Dream Team

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
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Koiwai
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Dream Team

Message non lu par Koiwai » 10 août 2011, 18:58

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La fiche sur MN


Tome 1:

A peine avons nous dû dire au revoir aux joyeux lurons d'Eye Shield 21 qu'un nouveau shônen sportif fleuve débarque aux éditions Glénat. Et il faut bien avouer que l'on n'attendait plus en France Dream Team, Ahiru no Sora de son nom original, série-phare du Shônen Magazine de Kôdansha, en cours de publication depuis 2004 à rythme soutenu et toujours en cours avec plus de 30 volumes. Une série forte d'un succès retentissant au pays du soleil levant, puisque plus de 13 millions de volumes se sont déjà vendus et que la série est toujours bien classée dans les tops ventes.
Inutile de dire qu'avec une série possédant une telle longévité, les éditions Glénat jouent gros, à l'heure où lancer un nouveau titre à rallonge peut être vu comme un peu casse-gueule, et surtout quand la série dont il est question a la lourde tâche de passer après des séries fortes comme Slam Dunk et I'll. Car à l'instar de ces deux derniers, c'est de basket qu'il sera question ici. En prenant tout ceci en compte, on est en droit de se demander si Dream Team saura satisfaire comme il se doit les amateurs de basket en manque, ou tout simplement les fans de shônen sportif qui se seraient retrouvés orphelins après la fin d'Eye Shield 21. Alors, qu'en est-il exactement ?

C'est donc avec beaucoup de curiosité que l'on ouvre ce premier volume pour y découvrir Sora Kurumatani, un jeune garçon qui s'attire des ennuis avant même la rentrée dans son nouveau lycée, se frottant seul à une bande de loubards qui le rétament en moins de deux. Mais malgré tout, il ne se laisse pas abattre, et c'est bien là sa première qualité: depuis toujours, il se fait traiter de mauviette à cause de son tout petit mètre cinquante, et a juré de prouver à tous qu'il n'est pas ce que l'on pense de lui et que sa taille importe peu. Ce qui lui vaut de se prendre régulièrement des roustes, car il ne s'enfuit jamais face à l'adversité. Cet état d'esprit, il le montre également d'emblée lorsqu'il débarque dans son nouveau bahut avec la ferme intention de rejoindre le club de basket. Mais, petit problème: le club de basket, surnommé la "déchetterie", ne regroupe rien d'autre que des loubards bras cassés qui n'avaient aucune envie de rejoindre un club et qui ont donc décidé de polluer celui-ci. La première mission de Sora sera de s'imposer dans ce club et, pourquoi pas, de donner ou redonner goût au basket à certains de ses membres...

Avec un synopsis de base on ne peut plus classique, voire même un brin old school, le mangaka Takeshi Hinata parvient à offrir un premier volume divertissant de bout en bout, grâce à une gestion impeccable des personnages. Ceux-ci sont tous assez stéréotypés, à commencer par ce héros petit, tout sauf musclé, mais intrépide et déterminé. Sora ne baisse jamais les bras, ce qui le rend d'emblée assez sympathique, d'autant que l'auteur distille déjà ça et là des indices sur le lien étroit qui le lie au basket, via une relation avec sa mère que l'on devine déjà à la fois bourrée d'admiration, voire peut-être de tristesse, comme le laissent supposer une ou deux cases. Dès le début de la série, Sora possède un lien extrêmement fort avec le basket, qui semble être toute sa vie depuis des années, et a su compenser sa très petite taille, véritable handicap dans ce sport, par des entraînements interminables qui lui ont permis d'acquérir un technique de haute volée. Et c'est aussi ça que l'on apprécie dans ce début de série: à l'opposé d'un Sena d'Eye Shield 21, d'un Sakuragi de Slam Dunk ou d'un Haruku de Ping Pong Dash, notre héros n'entre pas dans un club de sport par obligation ou par amour pour une fille. Dès le début de la série, le jeune garçon est déjà un joueur de grand talent et passionné par son sport.
Malgré tout, une jolie fille, il ne tardera pas à en rencontrer rapidement une: Madoka, star de l'équipe féminine de basket et modèle de beauté pour notre héros, qui ne manque pas de rougir et de signer du nez dès qu'elle s'approche un peu trop de lui avec franchise et prestance. Une jeune fille déjà assez mâture, et un atout charme dont on pense deviner déjà un peu le rôle.
Mais surtout, c'est bel et bien aux loubards du club de basket que Sora va devoir se frotter avant tout, et plus particulièrement à deux d'entre eux: les deux frères Chiaki et Momoharu. Le premier est un gorille à la coupe afro un peu bêta, persuadé d'avoir des rencards avec toutes les filles qu'il chope par sms et qui, en réalité, passe son temps à se prendre des râteaux. Un pervers notoire, capable de surgir sans qu'on s'y attende, et qui participe grandement à l'humour de ce premier volume. Mais il est aussi un chef de bande avisé, costaud mais aussi attentionné, notamment envers son frère, et qui apprécie d'emblée la témérité de Sora. Le deuxième, quant à lui, se révèle plus renfermé, et pourtant, là où on s'attend à tomber sur un simple loubard du dimanche à la coupe en banane décolorée, on découvre petit à petit un garçon plus nuancé, qui pourrait bien, au contact de Sora, retrouver des sensations qu'il avait oubliées dans le domaine du basket. Ainsi, on devine déjà un traitement habile des personnages.

