Deadman Wonderland

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
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Koiwai
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Deadman Wonderland

Message non lu par Koiwai » 14 juil. 2011, 16:03

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La fiche sur MN


Tome 1:

Licence assez attendue dans nos contrées, Deadman Wonderland, dernier bébé en date des auteurs de la version papier d'Eureka Seven, débarque enfin.

Dans un futur indéterminé, la ville de Tokyo a été détruite à 70%, 10 ans auparavant, par un grand tremblement de terre. Pour recueillir des fonds visant à reconstruire la capitale, la prison Deadman Wonderland est devenue un lieu touristique, une sorte de parc d'attractions où les visiteurs peuvent assister en spectateurs à des épreuves mortelles où les prisonniers s'affrontent pour pouvoir survivre quelques jours de plus.
Ganta, 14 ans, est un collégien comme les autres, vivant sa vie aux côtés de ses amis et camarades de classe. Mais un beau jour, tout bascule: un étrange homme volant habillé en rouge débarque dans la classe et massacre tous les élèves sans difficulté. Seul survivant, Ganta est accusé à tort d'être le meurtrier, et est incarcéré à Deadman Wonderland...

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Deadman Wonderland entre très vite dans le vif du sujet, puisqu'après même pas une trentaine de pages, Ganta se retrouve déjà emprisonné. Les auteurs ne s'attardent aucunement sur ce qu'était sa vie quotidienne avant l'arrivée de l'homme en rouge, ce qui fait que le lecteur a bien du mal à être happé par le drame, à en ressentir toute la force, d'autant qu'il ne sera pas question non plus de s'attarder, ne serait-ce qu'un peu, ou alors de manière très superficielle, sur le ressenti du jeune garçon face à tout cela. Il ne faudra pas non plus s'attendre à voir le procès de Ganta un minimum travaillé, puisqu'il est bâclé en 2 pages, ou même à voir la réaction de sa famille. On vous le dit encore: l'introduction va très vite, trop vite, ce qui pourra déstabiliser.

La suite du tome voit Ganta se faire à sa nouvelle vie à Deadman Wonderland, et le lecteur comprend en même temps que lui que cette nouvelle vie sera loin d'être de tout repos: les règles de la prison sont très strictes, et surtout très ardues à respecter. Le moindre faux pas équivaut à une mort soudaine ou à de graves blessures, données par exemple par la pulpeuse Makina, la gardienne en chef de la prison, rigoureusement stricte et un brin sadique. Dans ce nouvel univers où il découvre les règles petit à petit, Ganta va rapidement faire la connaissance de certaines fortes têtes parmi les prisonniers, faussement amicaux, comme le fourbe Yô, clairement mauvais, à l'image de Kôzuji, stéréotype poussé à l'extrême du costaud passant son temps à martyriser tout le monde dès que les gardes ont le dos tourné, ou apparemment gentils, comme la jolie Azami. On a donc des prisonniers aux caractères très variés, même si certains, voire tous, sont décidément trop caricaturaux. Mais parmi tous ceux-là, un personnage tire clairement son épingle du jeu: Shiro, une jeune fille très étrange, sortant toujours de nulle part (une bouche d'égout, par exemple), semblant avoir des capacités physiques assez exceptionnelles, déclarant avoir déjà rencontré Ganta et être son amie, et étant prête à tout pour protéger notre héros, quitte à se blesser à sa place ou à y laisser sa vie, ce qui ne l'empêche pas de toujours conserver une apparence enjouée et insouciante, par exemple en ne pensant qu'a goûter avec le jeune garçon ou à jouer avec lui. Un caractère complètement barré, qui rappelle volontiers un personnage comme Yuno Gasai, l'héroïne sérieusement atteinte de Mirai Nikki. Et au final, si l'on ne sait encore rien de cette très étrange demoiselle, elle intrigue fortement.

Face à tout ça, aux rencontres de ces personnages bons, mauvais ou énigmatiques, des épreuves pour la survie qui débutent déjà, Ganta est forcément amené à devoir rapidement se forger un caractère. Et de ce côté-là, on sera étonné de le voir changer si vite, parfois trop vite, peut-être, par exemple quand il passe d'un caractère craintif à plus affirmé en une page, ou qu'il décide assez subitement de ne pas mourir tant qu'il n'aura pas prouvé son innocence. Au moins, les choses ont le mérite de ne pas traîner, et on espère juste que Ganta ne fera pas partie de ces héros faisant un pas en avant pour mieux reculer par la suite. Pour l'instant, le jeune garçon manque encore de charisme, mais pourrait facilement en gagner.

Arrivé à la fin de ce premier volume, l'objectif de Ganta semble donc clair: il cherchera coûte que coûte à démasquer les coupables pour prouver son innocence... Et si les coupables étaient à l'intérieur même de la prison ? C'est ce que l'on est en droit de se dire, tant les éléments accusant les hautes sphères de Deadman Wonderland commencent déjà à s'accumuler. Les spectateurs semblent ne pas savoir que les jeux mortels le sont vraiment, et beaucoup de choses sombres semblent être cachées, à commencer par les desseins du mystérieux et pas très net vice-directeur Takami. Et que penser de la présence dans la prison du fameux homme en rouge, dont l'existence semble, elle aussi, conservée à l'abri des regards indiscrets ? Qu'on se le dise, les mystères autour de la prison sont bel et bien là, éveillant un peu plus la curiosité du lecteur.

