A town where you live

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
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Koiwai
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Re: A town where you live

Message non lu par Koiwai » 14 mai 2014, 20:50

Tome 15 :

Asuka étant partie auprès de sa mère hospitalisée, Haruto a choisi de retourner dans sa famille à Hiroshima pour quelques jours, en compagnie d'Akari, Takashi et des autres. Ils sont bientôt rejoints par Yuzuki, son frère et sa soeur. Une situation qui met forcément mal à l'aise Haruto, car depuis la journée passée avec Yuzuki au parc d'attraction, il sent bien qu'il n'a jamais pu totalement oublier celle qu'il a tant aimée, et que ça pourrait bien être réciproque. Alors quand Yuzuki et lui se retrouvent à aller ensemble à un festival d'été qui leur rappelle beaucoup de souvenirs, tous deux sont bien obligés de se rendre compte qu'ils éprouvent encore des sentiments l'un pour l'autre... au grand am d'Asuka, qui risque fort d'en être la victime collatérale. Entre sa nouvelle petite amie qu'il adore et son ex qu'il n'a jamais oublié, Haruto va devoir faire un choix aussi cruel que brutal.

Les choses ont beau reposer sur les habituelles grosses ficelles (tout le monde part à la plage sauf Haruto et Yuzuki, l'embouteillage sur la route du retour, Asuka qui arrive pile au mauvais moment...), il faut avouer que Kouji Seo parvient à nous offrir quelque chose de prenant, car après avoir assez bien préparé le terrain autour de la renaissance des sentiments mutuels de Haruto et Yuzuki, il les concrétise ici de jolie manière, au fil d'un passage à la campagne aussi agréable que mélancolique. Retrouver le cadre des premiers tomes fait plaisir, l'auteur croque de jolis petit moment comme le festival et le feu d'artifices, et tous ces événements déjà vécus ensemble pas nos deux héros réveille forcément en eux des souvenirs et, par la même occasion, leurs sentiments. On assiste donc avec plaisir à cette renaissance... autant que l'on craint déjà le cruel retour de bâton que cela aura sur Asuka.

On le sentait pendant tout le précédent tome, et à ce moment précis on a désormais la certitude de l'échec amoureux d'Asuka. Pas de surprise, c'est la suite logique des choses, et Kouji Seo parvient d'ailleurs joliment à dépeindre la tristesse d'une Asuka qui, même si elle tente de rester assez forte, craque forcément.
Le point noir provient donc d'ailleurs, et comme souvent, il s'agit de Haruto. Déjà régulièrement insupportable, notre héros en arrive à être carrément détestable, tant sa façon de rompre avec Asuka est brutale. Franche, mais brutale.
Kouji Seo sauve assez habilement les choses via les réactions des amis du couple, et autant Takashi et Akari que Kiyomi et Nanami sont choqués, à juste titre, par la manière dont Haruto à largué la pauvre Asuka, au point que notre héros pourrait bien perdre ses plus proches amis, y compris les plus anciens, ceux qui ont toujours été avec lui depuis l'enfance... De même, le focus sur la détresse d'Asuka est, au moins dans un premier temps, touchant sans non plus en faire trop. Elle qui s'était trouvé un petit ami qu'elle aimait et avec lequel elle avait des projets se retrouve soudainement écartée, perd ce qu'elle chérissait, et apparaît forcément touchante.
Mais malheureusement, ces bons points ne suffisent pas à effacer la bêtise d'un héros qui, une nouvelle fois, a beaucoup de mal à nous convaincre, se laissant influencer par tout ce qui passe. Entre Rin qui l'a bien poussé vers Yuzuki, ses amis qui le font culpabiliser, puis Shiori qui lui que les autres il n'a qu'a s'en ficher, le jeune homme apparaît comme une girouette incapable de raisonner par lui-même... une fois de plus, ce qui donne forcément envie de lui mettre quelques baffes. Encore plus à la vue d'une fin de tome qui précipite encore plus les choses, en offrant bien vite une porte de sortie à Asuka, qui dès lors donne un peu trop l'impression de n'avoir été qu'un bouche-trou (comme elle le dit elle-même) rallongeant la série.