Les protagonistes sont classiques, répétons-le, mais le mangaka fait preuve d'un véritable don pour les dépeindre, leur offrir d'ores et déjà un petit background, et les rendre attachants. On n'en demande pas plus pour se laisser séduire et passer un bon moment, d'autant que techniquement aussi, la série a des atouts à faire parler.
Bien qu'encore un peu imprécis au niveau des visages, le coup de crayon de Takeshi Hinata se montre expressif, chaleureux et assez fourni quand il le faut, mais aussi un peu plus relâché et caricatural par moments, notamment quand il s'agit d'appuyer un humour très présent. Le découpage et la mise en scène sont efficaces, que ce soit dans les scènes de vie quotidienne ou dans les premières scènes de sport auxquelles on assiste ici.

Commençant vite et bien, exploitant déjà fort bien ses personnages, mêlant habilement le sport à une petite dose plus proche de la tranche de vie, ce premier volume de Dream Team accroche d'un bout à l'autre. Takeshi Hinata adopte un style et un ton légèrement old school, allégé par de bonnes doses d'humour et par des pérégrinations que n'importe quel lycéen a déjà connu (quel garçon n'a jamais été tenté d'observer le vestiaire des filles ?). Et ce cocktail bien dosé apporte un petit vent de fraîcheur à l'ensemble et permet à ce nouveau manga de basket de se démarquer de ses illustres prédécesseurs. A présent, on espère tout simplement que la série tiendra la route sur la longueur, mais pour le moment, ce début de série est plus qu'encourageant.

Du côté de l'édition, si chacun se fera son avis sur la traduction du titre, Glénat offre malheureusement une qualité d'impression discutable, due en grande partie à un papier de qualité médiocre. Du côté de la traduction, des maladresses sont là, mais on a vu pire.
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Koiwai
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Re: Dream Team

Message non lu par Koiwai » 05 oct. 2011, 09:18

Tome 2:

La détermination de Sora lui a permis d'entrer dans l'équipe de basket du lycée Kuzuryu, mais le plus dur reste à faire, car il doit encore convaincre les loubards du club de se mettre à jouer ! Pour cela, Takeshi Hinata choisit une solution pour le moins originale: pas de longues discussions ou quoi de ce soit de ce genre, mais un nouveau coup d'éclat idiot de notre héros, qui évite toute baisse de rythme en offrant à nouveau à l'oeuvre l'un de ces passages loufoques offrant encore plus de charme aux personnages. On aime de plus en plus le petit Sora, au caractère bien trempé au point d'être parfois réellement idiot, mais également déterminé, prêt à tout pour pouvoir suivre le rêve qu'il s'est fixé. Par ailleurs, on en apprend un peu plus sur notre héros, via des informations sur sa situation familiale et son lien avec sa mère, et l'on comprend mieux pourquoi il montre tant de détermination. Quant à son rapprochement avec la belle Madoka, il n'est pas oublié, et la tournure que prennent les choses est intéressante et toujours parsemée de notes d'humour.