Techniquement, Jinsei Kataoka et Kazuma Kondou nous offrent un travail honorable d'un point de vue graphique. Tous les personnages sont dotés d'un physique aisément reconnaissable, et le trait est expressif sans être foncièrement original. On pourra également compter sur quelques effets gores sympathiques et des petites notes d'humour noir ou barré annonçant un titre assez éloigné des carcans habituels du genre. La mise en scène alterne des plans assez classiques et des perspectives excellentes, à l'image de la double-page, au début, où Ganta découvre, horrifié, tous ses camarades de classe morts. Finalement, le principal problème reste cette gestion des évènements pas toujours bien dosée, parfois vraiment trop rapide, même si elle a le mérite de ne pas faire traîner les choses, et de démarquer l'ensemble d'une bonne partie de la production shônen.
On reste également très perplexes face à certains rebondissements qui sortent de nulle part (mais où Shiro est-elle allée chercher ce taureau ?). Que les auteurs partent dans leur trip, on ne demande pas mieux, mais que cela ne se fasse pas au détriment de la cohérence.

Inégal mais très intrigant, ce premier volume a le grand mérite de nous proposer quelque chose qui change un tant soit peu de la majorité d'autres shônen. Les auteurs doivent encore gagner dans la maîtrise de leur style, pour pouvoir nous convaincre pleinement en nous offrant dans toute sa splendeur ce qui s'annonce comme un shônen bien barré et plus mâture que la moyenne, dans la veine d'autres titres originaux que nous a déjà, à plusieurs reprises, offerts le magazine Shônen Ace, qui nous a notamment permis de découvrir des perles du genre comme MPD Psycho (avant qu'il ne soit transféré dans un magazine seinen), Mirai Nikki ou autre Bienvenue dans la NHK. On attend beaucoup du deuxième volume, qui devrait déjà nous donner une bonne idée de l'orientation que va prendre le titre. Espérons que le gros potentiel se confirme.

Du côté de l'édition, on sera déçu par une traduction franchement moyenne, avec des dialogues manquant parfois de naturel ou s'emboîtant mal ensemble. L'impression souffre de moirages flagrants, un petit effet de transparence est présent, et les pages en couleurs, si l'on sera contents de les avoir, sont de qualité moyenne. Par contre, on remerciera l'éditeur de nous offrir, pour ce titre de la collection Dark Kana, un format égal à celui des titres de la collection Big, pour un prix raisonnable.


Tome 2:

Ganta se remet de son combat contre l'homme en rouge. C'est alors qu'il apprend que ce dernier serait enfermé dans le secteur G, un endroit secret inconnu de quasiment tout le monde, y compris Makina. Aidé de Yô et Shiro, Ganta décide malgré tout de partir à la recherche de ce fameux secteur G, mais Makina envoie à leurs trousses Necro Macro, un redoutable robot... Nos héros parviennent finalement jusqu'au secteur G sans trop de problèmes, ce qui laisse d'ailleurs un peu pantois: comment ont-ils fait pour trouver aussi vite un lieu censé être secret ? Ce passage va un peu trop vite, malheureusement.

Quoi qu'il en soit, ce que Ganta va trouver dans le secteur G va dépasser tout ce qu'il imaginait... Ainsi, il va y découvrir, en même temps que le lecteur, de nouveaux personnages assez ravagés dans leur genre, à commencer par le dénommé "Corbeau", contre qui il devra se battre dans une arène... Car le secteur G n'est autre qu'un lieu où sont enfermés tous les porteurs du mystérieux pouvoir qu'a montré Ganta précédemment, porteurs destinés à s'affronter en duel. Et tandis que le gagnant se voit récompensé en CP, le perdant est sommé de léguer une partie de son corps à la science.
Les mystères du secteur G se dévoilent donc, en même temps que la nature du pouvoir de Ganta, qui semble directement en lien avec le grand tremblement de terre de Tokyo... Mais de quelle manière exactement ?
Quant à Yô et Shiro, ils restent on ne peut plus énigmatique. Quel est l'objectif exact de Yô ? Qui est la fille qu'il recherche ? Et d'où vient la grande force que Shiro montre régulièrement ? Est-elle totalement saine d'esprit ? Au vu de la fin du volume, on peu en douter fortement...
Enfin, le vice-directeur de la prison paraît plus suspect que jamais, surtout après la déclaration qu'il fait à Ganta au sujet de son emprisonnement. Et quelle peuvent donc être les probablement malsaines expériences qu'il effectue à partir des parties de corps qu'il récupère ?

Entre des personnages qui ont pour la plupart un grain, des mystères de plus en plus intrigants, un coup de crayon assez dense, expressif et un poil gore, et des plans parfois délicieusement originaux, ce deuxième tome se construit comme un huis-clos barré, mystérieux et un brin malsain qui promet une suite tout aussi plaisante. Malgré tout, tout n'est pas parfait: à force de vouloir nous offrir un récit sans temps morts, les auteurs vont trop vite lors de certains passages. On garde ici en tête cette rapidité avec laquelle nos héros trouvent le secteur G, mais surtout, on a le sentiment que la découverte de la prison et de ses règles, de manière générale, s'est passée un peu vite, ce qui décontenance un peu plus.

Globalement, Deadman Wonderland commence bien et promet une suite qui devrait encore gagner en qualité.
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Koiwai
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Re: Deadman Wonderland

Message non lu par Koiwai » 14 juil. 2011, 16:04

Tome 3:

Au fin fond de sa cellule, Ganta se morfond suite au sort qui a été réservé à Senji après le combat, et se met à détester de plus en plus Deadman Wonderland. Mais ses tourments disparaissent rapidement lorsqu'il rencontre Minatsuki, ravissante, frêle et profondément timide jeune fille. Et alors qu'il est en train de sympathiser avec elle, un nouveau coup dur s'abat sur la tête de notre héros, puisqu'il apprend que son prochain combat sur le ring du Carnival Corpse l'opposera à... Minatsuki. Comment notre héros pourrait-il infliger des coups à une jeune fille aussi chétive et douce ?... Chétive et douce, vraiment ? Ganta découvrira rapidement que les apparences peuvent être très trompeuses...

