Tales Of Destiny
La fiche sur Manga-newsTome 1 (chronique de Shinob):
Tales of Destiny est l'adaptation en manga du jeu vidéo du même nom. Les fans du soft seront donc ravis, après Tales of Symphonia, de remettre la main sur une autre transposition sur papier d'un des plus célèbres RPG... De mon côté, n'ayant jamais joué à un Tales of de ma vie, c'est donc sans aucune attente particulière que j'ai commencé à lire cette série... qui s'est révélée être une agréable surprise!
Conventionnel dans son déroulement (après une phase d'ouverture classique où les protagonistes font connaissance, le héros va faire une rencontre qui va bouleverser sa vie et marquer le début des péripéties), le récit de Shinki Kitsutsuki est bien rythmé, les séquences d'action succédant à des passages dans lesquels on nous présente l'univers du titre. Ce dernier est clairement tourné vers l'heroïc fantasy, avec la présence de monstres, d'épées et de magie.
La subtilité de ce Tales of Destiny réside dans le fait que certaines épées, appelées swordians, sont douées de conscience et sont capables de parler avec leur maître.
C'est en s'intéressant aux personnages principaux qu'on va dénicher le véritable point fort de cette nouvelle licence Ki-oon. En effet, ces derniers se révèlent particulièrement attachants, et ce même s'ils ne sont pas dotés d'un caractère révolutionnaire. Le héros, Stan, est aussi naïf qu'idéaliste. Son courage et son altruisme forcent l'admiration. Sa partenaire d'aventure, Rutee, est particulièrement vénale mais sait s'intéresser aux autres derrière cette armure de cupidité... Lion, colérique et associable, n'en reste pas moins drôle de par ses réactions parfois décalées.
Pris à part, ces caractères sont on ne peut plus classique, mais les interactions de ces différentes personnalités nous donnent un excellent plat qui va se savourer sans retenue, et ce même si la recette de base est classique.
En définitive, ce premier opus de Tales of Destiny doit être pris pour ce qu'il est: un bon récit qui, sans être exceptionnel, réussit à nous distraire, notamment grâce à une galerie de personnages hauts en couleurs. La série ne faisant que 6 volumes, il serait dommage de se priver, d'autant plus que ce tome 1 est vendu 3.5 euros... Une excellente initiative de la part de Ki-oon!
Tome 2 (chronique de Shinob):
Enrichie de deux nouveaux membres (temporaires), Chelsea Tone & Woodrow Kelvin, la bande de Stan Aileron va poursuivre sa vendetta contre le prêtre Grebam. Mais comment se débarrasser d'un ennemi lorsque ce dernier régénère immédiatement ses blessures?
Pourtant, nos amis astucieux parviendront à trouver la faille et à vaincre le premier adversaire important du récit, clôturant par la même occasion le premier arc de la série. Si le duel entre Grebam et nos héros remplit ses promesses, force est de constater qu'une avalanche de "bons sentiments" va un peu gâcher la fin de la fête... En effet, la repentance tardive de Grebam; qui s'accompagne d'une cascade de larmes; est dépeinte de manière trop mièvre et n'est guère crédible au final...
A noter également que Shinki Kitsutsuki nous dévoilera le nom du quatrième sword master (sur six) à la faveur des toutes dernières pages de l'arc.
La seconde moitié de l'ouvrage s'ouvre sur une toute nouvelle quête.
Bien décidée à se faire payer par Hugo, Rutee emmène toute la compagnie dans la cité de Fitzgald afin de rejoindre ce dernier. L'auteure va profiter de cette séquence pour nous en apprendre plus sur les protagonistes du récit, avec fraîcheur et humour. Mais les toutes dernières pages du tome vont changer la donne. En effet, un évènement particulier (mais guère surprenant!) est sur le point de se produire.
L'arrivée en scène du cinquième sword master est imminente... mais il faudra attendre le troisième volume pour en savoir plus!