Mais pour l'heure, pas le temps de trop s'attarder sur toutes ces considérations, car un premier match est proposé à l'équipe de Kuzuryu, face au lycée Shinmaruko, lycée de racailles avec lequel Kuzuryu a toujours nourri une forte rivalité. Avant le match, une petite escapade du toujours aussi téméraire Sora permet d'en découvrir un peu plus sur ces adversaires et sur leurs principaux éléments forts. Puis le match lui-même début, et les principaux acteurs y trouvent rapidement leurs marques, dans un camp comme dans l'autre. Chez Kuzuryu, Sora attire évidemment tous les regards sur lui sur ce premier match, tandis que les loubards du club alternent entre une vraie bonne volonté et des pétages de câble entretenant habilement l'humour. Notre héros laisse éclater tout son talent et sa joie de jouer, laissant stupéfaits ses adversaires de par la facilité avec laquelle il parvient à combler la lacune qu'aurait dû être sa petite taille. Le match semble aller tout d'abord à sens unique, mais sous-estimer l'adversaire serait une grosse erreur, et à partir du moment où le point faible de Sora va être cerné par la défense du lycée Shinmaruko, les choses pourraient bien changer...

On se retrouve avec un match très prenant, où les talents individuels de certains sont bien mis en avant par une narration et un découpage montrant un bon sens du rythme, et alors que le talent de Sora semblait bien parti pour déséquilibrer le match, en fin de tome l'issue semble un peu plus incertaine. Car oui, il faut savoir que si ce premier match débute avant la moitié du tome, il n'est pas encore fini à la fin de celui-ci ! Mieux encore, on se retrouve avec une conclusion donnant envie de voir de quoi la suite sera faite, d'autant que la bande-annonce du troisième tome annonce l'entrée en scène attendue du dernier larron de la bande.

Ainsi, Takeshi Hinata nous propose dès le tome 2 un vrai long match, prenant et qui n'augure que du bon quant à la suite de l'oeuvre, si tant est que le mangaka parvienne à éviter le simple enchaînement de matchs. Pour l'heure, ne boudons pas notre plaisir, car l'auteur parvient à trouver un bon équilibre entre le basket et la mise en avant de ses personnages, le tout saupoudré d'une dose d'humour et de bonne humeur qui finit d'offrir beaucoup de charme à l'ensemble.
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Re: Dream Team

Message non lu par Koiwai » 23 nov. 2011, 15:24

Dans le genre topic qui floppe, celui-ci n'est pas mal non plus :(


Tome 3:

Après un début de match prometteur, l'équipe du lycée Shinmaruko est vite rattrapée dans son match amical par l'équipe de Kuzuryu. Malgré leurs efforts, Sora et Momoharu ne peuvent rien. Il leur manque encore quelque chose. Peut-être un joueur. Et pas n'importe lequel. C'est alors qu'il fait son entrée en jeu. Sous la demande de la belle Madoka, Chiaki débarque, et qu'on se le dise, le bad boy est dans la place !

On l'attendait vivement, la voici : l'arrivée de Chiaki dans l'équipe, pour un match, et seulement un. Celui qui est si idiot dans la vie quotidienne pourra-t-il changer quelque chose ? La réponse arrive très rapidement, et si l'on adorait déjà le personnage de Chiaki, charismatique malgré son idiotie, on l'adore encore plus après ce qu'il montre sur un terrain de basket. Car Chiaki est un montre, tout simplement. Feintes, passements, dribbles... Tout n'est pas parfait, mais la maîtrise est indéniablement là, et assister à ces premiers ballons de Chiaki dans le manga est un régal tant Takeshi Hinata se fait plaisir en proposant une mise en scène fluide et dynamique. Après ce match, Chiaki ne fait qu'intriguer encore plus, et si son grand retour dans le milieu du basket ne se fait pas encore totalement, on devine qu'une belle place lui est laissée... et c'est tant mieux !

Après ces sensations fortes, l'heure est venue d'en découvrir encore un peu plus sur Sora, sur son passé et sa relation touchante avec sa mère. Il n'en faut pas plus à Hinata pour rendre son héros encore plus sympathique, et sa quête de basket plus intense.