Bref, il y a du bon et du moins bon. Le passage à la campagne est un beau moment, la renaissance des sentiments de Haruto et Yuzuki est assez bien menée, et aborder la rupture amoureuse sous cet angle assez brutal ne manque pas d'intérêt, mais il est difficile d'être pleinement convaincu face à ce héros irritant et incapable de raisonner par lui-même, et face à un après-rupture assez expéditif dans les dernières pages.
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Re: A town where you live

Message non lu par Koiwai » 18 sept. 2014, 13:28

Tome 16 :

Haruto a brutalement plaqué Asuka pour se remettre avec Yuzuki, et s'est mis à dos ses meilleurs et plus anciens amis. Aussi décide-t-il de déménager, de quitter l'appartement de sa soeur et de louer son propre logement, par ses propres moyens. Cela lui permettra d'habiter plus près de chez Yuzuki et d'avoir plus d'indépendance. La recherche du logement et les premiers temps dans cette nouvelle vie s'avèrent joliment racontés par Kouji Seo. Les petits doutes de Haruto, qui va habiter seul pour la première fois, sont sympathiques, de même que le soutien qu'est Yuzuki pour lui. Avec des passages comme la petite déco "purikura", le couvre-feu de Yuzuki qui doit être respecté et la première soirée en couple très modeste dans le nouveau logement, l'auteur fait ressortir de façon assez romantique et intime les sentiments simples de ses deux héros, et l'aspect "nouvelle vie" ressort très bien.
Mais il y a un "mais", et il concerne les amis de Haruto fâchés contre lui, qui, de Akari à Takashi en passant par Nanami, sont totalement absents, pas du tout évoqués. On sait bien que la situation est critique entre eux, mais on reste circonspect face à l'absence totale de tourments chez notre héros à ce sujet, alors qu'il vient de se brouiller avec des amis qui, pour certains, étaient fidèles depuis son enfance... Seuls Rin et Shiori sont toujours là, puisque l'une est un peu à l'origine du retour de Haruto auprès de Yuzuki, et que l'autre se fiche royalement de tout ça.

Au lieu d'aborder des tourments intérieurs qui auraient pourtant semblé on ne peut plus logiques, Kouji Seo préfère alors, dans la suite du tome, s'enfoncer dans un quotidien fait d'événements très faiblards, à commencer par l'arrivée d'un nouveau personnage, Miu Hoshina, nouvelle voisine de Haruto, une fille de 19 ans qui, ayant grandi dans un lycée pour filles, a peur des garçons et a des réactions plutôt exagérées à ce sujet, puisqu'elle prend d'emblée en grippe Haruto sans raison. Pourtant, tout en sympathisant avec Yuzuki, elle va vite se rendre compte que notre héros a un bon fond, au point de tomber un peu amoureuse de lui, comme ça, sans prévenir. Youpi, encore une fille de plus qui traîne vite fait autour de Haruto, et Kouji Seo retombe dès lors dans les pires idioties de sa série, dont un humour trop attendu, et surtout un fan-service qui déboule souvent n'importe comment, entre une Rin qui continue de faire des siennes en taquinant de façon osée Haruto, un séjour à la piscine qui est l'occasion d'observer les filles en maillot de bain (dont l'énorme poitrine bien cachée de Miu), ou les réactions parfois improbables de la nouvelle venue.
L'autre problème du tome vient d'ailleurs de là : des réactions parfois très bizarres des personnages, assez incohérentes. Alors que Rin semble vouloir voir Haruto et Yuzuki ensemble, la voila qui pousse un peu plus Miu vers notre héros. Quant à Miu, elle est bien mignonne et plutôt rigolote, voire même assez attachante dans son genre, mais on a du mal à comprendre comment une fille qui se méfie tant des garçons et semble si pure se tape un si gros quiproquo pervers vers la fin du tome, au point de se déshabiller et d'être prête à coucher avec notre héros. Aaaah, fan-service mal amené, quand tu nous tiens...

