incohérents (F.F. attachée puis détachée la case d'après on ne sait comment). Mais ce n'est pas maintenant qu'on découvre que les mouvements dans JoJo sont largements exagérés.

Venons là où ça fache : le tome se conclu par un cliffanger insoutenable, et Tonkam nous donne render-vous dans trois mois ! D'accord, ils ont avancé ce tome et pas les autres, ce qui nous calque toujours sur une moyenne d'un tome tous les deux mois (pas de dérogation là-dessus), mais JoJo est une série intrépide qui se lit plutôt rapidement, et on a encore Steel Ball Run à rattraper... Je ne sais pas quels sont les risques pour Tonkam d'accélérer la publication, mais nul doute qu'une grosse partie du lectorat le souhaite.

17/20

[Erkael]

Vol 8: La lutte fait rage entre Jolyne et son adversaire du moment, mais après un combat violent elle finit par l’emporter. Mais elle n’est pas au bout de ses peines puisque deux autres manieurs de stands se dressent devant elle…

L’idée de réunir quatre manieurs de Stands ennemis dans un lieu clos pour affronter Jolyne (et ses compagnons venant l’aider) était une bonne chose, mais le fait de faire se succéder les affrontements les uns après les autres au lieu de tous les mener de front apparaît dommage. C’est pourtant la marque de fabrique de l’auteur, aussi talentueux et original soit il, il a toujours procédé de la sorte, il y a une certaine linéarité dans son fonctionnement, un combat ne peut commencer tant que le précédent ne s’est pas terminé. Les adversaires se succèdent donc et l’auteur nous surprend encore avec des pouvoirs de plus en plus tirés par les cheveux, voir de plus en plus difficile à comprendre. Si le coup des météorites reste facile à saisir (mais pourtant bien tiré par les cheveux), les pouvoirs du nouvel adversaire qui apparaît nous laisse plus que perplexe ! Pour le coup on retourne dans le coté brouillon et peu clair que l’on peut reprocher à cette partie…C’est tout simplement trop confus !
Comment l’auteur a t-il pu en arriver là, alors que jusqu’à la cinquième partie tout (ou presque) était limpide ?

Bien que cela reste intéressant, le plaisir de lecture est tout de même gâché par cette perte de clarté. Dommage !