La fin du volume, quant à elle, voit entrer un nouveau personnage pour le moins intrigant, qui se fait d'emblée remarquer de par son caractère de bastonneur, frappant toujours avant de parler. Une sorte d'écorché vif, de retour au lycée après avoir été expulsé temporairement le jour de la rentrée, et qui est évidemment un véritable génie au basket. Sora se montre rapidement intrigué par lui, souhaite le faire venir au club, encore faut-il que le dénommé Kenji Natsume en ait l'envie... Il ne fait aucun doute que ce nouveau bad boy aura une place de choix dans la suite de l'oeuvre, mais pour l'heure, Takeshi Hinata s'intéresse avant tout à nous le présenter, à nous laisser entrevoir les raisons de sa mentalité de cogneur, et à nous faire comprendre les belles motivations qui pourraient le pousser à faire du basket. Cogneur rebelle et peu amical au premier abord, il nous rappelle volontiers un certain personnage de Slam Dunk.

La comparaison à Slam Dunk ne s'arrête d'ailleurs pas là. Dans les rebondissements, Dream Team rappelle régulièrement le manga culte de Takehiko Inoue, ce qui est évidemment très loin d'être un défaut. On ne peut pas dire que l'on ait là un modèle d'originalité (mais de toute façon, peut-on encore faire dans l'originalité avec un tel sujet de base ?), mais le plaisir de lecture est bel et bien au rendez-vous. Takeshi Hinata gère fort bien les différentes rebondissements des débuts de son manga, dresser des personnages charismatiques et attachants, du basket prenant, le tout grâce à une narration efficace, à un dessin chaleureux et tout sauf artificiel, à et une mise en scène dynamique. EN attendant de voir comment les choses vont évoluer sur la longueur, ce début de série tend à démontrer qu'on aurait tort de se priver.
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Sorrow
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Re: Dream Team

Message non lu par Sorrow » 23 nov. 2011, 22:04

Répondant à l'appel de Koiwai, je donne donc un avis succinct sur un titre qui est devenu en deux tomes seulement (et le premier m'avait déjà conquis d'emblée) un de mes titres phares à suivre.

Petit aparté avant toute chose : j'adore Slam Dunk, il s'agit sans aucun doute d'un de mes titres préférés et indispensables dans ma mangathèque, alliant humour (très drôle tout du long, même quand les choses sérieuses commencent) personnages attachants et charismatiques, et action superbement menée et qui sait donner des frissons, grâce à un art de la narration magnifique, maîtrisé et passionné, couplé à un dessin évidemment de plus en plus beau, et qui donnera naissance au style utilisé sur Vagabond. Et c'est là que je me suis rendu compte que le basket était sans doute le sujet qui pouvait produire le meilleur mélange action/vie quotidienne en titre de sport, et où les interactions sociales étaient les plus développées et les plus intéressantes.

C'est pourquoi je m'intéresse à tous les titres traitant du basket dès qu'ils ont la chance de sortir chez nous. "I'll" était sympathique, mais c'était plus un titre d'ambiance que réellement sportif, et j'étais resté un peu sur ma faim. Puis est arrivé Dream Team, répondant enfin à mon espoir de voir un titre jouer dans la même catégorie que la série d'Inoue, tout en s'en démarquant grandement.

Déjà, niveau dessin, je suis vraiment fan. J'adore le style, tout en crayonné, très expressif, plein de personnalité. Certains le qualifient, à tort, de "vieillot", mais ils n'ont jamais du ouvrir un titre "vintage" pour avancer ce genre d'affirmations. Non, le graphisme est brut de décoffrage, pas super détaillé et un peu imprécis, mais j'ai toujours aimé ce côté "imparfait maîtrisé" dans mes titres. Et j'adore le style de Madoka, que le mangaka a su vraiment rendre jolie et mignonne sans en faire trop. D'expérience, je sais que la façon dont est présenté et dessiné le personnage féminin principal m'influence souvent beaucoup dans mon appréciation du titre, et c'était réussi de ce côté-là. Et puis elle me rappelle une de mes amies, je ne peux donc que l'adorer. Une très bonne première impression, en résumé.