Alors, on ne va pas dire que le tome n'est pas agréable à parcourir, car pour les amateurs de Kouji Seo on a ici des jolies filles qui sont bien au rendez-vous et une relation Haruto/Yuzuki qui redécolle doucement de façon plaisante. Mais la manie de l'auteur d'enfoncer encore les clichés au burin et d'enchaîner les situations et réactions improbables laisse à nouveau circonspect. Pendant ce temps, le scénario avance très peu, les personnages restent intérieurement creux, et c'est vraiment dommage.
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Re: A town where you live

Message non lu par Koiwai » 08 janv. 2015, 23:46

Tome 17 :

Le père du Yuzuki ayant été muté à Nagoya, Rin et elle vivent désormais seules toutes les deux. Pour Yuzuki, c'est enfin l'occasion de vivre pleinement sa vie de couple avec Haruto. Malgré les promesses faites à son père, il n'est plus obligatoire de respecter le couvre-feu, elle peut fréquenter notre héros comme elle le souhaite, organiser des soirées avec lui, l'inviter chez elle... La vie de couple commencerait-elle enfin réellement pour nos deux amoureux ? Pas tout à fait : un soir qu'il est chez Yuzuki, Haruto a la surprise de voir le père de celle-ci débarquer à l'improviste...

Dans ce tome, l'heure est venue pour Haruto et Yuzuki de se confronter à l'une des plus importantes menaces pour leur couple : le père de Yuzuki, trop sérieux, trop protecteur, et refusant catégoriquement que sa fille fréquente un garçon comme Haruto, qu'il juge peu fiable et incapable de tenir des promesses. Tout au long du volume, Haruto devra se confronter à ce père peu conciliant afin de faire accepter sa relation avec Yuzuki, mais les choses sont loin d'être faciles, car papa Eba est prêt à tout pour empêcher cette relation, y compris à séparer les deux tourtereaux de force et à les empêcher de se revoir...
Soyons franc, les la plupart des événements de ce tome sont gros, très gros, tant Kouji Seo en rajoute sur le père de Yuzuki. De même, l'issue du tome apparaît un peu rushées. Et pourtant, il y a de bonnes choses à retenir de tout ça : l'affirmation du têtu Haruto qui est prêt à tout pour garder avec lui sa chérie, les interrogations au sujet de leur avenir si le père de la jeune fille ne la soutient plus financièrement pour ses études, et (enfin !) un focus sur la situation familiale des Eba, sur leur passé délicat et sur certaines raisons faisant que Mr Eba est tel qu'il est. Ce dernier point a le mérite d'éviter le pathos, mais reste toutefois un peu trop succinct pour réellement expliquer totalement l'aspect si borné du père. On peut également noter les vagues remords de Rin vis-à-vis de Yuzuki qui l'a protégée (ça reste très vite survolé, mais bon), la très brève évocation des amis perdus via la photo (évocation qui dure une case, en fait, mais au moins Seo montre enfin qu'il ne les a pas oubliés), et l'optimisme appréciable de Miu Hoshina qui apporte un peu de soutien à Haruto, même si son utilité reste très limitée, et que l'humour sur elle tombe à plat (soit c'est du réchauffé comme la scène de l'alcool, soit c'est très lourd avec les idées perverses improbables que la miss se fait toute seule).

En somme, le tome oscille entre des éléments peu enthousiasmants et d'autres plus intéressants, pour un résultat qui marque surtout une avancée assez importante dans la relation de couple de nos deux héros. Leur vie ensemble ne fait que commencer, et réserve sans doute encore bien des surprises et difficultés...
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Re: A town where you live

Message non lu par Koiwai » 27 mai 2015, 12:18

Tome 18 :

Tant bien que mal, Haruto est parvenu à demi-mot à recevoir l'approbation du père de Yuzuki pour que les deux tourtereaux puissent vivre ensemble. Et dans un appartement petit comme celui-ci, la nouvelle vie de couple de Haruto et Yuzuki est forcément vouée à évoluer ! Hélas, pour l'instant on ne peut pas dire que Kouji Seo soit très doué pour nous la présenter, l'auteur préférant largement moins croquer des situations réalistes que de faire dans l'humour et le fan-service improbables à commencer par les interventions d'une Miu Hoshina toujours aussi ridicule dans ses quiproquos et conseils improbables. Le premier chapitre, où elle confond des protections pour les doigts avec des préservatifs, en est le meilleur exemple... Cela dit, nos deux amoureux n'ont pas forcément besoin de Miu pour que les situations idiotes s'enchainent autour d'eux, comme le prouve le "coup de la culotte" assez ridicule...

