
Voici venir un nouveau shonen chez Delcourt et qui n'est pas des moindres, car celui-ci vient tout droit du Jump ! Celui-ci nous transpose dans un monde tel que le notre où des "psycho-démons" sévissent en possédant de pauvres collégiens totalement innocents...
Hadès est un shonen reprenant la sauce de nombreux mangas parus dans le Jump : des histoires courtes durant un ou deux chapitres avec une petite intrigue et sa dose d'humour. Du même genre on connaît "Que sa volonté soit faite" avec un héros otaku qui doit draguer une fille spéciale tous les deux chapitres, "Neuro" avec son héros qui doit manger des mystères, et il en reste encore plein d'autres de la même espèce. Ici, nous avons affaire à une bande de collégiens qui deviennent amis (si l'on peut dire) avec leur nouvel infirmier, Itsuhito Hadès, à l'allure plus qu'étrange. Celui-ci n'est autre qu'un chasseur de "psycho-démons", des êtres infâmes qui s'amusent à posséder de pauvres collégiens en fonction de leur faiblesse : par exemple, si une personne est un peu jalouse d'un de ses amis, un psycho-démon la possédera afin de renforcer ce sentiment de jalousie jusqu'à elle devienne hors de lui. Mais heureusement, Hadès est là, et grâce à son pouvoir il peut capturer ces vilains démons !
Ce procédé nous permet donc d'avoir plusieurs petites histoires courtes au fil du tome : le début du volume nous présente les divers personnages que l'on suivra à travers le manga tels Ashitaba, le personnage sans trop de caractère mais qui a le profil du "héros" de ce manga, Fuji, le beau gosse qui fait craquer toutes les filles malgré lui (c'est un gros fan de manga et ne fiche strictement rien en cours) et Mimasaka, le "gros" de la bande, qui a contrario de Fuji fait fuir toutes les filles...malgré lui. Ces trois bonhommes qui ont pourtant peur de leur nouvel infirmer terrifiant vont vite s'attacher à lui et à chercher ce qui se cache derrière ce mystérieux personnage. Celui-ci racontera vite sa véritable profession et un de ses secrets : il cache lui-même depuis très longtemps un psyhco-démon dans son corps !
Toute la suite du volume est donc un enchaînement d'histoires où des camarades de nos trois compères se font posséder, mais Hadès est là pour les capturer en bonne et due forme.
A la lecture de ce premier tome, il faut avouer qu'une idée nous vient vite en tête : ce manga est ultra classique. Malheureusement ce premier volume ne brille pas par son originalité et on en vient vite à vouloir savoir s'il va y avoir quelque chose de véritablement nouveau dans les pages qui suivent...et ce n'est pas le cas. On connaît la recette du Jump : le premier tome nous introduit souvent dans l'univers de l'auteur, et la série se lance vraiment à partir du deuxième ou troisième. Laissons donc cette chance à cette nouvelle auteure et espérons qu'elle trouve une idée sympathique pour changer la routine qui pourrait s'installer dans son manga.
Ce qui est dommage en fait, c'est que Hadès capture les psycho-démons d'une page à l'autre, il n'y a pas de combat (mais ceci est compréhensible car ce n'est pas le genre) mais surtout pas d'énigme pour capturer ou bien faire sortir le psycho-démon du corps de la personne possédée. Nos trois collégiens n'ont d'ailleurs pas un rôle majeur pour l'instant, si ce n'est de subir les bizarreries de leurs camarades transformés.
Notons cependant que l'auteure vise à faire de l'humour et cela marche, nos pauvres héros voient leur vie bouleversée depuis l'arrivé de Hadès. La dernière histoire d'ailleurs a de quoi faire rire, tout comme la fille qui viendra probablement se joindre à l'équipe, Kaburagi.
Au niveau du dessin Shô Aimoto se débrouille plutôt bien, nous avons là un trait fin pour des formes rondes, donnant une allure enfantine à son récit, qui d'ailleurs vise un public assez jeune. Son découpage est efficace et ses personnages, souvent un peu clichés, sont cependant bien utilisés : sur ce c'est un bon point.
Coté édition, c'est du bon travail de la part de Delcourt, l'impression est de qualité tout comme la traduction, malgré une ou deux petites coquilles mais rien de très grave.
Que donc penser du nouveau shonen de Delcourt ? Rappelons nous que l'éditeur n'en publie que très peu dans l'année, peut être que Hadès va nous surprendre par ses prochains volumes ? En attendant, nous avons là un premier tome classique qui ravira certainement les lecteurs non initiés au genre, mais qui ennuiera peut être un peu ceux qui ont déjà lu une flopée de titres de ce genre. Nous verrons bien par la suite !