Ensuite, le point de départ. On ne part pas dans la catégorie "génie" ou naturellement doué pour le sport, mais au contraire, on présente une personne qui doit faire tous les efforts imaginables pour pouvoir vivre sa passion. Sora est ainsi un héros éminemment sympathique et attachant, puisqu'il s'agit avant tout d'un travailleur acharné, qui n'a d'autres talents que son amour pour le basket et le courage de s'entraîner. Son enthousiasme et son optimisme sont contagieux, mais il a aussi ses faiblesses et ses doutes, même en dehors du basket, ce qui en fait un personnage réellement crédible.

On appréciera également que l'action ne se concentre pas sur le basket exclusivement. Dream Team est un titre d'ambiance à sa façon, et on prend plaisir à suivre le recrutement des futurs membres de l'équipe, de voir où ils se situent dans la vie, leurs espoirs et leurs déceptions... Il y a véritablement une atmosphère qui se dégage de la série, rien de polissé, tout est très réel, très authentique. On sent que l'auteur ne souhaite pas partir dans l'action pure et décérébrée, mais faire réellement vivre ses personnages.

Les scènes de basket ne sont pas en reste. Si on sentait un manque de mouvement dans I'll, Dream Team joue dans la même cour que Slam Dunk dans les matchs. Très dynamique, pas du tout irréaliste, la phase action est à la hauteur des ambitions, tout comme les tactiques sont crédibles, ainsi que les performances des joueurs.

Bref, oui, Dream Team est un titre terriblement attachant, aussi bien pour ses personnages, que pour ses phases d'action, que pour son rythme de narration et d'avancée des évènements. À la fois très proche de Slam Dunk et en même temps très différent, c'est sans aucun doute ce que j'attends d'un titre de basket, et tout amateur de shônen sportif se doit de l'acquérir, ainsi que ceux qui aiment les histoires quotidiennes et qui insistent sur les relations entre personnages avec une dose d'action parfaitement menée. Ca fait longtemps que Glénat n'avait pas sorti un titre qui m'avait autant enthousiasmé, et je serai au RDV à chaque sortie de volume pour soutenir la série, qui, il faut le reconnaître, connaîtra sans doute des difficultés à moyen terme, compte tenu de sa longueur et de son thème. Aux fans de la première heure de faire la différence, afin qu'elle trouve la place qu'elle mérite dans le paysage manga francophone.
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Re: Dream Team

Message non lu par VpourViennetta » 23 nov. 2011, 23:10

Succinct, hein ? :) J'aurais dit prolixe. ;)

Peut-être que Dream Team finira par trouver son public. Mais, après trois volumes (sur une trentaine parus au Japon à ce jour) et avec l'arrivée prochaine de Kuroko's Basket chez Kazé, on peut comprendre que les lecteurs potentiels hésitent encore à se lancer.

Les retours, ici ou ailleurs, sur cette entame de série sont bons, mais, en regardant les notes, on a trop vite fait de se dire : « C'est un peu moins bien que Slam Dunk. », la seule véritable référence dans le domaine. C'est ridicule et partiel comme raisonnement, c'est vrai, mais, sur une série aussi longue, perdue dans la masse des sorties actuelles, ça ne pardonne pas.

J'ai bien peur qu'il n'y ait que des séries du calibre d'Hajime no Ippo ou Major qui puissent prétendre avoir un avenir en France de nos jours. Et encore, il semblerait que les ventes d'Ippo s'essoufflent aussi. Quant à Major, je doute qu'un éditeur soit assez couillu ou suicidaire pour nous le proposer. Il n'y a qu'à peser les succès plus que relatifs des œuvres d'Adachi pour s'en convaincre et j'ignore si Rookies s'est bien vendu en son temps. Bref, force est de constater que le baseball peine à faire recette. Au final, le plus paradoxal dans tout ça, c'est que les mangas qui semblent avoir le plus de chance de percer sont des séries fleuves, et donc les plus à même de décourager.