Pour autant, tout est-il aussi médiocre ? Clairement pas, car quand il ne s'adonne pas à ces notes d'humour/fan-services improbables, Kouji Seo parvient à faire évoluer dans le bon sens son histoire. Petit à petit, au travers de ce quotidien plus ou moins bien mené, Haruto et Yuzuki commencent enfin à apparaître comme un vrai couple qui, au-delà des maladresses et des petites disputes, ne demande qu'à se consolider... et à réparer les problèmes et erreurs du passé. Cela se traduit par des retrouvailles un peu houleuses avec Asuka et Kiyomi qui, bien qu'elles arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe, ont le mérite d'être animées et touchantes, et de ne pas oublier l'héritage laissé par le défunt et toujours aussi regretté Kyôsuke.
Même topo concernant les retrouvailles et réconciliations avec Akari, Takashi et Nanami, qui arrivent un peu soudainement mais ont le mérite de ne pas traîner et d'être assez logiques (après tout, ceux-là sont amis d'enfance... Comment auraient-ils pur ester embrouillés à vie alors qu'ils ont chacun leurs torts ?). Et le retour attendu de tout ce petit monde crée évidemment quelques focus bienvenus, notamment sur la relation entre Takashi et Kiyomi (mais dommage que le binoclard soit encore tant cantonné à un rôle de boulet...), mais surtout sur celle qui aurait pu exister entre Haruto et Nanami, lors d'un retour en campagne plaisant.

En quelque sorte, ce tome est celui de mises au point attendues : retrouvailles, amitiés qui se renouent, regrets à évacuer et amours passés sur lesquels une croix est désormais faite... La petite bande commence enfin à réellement évoluer, et c'est ce qu'on attendait depuis trop longtemps. Il est juste dommage que certains chapitres bouche-trou (comme le premier) soient si médiocres, que le fan-service soit souvent mal amené et que certains événements arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe, car il en résulte toujours cette petite impression que l'auteur reste un peu trop en roue libre.
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Re: A town where you live

Message non lu par Koiwai » 30 sept. 2015, 08:46

Tome 19 :

Depuis qu'ils ont eu l'approbation du père de Yuzuki il y a quelques mois, cette dernière et Haruto vivent ensemble et connaissent les premiers challenges de leur vie de couple. Le tout est ponctué de hauts et de bas... autant au niveau du quotidien de nos deux héros qu'au niveau du contenu inégal que nous propose Kouji Seo au fil des chapitres. Néanmoins, depuis deux tomes, A town where you live se redonnait clairement un intérêt, encore plus avec le volume précédent qui signait enfin la réconciliation de notre héros avec ses amis d'enfance. On avait bon espoir que la suite continue dans cette voie, en croquant à peu près correctement cette vie de jeune couple. Mais ça, c'était avant.

Car nos doux espoirs sont brisés dès le début de ce 19ème volume, qui, sur les bases d'une nouvelle frasque de Rin (qui, comme toujours, taquine un Haruto trop benêt, et de façon toujours moins fine puisque désormais elle écarte bien les cuisses, olala), finit par nous proposer une série de quiproquos ayant pour thème central... taaaadaaam, l'éjaculation précoce de Haruto, et le côté complètement à la ramasse de Yuzuki qui ne sait pas ce qu'est l'EP. Ca aurait pu être drôle pendant 5 pages, mais le problème est que Kouji Seo est tellement en panne d'inspiration qu'il étire ça pendant 40 pages, en en faisant des tonnes, si bien que ça devient vite très lourd.

