Capitaine Albator (Space Pirate Captain Harlock)
Posté : 22 févr. 2011, 18:12
Auteur: Leiji Matsumoto
Nombre de volumes: 5 (terminée)
Edité chez Kana
Qui n'a jamais entendu parler d'Albator ? Le charismatique pirate de l'espace crée par Leiji Matsumoto arriva en France quasiment en même temps que la japanimation dans son ensemble et créa un réel phénomène de société auprès de la jeunesse (équivalent à des séries comme Goldorak ou, plus tard, Cobra et Dragon Ball Z).
Si la série Albator 78 (42 épisodes) est un chef d'oeuvre incontesté, l'oeuvre originale est en revanche bien moins connue. Mais, en grand fan que je suis de la première série animée, je pouvais bien évidemment me jeter à corps perdu sur le manga original (c'était d'ailleurs l'un des premiers mangas que je lisais). Je ne referais plus une erreur pareille.
Tout fan de la série de 1978 le sait, le Capitaine Albator (Harlock en VO, mais le manga garde Albator) est un héros romantique, une figure héroïque et rebelle s'opposant à l'endoctrinement de la population par les politiques et les médias et à la fainéantise des humains. Son aspiration à vivre libre pousse le gouvernement terrestre à le bannir de la Terre vers l'espace où il vit désormais, accompagnés de vaillants hommes d'équipage armés des mêmes convictions. Son vaisseau, l'Arcadia, et le drapeau à tête de mort sont plus que l'attirail du parfait hors-la-loi: ce sont des symboles d'espoir en l'avenir.
Albator et son équipage vivent désormais comme des parias, des pirates, ceux que le gouvernement terrestre accuse de tous les maux de la Terre pour mieux nier les véritables problèmes et se décharger de son incompétence. Toutefois, s'il éprouve un mépris non dissimulé pour ce que sont devenus les humains, il aime profondément sa planète et garde foi en l'avenir.
Le manga commence alors que le jeune Tadashi Daiba (le personnage auquel peut s'apparenter le lecteur) assiste impuissant au meurtre de son père scientifique qui prédisait une invasion extraterrestre par une race d'humanoïdes végétales, les Mazones. Découvrant la stupidité et la vulgarité du gouvernement terrestre, il réalise qu'il ne pourra pas vivre sur une Terre aussi corrompue à attendre aveuglément l'invasion comme les autres idiots. C'est ainsi qu'il est amené à rejoindre l'équipage du capitaine Albator et à découvrir un autre style de vie. Très dérouté au début, il y trouve peu à peu sa place.
Si le début de l'oeuvre est ainsi très bon, je ne peux malheureusement pas en dire autant de la suite: les aventures se suivent sans grand intérêt et le reste est une succession de gags (sur l'équipage) qui décochent tout au plus un léger sourire. La série animée de Rintaro avait réussi à rendre le tout entrainant avec de purs moments de bravoure, avec une véritable âme, mais l'oeuvre papier de Matsumoto apparait cruellement vide, et les personnages souvent peu expressifs (on peut pas dire que les dessins soient le point fort de l'auteur, même s'ils ont un certain charme minimaliste) n'améliorent pas les choses.
Aussi, en arrivant au terme du cinquième tome, je me demande encore en quoi l'oeuvre a évolué par rapport à son début (pourtant très prometteur). Le fait que l'oeuvre soit inachevée et que le cliffhanger proposé n'apporte aucune réponse ne fait rien pour ne pas contribuer à cette sensation d'avoir perdu son temps à lire un peu plus de 4 tomes sans intérêt. Autant le manga Galaxy Express m'avait fait retrouvé la magie de cet univers, autant Capitaine Albator est une amère déception là où j'attendais beaucoup. Et le pire, c'est que je ne dis pas que je trouve le manga mauvais, je le trouve tout simplement sans intérêt, une lecture sans saveur, vide.
Après avoir lu l'ensemble du manga, j'en viens à penser que le succès d'Albator 78 doit plus au génie de Rintaro (excellent réalisateur) qui a réussi à tirer le meilleur de cet univers et de cette histoire et à les étendre pour faire le chef d'oeuvre qu'on connait, qu'à l'oeuvre originale qui est fort dispensable. Et beaucoup d'éléments devenus emblématiques de l'univers d'Albator (tels Stellie, la petite protégée du capitaine qui représente son dernier lien avec sa propre humanité, et sa rivalité légendaire avec le militaire Vilak, personnage qui se révèle magnifiquement ambigu) sont des créations de Rintaro à l'origine.
L'une des principales qualités de la série est aussi d'avoir crée une histoire complète, reprenant (et améliorant) les histoires de Matsumoto et approfondissant le background de ses personnages jusqu'à un certain point, et menant l'intrigue jusqu'à une conclusion inédite (une magnifique bataille finale de plusieurs épisodes, le tout s'achevant par un duel épique).
Cela fait à présent longtemps que Leiji Matsumoto a abandonné son histoire et il parait peu probable qu'il y revienne un jour. Des années plus tard, il est revenu à l'univers du célèbre pirate à travers une nouvelle version (Harlock Saga / L'Anneau des Nibelungen), totalement indépendante, qui est une adaptation libre de l'opéra de Wagner (transformé en space opera) et qui raconte entre autres la jeunesse d'Albator et de Tochiro.