Reste tout de même une chose à ne pas négliger, le manga de sport fait toujours partie des valeurs sûres lorsqu'il est question de transmettre des émotions fortes au lecteur. En espérant que ce soit plus qu'une simple planche de salut…

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Re: Dream Team

Message non lu par Sorrow » 24 nov. 2011, 19:27

VpourViennetta a écrit :Peut-être que Dream Team finira par trouver son public. Mais, après trois volumes (sur une trentaine parus au Japon à ce jour) et avec l'arrivée prochaine de Kuroko's Basket chez Kazé, on peut comprendre que les lecteurs potentiels hésitent encore à se lancer.
Pourtant, les deux ne jouent pas dans la même catégorie. Kuroko, c'est du shônen classique à base de supers-pouvoirs dans un univers de basket, avec un (mince) vernis de vraisemblance. Un titre à rapprocher d'Eyeshield 21 à ce niveau, titre qui a remporté un certain succès tout de même (et qui le méritait), mais qui devenait de plus en plus "too much" au fil des tomes. Le dernier moment qui m'a le plus rappelé du shônen sportif réaliste, c'est lorsque Séna marque son Touch-down à la fin du tome 8. Après ça, il faut bien dire que les retournements de situation tenaient plus à une capacité particulière qu'à un jeu d'équipe.
Ce n'est pas qu'une question d'hésitation pour voir si un titre est meilleur qu'un autre, mais bien une question de ce que recherche le lectorat de base. Plus que le sport, beaucoup veulent seulement voir de l'action "à effets spéciaux", et pas tant de l'émotion tel qu'on peut la sentir dans Slam Dunk ou dans Touch.

Je suis tout à fait d'accord avec toi quand tu dis que le shônen sportif est un puissant vecteur d'émotion, difficile à égaler, parce que le sport pratiqué avec passion implique toujours une volonté de se dépasser, d'aller plus loin que ses limites, et de s'affronter aussi bien soi-même que son adversaire direct, associé avec le sentiment de camaraderie et de coopération dans les sports d'équipe, et surtout, c'est quelque chose que toute personne qui a fait un peu de sport peut comprendre (et tout le monde ou presque fait ou a fait un peu de sport de nos jours). Je crois que je n'ai jamais rien lu en termes d'intensité quelque chose qui dépasse le dernier tome de Slam Dunk ou l'affrontement final entre Tatsuya et Nitta, par exemple.

Malheureusement, je crois que le public privilégie un spectaculaire visuel plutôt qu'un spectaculaire émotionnel. Dream Team part donc avec un gros handicap de base, n'entrant pas dans ce que recherche le lecteur moyen.
Et il en est de même pour Slam Dunk, titre qui possède une aura de référence, certes, mais que peu de personnes dans les nouveaux lecteurs possèdent ou ont lu.
Ippo a du mal à faire son trou non seulement à cause de sa longueur, mais parce qu'il s'agit d'un titre somme toute réaliste.
Major, je n'ai jamais lu, mais en plus de sa qualité de série à rallonge, le base-ball est rébarbatif pour 90% ou plus du lectorat français, rien que par le fait de ne pas connaître les règles. Moi, j'ai appris par déductions en lisant Touch et en comblant les trous avec le net, et maintenant, je trouve qu'il s'agit d'un sport génial à lire en manga, mais il faut clairement faire un effort pour entrer dans cet univers. Donc un bon gros suicide, oui. Ah moins qu'ils ne jouent avec des battes enflammées ou électriques à un moment ou à un autre.^^

De toute façon, en tant que lecteur, la seule chose qu'on peut faire est d'acheter la série à la sortie de chaque tome, et d'en parler de temps en temps. On ne peut malheureusement pas forcer les gens à s'intéresser à un titre plus réaliste s'ils lisent du manga pour l'action et le spectaculaire avant tout.
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Re: Dream Team

Message non lu par Koiwai » 09 févr. 2012, 22:21

Tome 4:

Sora a fait la connaissance de Toby, un jeune garçon peu commode, mais extrêmement doué pour le basket. Malgré les prises de tête du reste de l'équipe avec ce nouveau venu, notre héros décide de tout faire pour l'enrôler dans le club de basket. Le problème, c'est que suite à un nouveau clash, Toby est expulsé définitivement du lycée... Sora pourra-t-il changer cette décision ?