La première partie de ce volume voit donc apparaître un nouveau personnage, et quel personnage ! Si l'on sera assez peu surpris d'apprendre rapidement que Minatsuki n'est autre que la soeur de Yô, que ce dernier recherche activement, on sera infiniment plus surpris en découvrant la véritable personnalité de la demoiselle sur le ring, puisqu'elle s'avère être à l'exact opposé de l'image que l'on pouvait s'en faire. Manipulatrice, sadique, menteuse, Minatsuki perce les pages, d'autant que les dessins très expressifs n'ont pas leur pareil pour dépeindre la personnalité en deux temps de la demoiselle. La suite continue dans cette direction, lorsque nous découvrons que la belle manipule également son frère depuis des années, depuis la mort de leurs parents, dans laquelle elle est directement impliquée. Mais si Minatsuki est devenue ce qu'elle est, ce n'est pas sans raison, et nous découvrirons également l'évènement dramatique qui a conditionné sa personnalité à l'époque du grand tremblement de terre. Et tandis que tous les drames de la série semblent converger tranquillement vers l'énigmatique séisme ayant eu lieu dix ans auparavant, c'est également la relation entre Yô et sa soeur adorée qui est mise en avant de manière plutôt percutante, ce qui nous permet également de confirmer que le jeune garçon est loin d'être aussi mauvais que ce à quoi on pouvait s'attendre au départ.

Mais qui dit défaite dit partie du corps en moins. Et cette fois-ci, c'est la pauvre Minatsuki qui doit y passer. Mais Ganta ne peut décidément pas supporter cette situation. C'est alors qu'il rencontre d'étranges individus, membres du Scar Chain, un groupe d'opposants du secteur G mené par un certain Nagi, bien décidé à enrôler notre héros, quitte à lui prouver ses bonnes intentions en sauvant Minatsuki de son horrible sort. Et si l'on ne sait encore rien de ce Scar Chain, gageons que ses membres, déjà intrigants, vont vite tirer leur épingle du jeu. Notons que face à eux vient se dresser un ennemi redoutable, un porteur de pouvoir aux ordres du sous-directeur, sur lequel on attend d'en savoir plus, mais qui confirme d'ores et déjà qu'il semble exister plusieurs factions au sein du secteur G.

Ce volume s'avère également très intéressant de par ce qui se passe parallèlement à tout ça, du côté de cette chère Shiro, puisque tout au long du volume, nous en découvrons plus, par bribes, sur la demoiselle, qui confirme ici qu'elle est définitivement un personnage-clef du Deadman Wonderland. Et si nous en apprenons enfin plus sur son enfance étrange aux côtés de Ganta, on restera surtout très intrigué par son côté sombre: Yô semble terrifié par elle et n'hésite pas à la qualifier de monstre, sa mise à sac du bureau du directeur (et du directeur par la même occasion) fait froid dans le dos, et surtout, beaucoup d'éléments laissent penser qu'elle n'est autre que le fameux homme en rouge, et d'autres encore suggèrent qu'elle pourrait bien avoir joué un rôle dans le grand tremblement de terre (notamment le passage où elle provoque elle-même un petit séisme).

Enfin, d'autres éléments se voient précisés, comme l'objectif assez terrible de Takami.

Finalement, l'oeil du lecteur avisé aura remarqué que, mine de rien, de nombreux éléments de l'histoire semblent trouver leurs sources dans le grand tremblement de terre, à l'origine de tout. Disséminés habilement, ces éléments sont la preuve que les auteurs maîtrisent avec brio les nombreuses facettes du scénario complexe qu'ils ont mis en place. Et si tout n'est pas parfait (il paraît encore difficile de tout retenir, notamment au niveau des noms des nombreux personnages qui apparaissent encore, et le style graphique reste encore un peu confus par moments), ce troisième tome confirme que l'on peut s'attendre à une intrigue complexe et captivante portée par des personnages globalement sérieusement atteints. Du bon shônen mâture, doté d'un coup de crayon globalement expressif et percutant, voire peut-être la nouveauté shônen la plus originale de l'année.

Le principal problème reste à nouveau la traduction, qui, d'ailleurs, est peut-être l'un des principaux éléments porteurs de cette confusion régulièrement présente dans le récit. Plusieurs phrases sonnent faux, on a du mal à en saisir le sens exact dans le contexte. Et pourquoi ne pas avoir traduit "Humming Bird", le surnom de Minatsuki pour le Carnival Corpse, en "Colibri", son équivalent français, alors que tous les autres surnoms (tous des noms d'oiseaux) des membres ont bien été traduits dans notre langue ? Difficile d'être plus clair: la traduction est bancale. Pour le reste, Kana nous offre à nouveau une édition dans la moyenne de ses produits habituels, et l'on sera toujours content de retrouver une nouvelle fois des premières pages en couleurs.


Tome 4:

Nagi est bien décidé à faire rentrer Ganta au sein de Scar Chain, et ce en l'incluant d'office dans la mission que les membres de cette organisation de révolté se sont donnés: faire tomber Deadman Wonderland et retrouver leur liberté ! Pour cela, un plan est mis en place: l'heure de l'inspection annuelle de la prison par les fonctionnaires de l'Etat est arrivée, et pendant une semaine, Tamaki devra mettre en veilleuse les combats au sein de la prison pour ne pas éveiller les soupçons et faire croire que son établissement est on ne peut plus conforme aux normes. Ainsi, le Scar Chain veut profiter du calme apparent pendant cette semaine pour faire parvenir aux membres du gouvernement une clé USB renfermant des informations compromettantes sur la prison. Mais entre un robot cracheur d'acide et les terribles croque-morts capables de neutraliser leurs pouvoirs, la petite bande risque bien de vite déchanter...