Tome 3 (chronique de Shinob):
Pour ce troisième opus de Tales of Destiny, Shinki Kitsuki délaisse beaucoup l'action et les monstres pour se concentrer sur ses personnages, et principalement sur Rutee, la sympathique mais colérique amie de Stan. Et notre duo est mis à mal dans ce volume, car Stan a reproché avec trop véhémence la pingrerie de Rutee... Résultat? Cette dernière quitte le groupe... Y reviendra-t-elle?
Même si le propos est un peu mielleux, la manière dont l'auteure dépeint les problèmes qui vont s'abattre sur le tandem moteur de la série parvient à émouvoir le lecteur. On ne peut pas, en effet, rester indifférent face à la naïveté touchante de Stan qui est prêt à tout se réconcilier avec son amie, tout comme on ne peut pas ignorer les raisons (fort louables) qui expliquent l'avarice de Rutee. On peut dire que ces deux protagonistes forment "une belle paire" et sont pour le moment l'attrait principal du titre.
En parallèle, ce tome nous en apprend plus sur la légende des swordians, et notamment sur les premiers détenteurs des épées magiques. Toutes les bases du récit sont enfin posées, et c'est fort probable qu'on rentre enfin dans le vif du sujet à partir du quatrième tome, avec beaucoup d'action à la clé... Rendez-vous dans deux mois!
Tome 4:
Pour empêcher Aquaveil de mener une attaque sur Seinegald, Stan et ses compagnons décident de se rendre directement en territoire ennemi pour stopper Tiberius, le roi d'Aquaveil. Une fois sur place, ils ne peuvent que constater que le pays est ravagé, et rencontrent Johnny, un ménestrel qui va les mener au château de Moreau.
Ce début de tome conclut donc la partie à Aquaveil, pendant laquelle Shinki Kitsutsuki développe volontiers une petite intrigue autour des nouveaux personnages, Johnny et Fayte, et du passé dramatique qui les lie et qui les pousse à vouloir se venger de Tiberius. Ainsi, cette petite histoire dans l'histoire, bien que très classique, est un bon prétexte pour permettre à Stan et aux autres d'obtenir de l'aide de Johnny et Fayte, et prouve à nouveau la volonté qu'a Kitsutsuki, depuis le début de son manga, d'apporter un développement respectable du moindre de ses personnages, même si l'originalité n'est pas de mise.
La suite du volume rentre dans les choses sérieuses, en nous présentant ce qui devrait être la dernière grande partie du récit: chargé par le roi de Seinegald de mettre l’œil de Dieu en lieu sûr, Hugo se rend avec Lion sur une île déserte où se trouve une usine désaffectée. Stan et ses compagnons, qui ont deviné ses intentions, décident de le suivre… Mais, une fois dans la place, ils tombent nez à nez avec Lion : ce dernier a reçu l’ordre d’éliminer les autres swordian masters! S’il refuse, c’est Marian, prise en otage par Hugo, qui en subira les conséquences.
Comme on pouvait s'en douter, Hugo change donc de camp et se présente d'emblée comme un ennemi redoutable, n'hésitant pas à manipuler le pauvre Lion. Lion, qui est clairement le personnage central de cette fin de volume: lui qui découvrait enfin qu'il n'était pas seul et qu'il pouvait compter sur ses amis, le voici obligé de les trahir... On se retrouve donc avec une fin de volume tendue et dramatique, qui voit en plus se dévoiler la vérité sur les origines de Rutee, directement liées à Hugo et Lion, comme l'avait déjà deviné tout lecteur un minimum perspicace. L'ensemble reste donc classique, mais reste diablement efficace, grâce au soin donné au travail des protagonistes. Malgré tout, on pourra émettre quelques réserves en ce qui concerne le petit manque d'intensité du drame de fin de tome.
Rondement mené et toujours porté par un coup de crayon "old school" au charme certain, Tales of Destiny reste un divertissement classique mais efficace, et au vu de la fin de ce tome, on a hâte de lire la suite.