La première mission de Sora dans ce quatrième tome sera donc double : convaincre Toby d'intégrer le club, mais également les dirigeants du lycée de réintégrer le jeune garçon. C'est là l'occasion d'observer une nouvelle fois toute la détermination et la passion de notre héros, qui ne voit guère que le basket pour contraindre Toby à le rejoindre, et le culot ainsi que la franchise pour tenter de convaincre les dirigeants de réintégrer le garçon. C'est également l'occasion d'entrevoir toute la passion de Toby pour le basket-ball, de découvrir pourquoi il tient tant à ce sport et à son ballon, et nous pourrons également voir le personnage de Satsuki, le si sévère responsable du club de basket, un peu nuancé.

Après cette première partie vivante et sympathique, les premiers objectifs du club se fixent, et pour voir un peu ce qui pourrait les attendre à l'avenir, nos héros partent assister à un match du lycée Maru. Ici, on sent petit à petit poindre en Maru une sorte d'exemple pour nos héros, un rival qu'ils ne devront jamais perdre de vue. Les phases d'entraînement qui commencent ensuite sont l'occasion de voir débarquer un nouveau personnage aussi charmant qu'intriguant, qui va rapidement se faire une place au sein du club, ajoutant une nouvelle touche féminine et montrant une capacité d'analyse intéressante, qui mettra l'équipe face à son principal défaut via l'organisation d'un match filles vs garçons prenant.

Le cocktail de Dream Team ne change donc pas. Les choses suivent leur cours sans se bousculer, les personnages entrent en scène les uns après les autres, possèdent déjà un joli petit background pour la plupart, se font facilement sympathiques et tous différents, que ce soit dans la vie ou sur le terrain. Portée par une ambiance assez proche de la tranche de vie, par des matchs fluides et jamais trop longs (ce qu'il y a autour, avant et après les matchs étant tout aussi important), et par un humour toujours aussi présent grâce à l'idiotie et la franchise des personnages (la raison poussant les garçons à accepter le match contre les filles est tellement bête... mais tellement vraie !), la lecture est à nouveau un plaisir rafraichissant, malgré quelques grosses erreurs de traduction (utiliser le mot "but" pour un panier, faut le faire).
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Re: Dream Team

Message non lu par Sorrow » 14 févr. 2012, 21:02

Koiwai a écrit : la lecture est à nouveau un plaisir rafraichissant, malgré quelques grosses erreurs de traduction (utiliser le mot "but" pour un panier, faut le faire).
On va tous les deux sur Mangaverse, donc t'as sûrement vu que le traducteur s'est expliqué à ce sujet.^^ Et je vais dire que je suis d'accord avec lui, ça ne m'a pas choqué le moins du monde. C'est une expression idiomatique, et qui fonctionne dans le contexte.
Je trouve que pour des gens qui font bien leur boulot dans l'ensemble, il s'en prend quand même plein sur la gueule le pauvre duo qui bosse sur la série.^^ Alors qu'il y en a un paquet qui mériterait d'être sévèrement fustigé pour cause de jem'enfoutisme...
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Re: Dream Team

Message non lu par Koiwai » 15 févr. 2012, 20:02

J'ai vu ça tout à l'heure après ton message. Je reste sur mon impression qu'une autre expression moins ambiguë aurait pu être utilisée, le mot "but" ayant vraiment sonné bizarrement pour moi, même en relisant le passage. Mais il est clair que ce n'est qu'un détail, d'autant qu'à côté, le travail de traduction sur Dream Team est super agréable en dehors de quelques tournures de phrase bizarres au début. Les personnages sont bien vivants, leur parler colle bien à leur caractère, c'est très plaisant. Apparemment il y a toutefois des problèmes liés à la traduction de termes spécifiques au basket, mais ça, ça m'est passé complètement au-dessus, ne m'intéressant pas du tout au basket en vrai (c'est même le sport que j'ai toujours détesté... sauf dans les mangas, allez comprendre ^^).
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Re: Dream Team

Message non lu par Koiwai » 04 avr. 2012, 15:27

Et hop, un tome 5 qui confirme pleinement toutes les qualités de la série :)


Battus par l'équipe féminine, Sora et ses compagnons prennent conscience qu'ils ne sont pas encore au niveau, surtout en défense, et qu'ils doivent s'entraîner de plus belle s'ils veulent se qualifier à la coupe interlycées. Nao, tout juste nommée coach de l'équipe, leur mitonne alors un entraînement intensif, pendant une semaine de stage qui s'annonce éprouvante... Encore faut-il savoir où se fera ce stage !