Cette mission fera tout l'enjeu du volume. Bien décidés à parvenir à leurs fins, les membres de Scar Chain se mettent rapidement en route, mais les ennuis ne tardent pas à arriver, puisque les croque-morts, au sujet desquels nous en apprenons un peu plus, sont là pour contrecarrer leurs plans, et notamment une nouvelle ennemie qui vient renforcer encore un peu plus la palette déjà très conséquente de personnages complètement tarés. Ici, il s'agira d'une petite fille de même pas 10 ans, élevée depuis toujours pour devenir une véritable psychopathe en puissance, ses camarades de classe en ayant fait les frais. Le camp des ennemis n'est évidemment pas le seul à se voir agrandi de quelques personnages, puisque certains membres du Scar Chain sont eux aussi présentés un peu plus en détails. Ici, on regrettera fortement le fait que le rythme effréné du manga ne permette pas une mise en place réellement conséquente des nouveaux protagonistes, mais malgré tout, certains d'entre eux, comme Karako, parviennent à tirer leur épingle du jeu.
Entre quelques informations, notamment sur les raisons pour lesquelles Nagi et Karako souhaitent tant retrouver leur liberté, raisons tendant à confirmer que les plus inhumains ne sont pas les prisonniers, c'est donc principalement l'action qui domine le volume, et une nouvelle fois, celle-ci est menée sans temps morts. Le tout va vite, très vite, voire malheureusement trop vite par moments, et de ce fait, quelques éléments en viennent à manquer cruellement d'impact ou de crédibilité, comme le fait que Nagi ne se pose pas vraiment de questions sur la présence d'une petite fille dans la prison quand il la rencontre pour la première. De même, le style graphique, s'il reste techniquement excellent, dynamique, expressif et toujours pourvu d'une bonne pincée de gore, souffre régulièrement de ce rythme soutenu: certains rebondissements ne sont pas suffisamment posés, ce qui donne l'impression que le récit part régulièrement dans tous les sens.

Pendant une bonne partie du volume, on reste donc sur un schéma d'action assez classique, parfois un peu bancal, mais globalement bien mené et rendu tendu et malsain par le style des auteurs. Finalement, c'est la conclusion de tout ceci qui intéresse le plus, conclusion qui, une nouvelle fois, passe par Shiro, qui va à nouveau surprendre tout le monde de par le geste insensé qu'elle commettra. Un geste qui fera rentrer Ganta dans une folie furieuse... Mais si la jeune fille avait fait ça pour mieux le protéger ? Toujours dotée de sa personnalité en deux temps, Shiro reste le personnage le plus intrigant de la série.

En somme, on reste ici sur un schéma d'action classique, mais doté d'un renversement ne faisant que confirmer le mystère de certains personnages et assombrissant encore un peu plus le récit en montrant que la tâche de nos héros semble sans issue, d'autant qu'à la fin du tome, le destin réservé à Nagi semble bien sombre et cruel. Un peu plus classique que ses prédécesseurs, ce quatrième volume confirme néanmoins la place de Deadman Wonderland en tant que shônen unique dans son style, violent, malsain et bourré de personnalités complètement ravagées.
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Re: Deadman Wonderland

Message non lu par Koiwai » 14 juil. 2011, 16:05

Tome 5:

La situation est critique pour les membres de Scar Chain, trahis par Rokuro. Nagi a été capturé et est sur le point d'être transformé en croque-mort par Genkaku, tandis que le traître, accompagné de sbires colossaux, fait face à Genta, Karako et les autres. Rien ne semble pouvoir sauver nos héros... jusqu'à l'arrivée de Senji, le Corbeau, qui terrasse les ennemis avec une facilité déconcertante.
Suite à ces évènements, Ganta regrette de ne pas pouvoir être plus utile dans la tentative de libérer Nagi et de s'échapper de Deadman Wonderland. Il se sent beaucoup trop faible, mais décide de surmonter son désespoir en demandant à Senji de lui apprendre à maîtriser son pouvoir pour être capable, comme lui, de faire face aux croque-morts...

Après la violence gore des premières pages du volume, il faut avouer qu'on ne savait pas trop à quoi s'attendre dans ce cinquième tome. La libération de Nagi passe désormais avant le plan visant à s'échapper de la prison, mais avec l'entraînement de Ganta par Sanji, on avait un peu peur de voir le récit plombé par une longue face d'entraînement si typique des shônen d'action. Mais très vite, on se rend compte qu'il n'en sera absolument rien. Mieux encore, avec ce volume, Deadman Wonderland n'a jamais été aussi surprenant et passionnant.

Sa réussite, ce tome le doit en grande partie à son rythme effréné, ce même rythme sans temps morts qui, dans les précédents volumes, avait à plusieurs reprises apporté un léger aspect brouillon. Ici, il s'avère parfaitement maîtrisé, ne faiblit jamais mais se débarrasse de toute trace de confusion. Les plans pour libérer Nagi et s'échapper, l'évolution de Ganta vis-à-vis de son pouvoir et de sa manière de considérer Shiro, les révélations on ne peut plus sordides sur la famille de Nagi, la découverte du passé du terrible Genkaku, l'arrivée d'un nouveau protagoniste qui s'annonce tout aussi taré que les autres... Tout ceci est propulsé ça et là, brièvement, au détour d'une ou deux pages, et il n'en faut pas plus pour estomaquer le lecteur, tant chaque élément, chaque révélation, chaque drame apparaît sans qu'on s'y attende, et est porté par une mise en scène-choc. L'une des grandes forces de ce tome est bel et bien d'enchaîner les rebondissements surprenants et les révélations rendant le titre toujours plus malsain et gore.