On pense le pire passé. Pourtant, la suite n'est guère de meilleur goût en faisant entrer en scène Chisa, une jeune collégienne qui, on ne sait comment, est tombée amoureuse de notre héros étudiant. Youpi. Et les bonnes grosses coïncidences pas crédibles étant une spécialité de l'auteur, il s'avère que la fillette en question est une élève de Yuzuki, ce qui va mettre cette dernière dans l'embarras. Joie.
Une lettre de déclaration d'amour plus tard, on en a déjà marre de cette gamine qui ne fera que tourner en bourrique notre couple, en bonne fille à papa pourrie-gâtée tentant de faire la leçon à Yuzuki et se frottant un peu trop à Haruto (summum de bon goût, vouivoui). Mais le mieux, c'est qu'après une petite "colère" de Yuzuki, elle disparaîtra de la série aussi vite qu'elle est apparue, en donnant simplement l'impression d'avoir servi de bouche-trou pendant deux chapitres.

Après une première moitié de volume que l'on peut aisément qualifier d'affligeante, on ne peut qu'accueillir plus favorablement la deuxième moitié, qui est pourtant à peine plus intéressante.
Que peut-on en retenir ? D'abord, un bref passage avec une Akari fiévreuse et tourmentée par sa solitude, ce qui amènera une interrogation chez notre héros : plus tard, aimerait-il vivre à Tôkyô ou à Hiroshima ? Ensuite, le choix de notre héros d'intégrer un club à la fac : celui de plein air (ou de camping, si vous préférez), qui pourrait lui permettre de renouer avec la cuisine. Enfin, le désir naissant de nos deux amoureux... mais Haruto sera-t-il enfin prêt à franchir le cap ?
Que vaut-il mieux oublier ? Tout le reste. On reste sur un statu quo et sur un sentiment d'inutilité au niveau des passages sur le dilemme Hiroshima/Tôkyô et sur le désir du couple d'enfin passer à l'acte (alors qu'il serait quand même temps que ça évolue de ce côté-là... Ils vivent ensemble depuis 7 mois, et ne sont jamais allés plus loin que le bisou). Les passages sur le club de plein air s'étirent parfois sur des choses sans intérêt, font entrer en scène de nouveaux personnages crispants (entre le président du club façon "génie je m'en foutiste" et une énième pouf' taquinant directement Haruto de façon aguicheuse, on crie au bonheur), et, cerise sur le gâteau, sont l'occasion de balancer une énième bonne grosse coïncidence improbable via le retour de cette chère Mina, l'insupportable blonde qui, au lycée, s'inventait tout seule tout un tas de quiproquos sur Haruto... et elle n'a absolument pas changé d'un poil. En faut-il plus pour montrer le manque total d'inspiration du mangaka ?

Bref, au vu des derniers volumes parus on avait plutôt bon espoir de voir A town where you live continuer de regagner en intérêt. Malheureusement, on retrouve ici le Kouji Seo que l'on déteste : celui qui est totalement en roue libre et est dépourvu d'imagination, qui répète et allonge lourdement ses gags, qui enchaine des moments de fan-service et des coïncidences mal fichus, et qui, surtout, se refuse de faire avancer son histoire. Les rares idées un peu intéressantes ne sauvent pas les choses : voila un tome qui ne sert strictement à rien.
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Re: A town where you live

Message non lu par Koiwai » 26 janv. 2016, 21:24

Tome 20 :

Entre son arrivée au sein du club de camping, sa confection de petits plats pour Yuzuki, ou le premier chapitre de ce tome où il cuisine tout en cernant l'un des points faibles de Rin, Haruto voit s'amplifier sa passion pour la cuisine ! Et cela tombe bien, car certains événements, notamment autour du choix d'avenir d'Akari, vont le pousser à s"interroger sur ce qu'il veut faire plus tard. Tous ses amis, même Takashi, semblent avoir désormais un objectif précis en tête, et sans doute est-il temps pour lui, à lui aussi, de se décider... Le désir de devenir cuisinier est bel et bien né en lui, mais est-ce une solution envisageable ? Ne rêve-t-il pas un peu trop ? On passera outre la réaction de Takashi (vraiment, quel bon pote celui-là, quasiment à se moquer de son ami... Cessera-t-il d'être lourd et tête à claques un jour ?) pour plutôt retenir le discernement et le soutien de sa chère Yuzuki...