Nombre de volumes: 5 (terminée)
Edité chez Kana
Qui n'a jamais entendu parler d'Albator ? Le charismatique pirate de l'espace crée par Leiji Matsumoto arriva en France quasiment en même temps que la japanimation dans son ensemble et créa un réel phénomène de société auprès de la jeunesse (équivalent à des séries comme Goldorak ou, plus tard, Cobra et Dragon Ball Z).
Si la série Albator 78 (42 épisodes) est un chef d'oeuvre incontesté, l'oeuvre originale est en revanche bien moins connue. Mais, en grand fan que je suis de la première série animée, je pouvais bien évidemment me jeter à corps perdu sur le manga original (c'était d'ailleurs l'un des premiers mangas que je lisais). Je ne referais plus une erreur pareille.
Tout fan de la série de 1978 le sait, le Capitaine Albator (Harlock en VO, mais le manga garde Albator) est un héros romantique, une figure héroïque et rebelle s'opposant à l'endoctrinement de la population par les politiques et les médias et à la fainéantise des humains. Son aspiration à vivre libre pousse le gouvernement terrestre à le bannir de la Terre vers l'espace où il vit désormais, accompagnés de vaillants hommes d'équipage armés des mêmes convictions. Son vaisseau, l'Arcadia, et le drapeau à tête de mort sont plus que l'attirail du parfait hors-la-loi: ce sont des symboles d'espoir en l'avenir.
Albator et son équipage vivent désormais comme des parias, des pirates, ceux que le gouvernement terrestre accuse de tous les maux de la Terre pour mieux nier les véritables problèmes et se décharger de son incompétence. Toutefois, s'il éprouve un mépris non dissimulé pour ce que sont devenus les humains, il aime profondément sa planète et garde foi en l'avenir.
Le manga commence alors que le jeune Tadashi Daiba (le personnage auquel peut s'apparenter le lecteur) assiste impuissant au meurtre de son père scientifique qui prédisait une invasion extraterrestre par une race d'humanoïdes végétales, les Mazones. Découvrant la stupidité et la vulgarité du gouvernement terrestre, il réalise qu'il ne pourra pas vivre sur une Terre aussi corrompue à attendre aveuglément l'invasion comme les autres idiots. C'est ainsi qu'il est amené à rejoindre l'équipage du capitaine Albator et à découvrir un autre style de vie. Très dérouté au début, il y trouve peu à peu sa place.
Si le début de l'oeuvre est ainsi très bon, je ne peux malheureusement pas en dire autant de la suite: les aventures se suivent sans grand intérêt et le reste est une succession de gags (sur l'équipage) qui décochent tout au plus un léger sourire. La série animée de Rintaro avait réussi à rendre le tout entrainant avec de purs moments de bravoure, avec une véritable âme, mais l'oeuvre papier de Matsumoto apparait cruellement vide, et les personnages souvent peu expressifs (on peut pas dire que les dessins soient le point fort de l'auteur, même s'ils ont un certain charme minimaliste) n'améliorent pas les choses.
Aussi, en arrivant au terme du cinquième tome, je me demande encore en quoi l'oeuvre a évolué par rapport à son début (pourtant très prometteur). Le fait que l'oeuvre soit inachevée et que le cliffhanger proposé n'apporte aucune réponse ne fait rien pour ne pas contribuer à cette sensation d'avoir perdu son temps à lire un peu plus de 4 tomes sans intérêt. Autant le manga Galaxy Express m'avait fait retrouvé la magie de cet univers, autant Capitaine Albator est une amère déception là où j'attendais beaucoup. Et le pire, c'est que je ne dis pas que je trouve le manga mauvais, je le trouve tout simplement sans intérêt, une lecture sans saveur, vide.
Après avoir lu l'ensemble du manga, j'en viens à penser que le succès d'Albator 78 doit plus au génie de Rintaro (excellent réalisateur) qui a réussi à tirer le meilleur de cet univers et de cette histoire et à les étendre pour faire le chef d'oeuvre qu'on connait, qu'à l'oeuvre originale qui est fort dispensable. Et beaucoup d'éléments devenus emblématiques de l'univers d'Albator (tels Stellie, la petite protégée du capitaine qui représente son dernier lien avec sa propre humanité, et sa rivalité légendaire avec le militaire Vilak, personnage qui se révèle magnifiquement ambigu) sont des créations de Rintaro à l'origine.
L'une des principales qualités de la série est aussi d'avoir crée une histoire complète, reprenant (et améliorant) les histoires de Matsumoto et approfondissant le background de ses personnages jusqu'à un certain point, et menant l'intrigue jusqu'à une conclusion inédite (une magnifique bataille finale de plusieurs épisodes, le tout s'achevant par un duel épique).
Cela fait à présent longtemps que Leiji Matsumoto a abandonné son histoire et il parait peu probable qu'il y revienne un jour. Des années plus tard, il est revenu à l'univers du célèbre pirate à travers une nouvelle version (Harlock Saga / L'Anneau des Nibelungen), totalement indépendante, qui est une adaptation libre de l'opéra de Wagner (transformé en space opera) et qui raconte entre autres la jeunesse d'Albator et de Tochiro.