Ici, qu'on se le dise, Jinsei Kataoka et Kazuma Kondou prouvent amplement que le shônen est capable d'aller très loin, car c'est bien une véritable boucherie qui attend ici le lecteur, avec décapitations, membres qui volent, et morts en pagaille dans les deux camps, dont celle, très forte et intense, d'un personnage important en fin de tome, et qui marque ce qui semble être la fin d'un arc, avec un évènement que l'on n'attendait pas si tôt. Preuve que le rythme effréné du manga créé bien des surprises.

Susceptible d'être subitement estomaqué à la moindre page tournée, le lecteur se surprend à ne plus pouvoir faire de pause avant la fin du tome, emporté par les rebondissements en pagaille et par la folie meurtrière de plus en plus terrible de certains personnages, une folie parfaitement mise en avant par des visages qui ne laissent pas de marbre. On pourra toujours regretter cette traduction régulièrement poussive, mais quoi qu'il en soit, ce cinquième tome marque la fin d'une partie de manière on ne peut plus intense. Un volume complètement fou, plus malsain et gore que jamais, qui a en plus le mérite de nous laisser complètement dans le flou quant à la suite des aventures de Ganta et Shiro, le suspense restant toutefois bien entretenu par des toutes dernières pages laissant entrevoir une prise d'importance du nouveau personnage, mais aussi le possible retour d'un protagoniste du premier volume, retour qui, présenté tel qu'il l'est ici, annoncerait de nouveaux moments dramatiques pour Ganta...


Tome 6:

Une semaine est passée depuis le drame du tome précédent, et Ganta sombre petit à petit dans la dépression. Inquiète, Shiro décide alors de tenter de lui remonter le moral en lui cuisinant de bons petits plats. Seul hic: la jeune fille est complètement nulle en cuisine, et va donc devoir prendre des leçons. Même si le coup de l'apprentie cuisinière est classique, ce court passage est à nouveau l'occasion de voir à quel point la persévérante Shiro aime Ganta.
Pourtant, à peine remis, Ganta n'a pas vraiment le temps de souffler, puisque de nouveaux drames s'apprêtent à lui tomber dessus. En effet, alors qu'il retrouve à peine Azami, la jeune fille avec laquelle il s'était lié d'amitié avant d'arriver dans le secteur G, celle-ci devient la cible des manigances de Makina, bien décidée à lever le voile sur le mystérieux secteur G et sur les agissements de Takami. Mais la gardienne est doublée par le directeur de la prison, qui met en place de nouveaux projets pour retourner en sa faveur le fait que Karako et les autres aient pu révéler au grand jour ce qui se trame réellement à Deadman Wonderland...

Ainsi, on se retrouve à nouveau avec un volume très rythmé, riche en coups de théâtre, allant du revirement de Takami à ses nouveaux plans inquiétants, en passant par les retrouvailles de Ganta avec Azami et l'apparition d'un nouveau personnage déjà entraperçu dans le tome précédent, et qui, pour ne pas changer, est évidemment sacrément taré.
Au fil de la lecture, ces différents éléments finissent par se regrouper pour donner à la série une nouvelle orientation inattendue et dramatique pour Ganta, qui se retrouve subitement déchiré dans un cruel dilemme et privé de quasiment tous ses alliés. Il n'en faut pas plus pour rendre ce tome délicieux à suivre: qu'on se le dise, même si certains rebondissements sont ici assez prévisibles, à l'image du sort réservé à Azami, chaque tome de Deadman Wonderland semble destiné à nous réserver malgré tout bien des surprises, et le point fort de Jinsei Takaoka et Kazuma Kondou est bel et bien cette faculté à rendre leur histoire imprévisible et haletante.

Malgré tout, une autre chose frappe dans ce volume, et il s'agit des facilités de plus en plus flagrantes de certains événements, à l'image, ici, de l'apparition du nouveau protagoniste qu'est Toto Sakigami, l'oiseau moqueur, qui débarque finalement comme un cheveu sur la soupe en ne manquant de laisser le lecteur interrogateur sur certains points. Comment diable un deadman aussi important que lui a-t-il pu rester disparu au sein de la prison sans qu'on s'en inquiète spécialement ou qu'on le recherche ?

Enfin, le principal défaut de la série reste sa traduction française, car il faut croire que le traducteur a choisi de se surpasser à chaque nouveau tome pour offrir un résultat poussif. Ici, certaines phrases n'ont tout simplement aucun sens dans le contexte où elles sont utilisées.

Bien que ce genre de lacunes tende à plomber légèrement le récit, Deadman Wonderland reste cette lecture très rythmée et surprenante que l'on connaît. Ici, de nombreux nouveaux éléments se mettent en place et promettent une suite toujours plus tendue.
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Re: Deadman Wonderland

Message non lu par Koiwai » 30 août 2011, 14:26

Tome 7:

Lorsque Ganta découvre qu'Azami est devenue bien malgré elle une Ninben, il se montre bien décidé à voler à son secours, même si, pour cela, il doit d'abord s'éloigner de Shiro. Mais pire encore, les détenus de la section G qui étaient autrefois ses amis, voyant qu'il cherche à venir en aide à celle qu'ils voient comme une ennemie, retournent leur veste.