Après un début de tome approfondissant un peu plus l'attachante Nao, l'heure est venue pour nos héros de s'engager sur la fatigante voie du stage intensif. En ce qui concerne le lieu du stage, on appréciera que Takeshi Hinata évite les clichés faciles habituels du type stage à Okinawa ou au bord de la mer, le cadre restant ici plus terre à terre, plus réaliste. Ce réalisme est bel et bien l'un des éléments faisant le charme de la série depuis ses débuts, et l'auteur va une nouvelle fois le prouver, via un stage qui va réveiller les caractères et provoquer quelques clash, notamment entre Chiaki et Toby, tout les membres de l'équipe ne jouant pas au basket pour les mêmes raisons, et n'ayant donc pas les mêmes objectifs. Ici, on retient les faiblesses tout à fait logiques des membres les plus en retrait du groupe, ceux qui viennent tout juste de commencer le basket sans en avoir plus envie que ça : Nabe et Chucky. Si leur troisième comparse se donne à fond, ces deux-là éprouvent une certaine gêne quand ils voient qu'ils n'ont aucune véritable prédisposition pour ce sport, et, prétextant ne pas aimer plus que ça le basket, décident de s'éclipser...

Après cinq volumes, l'heure est donc enfin venue de voir sur le devant de la scène Nabe et Chucky, les joueurs les plus faibles de l'équipe, sur le point d'abandonner. Leur éveil, via différentes étapes dont ils tireront les conclusions d'eux-mêmes, sera l'un des principaux enjeux du volume, et tandis que l'ambiance ne tourne jamais à la surenchère dramatique comme on pourrait en voir ailleurs ("ils veulent quitter le club, ô mon dieu !) et préfère conserver son esprit bon enfant, on voit avec grand plaisir ces deux-là évoluer et se rendre à l'évidence quant à ce que pourrait leur apporter le basket.

Ce stage, qui occupe tout le volume, est également l'occasion de voir les rôles et l'objectif des membres de l'équipe se préciser. Petit à petit, l'équipe se consolide, devient plus soudée, et chacun y trouve sa place, même si beaucoup de points restent à améliorer, la défense en tête. Et si l'objectif sur la durée est clairement le tournoi interlycées, l'auteur n'insiste encore aucunement dessus, l'équipe devant procéder étape par étape pour y arriver. Et dans l'immédiat, c'est un nouveau match amical qui se profile à la fin du stage, histoire de jauger les évolutions de l'équipe pendant cette semaine bien remplie.

Bien rempli, ce stage l'est indéniablement. En ne perdant rien de son ambiance bon enfant, de cet aspect réaliste où aucun personnage ne paraît surhumain, où chacun fait des progrès à son rythme, Dream Team livre ici un stage chaleureux, et très riche de par les évolutions de chacun (Nabe et Chucky en tête) et l'habile préparation du terrain pour le match amical qui aura lieu dans le tome 6. En effet, sur ce point aussi, Takeshi HInata prend le temps de bien mettre en place les choses, en incorporant, en plus de l'enjeu collectif pour l'équipe, des enjeux plus personnels qui installent quelques belles promesses : un semblant de rivalité amoureuse pour les uns, une opposition entre anciens compagnons de l'autre, le tout étant visiblement destiné à se régler par la basket.

En somme, ce volume regroupe un peu tout ce que l'on adore dans Dream Team. Sous des faux airs de transition, l'auteur ne tombe pas dans le piège de l'entraînement bête où les héros gagnent subitement plus de technique et de puissance, bien au contraire. Tout évolue pas à pas, sur tous les points, aucun personnage n'est négligé, chacun reste fidèle à lui-même (les frasques de Chiaki sont toujours un régal, et les étourderies de Nao la rendant encore plus craquante), tout est bien installé pour le match amical qui s'annonce, et l'ambiance chaleureuse, bon enfant et à échelle humaine reste toujours présente. Et si Takeshi Hinata ne peut lui-même s'empêcher, dans sa postface, d'évoquer la légende du manga de basket qu'est Slam Dunk, la voie qu'il suit est pourtant suffisamment maîtrisée et différente de celle de Takehiko Inoue pour que l'on ne ressente jamais le besoin de comparer les deux séries. Chapeau.
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