Dream Team
Posté : 10 août 2011, 18:58
La fiche sur MN
Tome 1:
A peine avons nous dû dire au revoir aux joyeux lurons d'Eye Shield 21 qu'un nouveau shônen sportif fleuve débarque aux éditions Glénat. Et il faut bien avouer que l'on n'attendait plus en France Dream Team, Ahiru no Sora de son nom original, série-phare du Shônen Magazine de Kôdansha, en cours de publication depuis 2004 à rythme soutenu et toujours en cours avec plus de 30 volumes. Une série forte d'un succès retentissant au pays du soleil levant, puisque plus de 13 millions de volumes se sont déjà vendus et que la série est toujours bien classée dans les tops ventes.
Inutile de dire qu'avec une série possédant une telle longévité, les éditions Glénat jouent gros, à l'heure où lancer un nouveau titre à rallonge peut être vu comme un peu casse-gueule, et surtout quand la série dont il est question a la lourde tâche de passer après des séries fortes comme Slam Dunk et I'll. Car à l'instar de ces deux derniers, c'est de basket qu'il sera question ici. En prenant tout ceci en compte, on est en droit de se demander si Dream Team saura satisfaire comme il se doit les amateurs de basket en manque, ou tout simplement les fans de shônen sportif qui se seraient retrouvés orphelins après la fin d'Eye Shield 21. Alors, qu'en est-il exactement ?
C'est donc avec beaucoup de curiosité que l'on ouvre ce premier volume pour y découvrir Sora Kurumatani, un jeune garçon qui s'attire des ennuis avant même la rentrée dans son nouveau lycée, se frottant seul à une bande de loubards qui le rétament en moins de deux. Mais malgré tout, il ne se laisse pas abattre, et c'est bien là sa première qualité: depuis toujours, il se fait traiter de mauviette à cause de son tout petit mètre cinquante, et a juré de prouver à tous qu'il n'est pas ce que l'on pense de lui et que sa taille importe peu. Ce qui lui vaut de se prendre régulièrement des roustes, car il ne s'enfuit jamais face à l'adversité. Cet état d'esprit, il le montre également d'emblée lorsqu'il débarque dans son nouveau bahut avec la ferme intention de rejoindre le club de basket. Mais, petit problème: le club de basket, surnommé la "déchetterie", ne regroupe rien d'autre que des loubards bras cassés qui n'avaient aucune envie de rejoindre un club et qui ont donc décidé de polluer celui-ci. La première mission de Sora sera de s'imposer dans ce club et, pourquoi pas, de donner ou redonner goût au basket à certains de ses membres...
Avec un synopsis de base on ne peut plus classique, voire même un brin old school, le mangaka Takeshi Hinata parvient à offrir un premier volume divertissant de bout en bout, grâce à une gestion impeccable des personnages. Ceux-ci sont tous assez stéréotypés, à commencer par ce héros petit, tout sauf musclé, mais intrépide et déterminé. Sora ne baisse jamais les bras, ce qui le rend d'emblée assez sympathique, d'autant que l'auteur distille déjà ça et là des indices sur le lien étroit qui le lie au basket, via une relation avec sa mère que l'on devine déjà à la fois bourrée d'admiration, voire peut-être de tristesse, comme le laissent supposer une ou deux cases. Dès le début de la série, Sora possède un lien extrêmement fort avec le basket, qui semble être toute sa vie depuis des années, et a su compenser sa très petite taille, véritable handicap dans ce sport, par des entraînements interminables qui lui ont permis d'acquérir un technique de haute volée. Et c'est aussi ça que l'on apprécie dans ce début de série: à l'opposé d'un Sena d'Eye Shield 21, d'un Sakuragi de Slam Dunk ou d'un Haruku de Ping Pong Dash, notre héros n'entre pas dans un club de sport par obligation ou par amour pour une fille. Dès le début de la série, le jeune garçon est déjà un joueur de grand talent et passionné par son sport.
Malgré tout, une jolie fille, il ne tardera pas à en rencontrer rapidement une: Madoka, star de l'équipe féminine de basket et modèle de beauté pour notre héros, qui ne manque pas de rougir et de signer du nez dès qu'elle s'approche un peu trop de lui avec franchise et prestance. Une jeune fille déjà assez mâture, et un atout charme dont on pense deviner déjà un peu le rôle.