Ganta est dans une situation délicate, mais n'est pas décidé à baisser les bras, dans un volume qui se suit à un rythme effréné, peut-être d'ailleurs un peu trop, car ici, on ne peut que constater que les évolutions de l'histoire sont, pour certaines, amenées très rapidement, sans que l'on ait vraiment le temps de voir ce qu'elles ont apporté. Ainsi, par exemple, le coup du retournement de veste des membres de la section G retombe comme un pétard mouillé en présentant l'un des clichés propres au shônen, de même que la distance que prend notre héros par rapport à Shiro, qui trouve une raison classique mais logique, mais malheureusement tout juste esquissée.

Pour le reste, la série conserve ses qualités: le coup de crayon si particulier offre toujours une ambiance réussie, même si les scènes d'action restent ici un brin confuses, et quelques révélations font mouche, à l'image de celles portant sur l'objectif de Tamaki, bien que les dites révélations se montrent un peu bancales par rapport à tout ce que le bonhomme a fait auparavant, ou peut-être, tout simplement, pas assez approfondies. Car là, on est en droit de se dire à son sujet: "tout ça pour ça ?".
Mais ce qui intrigue le plus dans ce volume, c'est l'évolution d'un personnage jusque là en retrait, mais au sujet duquel on attendait quelque chose au vu des quelques indices laissés ça et là dans les précédents tomes: la révolte de Makina, la pulpeuse gardienne de la prison, est enfin enclenchée et laisse envisager une réelle évolution dans une suite qui s'annonce explosive !

Un volume qui se montre assez inégal sur certains rebondissements, mais qui reste prenant grâce à l'ambiance que dégage la patte graphique et à la mise en place de certains éléments promettant une suite à la hauteur.
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Re: Deadman Wonderland

Message non lu par Koiwai » 04 nov. 2011, 13:38

Tome 8:

Maintenant qu'il a le soutien de la gardienne en chef Makina, Ganta, accompagné de Shiro, d'Azumi et des membres du secteur G, se fixe pour objectif de récupérer le dispositif de contrôle cérébral afin de libérer les Ninbens de l'emprise de Tamaki. Mais sur son chemin se dresse l'unité Alpha, composée des meilleurs Ninbens. Laissant derrière eux chacun des membres du secteur G face à l'un de ces ennemis, Ganta, Shiro et Azumi poursuivent leur route, mais ne pourront pas éviter pour autant l'affrontement.

Les quatre combats qui ont lieu ici occupent tout simplement l'ensemble du volume, chaque chapitre étant dédié à l'un de ces affrontements. Un schéma classique, qui aurait pu être sympathique s'il avait été bien exploité, mais ce n'est malheureusement pas le cas.

En effet, difficile de retenir quoi que ce soit de réellement intéressant dans cette succession de combats sans saveur, où l'aspect très facile et prévisible des rebondissements (on se demande plus d'une fois pour quelle raison tel personnage prend le dessus sur son adversaire) rivalise dans la médiocrité avec l'aspect confus des textes, parfois décousus, et des dessins. En ce qui concerne les dialogues, on est habitué depuis longtemps tant la traduction est mauvaise depuis le début de la série, mais ce coup-ci, alors que l'on note un changement de traducteur pour un résultat encore loin d'être vraiment bon mais un poil meilleur, on a l'impression que ces soucis de dialogue viennent du récit en lui-même, sans parler des surnoms sans queue ni tête que possèdent les membres de l'unité Alpha. Du côté des dessins, on est attristé de voir Jinsei Kataoka enchaîner des pages peu lisibles et bourrées de raccourcis. Peut-être est-ce cette facilité dans les retournements de situation qui veut ça ? Dans tous les cas, le résultat est peu convaincant, surtout quand on voit de quoi les auteurs ont été capables dans certains tomes précédents.

Pourtant, de bonnes idées se glissent dans tout ceci, et si le schéma adopté dans ce tome est on ne peut plus banal et répétitif, la volonté des auteurs de développer un peu plus chacun des membres du secteur G au coeur de la bataille est louable. Ainsi, chaque combat est l'occasion de voir se dévoiler une facette du passé de Choppline Sukegawa, Minatsuki Takami, Idaki Hitara et Senji Kiyomasa, et plus précisément les événements les ayant menés en prison, qui ont souvent un rapport de près ou de loin avec le grand séisme. Cet aspect constitue le seul point vraiment positif du volume, malgré un traitement très rapide et lisse, car en quelques pages seulement.

Quant à la fin du tome, consacrée au combat de Ganta, elle conserve les même défauts que les précédents affrontements tout en présentant chez l'ennemi une personnalité plutôt bancale. Dans le feu de l'action, les auteurs balancent quelques vagues informations supplémentaires sur Shiro, avant de conclure cet affrontement sur un petit événement qui aurait pu avoir de l'impact s'il n'avait pas été amené comme un cheveu sur la soupe. Quel dommage !

Linéaire, basique, lisse dans le développement des personnages, pas spécialement palpitant dans les différentes affrontement, ce huitième volume est en demi-teinte et ne parvient jamais à bien mettre en valeur ce qui aurait dû l'être. Néanmoins, les dernières pages intriguent au sujet de Shiro, et l'on a hâte de voir ce que nous réservent les auteurs après ce volume convenu.
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Koiwai
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Re: Deadman Wonderland

Message non lu par Koiwai » 26 avr. 2012, 16:37

Tome 9:

La situation est désormais critique pour Tamaki, le directeur de Deadman Wonderland : Makina est à ses trousses, tandis que Ganta agit de son côté. Petit à petit, le piège se referme autour de lui... La fin de Deadman Wonderland serait-elle arrivée ? C'est ce que tout laisse penser. Mais le pire reste à venir lorsque, derrière Tamaki, arrive l'ombre du véritable ennemi, apportant avec lui de terribles événements...