La question de l'avenir, évoquée (trop) brièvement auparavant, devient donc ici un élément qui gagne plus d'importance, et c'est cet aspect qui offre l'essentiel de son intérêt à ce tome. Sur ce point, Kouji Seo parvient à offrir un rendu assez honnête, porté par les interrogations de son héros, mais aussi par ce qui se passe autour de lui : le choix d'avenir d'Akari qui choisit d'arrêter ses études, de déjà entrer dans la vie active et de retourner à Hiroshima, le soutien de Yuzuki, et les retrouvailles de notre héros avec une vieille connaissance culinaire qui devrait sans doute l'aider à progresser.

Tout ça, c'est ce qu'il y a de positif dans ce volume, qui enclenche doucement des évolutions. Mais ce bon point ne suffit pas à sauver totalement un tome où l'auteur, très régulièrement, continue de s'enfoncer dans des choses assez pitoyables et inutiles.
Un premier regret vient du focus beaucoup trop rapide sur le choix d'Akari. Cela aurait pu être un moment fort et assez touchant, mais Seo passe ça très rapidement et a le mauvais goût de conclure la chose sur un comportement bien putassier de cette chère Akari, qui roule une pelle de force à notre héros. Comme ça.
Mais ce n'est que le premier point agaçant de ce tome, qui nous en offre beaucoup d'autres par la suite. Parallèlement à la voix culinaire que souhaite suivre Haruto, le mangaka met en place un autre petit fil rouge : un voyage à Okinawa de notre couple de héros en compagnie de leur voisine Miu, et la façon dont celui-ci s'amorce est... hem, affligeante. Car quand ce n'est pas Miu qui se fait des idées toutes seules, c'est Yuzuki, et au lieu d'un voyage, la demoiselle comprend tout de travers et pense que son copain et sa voisine veulent faire un... plan à trois. V'là la tronche du quiproquo. Une fois celui-ci réglé, "rassurez-vous", il y en aura un autre dès le début du voyage, Miu restant décidément une sacrée incapable en étant le point de départ de nouveaux quiproquos complètement idiots entre nos deux héros, quiproquos nés d'une colère stérile de Yuzuki.
Et parlons-en, de cette colère, car elle en dit long sur la capacité de l'auteur à offrir des comportements incohérents. Sérieusement, Yuzuki pique une crise et se barre pendant trois jours pour ça ? Alors qu'à côté de ça, elle semblait prête à accepter un plan douteux avec Haruto et Miu quelques chapitres avant ? What ? Après Akari en début de tome, c'est au tour de l'héroïne d'agacer. Et que penser de la réaction de Rin quand elle apprend que sa grande soeur a disparu ? Elle semble s'en foutre complètement, et ne trouve rien de mieux que de proposer une "consolation" à Haruto en soulevant son pull. C'est tout à fait logique.
A cela, il faut ajouter les moyens que nos héros dénichent pour financer leur voyage. Le rebondissement liée aux retrouvailles avec Shiho reste intéressant car il conforte Haruto dans la voie de la cuisine, mais on se demande pourquoi Kouji Seo ne peut s'empêcher de balancer d'énormes coïncidences : comme par hasard, Mana, l'employée de Shiho, est, oh ben ça alors, la petite soeur de quelqu'un que Haruto a rencontré peu de temps alors. Que les choses sont bien faites. Mais côté coïncidence, le coup de fil de Shiori, qui arrive pile au bon moment, n'est pas mal non plus. Et no comment sur le travail qu'elle propose à nos héros, Haruto se retrouvant chargé de prendre en photo sa copine et sa voisine dans des positions scabreuses. Youpi.

C'est dommage, car tout ce qui concerne les interrogations sur le futur de Haruto, on le redit, sont plutôt sympathiques. Mais entre les coïncidences improbables, l'enchainement de comportements invraisemblables, ou la lourdeur totale de l'humour et du fan-service, il y a de quoi être encore et toujours déçu. Quelque part, la faculté de l'auteur à alterner autant éléments plaisants et passages lourdingues, agaçants et sans intérêt est un exploit.
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