Mais surtout, c'est bel et bien aux loubards du club de basket que Sora va devoir se frotter avant tout, et plus particulièrement à deux d'entre eux: les deux frères Chiaki et Momoharu. Le premier est un gorille à la coupe afro un peu bêta, persuadé d'avoir des rencards avec toutes les filles qu'il chope par sms et qui, en réalité, passe son temps à se prendre des râteaux. Un pervers notoire, capable de surgir sans qu'on s'y attende, et qui participe grandement à l'humour de ce premier volume. Mais il est aussi un chef de bande avisé, costaud mais aussi attentionné, notamment envers son frère, et qui apprécie d'emblée la témérité de Sora. Le deuxième, quant à lui, se révèle plus renfermé, et pourtant, là où on s'attend à tomber sur un simple loubard du dimanche à la coupe en banane décolorée, on découvre petit à petit un garçon plus nuancé, qui pourrait bien, au contact de Sora, retrouver des sensations qu'il avait oubliées dans le domaine du basket. Ainsi, on devine déjà un traitement habile des personnages.
Les protagonistes sont classiques, répétons-le, mais le mangaka fait preuve d'un véritable don pour les dépeindre, leur offrir d'ores et déjà un petit background, et les rendre attachants. On n'en demande pas plus pour se laisser séduire et passer un bon moment, d'autant que techniquement aussi, la série a des atouts à faire parler.
Bien qu'encore un peu imprécis au niveau des visages, le coup de crayon de Takeshi Hinata se montre expressif, chaleureux et assez fourni quand il le faut, mais aussi un peu plus relâché et caricatural par moments, notamment quand il s'agit d'appuyer un humour très présent. Le découpage et la mise en scène sont efficaces, que ce soit dans les scènes de vie quotidienne ou dans les premières scènes de sport auxquelles on assiste ici.
Commençant vite et bien, exploitant déjà fort bien ses personnages, mêlant habilement le sport à une petite dose plus proche de la tranche de vie, ce premier volume de Dream Team accroche d'un bout à l'autre. Takeshi Hinata adopte un style et un ton légèrement old school, allégé par de bonnes doses d'humour et par des pérégrinations que n'importe quel lycéen a déjà connu (quel garçon n'a jamais été tenté d'observer le vestiaire des filles ?). Et ce cocktail bien dosé apporte un petit vent de fraîcheur à l'ensemble et permet à ce nouveau manga de basket de se démarquer de ses illustres prédécesseurs. A présent, on espère tout simplement que la série tiendra la route sur la longueur, mais pour le moment, ce début de série est plus qu'encourageant.
Du côté de l'édition, si chacun se fera son avis sur la traduction du titre, Glénat offre malheureusement une qualité d'impression discutable, due en grande partie à un papier de qualité médiocre. Du côté de la traduction, des maladresses sont là, mais on a vu pire.
Tome 1:
A peine avons nous dû dire au revoir aux joyeux lurons d'Eye Shield 21 qu'un nouveau shônen sportif fleuve débarque aux éditions Glénat. Et il faut bien avouer que l'on n'attendait plus en France Dream Team, Ahiru no Sora de son nom original, série-phare du Shônen Magazine de Kôdansha, en cours de publication depuis 2004 à rythme soutenu et toujours en cours avec plus de 30 volumes. Une série forte d'un succès retentissant au pays du soleil levant, puisque plus de 13 millions de volumes se sont déjà vendus et que la série est toujours bien classée dans les tops ventes.
Inutile de dire qu'avec une série possédant une telle longévité, les éditions Glénat jouent gros, à l'heure où lancer un nouveau titre à rallonge peut être vu comme un peu casse-gueule, et surtout quand la série dont il est question a la lourde tâche de passer après des séries fortes comme Slam Dunk et I'll. Car à l'instar de ces deux derniers, c'est de basket qu'il sera question ici. En prenant tout ceci en compte, on est en droit de se demander si Dream Team saura satisfaire comme il se doit les amateurs de basket en manque, ou tout simplement les fans de shônen sportif qui se seraient retrouvés orphelins après la fin d'Eye Shield 21. Alors, qu'en est-il exactement ?
C'est donc avec beaucoup de curiosité que l'on ouvre ce premier volume pour y découvrir Sora Kurumatani, un jeune garçon qui s'attire des ennuis avant même la rentrée dans son nouveau lycée, se frottant seul à une bande de loubards qui le rétament en moins de deux. Mais malgré tout, il ne se laisse pas abattre, et c'est bien là sa première qualité: depuis toujours, il se fait traiter de mauviette à cause de son tout petit mètre cinquante, et a juré de prouver à tous qu'il n'est pas ce que l'on pense de lui et que sa taille importe peu. Ce qui lui vaut de se prendre régulièrement des roustes, car il ne s'enfuit jamais face à l'adversité. Cet état d'esprit, il le montre également d'emblée lorsqu'il débarque dans son nouveau bahut avec la ferme intention de rejoindre le club de basket. Mais, petit problème: le club de basket, surnommé la "déchetterie", ne regroupe rien d'autre que des loubards bras cassés qui n'avaient aucune envie de rejoindre un club et qui ont donc décidé de polluer celui-ci. La première mission de Sora sera de s'imposer dans ce club et, pourquoi pas, de donner ou redonner goût au basket à certains de ses membres...