Après un huitième volume plutôt décevant, ce neuvième tome se devait de relever le niveau. Sur le coup, on y croit peu, en découvrant des premières pages certes très rythmées mais assez bancales dans leur découpage. L'action autour des différentes forces en mouvement est parfaitement compréhensible, mais manque de panache, les expressions ravagées de certains personnages ne suffisant pas pour élever le tout. Pour relever ça, il faudrait à Jinsei Takaoka et Kazuma Kondou l'un de ces coups d'éclat dont ils ont déjà été capables à quelques reprises. Ca tombe bien, ils nous offriront ici leur plus beau coup de maître.

En effet, les auteurs nous réservaient encore bien des surprises. Ici, alors que le récit suit logiquement son cours, voici que se dévoile le véritable ennemi, tandis que l'on découvre les réelles motivations d'un Tamaki qui se voit ici plus nuancé, foncièrement taré, mais pas totalement mauvais. Toutefois, il est un peu dommage de voir son passé si vite expédié.

Reste qu'à partir du moment où les choses s'accélèrent, il devient impossible de décrocher de la lecture. On fait fi des petites facilités, des bouts de phrase qui n'ont parfois que peu de sens, des quelques raccourcis, pour rester abasourdi face à ce que l'on avait déjà apprécié dans certains précédents volumes, comme le cinquième : la déferlante d'événements, de rebondissements, de révélations de première importance comme celle du véritable ennemi ou de l'identité de l'homme en rouge (sur ce point, dommage que l'impact ne se fasse que sur Ganta et à peine sur le lecteur, puisque les indices disséminés depuis le début de la série quant à l'identité de l'homme en rouge étaient beaucoup trop gros pour laisser le moindre doute), et, surtout, de morts soudaines, inattendues, choquantes et mises en scène de manière crue pour créer un impact d'autant plus fort (satanée page 111...).

Le résultat est là : malgré les quelques défauts habituels de la série, tout s'accélère avec logique et impact, laissant le lecteur estomaqué, emporté dans ce rythme infernal, et jamais on n'aurait pu prévoir des avancées aussi conséquentes en un seul tome. On retrouve ici le Deadman Wonderland des grands jours, via un tome qui est tout simplement le meilleur de la série à ce jour et marque le commencement de la fin de la série, comme le suggère le titre du chapitre 40. Une prison qui n'est plus, un Ganta perdu et décomposé par les nouvelles horreurs qui viennent de se dérouler sous ses yeux : après cette fin d'arc hallucinante, tout est en place pour la dernière grande partie de Deadman Wonderland.

Notons également la petite amélioration de la traduction depuis deux volumes, grâce à un changement de traducteur bienvenu, et ce même si l'on trouve encore quelques aberrations. Pourquoi donc laisser le mot "aniki" en précisant en-dessous que cela signifie "grand frère", plutôt que de traduire directement le mot ?
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Luciole21
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Re: Deadman Wonderland

Message non lu par Luciole21 » 06 juin 2012, 15:40

Deadman wonderland 9 :
Après un volume aux combats redondants, le vent de révolution qui souffle sur la prison maudite balaye tout sur son passage. Chaque acteur a ici une place bien définie, chaque personnage a son heure de gloire et surtout (ce que j'adore dans ce manga, qui reste un neketsu), la frontière entre le rôle du « méchant » et du « gentil » se fait de plus en plus imperceptible.
C'est la fin de Deadman Wonderland (la prison, pas le manga ^^), tous ne survivront pas à la liberté maintenant retrouvée.
Un tome époustouflant qui entame l'ultime arc de la série avec brio, vivement la suite (qui sent le flash-back à plein nez).
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Re: Deadman Wonderland

Message non lu par Koiwai » 06 sept. 2012, 15:33

Tome 10 :

L'enceinte de Deadman Wonderland a chuté sous l'emprise de la folie de Toto Sakigami, et les deadmen sont désormais tous sous liberté surveillée. Après la tempête fulgurante du tome 9, l'heure est à un retour au calme. Pourtant, impossible pour Ganta de se calmer, car Shiro, son amie d'enfance, celle qu'il a appris à aimer, n'était autre que le meurtrier homme en rouge... Comment la sauver de cette folie qu'elle ne semble pas contrôler ? Le peut-on seulement ? Ganta aura peut-être une chance de mettre fin à tout ceci, car si Deadman Wonderland a chuté, les ennemis sont toujours là, menaçants, et tous les deadmen ont une bonne raison de vouloir les éliminer. Sous la houlette de Makina, les anciens prisonniers, de Ganta à Senji en passant par Minatsuki ou quelques nouvelles têtes, choisissent de retourner une dernière fois dans l'enfer de Deadman Wonderland, pour ce qui se présente comme le combat final...

Le calme après la tempête, voilà qui résume assez bien ce dixième tome, qui souhaite pourtant conserver toute la tension puisqu'il ne faut pas attendre longtemps avant que nos héros retournent à DW, mais qui peine pourtant à captiver totalement, la faute à un faux-rythme fait de quelques rebondissements inutiles. En dehors d'une révélation sur Shiro, qui aurait pu être donnée n'importe quand et que l'on avait de toute façon largement déjà devinée, à quoi sert le petit combat entre celle-ci et Ganta lors de l'arrivée à DW ?). De même la récit tend à tourner un peu en rond autour des mêmes points, notamment l'identité du crâne d'oeuf. Pourtant, à côté de ça, des informations réellement capitales et cruelles sont apportées, principalement autour de la mère de Ganta, mais dommage qu'elles soient un peu amenées à la va-vite.

Voici donc un tome non pas mauvais, mais maladroit, où les informations importantes alternent avec un rythme qui se traîne et des éléments qui se répètent. L'intérêt est bel et bien là, mais trop de maladresses sont présentes dans ce volume qui enchaîne éléments importants et mineurs.
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Re: Deadman Wonderland

Message non lu par Koiwai » 06 déc. 2012, 15:56

Tome 11 :

Ganta, Senji, Karako, Yu et les autres ont décidé de se rendre une dernière fois à Deadman Wonderland, car il leur reste une dernière chose à accomplir : arrêter les projets fous de Toto, mais aussi celle qui a commis tant d'atrocités malgré elle : Shiro. Une fois sur place, chacun agit, mais Ganta est vite capturé...

Après un dixième volume maladroit, ce onzième tome peine malheureusement à redresser la barre, alors qu'on y apprend pourtant nombre de révélations-choc. Cela commence avec la découverte des manigances des véritables ennemis et de la mère de Ganta, tout étant lié à l'enfance horrible de Shiro, que nous découvrons ici totalement. Après avoir prépare dans le tome 11 des événements allant dans ce sens, les auteurs dévoilent les horreurs qu'a connues la petite fille sans prendre de pincettes : l'horreur et le gore sont là, les pleurs de la gamine aussi, et le tout fait immanquablement son petit effet.

Mais au-delà de ça, qu'apporte ce flash back ? Pas grand chose, à vrai dire. Car à force de privilégier les images-choc, Jinsei Kataoka et Kazuma Kondou oublient de s'intéresser réellement à leurs personnages et leurs tourments, et on n'en apprend finalement pas beaucoup plus, hormis autour de l'identité de Toto et de ses projets. Ce dernier point est malgré tout un petit bond en avant, et aurait pu être vraiment prenant si les auteurs ne se perdaient pas autant dans une narration confuse, parfois décousue, dotée de répliques sans queue ni tête (des bouts de phrase par-ci par-là, sans fin). Ce n'est pas nouveau, la confusion ambiante et l'impression d'incohérence ont toujours été les principaux défaut de la série, mais elles atteignent ici des proportions beaucoup trop importantes, que ne peuvent plus sauver les accélérations de tension et de rythme qui ont auparavant tant pu apporter à la série.

Au final, on ne passe pas un mauvais moment car le gore fait son effet et les révélations sont là (à condition de ne pas se perdre dans la confusion ambiante), mais les limites de la série sont désormais totalement visibles et peinent à être compensées. D'autant qu'avec la disparition très bien orchestrée de la prison il y a deux tomes, l'oeuvre a finalement perdu l'une de ses principales qualités.
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Re: Deadman Wonderland

Message non lu par Koiwai » 29 janv. 2014, 12:18

Tome 12 :

La publication française de Deadman Wonderland a souffert de la pause de la série au Japon, et il aura donc fallu attendre un peu plus d'un an avant d'avoir la suite dans nos contrées. Mais on replonge assez facilement dans l'histoire, où nous laissions Ganta et Senji face au terrible Toto Sakigami, l'instigateur de bien des problèmes... Ganta et Senji semblent mal partis dans cet affrontement, mais c'est mal les connaître...

Attendu avec impatience, ce combat ouvre le volume en annonçant des choses intéressantes, principalement une alliance entre Ganta et le charismatique Senji qui devrait faire des étincelles... Cette alliance a normalement tout pour plaire, car elle va voir Ganta et Senji s'entraider face à l'ennemi, devrait offrir un aspect stratégique prometteur. Mais finalement, ça retombe rapidement comme un soufflé, car l'aspect stratégique est réduit à peau de chagrin (un coup dans un bâtiment... et c'est tout) et la baston est franchement mal mise en scène. Non, balancer des poses classes et des plans-choc n'a jamais suffi à rendre une mise en scène bonne. Là, c'est simplement bordélique.

Quoi qu'il en soit, le combat se termine assez rapidement, mais Toto, pourtant laissé pour mort, n'a pas dit son dernier mot... Et la série de nous montrer à nouveau les petites incohérences et facilités auxquelles elle est habituée. A s'en aller comme ça, sans vérifier si Toto et bel et bien mort, Ganta et Senji sont quand même très idiots.

La suite du volume voit donc Toto ressurgir, bien transformé et vraiment pas content. C'est le moment que choisissent les auteurs pour nous abreuver de révélations capitales : le passé qui a fait de Toto ce qu'il est devenu, son lien avec la jeune fille qui l'a sauvé, l'inévitable sort dramatique qui semble attendre Ganta... Jinsei Kataoka et Kazuma Kondou ne lésinent pas sur les informations pour relancer leur final, jusque là très pataud, et pour annoncer un ultime volume qui devrait être tendu. En attendant, dommage que le nouveau flot d'informations souffre de l'habituelle confusion narrative de la série, les auteurs passant régulièrement du coq à l'âne et passant beaucoup trop vite en revue certaines choses (notamment autour de Toto). Et puis, avec tout ça, on se dit que beaucoup de personnages alliés de Ganta sont font un peu trop de figuration.

La fin approche, on a envie de la connaître, mais quel dommage que Deadman Wonderland ait tant perdu de ses qualités ! Le combat du début de tome ne tient pas ses promesses, les informations sont nombreuses et intenses mais sont souvent amenées n'importe comment, pas mal de personnages frôlent l'inutilité, pas mal de dialogue sont encore et toujours décousus (est-ce uniquement la faute de la traduction ?)... Et ce concept de départ si prometteur de la prison transformée en lieu de divertissement n'a finalement jamais été réellement exploité, les auteurs étant retombés dans du shônen d'action lambda.

La semi-déception est d'autant plus présente que le tome nous laisse en pleine frustration après 140 pages, les 30 dernières étant consacrées à des scénettes bonus sur les personnages, à l'ambiance légère, mais vaines et cassant le rythme.
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