Avec un synopsis de base on ne peut plus classique, voire même un brin old school, le mangaka Takeshi Hinata parvient à offrir un premier volume divertissant de bout en bout, grâce à une gestion impeccable des personnages. Ceux-ci sont tous assez stéréotypés, à commencer par ce héros petit, tout sauf musclé, mais intrépide et déterminé. Sora ne baisse jamais les bras, ce qui le rend d'emblée assez sympathique, d'autant que l'auteur distille déjà ça et là des indices sur le lien étroit qui le lie au basket, via une relation avec sa mère que l'on devine déjà à la fois bourrée d'admiration, voire peut-être de tristesse, comme le laissent supposer une ou deux cases. Dès le début de la série, Sora possède un lien extrêmement fort avec le basket, qui semble être toute sa vie depuis des années, et a su compenser sa très petite taille, véritable handicap dans ce sport, par des entraînements interminables qui lui ont permis d'acquérir un technique de haute volée. Et c'est aussi ça que l'on apprécie dans ce début de série: à l'opposé d'un Sena d'Eye Shield 21, d'un Sakuragi de Slam Dunk ou d'un Haruku de Ping Pong Dash, notre héros n'entre pas dans un club de sport par obligation ou par amour pour une fille. Dès le début de la série, le jeune garçon est déjà un joueur de grand talent et passionné par son sport.
Malgré tout, une jolie fille, il ne tardera pas à en rencontrer rapidement une: Madoka, star de l'équipe féminine de basket et modèle de beauté pour notre héros, qui ne manque pas de rougir et de signer du nez dès qu'elle s'approche un peu trop de lui avec franchise et prestance. Une jeune fille déjà assez mâture, et un atout charme dont on pense deviner déjà un peu le rôle.
Mais surtout, c'est bel et bien aux loubards du club de basket que Sora va devoir se frotter avant tout, et plus particulièrement à deux d'entre eux: les deux frères Chiaki et Momoharu. Le premier est un gorille à la coupe afro un peu bêta, persuadé d'avoir des rencards avec toutes les filles qu'il chope par sms et qui, en réalité, passe son temps à se prendre des râteaux. Un pervers notoire, capable de surgir sans qu'on s'y attende, et qui participe grandement à l'humour de ce premier volume. Mais il est aussi un chef de bande avisé, costaud mais aussi attentionné, notamment envers son frère, et qui apprécie d'emblée la témérité de Sora. Le deuxième, quant à lui, se révèle plus renfermé, et pourtant, là où on s'attend à tomber sur un simple loubard du dimanche à la coupe en banane décolorée, on découvre petit à petit un garçon plus nuancé, qui pourrait bien, au contact de Sora, retrouver des sensations qu'il avait oubliées dans le domaine du basket. Ainsi, on devine déjà un traitement habile des personnages.
Les protagonistes sont classiques, répétons-le, mais le mangaka fait preuve d'un véritable don pour les dépeindre, leur offrir d'ores et déjà un petit background, et les rendre attachants. On n'en demande pas plus pour se laisser séduire et passer un bon moment, d'autant que techniquement aussi, la série a des atouts à faire parler.
Bien qu'encore un peu imprécis au niveau des visages, le coup de crayon de Takeshi Hinata se montre expressif, chaleureux et assez fourni quand il le faut, mais aussi un peu plus relâché et caricatural par moments, notamment quand il s'agit d'appuyer un humour très présent. Le découpage et la mise en scène sont efficaces, que ce soit dans les scènes de vie quotidienne ou dans les premières scènes de sport auxquelles on assiste ici.
Commençant vite et bien, exploitant déjà fort bien ses personnages, mêlant habilement le sport à une petite dose plus proche de la tranche de vie, ce premier volume de Dream Team accroche d'un bout à l'autre. Takeshi Hinata adopte un style et un ton légèrement old school, allégé par de bonnes doses d'humour et par des pérégrinations que n'importe quel lycéen a déjà connu (quel garçon n'a jamais été tenté d'observer le vestiaire des filles ?). Et ce cocktail bien dosé apporte un petit vent de fraîcheur à l'ensemble et permet à ce nouveau manga de basket de se démarquer de ses illustres prédécesseurs. A présent, on espère tout simplement que la série tiendra la route sur la longueur, mais pour le moment, ce début de série est plus qu'encourageant.
Du côté de l'édition, si chacun se fera son avis sur la traduction du titre, Glénat offre malheureusement une qualité d'impression discutable, due en grande partie à un papier de qualité médiocre. Du côté de la traduction, des maladresses sont là, mais on a vu pire.